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LA CRISE BERBÉRISTE 1949 La question culturelle berbère fait émerger des problèmes

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  • LA CRISE BERBÉRISTE 1949 La question culturelle berbère fait émerger des problèmes

    L’Algérie est elle un pays arabo-musulman ? Doit-on la définir par la langue arabe et la religion musulmane ? La question n’est pas nouvelle dans le mouvement messaliste. Elle s’est déjà posée en 1936 dans l’émigration Algérienne en France, au cours des luttes qui opposent Messali à l’un de ses lieutenants, Amar Imache. Messali met en avant l’idée d’un parlement Algérien alors qu’Imache s’en tient au programme traditionnel de L’E.N.A, C’est à dire l’indépendance. C’est pour désamorcer les critiques des partis des partis du front populaire et de ses alliés au sein du congrès musulman que Messali à avancé l’idée d’un parlement algérien. Bien que l’antagonisme entre les deux hommes soit politique, il donne lieu à un regroupement régional. En effet Imache a derrière lui uniquement des Algériens de Kabylie alors que Messali rassemble des militants de toutes les régions. Le même clivage se retrouvera au cours de la seconde guerre mondiale, quand les dirigeants de Paris, parmi lesquels Si Djilani et Khider Amar originaires de Kabylie, sont exclus pour avoir voulu engager le P.P.A aux côtés de l’Allemagne (contre les Français).
    Le Mouvement berbériste après 1945, prend appui sur trois données de base : les séquelles des luttes contre Messali et ses rivaux de Kabylie depuis 1936, l’expansion rapide du nationalisme en Kabylie et dans l’émigration en France et les erreurs tactiques de la direction du PPA à propos de la question de l’insurrection. Mais cette fois les plébéiens réalisent leur jonction avec un groupe d’intellectuels qui donneront au problème berbère un contenu linguistique et culturel. Avec la seconde guerre mondiale, le P.P.A. en Kabylie bénéficie du retour de nombreux émigrés, les premiers gagnés au nationalisme et qui ont été mêlés à la vie de l’étoile Nord Africaine. De ce fait, le niveau politique et organisationnel est meilleur que dans d’autres régions .En Oranie, dans le sétifois et la Mitidja, l’émigration intérieure kabyle fraie la voie à l’implantation du P.P.A.
    La conviction répandue en Kabylie d’être politiquement en avance sur les autres régions du pays se traduit par une certaine fierté. On n’a pas honte d’être kabyle. A Alger et ailleurs on commence à revendiquer ouvertement son appartenance régionale. On chante la patrie en berbère. Sur cette ambiance générale vont venir se greffer un certain nombre de faits et de situations.
    En 1945, au comité d’organisation du P.P.A, Bennaï Ouali demande l’unification en une seule région de toute la Zone Berbérophone. A l’appui de sa proposition, il invoque les liens humains et linguistiques existant entre les populations des deux côtés du Djurdjura. La Direction refuse. On parle déjà du régionalisme Kabyle.
    On septembre 1945, la direction du P.P.A ordonne au (district) de Kabylie d’abattre les candidats aux élections. La région est en proie à la répression. Des dizaines de militants ont pris le maquis. L’organisation est démantelée. Le Chef de district Sid Ali Halit, les chefs de région de Dra El Mizan, Mohand Aouchich et Azzefoune Mohand Boudjemaa, sont entre les mains de la police. Aussi le comité de district rejette la directive. Un notable de Douar justifie cette attitude : »Si nous abattons les candidats, les Français bruleront nos villages. Avons-nous les moyens de les en empêcher ? Allons-nous évacuer les villages pour fuir vers les montagnes ? Dans ce cas pouvons-nous affronter l’armée qui viendra nous déloger ? Comment et avec quoi nous pouvons tirer et prendre le maquis a prévu le Djihad comme étape suivante.
    Devant le refus du comité de district, la direction du P.P.A convoque directement à Alger le chef de la région de Dellys.Tgzirt, Zeroual l’invite à passer à l’action .Zeroual obéit avec Mohand Saïd Mazzouzi et Omar Haddad. Il organise le 5 Septembre 1945 un attentat contre le Bachagha Ait Ali près de Tigzirt en Kabylie. L’attentat échoue. Zeroual et Mazzouzi sont arrêtés. Quand les membres du comité de district s’aperçoivent que l’ordre « d’assassiner les candidats n’a été donné qu’en Kabylie » certains d’entre eux pensent qu’on fait bon marché du sort de la population dont ils ont la charge. A ces faits s’ajoute l’inadéquation des organismes dirigeants du P.P.A par rapport à la mutation quantitative et qualitative intervenue en Kabylie ou de nombreux étudiants ont rejoint le parti. Ceux-ci réfléchissent en groupe sur les problèmes tactiques et stratégiques de la révolution nationale et constituent un brain-trust pour les cadres plébéiens de la région.
    La question culturelle berbère fait émerger des problèmes d’importance qui n’on pas été abordés au congrès de février 1947 : quel nationalisme pour la libération de l’Algérie ; et avec quel allies ? Dérouté par la nouveauté des problèmes, la direction refuse toutes discussions. Les opposants mettent alors en cause le fonctionnement interne de la partie, l’absence de démocratie, la promotion de l’élément les plus conformistes de november1946 à mars 1949, la méfiance gagne de proche en proche et obère les rapports à tous les niveaux de l’appareil. Les arrestations successives d’Amer Ould Hamouda, Omar Oussedik et Omar Boudaoud vont l’attiser. Des étudiants, Ait Medir Hadjerés et Mabrouk Belhoucine, sont convaincus qu’ils ont été livrés à la police.
    Une question se pose : le mouvement berbériste s’est – il constitué en fraction à l’intérieur de P.P.A pour y développer une politique concertée à tous les niveaux ? Messali y répond positivement : (grâce au clan Lamine–Bouda, les berbéristes, grands et petits, pénétraient dans le corps du partie, un peu partout comme un microbe dans un corps déjà affaibli. ils se déplacèrent facilement et allèrent ainsi semer le virus dans toute la France [1]… A vrai dire, pendant quelque temps, ils étaient les maîtres du partie.)
    Certes les documents saisis par la police sur Bennai Ouali, arrêté à Oran alors qu’il s’embarquait à destination de la France à l’insu du partie, constituent des preuves de l’existence d’une fonction. Mais la question n’est pas épousée pour autant : on ne sait pas quand cette fraction s’est constituée et à quelle fins. Sur ces points précis, les documents disponibles ne permettent pas de trancher. Et c’est l’attitude des protagonistes face à la direction du P.P.A qui nous permet de juger des buts du mouvement berbère.
    Ce mouvement n’est pas homogène, sa tactique et ses buts ne sont pas identiques dans l’émigration algérienne en France et en Algérie.
    En France, Rachid Ali Yahia, élu au comité fédéral par le congrès de novembre1948 et appuyé par Bennai Ouali et Amar Ould Hamouda, s’oriente vers la créations d’un mouvement populaire berbère (M.P.B) et lance ses partisans dans une épreuve de force avec la direction du P.P.A.M.T.L.D sur 32 membres du comité fédéral, 28 rejettent tout idée d’une Algérie arabe et musulmane et ce prononcent pour la thèse de l’Algérie algérienne. La crise prend l’ampleur au moment ou le P.P.A ouvre une souscription pour la Palestine.
    .

