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Muwashshah de Ibn al-Khatîb

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  • Muwashshah de Ibn al-Khatîb




    Ô temps de nos amours en terre d’al-Andalus que la pluie qui tombe te soit bénéfique
    Nos amours de jadis ne sont plus qu’un rêve évanescent Éphémère comme l’instant que l’on ravit furtivement.

    Les nuits auraient couvert le secret de nos amours du voile de leur obscurité si les fronts des belles semblables à des soleils ne l’avaient révélé par leur clarté.
    Les étoiles de nos coupes s’inclinèrent […] Moments de désir qui n’ont d’autre défaut
    Que celui d’être passés aussi vite qu’un clin d’œil

    À l’instant même où nous goûtions le plaisir d’être unis
    Le matin tomba sur nous comme une armée en furie
    Et les étoiles filantes sur nous fondirent
    À moins que ce ne furent les yeux des narcisses qui nous affectèrent.

    Alors que l’eau du ruisseau conversait en toute intimité avec les galets chaque amant se retira avec sa bien-aimée
    Tu verrais alors comment les roses mécontentes et jalouses
    Se couvraient comme elles pouvaient pour cacher leur dépit
    Et le myrte, compréhensif, intelligent et raffiné prêtait son oreille si fine aux confidences des amoureux

    Chers compatriotes de la vallée de Ghadâ
    Mon cœur est une demeure où vous résidez
    Ma peine m’a rendu étroit le vaste univers
    Je n’en distingue ni son Orient ni son Occident
    Rendez-moi le temps révolu d’une intime compagnie
    Et vous libérerez de ses tourments un être affligé
    Craignez Dieu et redonnez vie à un amant passionné
    Qui se meurt et se consume souffle après souffle

    Même s’il est injuste et déçoit l’espoir d’un amoureux dont le cœur est consumé il restera pour moi l’ami que je préfère point de péché en amour, pour le bien-aimé ses désirs sont des ordres et doivent être exécutés par les poitrines et les cœurs qu’il a enchaînés.

    Soumets-toi, ô mon âme, à la volonté du
    Destin et mets à profit ce qu’il te reste à vivre pour te repentir.
    Cesse d’évoquer une période aujourd’hui révolue,
    Passée entre reproches et réprimandes ;
    Adresse-toi maintenant au Seigneur, Maître de l’agrément
    Qui, dans le Livre Suprême, inspire et guide vers la voie du succès.

    la suite non cité dans la video :
    أن يكن جار وخاب الأمل*****وفؤاد الصب بالشوق يذوب
    فهو للنـفس حبيـب أول *****ليس في الحب لمحبوب ذنوب
    أمـره معـتمـل ممتثـل *****في ضلوع قد براها وقلـوب

    حكم اللحظ بها فاحتكمـا *****لم يراقب في ضعاف الأنفـس
    منصـف المظلوم ممن ظـلما *****ومجازي البر منهـا والمسـي
    ما لقـلبي كلما هبت صبـا*****عاده عيد من الشوق جديـد
    كان في اللـوح له مكتتبـا*****قوله : " إن عـذابي لشديـد "
    جـلب الهـم له والوصبـا *****فهو للأشجان في جهد جهيـد
    لاعج في أضلعي قد أضـرما*****فهي نار في هشيـم اليبـس
    لم يدع في مهجي إلا ذمـا *****كبقـاء الصبح بعد الغـلس

    سلمى يا نفس في حكم القضا*****واعمري الوقت برجعى ومتاب
    دعك من ذكري زمان قد مضى*****بين عتـبى قد تقضت وعتـاب
    واصرفي القول إلى المولى الرضى *****ملهم التـوفيق في أم الكتـاب
    الكـريم المنتـهى والمنتـمى *****أسد السـرج وبـدر المجلـس
    ينزل النصـر عليه مثـلمـا *****ينزل الـوحي بـروح القـدس


    Dernière modification par humani, 30 novembre 2014, 22h58.

  • #2
    Merci pour le poème et la traduction.

    Poème d'une exquise beauté
    Et on ne dirait pas qu'il a été écrit il y a près de sept siècles.

    Il a été merveilleusement chanté par Fayrouz:
    "Je suis un homme et rien de ce qui est humain, je crois, ne m'est étranger", Terence

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    • #3
      humani bonsoir
      j'adore les mouachahat. celui-là est magnifique.
      merci.


      benam bonsoir
      merci aussi à toi. cela fait longtemps que je n'ai pas écouté cette belle interprétation de Fairouz.

      Commentaire


      • #4
        Merci humani pour le topic.
        Il parait que cette mouwashshaha est l'émulation d'une autre mouwashshaha de Ibn Sahl.
        Ci-dessous, une autre traduction:

        La pluie, la douce pluie te soit propice, aimée.
        Ô sol d'al-Andalus où ces amants s'aimèrent!
        Nos amours de jadis, comme en rêve, ont sombré;
        Qui nous vola sans bruit cet instant éphémère?

        Dans les nuits qui couvraient d'ombre notre passion,
        Encore que brillât l'astre de ton visage,
        Une étoile versait dans notre direction,
        Ivre de filer droit, de tracer son sillage,
        Sans que nul n'y trouvât à redire sinon
        Que tout ce bel éclat ne fut que de passage.

