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Manitas de Plata vient de décéder à l'âge de 93 ans

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  • Manitas de Plata vient de décéder à l'âge de 93 ans

    Manitas de Plata vient d'entamer un nouveau périple. Ce voyage-là ne le mènera pas sur les routes d'Europe, ne l'emmènera pas fouler les planches des plus grandes salles de concert et ne lui permettra pas de se produire au fameux pèlerinage gitan de Saintes-Maries-de-la-Mer qu'il a si longtemps enflammé à l'aide de sa guitare.

    Le roi gitan aux mains d'argent disparaît et, avec lui, l'un des derniers piliers du temple de la musique manouche et du flamenco. Né dans une roulotte en 1921, à Sète, dans le sud de la France, Manitas de Plata, de son vrai nom Ricardo Baliardo, grandit sur la route, au fil des pérégrinations de sa famille. Bercé au son des rythmes endiablés de Django Reinhardt, le grand manitou de la musique manouche, il ne lui faut pas longtemps avant de saisir sa guitare pour en tirer les premiers sons. Son père a vendu un âne pour la lui acheter, et, grâce à elle, il enflamme bientôt le grand rendez-vous gitan de Saintes-Maries-de-la-Mer, se taillant une réputation de «nouveau Django». Un honneur qu'il ne veut accepter, Reinhardt occupant une place d'idole que le jeune Ricardo n'a aucune envie de détrôner. Ce n'est qu'en 1963, dix ans après la mort du roi, qu'il acceptera de jouer sur scène. La flamme qui l'anime éblouit alors le peuple gitan, avant d'enflammer les aficionados de musique manouche en particulier et de talent musical en général. En l'entendant, un jour, Pablo Picasso, fier de voir la culture gitane et espagnole se couvrir d'une telle aura, dira : «Il vaut plus cher que moi !» Les plus grandes scènes du monde Manitas de Plata se laisse convaincre par un ami d'enregistrer un album. En 1965, c'est le début d'une carrière phénoménale. Le jeune gitan illettré, pour qui les notes de musique n'existent pas ailleurs que dans l'air, se produit au Carnegie Hall de New York ou à l'Albert Hall de Londres, sur les plus grandes scènes du monde et est invité aux plus nobles galas de charité de la planète. Au gala annuel de l'ONU de 1998, qui célèbre l'anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'homme, c'est lui qui représente l'Europe. Le tout, accompagné de sa tribu, ou, au minimum, d'une dizaine de musiciens issus de sa famille, et dans une ambiance festive qu'il a toujours revendiquée comme un art de vivre. Sa célébrité, qui s'étaye au fil des disques qu'il sort très régulièrement - il en enregistrera plus de 80 au total, et en vendra 93 millions dans le monde - lui permet de faire valoir la culture et les droits de son peuple, d'autant qu'il ne s'en écartera jamais : les traditions et les principes des gitans sont pour lui des lignes de conduite qu'il valorisera en apportant un soutien financier à la communauté manouche de Montpellier, sa ville d'adoption. La disparition de Manitas de Plata rappelle le départ de Django Reinhardt, si ce n'est que le génie aux mains d'argent a quasiment réussi à dépasser son maître dans l'esprit des gens. La lourde tâche d'assurer la relève d'un géant de la musique repose désormais sur les jeunes épaules de son fils, Manitas de Plata Junior.

    RFI



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