Deux décisions ont contribuées à relancer la controverse sur la circoncision, celle des parlementaires du Conseil de l’Europe le 2 octobre 2013 et celle du tribunal de grande instance de Cologne en Allemagne le 26 juin 2012. Les membres de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE) ont voté une résolution invitant les États membres à prendre des mesures contre les « violations de l’intégrité physique des enfants » et ils recommandaient vivement aux États membres de sensibiliser davantage leurs populations « aux risques potentiels que peuvent présenter certaines des pratiques susmentionnées pour la santé physique et mentale des enfants, et de prendre des mesures législatives et politiques qui contribuent à renforcer la protection des enfants dans ce contexte » [1Nau J.Y. Circoncision : nouvelles et radicales incompréhensions Rev Med Suisse 2013 ; 9 : 2132-2133
Tandis que le Tribunal de Grande Instance de Cologne insistait également sur le fait que « Le droit d’un enfant à son intégrité physique prime sur le droit des parents ». Cette dernière décision a été ultérieurement amendée.
La circoncision est l’intervention chirurgicale la plus ancienne et la plus fréquemment réalisée dans le monde. Elle est pratiquée par les juifs et tous les musulmans dans un but religieux et rituel. Elle est également faite pour des raisons hygiéniques, culturelles ou philosophiques aux États-Unis, en Australie, au Canada et en Grande Bretagne ainsi qu’en Corée du Sud. On considère que chaque minute, 25 circoncisions sont réalisées dans le monde et qu’environ 30 % des hommes âgés de 15ans et plus sont circoncis à l’échelle mondiale [2Hammond T. A preliminary poll of men circumcised in infancy or childhood BJU Int 1999 ; 83 : 85-92
On assiste depuis quelques années à la multiplication de groupes de pressions qui s’opposent à cette pratique sous prétexte qu’il s’agit d’une mutilation violente et agressive.
Cette étude a pour but de réaliser une revue générale sur la circoncision en tenant compte des dix questions les plus fréquemment soulevées dans la communauté médicale à partir d’une recherche automatisée d’articles scientifiques publiés dans les revues de langue française et anglo-saxonne qui a été effectuée en interrogeant les bases de données informatiques Medline et Embase de 1990 à 2013. Les mots-clés sélectionnés ont été : circumcision et male circumcision auxquels ont été associés les termes suivant : AIDS, HIV, Sexual Transmitted Infections, Sexual Transmitted Diseases, Human papillomavirus, Herpes genitalis, Neisseria gonorrhoeae, Chlamydia trachomatis, penile cancer, cervical cancer, prostate cancer urinary tract infections, sexuality, pain, complication . La dimension éthique de la circoncision ne sera pas évaluée dans cet article.
La circoncision prévient-elle l’infection à VIH ?
Le rôle possible de la circoncision a été évoqué pour la première fois dans deux publications en 1986
Mais ce n’est qu’au milieu des années 2000 que trois études prospectives, randomisées, réalisées sur des cohortes importantes en Afrique du Sud
et en Ouganda chez respectivement 3724, 2784 et 4996 hommes, ont confirmé formellement l’effet préventif de la circoncision vis-à-vis de l’infection à VIH, en mettant en évidence un effet protecteur significatif de la circoncision de 51 à 60 % [
Sur la base de ces trois grands essais épidémiologiques, des experts en santé publique de l’Organisation mondiale de la santé et de l’ONU-SIDA ont élaboré une recommandation qui précisait que « la circoncision doit maintenant être reconnue comme une mesure efficace de prévention du VIH » et qu’« il faut considérer la promotion de la circoncision comme une nouvelle stratégie importante de prévention de la transmission hétérosexuelle du VIH lors de rapports intra-vaginaux » [9Auvert B.
Ils considèrent que les programmes de circoncision auront des retombées potentielles pour la santé publique « dans les zones où le VIH est hyperendémique (c’est-à-dire quand la prévalence dans la population générale dépasse 15 %), où le virus se propage principalement par voie hétérosexuelle et où une forte proportion (supérieure à 80 %) des hommes n’est pas circoncise » [10OMS, ONUSIDA Consultation technique de l’OMS et de l’ONUSIDA. Circoncision et prévention du VIH :
Le rôle étiopathogénique du prépuce dans la transmission du VIH est expliqué par les petites fissures et les micro-érosions fréquentes en cas d’infection sexuellement transmissible (IST) qui favorisent la pénétration du virus et par la présence de nombreux lymphocytes porteurs de récepteurs CD4 et de cellules de Langerhans au niveau du feuillet muqueux sur la face interne du prépuce
Le rôle d’une moindre kératinisation de l’épithélium du gland favorisant la pénétration du VIH chez les non-circoncis a été démenti dans une étude qui a établi que le degré de kératinisation de l’épithélium était identique chez les circoncis
Un certain nombre d’experts restent opposés à la circoncision sur des populations à risque en raison de son coût et du possible abandon des mesures de prévention comme l’utilisation des préservatifs . Des modèles mathématiques utilisés pour estimer l’impact de la circoncision masculine sur l’incidence du VIH ont toutefois mis en évidence un excellent rapport coût/efficacité de la réalisation de cette intervention dans les pays d’Afrique subsaharienne à forte prévalence VIH La poursuite de campagnes est nécessaire afin de rappeler que l’usage des préservatifs reste encore et toujours le meilleur moyen de protection contre le VIH aussi bien chez les hommes circoncis que non circoncis.