        L'homme jouit-il d'un bien, veut-il s'y consacrer,
        Que l'aurore à l'affût l'assiège de lumière.
        Nous envièrent-ils, les feux de l'empyrée?
        Le narcisse aurait-il eu un regard amer?

        Ô nobles gens de la Vallée des Tamaris!...
        Vous trouverez en mon âme votre demeure.
        Que l'espace est étroit pour un cœur qui s'attriste!
        Orient ou Occident, qu'importe à ma douleur.
        Redonnez-moi les jeux et joies de jadis,
        Et votre enfant sera délivré du malheur.

        Faites revivre, au nom de Dieu, cet égaré
        Qui décline, souffle après souffle, jusqu'à terre.
        Par dévouement, voilà-t-il pas son cœur cloîtré?
        Recevez, je vous prie, ces ruines prisonnières.

        Dans le clair de mon cœur, je m'approche de vous,
        Et mon désir vous parle alors que je suis loin.
        Au couchant, une lune où votre face joue
        Annonce des malheurs que je n'aime pas moins.
        Vertueux ou impatient, l'amant plie sous le joug;
        L'espérance l'occupe et la crainte le point.

        Ô yeux, lèvres de miel, charmes qui pénétrez
        Comme un souffle vital en mon âme étrangère!
        Elle a visé, crié mon nom, lancé son trait
        Sur ce cœur que harcèle un fauve sanguinaire.

        Quand l'espoir régnerait en despote trompeur,
        Quand ce cœur fou d'amour romprait sous les efforts,
        Elle reste l'unique objet de ma ferveur,
        Tant la femme adorée est exempte de torts.
        Tout ordre de sa part retentit dans les cœurs,
        Et voici que, brisés, ils répondent encore.

        Elle y plonge les yeux, jauge et juge d'un trait
        Les esprits subjugués par ce regard sévère.
        Qu'importent les douleurs causées ou endurées,
        Que l'on soit innocent ou méchant l'indiffère.

        Mon cœur, pourquoi frémir sous les doigts de la brise?
        Quel désir se ranime, au nom de quelle fête?
        Sur la table du Temps, sais-tu, ces mots se lisent:
        "Tu souffres de tourments qui jamais ne s'arrêtent."
        Les ennuis et les maux te mènent à leur guise,
        Et la passion t'épuise, et ta douleur halète.

        Dans mes côtes s'embrase une flamme acérée
        Qui court sur le bois sec en rameaux incendiaires.
        Elle n'a consenti à ce cœur exténué
        Qu'un jour mourant dans l'horizon crépusculaire.

        - Traduction de Hoa Hoï Vuong et Patrick Mégarbané
        Dernière modification par Sidi Noun, 13 décembre 2014, 20h13. Motif: Corrections...
        ¬((P(A)1)¬A)

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        • #5
          Bonjour vous,
          Très enrichissantes vos participations

          Merci, Sidi Noun, encore, j'apprends des choses via tes contributions

          Je vois l'analogie, entre autres:
          Ibn Al-khatib
          Chers compatriotes de la vallée de Ghadâ
          Mon cœur est une demeure où vous résidez
          Ma peine m’a rendu étroit le vaste univers
          Je n’en distingue ni son Orient ni son Occident
          Rendez-moi le temps révolu d’une intime compagnie
          Et vous libérerez de ses tourments un être affligé
          Craignez Dieu et redonnez vie à un amant passionné
          Qui se meurt et se consume souffle après souffle

          Ibn Sahl
          Ô nobles gens de la Vallée des Tamaris!...
          Vous trouverez en mon âme votre demeure.
          Que l'espace est étroit pour un cœur qui s'attriste!
          Orient ou Occident, qu'importe à ma douleur.
          Redonnez-moi les jeux et joies de jadis,
          Et votre enfant sera délivré du malheur.

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          • #6
            Je m'excuse humani, la traduction que j'ai postée est aussi celle du mouashshah de Ibn al Khatib, et non pas de Ibn Sahl.
            ¬((P(A)1)¬A)

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            • #7
              Envoyé par Sidi Noun
              Il parait que cette mouwashshaha est l'émulation d'une autre mouwashshaha de Ibn Sahl.
              Ibn Al-Khatib le dit lui-même:
              عارضت لفظا و معنى و حلى ... قول من أنطقه الحب فقال:
              "هل درى ظبيُ الحمى أن قد حمى...قلبَ صبٍّ حلَّه عن مَكنَسِ"
              "فهو في حرٍ وخفقٍ مثلما...لعِبَتْ ريحُ الصَّبا بالقَبَسِ"

              les deux derniers vers étant les premiers du célèbre mouwashah d'Ibn Sahl Al Andaloussi.
              "Je suis un homme et rien de ce qui est humain, je crois, ne m'est étranger", Terence

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              • #8
                Merci benam... le texte que j'ai sous la main doit être tronqué.
                ¬((P(A)1)¬A)

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                • #9
                  Je viens de lire que même le poète égyptien Ahmed Chawki a écrit un poème en émulation du mouwashah de Ibn Sahl Al Andaloussi. Il débuterait ainsi (je n'ai pas pu confirmer):
                  و الوصل يجي على قد الاشواق ... كان شوقي تعدى طول بعدك و جابك
                  wa Google a3lam
                  "Je suis un homme et rien de ce qui est humain, je crois, ne m'est étranger", Terence

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