    [1] Ouvrage de Mohamed Harbi « mirage et réalité »
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

  • #2
    Que de souvenirs!!!!
    Je me rappelle comme si c'était hier: 1949 !!!
    À l'époque Krim se cachait à quelque kms de Azazga... et c'est dans ce village que Mesly Ahmed (Messali Hadj) est venu faire un discours.

    Je n'oubliaerai jamais l'accueil préparé pour le Zaim... on chantait

    Messali l'hadj a yizem (Messali Hadj le lion)
    Aghyul fi den zedem (l'âne sur lequel on transporte des fagots)
    .......................................
    J'ai appris à l'époque qu'il comprenait le kabyle....

    Après cet évènement on a entendu qu'il qu'il a été remplacé (beaucoup plus tard nous avons appris par ben-bella, un inconnu pour nous)
    L'homme parle sans réféchir...Le miroir réfléchit sans parler!

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    • #3
      @Mohamed Harbi

      ... L’Algérie est elle un pays arabo-musulman ? ...

      Oui, c'est un fait relativement aisé à constater. Donc, ce qu'il s'agira de voir éventuellement c'est que le pays est aussi d'autres choses en plus de cela.

      ... Doit-on la définir par la langue arabe et la religion musulmane ? ...

      La réponse faite à la première question devrait normalement dispenser de répondre à celle-ci. Mais, si il faut vraiment disserter sur l'évidence il suffira de rappeler que, il y'a à peine 50 ans de cela, un algérien commun n'était identifié par l'autorité coloniale qui le gouvernait que comme étant "musulman". J'imagine qu'il devait y avoir des raisons à cela.
      "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

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      • #4
        @Confiture

        Tout donc pouvait changer dans sa définition ... sauf le "musulman".
        "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

