Une nouvelle voix s'élève venue d'Oran. Celle de Kamel Daoud, qui a eu 20 ans alors que les djihadistes des GIA, les Groupes islamiques armés, égorgeaient l'espérance.
Comment penser et écrire librement en Algérie, pays où les tragédies successives ont assigné à résidence chaque individu au cœur d'un destin collectif national-religieux ? On sait que le défi a été brillamment relevé, du côté des écrivains francophones, par Boualem Sansal ou Yasmina Khadra. Sans oublier les femmes, premières victimes du refoulement barbare, de la romancière Maïssa Bey à l'essayiste Wassyla Tamzali. Aujourd'hui, une nouvelle voix s'élève, ardente et talentueuse, venue d'Oran. Celle de Kamel Daoud, qui a eu 20 ans alors que les djihadistes des GIA, les Groupes islamiques armés, égorgeaient l'espérance : 200 000 morts.
Le témoin et le survivant, devenu journaliste puis romancier, est fêté cet automne en France avec le prix François Mauriac et le prix des Cinq Continents de la francophonie pour un roman* qui prend à contre-pied l'Etranger d'Albert Camus. Kamel Daoud jette là toute l'irréductible étrangeté de l'homme libre.
Dans le sillage de ses chroniques rebelles au Quotidien d'Oran, l'écrivain rejette le diktat de l'idéologiquement correct à l'algérienne. Daoud est celui qui a osé cet été, en pleine guerre de Gaza, dénoncer dans un éditorial le vrai visage du Hamas et l'ambiguïté des « solidarités sélectives au nom de la haine de l'autre, la haine du juif ». Ecrire cela dans cette Algérie qu'il aime et où il vit relève d'un grand courage.
Kamel Daoud, élevé dans la langue arabe, a voulu s'ouvrir à d'autres imaginaires en apprenant et en écrivant le français. Désormais reconnu des deux côtés de la Méditerranée, ce jeune homme en colère rêve d'éveiller sa patrie à l'universel que l'Algérie reflète sans le savoir et en s'interdisant de le vouloir.
Marianne
Comment penser et écrire librement en Algérie, pays où les tragédies successives ont assigné à résidence chaque individu au cœur d'un destin collectif national-religieux ? On sait que le défi a été brillamment relevé, du côté des écrivains francophones, par Boualem Sansal ou Yasmina Khadra. Sans oublier les femmes, premières victimes du refoulement barbare, de la romancière Maïssa Bey à l'essayiste Wassyla Tamzali. Aujourd'hui, une nouvelle voix s'élève, ardente et talentueuse, venue d'Oran. Celle de Kamel Daoud, qui a eu 20 ans alors que les djihadistes des GIA, les Groupes islamiques armés, égorgeaient l'espérance : 200 000 morts.
Le témoin et le survivant, devenu journaliste puis romancier, est fêté cet automne en France avec le prix François Mauriac et le prix des Cinq Continents de la francophonie pour un roman* qui prend à contre-pied l'Etranger d'Albert Camus. Kamel Daoud jette là toute l'irréductible étrangeté de l'homme libre.
Dans le sillage de ses chroniques rebelles au Quotidien d'Oran, l'écrivain rejette le diktat de l'idéologiquement correct à l'algérienne. Daoud est celui qui a osé cet été, en pleine guerre de Gaza, dénoncer dans un éditorial le vrai visage du Hamas et l'ambiguïté des « solidarités sélectives au nom de la haine de l'autre, la haine du juif ». Ecrire cela dans cette Algérie qu'il aime et où il vit relève d'un grand courage.
Kamel Daoud, élevé dans la langue arabe, a voulu s'ouvrir à d'autres imaginaires en apprenant et en écrivant le français. Désormais reconnu des deux côtés de la Méditerranée, ce jeune homme en colère rêve d'éveiller sa patrie à l'universel que l'Algérie reflète sans le savoir et en s'interdisant de le vouloir.
Marianne
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