L'Arabe a bon dos de nos jours, ou mauvais œil. Enfin, l'Arabe musulman, car il faut quand même apporter une nuance là où on généralise. L'actualité fait mal, comme les extrémismes, mais l'Arabe est avant tout une image personnifiée et malléable de tout ce que l'Occident (au sens large) redoute: le sauvage, qui ne répond en fait qu'à la barbarie de celui qui y croit.
Tout au long de l'Histoire, l'être occidental s'est construit un système de représentations concernant un peuple qui a beaucoup conquis, et construit, à travers la culture, l'art, la considération [méta]physique des choses et de la vie. Miroir de la société, la littérature a beaucoup (re)considéré l'Arabe et avec l'arrivée de la mode orientaliste, la littérature française va mettre en scène d'une manière continue sa figure et son univers. "La fascination des écrivains pour l'Orient fait bientôt place à une déception et une désillusion donnant lieu, à leur tour, à une agressivité insoutenable qui va aller jusqu'à préfigurer l'Histoire et annoncer les affres du colonialisme", et plus loin encore... Mais l'histoire ne s'arrête pas au verbe, car l'encre est devenue sang.
Salâm aalaykoum. A chaque fois je me dis que l'Arabe c'est évidemment moi, mais ce n'est pas cet Autre. Celui qui est jeté en pâture dans certains médias, dans beaucoup d'esprits, à travers une série d'amalgames et d'ambivalences autour des catégories symboliques de l' "étranger" et l'"immigré", du "musulman" et de l'"islamiste", du "salafiste" et du "terroriste"...
Y a-t-il une limite à l'insoutenable, à l'insoupçonnable? Peut-être que je suis un bafoué qui ne comprend plus rien à l'insaisissable de la rusticité religieuse ou populaire. En fait non, je m'indigne. Est-ce qu'il ne nous est pas à tou(te)s arrivé(e) s de nous dire que nous sommes bien loin du mythe d'Al-Andalus, qu'Averroès, Avicenne et Al-Fārābī ne sont que de lointains souvenirs? Qu'un certain passé glorieux est presque devenu un mythe? Le monde musulman vient comme l'univers qui s'agrandit pour finalement finir par s'écraser sur lui-même. A chaque colère, à chaque regard baissé ou voilé, à chaque cœur blessé, je me dis que l'Arabe, le juste, le véritable, n'existe plus car il a laissé place à une autre forme de rejet, celui de l'Orient, au mieux fantasmé, au pire ridiculisé.
Peut-on être fier d'être Arabe? La culture et l'histoire nous a beaucoup aidés, mais face à la barbarie contemporaine, cela suffit-il à montrer que l'Arabe est avant tout une identité qui met en avant une magie, celle d'un partage? Il ne faut pas oublier qu'avant d'être mis à l'écart du monde, l'Arabe peut être fier de tous les échanges qui ont marqué son passé, son chemin. Même si aujourd'hui, on oublie souvent qu'avant la séparation forcée par l'obscurantisme, les Arabes font partie de nombreuses histoires de peuples, le rejet ne doit pas conduire à la honte.
Pourtant, la langue elle-même a donné une première réponse au Mal, au mauvais de la situation relayée: wa 'aalaykoum as-salâm. En effet, il est là le retour de la reconnaissance. Là où le sang, aujourd'hui, a pris la place aux mots, la formule peut nous indiquer la réponse à la barbarie: l'inter-personnel. La barbarie se compose d'abord par le refus du dialogue alors que tout, dans notre tradition et nos pratiques, jusqu'au cœur de la langue arabe, montre qu'il suffirait de serrer la main à celle qu'on peut nous tendre. Les Orientalistes ont essayé de décrire, les Colonialistes ont essayé de soumettre, les Islamistes essaient de détruire, mais par notre individualité, pourrions-nous trouver un moyen de grandir?
HUFFPOST
Tout au long de l'Histoire, l'être occidental s'est construit un système de représentations concernant un peuple qui a beaucoup conquis, et construit, à travers la culture, l'art, la considération [méta]physique des choses et de la vie. Miroir de la société, la littérature a beaucoup (re)considéré l'Arabe et avec l'arrivée de la mode orientaliste, la littérature française va mettre en scène d'une manière continue sa figure et son univers. "La fascination des écrivains pour l'Orient fait bientôt place à une déception et une désillusion donnant lieu, à leur tour, à une agressivité insoutenable qui va aller jusqu'à préfigurer l'Histoire et annoncer les affres du colonialisme", et plus loin encore... Mais l'histoire ne s'arrête pas au verbe, car l'encre est devenue sang.
Salâm aalaykoum. A chaque fois je me dis que l'Arabe c'est évidemment moi, mais ce n'est pas cet Autre. Celui qui est jeté en pâture dans certains médias, dans beaucoup d'esprits, à travers une série d'amalgames et d'ambivalences autour des catégories symboliques de l' "étranger" et l'"immigré", du "musulman" et de l'"islamiste", du "salafiste" et du "terroriste"...
Y a-t-il une limite à l'insoutenable, à l'insoupçonnable? Peut-être que je suis un bafoué qui ne comprend plus rien à l'insaisissable de la rusticité religieuse ou populaire. En fait non, je m'indigne. Est-ce qu'il ne nous est pas à tou(te)s arrivé(e) s de nous dire que nous sommes bien loin du mythe d'Al-Andalus, qu'Averroès, Avicenne et Al-Fārābī ne sont que de lointains souvenirs? Qu'un certain passé glorieux est presque devenu un mythe? Le monde musulman vient comme l'univers qui s'agrandit pour finalement finir par s'écraser sur lui-même. A chaque colère, à chaque regard baissé ou voilé, à chaque cœur blessé, je me dis que l'Arabe, le juste, le véritable, n'existe plus car il a laissé place à une autre forme de rejet, celui de l'Orient, au mieux fantasmé, au pire ridiculisé.
Peut-on être fier d'être Arabe? La culture et l'histoire nous a beaucoup aidés, mais face à la barbarie contemporaine, cela suffit-il à montrer que l'Arabe est avant tout une identité qui met en avant une magie, celle d'un partage? Il ne faut pas oublier qu'avant d'être mis à l'écart du monde, l'Arabe peut être fier de tous les échanges qui ont marqué son passé, son chemin. Même si aujourd'hui, on oublie souvent qu'avant la séparation forcée par l'obscurantisme, les Arabes font partie de nombreuses histoires de peuples, le rejet ne doit pas conduire à la honte.
Pourtant, la langue elle-même a donné une première réponse au Mal, au mauvais de la situation relayée: wa 'aalaykoum as-salâm. En effet, il est là le retour de la reconnaissance. Là où le sang, aujourd'hui, a pris la place aux mots, la formule peut nous indiquer la réponse à la barbarie: l'inter-personnel. La barbarie se compose d'abord par le refus du dialogue alors que tout, dans notre tradition et nos pratiques, jusqu'au cœur de la langue arabe, montre qu'il suffirait de serrer la main à celle qu'on peut nous tendre. Les Orientalistes ont essayé de décrire, les Colonialistes ont essayé de soumettre, les Islamistes essaient de détruire, mais par notre individualité, pourrions-nous trouver un moyen de grandir?
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