Après une année 2014 marquée par le renforcement des actions terroristes de Boko Haram, 2015 s’annonce tout aussi dangereuse. Les extrémistes du groupe envisageraient de s’exporter dans les pays proches de leur zone d’action.
Boko Haram représente une menace pour tous les pays de la région. Voilà en substance ce que le président français, François Hollande, n’a eu de cesse de répéter lors de son séjour à Dakar, à l’occasion du sommet de la francophonie. Ces mots, s’ils ont pour volonté de mobiliser l’opinion publique et les gouvernements concernés, sont également une réalité sur le terrain. Depuis le début de l’année 2014, le Nigeria a enregistré une hausse considérable du nombre d’attentats et désormais ce sont tous les territoires en marge du pays qui sont directement visés. A plusieurs reprises des incursions du groupe extrémiste ont été signalées au Cameroun, dont les autorités ont pris très tôt et très au sérieux, les menaces qui se sont précisées par la suite.
Désormais, outre le Nigeria et le Cameroun, les terroristes menacent de s’en prendre au Tchad et au Niger qu’ils ont clairement décidé de viser si l’on en croit leur logique expansionniste basée sur le modèle de l’Etat islamique qui sévit en Irak et en Syrie. Alors que Boko Haram n’était, jusqu’au début de l’année, que dans une stratégie guerrière d’attaques, le groupe a décidé de procéder à des conquêtes territoriales. Sur le terrain l’illustration est frappante puisque plus d’une vingtaine de localités du nord du pays sont sous son contrôle officiel. Dans les faits leur nombre pourrait être bien plus grand puisque l’armée régulière a déserté certaines zones craignant pour sa propre sécurité. L’approche de la saison sèche fait également craindre de nouvelles incursions de Boko Haram, notamment au Niger puisque le franchissement des cours d’eau sera beaucoup plus simple. Plusieurs localités frontalières sont déjà dans une situation de quasi psychose, les habitants craignant que les terroristes lancent une offensive ou des attaques. Des établissements publics, qu’ils s’agissent d’écoles ou de centres médicaux ont même du être fermés pour éviter des actions terroristes.
La réponse des pays menacés n’est pas à la hauteur
Face à la menace quotidienne que représente Boko Haram, les pays directement visés ont du mal à coordonner leurs actions. Alors que près de 3 000 soldats devaient être déployés le 1er novembre à la frontière avec le Niger, pour le moment aucune arrivée massive de militaires n’a été signalée. La situation est d’autant plus problématique que l’armée du Nigeria a de grosses difficultés à se mettre en ordre de bataille et a été, à de très nombreuses reprises, accusée de déserter les zones de combats ou à hauts risques. Alors que plus de 20% du PIB du Nigeria est attribué chaque année à l’armée, son efficacité demeure très limitée et Boko Haram le sait parfaitement, profitant de la situation pour affirmer son ancrage local.
Ces douze derniers mois les pays voisins du Nigeria ont également été dépassés par la situation puisque personne n’était en mesure de prévoir la recrudescence des attaques et surtout la multiplication des techniques employées. Pour la seule année 2014, près de 8 000 personnes ont été tuées par le groupe armé alors qu’entre 2009 et 2013 le nombre total des victimes a atteint la barre des 5 000. Du côté du nombre de déplacés la situation est également dramatique. Plus de 1,5 millions de personnes ont du quitter leur domicile ces six dernières années.
Face à la menace de plus en plus grande, les pays de la région vont devoir s’organiser rapidement et mettre en place une stratégie commune de lutte contre les terroristes. L’année 2015 sera décisive. Soit Boko Haram poursuit sa progression éclair, soit le groupe armé est stoppé dans sa conquête. Si le second scénario est préférable pour la région, il n’est pas certain, malheureusement, qu’il soit à ce jour le plus probable.
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Boko Haram représente une menace pour tous les pays de la région. Voilà en substance ce que le président français, François Hollande, n’a eu de cesse de répéter lors de son séjour à Dakar, à l’occasion du sommet de la francophonie. Ces mots, s’ils ont pour volonté de mobiliser l’opinion publique et les gouvernements concernés, sont également une réalité sur le terrain. Depuis le début de l’année 2014, le Nigeria a enregistré une hausse considérable du nombre d’attentats et désormais ce sont tous les territoires en marge du pays qui sont directement visés. A plusieurs reprises des incursions du groupe extrémiste ont été signalées au Cameroun, dont les autorités ont pris très tôt et très au sérieux, les menaces qui se sont précisées par la suite.
Désormais, outre le Nigeria et le Cameroun, les terroristes menacent de s’en prendre au Tchad et au Niger qu’ils ont clairement décidé de viser si l’on en croit leur logique expansionniste basée sur le modèle de l’Etat islamique qui sévit en Irak et en Syrie. Alors que Boko Haram n’était, jusqu’au début de l’année, que dans une stratégie guerrière d’attaques, le groupe a décidé de procéder à des conquêtes territoriales. Sur le terrain l’illustration est frappante puisque plus d’une vingtaine de localités du nord du pays sont sous son contrôle officiel. Dans les faits leur nombre pourrait être bien plus grand puisque l’armée régulière a déserté certaines zones craignant pour sa propre sécurité. L’approche de la saison sèche fait également craindre de nouvelles incursions de Boko Haram, notamment au Niger puisque le franchissement des cours d’eau sera beaucoup plus simple. Plusieurs localités frontalières sont déjà dans une situation de quasi psychose, les habitants craignant que les terroristes lancent une offensive ou des attaques. Des établissements publics, qu’ils s’agissent d’écoles ou de centres médicaux ont même du être fermés pour éviter des actions terroristes.
La réponse des pays menacés n’est pas à la hauteur
Face à la menace quotidienne que représente Boko Haram, les pays directement visés ont du mal à coordonner leurs actions. Alors que près de 3 000 soldats devaient être déployés le 1er novembre à la frontière avec le Niger, pour le moment aucune arrivée massive de militaires n’a été signalée. La situation est d’autant plus problématique que l’armée du Nigeria a de grosses difficultés à se mettre en ordre de bataille et a été, à de très nombreuses reprises, accusée de déserter les zones de combats ou à hauts risques. Alors que plus de 20% du PIB du Nigeria est attribué chaque année à l’armée, son efficacité demeure très limitée et Boko Haram le sait parfaitement, profitant de la situation pour affirmer son ancrage local.
Ces douze derniers mois les pays voisins du Nigeria ont également été dépassés par la situation puisque personne n’était en mesure de prévoir la recrudescence des attaques et surtout la multiplication des techniques employées. Pour la seule année 2014, près de 8 000 personnes ont été tuées par le groupe armé alors qu’entre 2009 et 2013 le nombre total des victimes a atteint la barre des 5 000. Du côté du nombre de déplacés la situation est également dramatique. Plus de 1,5 millions de personnes ont du quitter leur domicile ces six dernières années.
Face à la menace de plus en plus grande, les pays de la région vont devoir s’organiser rapidement et mettre en place une stratégie commune de lutte contre les terroristes. L’année 2015 sera décisive. Soit Boko Haram poursuit sa progression éclair, soit le groupe armé est stoppé dans sa conquête. Si le second scénario est préférable pour la région, il n’est pas certain, malheureusement, qu’il soit à ce jour le plus probable.
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