Les Palestiniens de Jérusalem-Est subissent au quotidien la brutalité de l’occupation israélienne. Et pourtant, leurs souffrances sont ignorées par la plupart des médias occidentaux.
La semaine dernière, les journalistes occidentaux se sont intéressés à Jérusalem seulement parce qu’un colon israélien, Yehuda Glick, a été blessé par balle le 29 octobre près de la vieille ville.
Et pourtant, la violence contre les Palestiniens est un aspect constant de la vie à Jérusalem-Est, et nos médias n’en parlent pas.
Les Palestiniens de Jérusalem-Est subissent leur expulsion de la ville, la démolition de leurs maisons, les restrictions de leur liberté de circulation, la surveillance, et la violence des colons et des soldats. Et ceci s’ajoute à la construction illégale de colonies sur leur terre.
C’est par des mesures comme celles là – toutes en violation des lois internationales – qu’Israël essaie de nettoyer ethniquement Jérusalem-Est de sa population palestinienne. Le but défini d’Israël est d’instituer et de maintenir la totalité de Jérusalem comme sa capitale.
Le 23 octobre, le Premier Ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a fait une déclaration qui réitérait ceci en disant : « Jérusalem unifiée était et restera toujours la capitale d’Israël. » Il a exigé le renforcement de la souveraineté israélienne sur la totalité de Jérusalem avec le déploiement de troupes supplémentaires.
Vous trouverez ci-dessous un petit guide sur ce à quoi ressemble la vie des Palestiniens de Jérusalem-Est, dont le but est de combler les lacunes des reportages dans les médias :
Historique
Avant 1947, la totalité de Jérusalem était palestinienne. Après la partition de la Palestine par les Nations Unies cette même année, l’ONU a qualifié Jérusalem de zone internationale. Israël a envahi Jérusalem Ouest et a établi une frontière de facto connue sous le nom de Ligne Verte, chassant des dizaines de milliers de Palestiniens de cette partie de la ville. En 1967, Israël a occupé puis annexé Jérusalem Est. L’occupation et l’annexion de Jérusalem Est sont illégales selon la législation internationale.
Cartes de résidents
Israël a annexé Jérusalem Est et déclare qu’elle fait partie d’Israël. Et pourtant, alors qu’ils paient des impôts à Israël, les Palestiniens qui vivent à Jérusalem Est n’ont pas la citoyenneté israélienne. Ils doivent faire la demande d’une carte de résident, demande qui doit être fréquemment renouvelée.
Pour obtenir le renouvellement de cette carte, les Palestiniens doivent prouver aux autorités israéliennes que Jérusalem Est est leur « lieu de vie ». Dans ce but, ils doivent fournir quantité de documents, dont l’assurance santé et des factures remontant à plusieurs années, que beaucoup de Palestiniens n’ont pas.
En conséquence, beaucoup de Palestiniens qui n’avaient jamais vécu ailleurs qu’à Jérusalem Est ont perdu leur carte de résident. Et une fois expulsés, ils n’ont plus le droit de revenir.
Ceux qui ont vécu ailleurs pendant plus de sept ans verront aussi la révocation de leur résidence et n’auront plus le droit de revenir.
La loi sur la citoyenneté et l’entrée en Israël interdit aux Palestiniens de Cisjordanie, de Gaza et d’autres pays définis d’entrer à Jérusalem pour un regroupement familial. Ceci a fait que des époux ont été séparés l’un de l’autre et des enfants de leurs parent. Depuis 2005, soit deux ans après le vote de la loi, plus de 125.000 demandes de regroupement n’ont pu aboutir.
Les Palestiniens qui vivent à Jérusalem Est et qui ont un enfant doivent demander au Ministère de l’Intérieur une carte de résident pour leur enfant. Israël accorde à l’enfant une carte temporaire valable deux ans seulement et qui doit être régulièrement renouvelée. Il y a actuellement environ 10.000 enfants palestiniens qui vivent sans autorisation à Jérusalem Est et qui n’ont par conséquent pas accès aux services dont l’éducation et la santé.
Depuis 1967, Israël a retiré la carte de résident à plus de 14.000 Palestiniens de Jérusalem Est. 11.000 cartes ont été retirées entre 1995 et 2013.
Démolition de maisons
Le 4 novembre, les forces israéliennes ont mené un raid sur Silwan, faubourg de Jérusalem Est, et ont démoli les maisons de deux familles, déclarant que ces maisons n’avaient pas de permis de construire valable.
