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Des neurologues induisent la sensation d’avoir un « fantôme » à ses côtés

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  • Des neurologues induisent la sensation d’avoir un « fantôme » à ses côtés

    Pour la première fois, des neurologues sont parvenus à induire en laboratoire la sensation d’avoir une présence « fantôme » à ses côtés.

    Les psychiatres et les neurologues le savent depuis longtemps : de nombreuses personnes rapportent avoir eu, à un moment donné de leur vie, la sensation d’avoir une « présence » à leurs côtés. C’est par exemple le cas de l’alpiniste Reinhold Messner, qui raconte avoir ressenti en 1970 la présence d’un homme à ses côtés alors qu’il descendait le sommet du Nanga Parbat (situé dans la chaîne de l'Himalaya, le Nanga Parbat est le neuvième plus haut sommet du monde, culminant à 8 125 mètres) : « Soudain, il y avait un troisième grimpeur avec nous, (…) un peu sur ma droite, quelques pas derrière moi, juste en dehors de mon champ de vision ».

    Comment expliquer ce phénomène ? Le neurologue suisse Olaf Blanke (École polytechnique fédérale de Lausanne, Suisse) pense avoir trouvé la solution, grâce à une expérience menée sur 12 volontaires. En utilisant un dispositif robotique situé derrière les volontaires, et reproduisant les mouvements de bras de ces derniers en leur touchant le dos (mais en introduisant un bref délai entre les mouvement de bras du volontaire et ceux du dispositif robotique), Olaf Blanke et ses collègues sont parvenus à la conclusion que la sensation d’avoir une « présence » à ses côtés résulte d’une altération des signaux cérébraux dits «sensorimoteurs», soit des signaux qui permettent la conscience de son propre corps à travers ses mouvements et sa position dans l’espace et le temps.

    Une expérience inédite : « Pour la première fois, notre expérience induit la sensation d’une présence étrangère, en laboratoire. Elle montre qu’on peut le faire en dehors de situations extrêmes, en mettant en conflit des signaux sensori-moteurs », explique Olaf Blanke. « Le système robotique imite ce que ressentent certains malades ou personnes saines dans des circonstances extrêmes. Ceci confirme qu’il s’agit d’une perception altérée de leur propre corps ».

    Selon Olaf Blanke, ces travaux pourraient notamment permettre de mieux comprendre certains symptômes associés à la schizophrénie, une affection dont on sait qu’elle se caractérise souvent par la sensation d’être entouré d’une ou plusieurs présences « fantômes ».

    Ces travaux ont été publiés le 17 novembre 2014 dans la revue Current Biology, sous le titre "Neurological and Robot-Controlled Induction of an Apparition" .

    journaldelascience
    There's nothing wrong with being shallow as long as you're insightful about it.
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