Une phrase pour rassurer les insulaires. A peine arrivé en Nouvelle-Calédonie après le G20 à Brisbane en Australie, François Hollande a déclaré dimanche soir (heure local) sur le tarmac de l'aéroport que «les Calédoniens auront le dernier mot» pour choisir leur avenir
Pour exprimer «la neutralité» que l'Etat entend observer dans la perspective de cette échéance, François Hollande ira se recueillir lundi sur la tombe de Jacques Lafleur, ancien leader «caldoche» décédé en 2010, puis sur celle de Jean-Marie Tjibaou, dirigeant kanak assassiné en 1989. Les deux hommes avaient scellé la réconciliation entre les communautés en signant en 1988 les accords de Matignon qui avaient mis fin à plusieurs années d'affrontements parfois sanglants.
e territoire français situé au milieu du Pacifique, entre l'Australie et la Nouvelle-Zélande. La Nouvelle-Calédonie a un statut unique au sein de l'Etat français. D'abord territoire d'outre-mer sous la IVe République, elle a connu une grande diversité de statuts juridiques jusqu'à la période d'insurrection quasi généralisée dite des « événements », close en 1988 par la signature des accords de Matignon. Ni DOM ni COM, elle jouit depuis d'une large autonomie, renforcée en 1998 par l'accord de Nouméa, traduit dans les articles 76 et 77 de la Constitution.
Outre l'organisation d'un référendum, cet accord prévoit un renforcement de l'autonomie grâce au transfert progressif des compétences de l'Etat vers l'île, hormis les compétences régaliennes (la justice, l'ordre public, la défense, la monnaie et les affaires étrangères). C'est lors du référendum que se décidera le transfert éventuel de ces dernières compétences.
Le principe d'une consultation d'autodétermination a été introduit dès 1998 par l'accord de Nouméa. Selon l'article 5 : « La consultation portera sur le transfert à la Nouvelle-Calédonie des compétences régaliennes, l'accès à un statut international de pleine responsabilité et l'organisation de la citoyenneté en nationalité. »
Cet article prévoit également la possibilité d'organiser trois référendums successifs en cas de réponse négative. Pour les indépendantistes, le respect de l'article 5 est absolument non négociable car, comme l'expliquait pendant la campagne le Kanak Daniel Goa, président le l'Union calédonienne-FLNKS, dans une interview à la chaîne de télévision NC 1ère : « L'histoire de la colonisation nous a appris que tout ce qui s'appelle ‘alternative', pour nous, c'est des concessions ».
Canaclo
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