Les familles palestiniennes vivent dans la peur constante de voir leurs maisons détruites. Israël a démoli plus de 27.000 maisons palestiniennes à Jérusalem Est, en Cisjordanie et à Gaza depuis l’occupation de ces territoires en 1967. Des dizaines de milliers d’autres maisons sont menacées par des ordres de démolition en attente.
A Silwan, les maisons palestiniennes sont détruites pour faire place à un centre touristique et un parc national israéliens. Ne serait-ce qu’à Silwan, plus de 1.000 Palestiniens s’attendent à la perte de leur maison.
C’est presque impossible pour les Palestiniens d’obtenir un permis de construire des autorités israéliennes. Presque toutes les demandes, dont l’enregistrement coûte 5.000 £, sont refusées.
Mais les familles palestiniennes, pour lesquelles aucune nouvelle maison n’a été construite depuis des décennies à Jérusalem Est, ont besoin d’agrandir leur espace vital. De désespoir, ils l’agrandissent sans avoir reçu l’autorisation et doivent alors vivre dans l’espoir que leur maison ne sera pas détruite.
L’ordre de démolition, s’ils le reçoivent, est assorti d’une amende. La police et l’armée israéliennes escortent les bulldozers, et les familles ont 15 minutes pour sortir de chez elles avec le plus possible de leurs biens. Ils doivent payer le coût de la démolition, qui peut atteindre des millions de livres. Ceux qui ne peuvent pas payer risquent la prison. Avec 70 % des Palestiniens de Jérusalem Est vivant sous le seuil de pauvreté, certains sont obligés de détruire eux mêmes leur maison.
Les démolitions de maisons induisent pour ces familles éclatées des maladies et des traumatismes psychologiques, surtout chez les enfants. Des organisations d’assistance fournissent à ces familles, qui ont perdu leur logement, des tentes pour une installation temporaire, et les conditions de vie sont rudes.
Les Palestiniens des faubourgs de Jérusalem-Est, tels Silwan et Sheikh Jarrah, manifestent pacifiquement toutes les semaines contre les menaces sur leurs communautés, mais ces manifestations non-violentes sont presque toujours ignorées dans les reportages des médias occidentaux.
La semaine dernière, les journalistes occidentaux se sont intéressés à Jérusalem seulement parce qu’un colon israélien, Yehuda Glick, a été blessé par balle le 29 octobre près de la vieille ville.
Et pourtant, la violence contre les Palestiniens est un aspect constant de la vie à Jérusalem-Est, et nos médias n’en parlent pas.
Les Palestiniens de Jérusalem-Est subissent leur expulsion de la ville, la démolition de leurs maisons, les restrictions de leur liberté de circulation, la surveillance, et la violence des colons et des soldats. Et ceci s’ajoute à la construction illégale de colonies sur leur terre.
C’est par des mesures comme celles là – toutes en violation des lois internationales – qu’Israël essaie de nettoyer ethniquement Jérusalem-Est de sa population palestinienne. Le but défini d’Israël est d’instituer et de maintenir la totalité de Jérusalem comme sa capitale.
Le 23 octobre, le Premier Ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a fait une déclaration qui réitérait ceci en disant : « Jérusalem unifiée était et restera toujours la capitale d’Israël. » Il a exigé le renforcement de la souveraineté israélienne sur la totalité de Jérusalem avec le déploiement de troupes supplémentaires.
Vous trouverez ci-dessous un petit guide sur ce à quoi ressemble la vie des Palestiniens de Jérusalem-Est, dont le but est de combler les lacunes des reportages dans les médias :
Historique
Avant 1947, la totalité de Jérusalem était palestinienne. Après la partition de la Palestine par les Nations Unies cette même année, l’ONU a qualifié Jérusalem de zone internationale. Israël a envahi Jérusalem Ouest et a établi une frontière de facto connue sous le nom de Ligne Verte, chassant des dizaines de milliers de Palestiniens de cette partie de la ville. En 1967, Israël a occupé puis annexé Jérusalem Est. L’occupation et l’annexion de Jérusalem Est sont illégales selon la législation internationale.