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        • #5
          Un virtuel Maghreb arabe
          L’existence, la composition ou la construction du Maghreb arabe selon les déclarations de Mr Zerhouni, ministre d’état ne peuvent encor prendre forme que dans les consciences à vision limitée pour ne pas dire nulle. En effet, ces manœuvres sournoise aux différents niveaux de l’état et à différentes époques tentent de valider une thèse que de nombreux facteurs dans cette région du monde réfutent et refusent d’accepter. Le Maghreb n’a jamais été arabe et sa réhabilitation identitaire serait plus que nécessaire. Un constat de fait qui s’impose de facto à travers le bouleversement mondial, régional et parfois même local.
          S’il fut un temps ou dans l’euphorie de la décolonisation des rives orientales de la méditerranée du sud de la domination de ceux de la rive nord ont répondu d’une façon plus au moins avec engouements et ferveur au nationalisme et au panarabisme incarne par l’Egypte de Nacer et accessoirement par d’autres voix populistes de leaders de circonstances, mais passe ce stade de populisme flottant ; le Maghreb arabe, virtuel, tarde toujours à voir le jour, et l’effritement de son dogme est entame depuis déjà bien longtemps.
          Une fouille superficielle et approfondie démontre largement que le Maghrébin a une tendance et une attirance à tout ce qui vient du nord, à plus forte raison, les harragas sont repêches prés des cotes européennes jamais dans l’espace désertique des contrées d’Arabie.
          L’histoire sans cesse falsifie, recompose, écrite ou raconte, dans ces pays dits « arabe » évitent de dévoiler certains faits d’importance dont la compréhension et l’analyse sont plus que révélateurs d’un passe duquel le présent et l’avenir demeurent toujours tributaires.
          La conquête des pays d’Afrique du nord par les arabes s’est imposée non pas par une puissance et une force guerrière mais par une fulgurante diffusion d’une doctrine imposée qui n’était dans le fond et dans les faits qu’une forme sournoise et efficace de spoliation de l’autre, et sa propagation est menée par les peuples non arabes souvent à leur détriment.
          Les déclarations successives de ministres et compagnie sur l’identité d’un peuple ne sont en réalité qu’un rappel historique d’un instrument d’une norme qu’on cherche à faire perdurer infiniment et indéfiniment par de savantes subtilités ou par un rapport de force s’il est juge nécessaire.
          Les races et les identités qui se complaisent dans la médiocrité d’une fausse vérité ne peuvent trouver d’issue positive que si leurs facultés de raisonnement sortent des carcans qui les longtemps asservis et comprimes afin de retrouver et de restaurer leur dignité perdue.

          Arezki HAMOUDI
          Détenu politique des années 70

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          • #6
            Une fouille superficielle et approfondie démontre largement que le Maghrébin a une tendance et une attirance à tout ce qui vient du nord, à plus forte raison, les harragas sont repêches prés des cotes européennes jamais dans l’espace désertique des contrées d’Arabie.


            honnêtement arrezki, ça ne veut rien dire...
            There's nothing wrong with being shallow as long as you're insightful about it.

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            • #7
              honnêtement arrezki, ça ne veut rien dire...
              Avec un peu de volonté , il faut t’instruire encore , pour comprendre les phrases dont le sens t'échappe borne hittiste ,c'est dans ton intérêt ...

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              • #8
                Avec un peu de volonté , il faut t’instruire encore , pour comprendre les phrases dont le sens t'échappe borne hittiste ,c'est dans ton intérêt ...
                non je ne pense pas.
                la france a essayée d'effacer l'identité algerien pendant 132 ans, ben badis le senhaji a reagis en 1932, la crise berbere c'etait en 1949. entre algeriens faut etre solidaire pas grincheux.
                There's nothing wrong with being shallow as long as you're insightful about it.

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                • #9
                  la france a essayée d'effacer l'identité algerien pendant 132 ans,
                  Le pouvoir Algérien , avec ses valets , a user de la même manière à fin d’effacer l’identité BERBÈRE , ce dont j'ai eu à pâtir ...

                  Le grincheux a toutes les raisons de l’être !
                  Dernière modification par arrezki, 12 décembre 2014, 20h34.

                  Commentaire


                  • #10
                    Le pouvoir Algérien , avec ses valets , a user de la même manière à fin d’effacer l’identité BERBÈRE , ce dont j'ai eu à pâtir ...

                    Le grincheux a toutes les raisons de l’être !
                    oui mais lire 3 ou 4 livres douteux et faire de la prison ne te procure pas le droit de me traiter de simplet...pourtant je suis militant depuis 20 ans d'un partis qui défend l'identité amazigh.
                    There's nothing wrong with being shallow as long as you're insightful about it.

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                    • #11
                      oui mais lire 3 ou 4 livres douteux et faire de la prison ne te procure pas le droit de me traiter de simplet...pourtant je suis militant depuis 20 ans d'un partis qui défend l'identité amazigh.
                      Faire partie de ceux qui se remplissent les poches sur le dos de " l 'Amazighité ", n'est pas une référence ...

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