Tandis que le Tribunal de Grande Instance de Cologne insistait également sur le fait que « Le droit d’un enfant à son intégrité physique prime sur le droit des parents ». Cette dernière décision a été ultérieurement amendée.
La circoncision est l’intervention chirurgicale la plus ancienne et la plus fréquemment réalisée dans le monde. Elle est pratiquée par les juifs et tous les musulmans dans un but religieux et rituel. Elle est également faite pour des raisons hygiéniques, culturelles ou philosophiques aux États-Unis, en Australie, au Canada et en Grande Bretagne ainsi qu’en Corée du Sud. On considère que chaque minute, 25 circoncisions sont réalisées dans le monde et qu’environ 30 % des hommes âgés de 15ans et plus sont circoncis à l’échelle mondiale [2Hammond T. A preliminary poll of men circumcised in infancy or childhood BJU Int 1999 ; 83 : 85-92
On assiste depuis quelques années à la multiplication de groupes de pressions qui s’opposent à cette pratique sous prétexte qu’il s’agit d’une mutilation violente et agressive.
Cette étude a pour but de réaliser une revue générale sur la circoncision en tenant compte des dix questions les plus fréquemment soulevées dans la communauté médicale à partir d’une recherche automatisée d’articles scientifiques publiés dans les revues de langue française et anglo-saxonne qui a été effectuée en interrogeant les bases de données informatiques Medline et Embase de 1990 à 2013. Les mots-clés sélectionnés ont été : circumcision et male circumcision auxquels ont été associés les termes suivant : AIDS, HIV, Sexual Transmitted Infections, Sexual Transmitted Diseases, Human papillomavirus, Herpes genitalis, Neisseria gonorrhoeae, Chlamydia trachomatis, penile cancer, cervical cancer, prostate cancer urinary tract infections, sexuality, pain, complication . La dimension éthique de la circoncision ne sera pas évaluée dans cet article.
La circoncision prévient-elle l’infection à VIH ?
Le rôle possible de la circoncision a été évoqué pour la première fois dans deux publications en 1986
Mais ce n’est qu’au milieu des années 2000 que trois études prospectives, randomisées, réalisées sur des cohortes importantes en Afrique du Sud
et en Ouganda chez respectivement 3724, 2784 et 4996 hommes, ont confirmé formellement l’effet préventif de la circoncision vis-à-vis de l’infection à VIH, en mettant en évidence un effet protecteur significatif de la circoncision de 51 à 60 % [
Sur la base de ces trois grands essais épidémiologiques, des experts en santé publique de l’Organisation mondiale de la santé et de l’ONU-SIDA ont élaboré une recommandation qui précisait que « la circoncision doit maintenant être reconnue comme une mesure efficace de prévention du VIH » et qu’« il faut considérer la promotion de la circoncision comme une nouvelle stratégie importante de prévention de la transmission hétérosexuelle du VIH lors de rapports intra-vaginaux » [9Auvert B.
Ils considèrent que les programmes de circoncision auront des retombées potentielles pour la santé publique « dans les zones où le VIH est hyperendémique (c’est-à-dire quand la prévalence dans la population générale dépasse 15 %), où le virus se propage principalement par voie hétérosexuelle et où une forte proportion (supérieure à 80 %) des hommes n’est pas circoncise » [10OMS, ONUSIDA Consultation technique de l’OMS et de l’ONUSIDA. Circoncision et prévention du VIH :
Le rôle étiopathogénique du prépuce dans la transmission du VIH est expliqué par les petites fissures et les micro-érosions fréquentes en cas d’infection sexuellement transmissible (IST) qui favorisent la pénétration du virus et par la présence de nombreux lymphocytes porteurs de récepteurs CD4 et de cellules de Langerhans au niveau du feuillet muqueux sur la face interne du prépuce
Le rôle d’une moindre kératinisation de l’épithélium du gland favorisant la pénétration du VIH chez les non-circoncis a été démenti dans une étude qui a établi que le degré de kératinisation de l’épithélium était identique chez les circoncis
Un certain nombre d’experts restent opposés à la circoncision sur des populations à risque en raison de son coût et du possible abandon des mesures de prévention comme l’utilisation des préservatifs . Des modèles mathématiques utilisés pour estimer l’impact de la circoncision masculine sur l’incidence du VIH ont toutefois mis en évidence un excellent rapport coût/efficacité de la réalisation de cette intervention dans les pays d’Afrique subsaharienne à forte prévalence VIH La poursuite de campagnes est nécessaire afin de rappeler que l’usage des préservatifs reste encore et toujours le meilleur moyen de protection contre le VIH aussi bien chez les hommes circoncis que non circoncis.
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