Cartes de résidents
Israël a annexé Jérusalem Est et déclare qu’elle fait partie d’Israël. Et pourtant, alors qu’ils paient des impôts à Israël, les Palestiniens qui vivent à Jérusalem Est n’ont pas la citoyenneté israélienne. Ils doivent faire la demande d’une carte de résident, demande qui doit être fréquemment renouvelée.
Pour obtenir le renouvellement de cette carte, les Palestiniens doivent prouver aux autorités israéliennes que Jérusalem Est est leur « lieu de vie ». Dans ce but, ils doivent fournir quantité de documents, dont l’assurance santé et des factures remontant à plusieurs années, que beaucoup de Palestiniens n’ont pas.
En conséquence, beaucoup de Palestiniens qui n’avaient jamais vécu ailleurs qu’à Jérusalem Est ont perdu leur carte de résident. Et une fois expulsés, ils n’ont plus le droit de revenir.
Ceux qui ont vécu ailleurs pendant plus de sept ans verront aussi la révocation de leur résidence et n’auront plus le droit de revenir.
La loi sur la citoyenneté et l’entrée en Israël interdit aux Palestiniens de Cisjordanie, de Gaza et d’autres pays définis d’entrer à Jérusalem pour un regroupement familial. Ceci a fait que des époux ont été séparés l’un de l’autre et des enfants de leurs parent. Depuis 2005, soit deux ans après le vote de la loi, plus de 125.000 demandes de regroupement n’ont pu aboutir.
Les Palestiniens qui vivent à Jérusalem Est et qui ont un enfant doivent demander au Ministère de l’Intérieur une carte de résident pour leur enfant. Israël accorde à l’enfant une carte temporaire valable deux ans seulement et qui doit être régulièrement renouvelée. Il y a actuellement environ 10.000 enfants palestiniens qui vivent sans autorisation à Jérusalem Est et qui n’ont par conséquent pas accès aux services dont l’éducation et la santé.
Depuis 1967, Israël a retiré la carte de résident à plus de 14.000 Palestiniens de Jérusalem Est. 11.000 cartes ont été retirées entre 1995 et 2013.
Démolition de maisons
Le 4 novembre, les forces israéliennes ont mené un raid sur Silwan, faubourg de Jérusalem Est, et ont démoli les maisons de deux familles, déclarant que ces maisons n’avaient pas de permis de construire valable.
Les familles palestiniennes vivent dans la peur constante de voir leurs maisons détruites. Israël a démoli plus de 27.000 maisons palestiniennes à Jérusalem Est, en Cisjordanie et à Gaza depuis l’occupation de ces territoires en 1967. Des dizaines de milliers d’autres maisons sont menacées par des ordres de démolition en attente.
A Silwan, les maisons palestiniennes sont détruites pour faire place à un centre touristique et un parc national israéliens. Ne serait-ce qu’à Silwan, plus de 1.000 Palestiniens s’attendent à la perte de leur maison.
C’est presque impossible pour les Palestiniens d’obtenir un permis de construire des autorités israéliennes. Presque toutes les demandes, dont l’enregistrement coûte 5.000 £, sont refusées.
Mais les familles palestiniennes, pour lesquelles aucune nouvelle maison n’a été construite depuis des décennies à Jérusalem Est, ont besoin d’agrandir leur espace vital. De désespoir, ils l’agrandissent sans avoir reçu l’autorisation et doivent alors vivre dans l’espoir que leur maison ne sera pas détruite.
L’ordre de démolition, s’ils le reçoivent, est assorti d’une amende. La police et l’armée israéliennes escortent les bulldozers, et les familles ont 15 minutes pour sortir de chez elles avec le plus possible de leurs biens. Ils doivent payer le coût de la démolition, qui peut atteindre des millions de livres. Ceux qui ne peuvent pas payer risquent la prison. Avec 70 % des Palestiniens de Jérusalem Est vivant sous le seuil de pauvreté, certains sont obligés de détruire eux mêmes leur maison.
Les démolitions de maisons induisent pour ces familles éclatées des maladies et des traumatismes psychologiques, surtout chez les enfants. Des organisations d’assistance fournissent à ces familles, qui ont perdu leur logement, des tentes pour une installation temporaire, et les conditions de vie sont rudes.
Les Palestiniens des faubourgs de Jérusalem-Est, tels Silwan et Sheikh Jarrah, manifestent pacifiquement toutes les semaines contre les menaces sur leurs communautés, mais ces manifestations non-violentes sont presque toujours ignorées dans les reportages des médias occidentaux.
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