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Révision de la Constitution: Bouteflika remet les pendules à l’heure

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  • Révision de la Constitution: Bouteflika remet les pendules à l’heure

    Le président de la République Abdelaziz Bouteflika s’exprime sur la révision de la Loi fondamentale du pays et s’engage à l’inscrire dans son agenda et dans le calendrier des actions qu’il aura à entreprendre dans les prochaines semaines.


    « L’Algérie se prépare sérieusement à réviser sa Constitution », a-t-il affirmé à ce propos, hier, dans un message lu en son nom par Mohamed Ali Boughazi, conseiller à la présidence de la République, aux participants à la conférence sur « l’évolution du droit constitutionnel en Afrique » «L’Algérie va procéder à la révision de sa Constitution. Elle s’y prépare sérieusement, en se basant sur les résultats des larges consultations organisées à cet effet en vue d’associer toutes les catégories sociales », a fait savoir le chef de l’Etat. M. Bouteflika s’est exprimé dans un cadre tout à fait indiqué pour le contenu du message qu’il vient d’adresser à l’opinion nationale, et dans une conjoncture, dont la nature politique ne manquera pas de faire croire que sa déclaration est une réponse aux courants d’opposition qui ont réclamé récemment la tenue d’une élection présidentielle anticipée. En cela, le chef de l’Etat recadre le débat politique et bouscule le carnet des priorités et des grandes échéances attendues. On attendait de lui des annonces sur le remaniement ministériel toujours attendu pour les prochains jours, il lève toute ambigüité et rejette tous les pronostics qui ont douté de son intention d’amender la loi fondamentale du pays, ainsi que les réserves, pour ne pas dire le rejet, de ce projet par l’opposition. Cette dernière, ayant boycotté dans sa majorité les consultations politiques menées par Ahmed Ouyahia, estime que la révision ne devrait intervenir que dans une seconde étape, laquelle sera précédée par l’organisation d’une élection présidentielle anticipée, pour reprendre la revendication phare de l’Instance de concertation et de suivi (ICSO). Mais pour le président de la République, c’est désormais un « niet » catégorique et la précision qu’il n’y a plus de place à la spéculation sur le sujet. En employant le mot « sérieusement », Bouteflika semble dire certainement que les préparatifs vont bon train et que la révision qui devait passer, on s’en doute, par la voie parlementaire, ne devrait pas tarder. Son annonce d’une révision prochaine de la Constitution satisfait une promesse électorale faite lors de sa campagne pour la présidentielle d’avril dernier. Elle présume de l’achèvement d’un chantier ouvert officiellement lors du Conseil des ministres du 7 mai 2014. Le chef de l’Etat avait alors déclaré sa volonté de doter l’Algérie d’une « Constitution consensuelle » et avait nommé son directeur de cabinet, Ahmed Ouyahia, pour la conduite des consultations avec les partis et les personnalités du champ politique et associatif. L’invitation d’Ahmed Ouyahia, pour rappel, a été rejetée par d’importantes forces de l’opposition, dont la CLTD qui regroupe le MSP, le RCD, Jil Jadid, El-Adala et l’ancien chef de gouvernement Ahmed Benbitour, mais aussi par le Pôle des forces du changement (PFC) conduit par Ali Belflis. La seule participation de taille de l’opposition était, sans doute, celle du Front des forces socialistes (FFS) qui avait pourtant expliqué que sa présence « n’était pas pour faire des propositions ou soutenir le pouvoir en place ». Ce qui a mené le pouvoir à laisser longtemps les portes ouvertes à toutes les supputations avant que le chef de l’Etat ne tranche la question, hier, en expliquant que la révision se basera sur « les résultats des larges consultations organisées à cet effet ». En décodé : les propositions et les recommandations recueillies jusqu’ici suffisent à boucler le dossier et à le soumettre à l’examen parlementaire. Les consultations, a-t-il indiqué, ont permis de « dégager un consensus autour des questions fondamentales et garantir l’efficacité des nouvelles dispositions constitutionnelles ». Aussi, dans une phrase qui s’apparente à un autre message pour l’opposition qui, dans sa feuille de route semble vouloir imiter les exemples de transition à travers le monde, M. Bouteflika estime que l’objectif de la révision « est de faciliter le processus d’ouverture de la société algérienne, en œuvrant à la préservation de sa stabilité et en lui épargnant les perturbations que connaissent différents pays du monde ». « Pour ce faire, nous veillons particulièrement à ne pas verser dans l’imitation ni dans l’improvisation. Notre pays, qui a subi les affres du terrorisme, refuse de s’aventurer dans pareille entreprise, qui souvent engendre des drames et que notre société rejette d’emblée », a insisté le chef de l’Etat. Eu égard à la multitude d’initiatives politiques pour une sortie de crise, « l’annonce » du président de la République parait telle une volonté du pouvoir en place à remettre les pendules à l’heure. Ce dernier ne veut, sous aucun prétexte, remettre sa « légitimité » en cause, et ne compte pas faire marche arrière dans sa feuille de route, malgré les multiples appels de l’opposition.



    Auteur: Aïssa Moussi
    REPORTERS.DZ
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
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