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ITALIE: L'histoire glorieuse de la Sicile sous l'influence arabe

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  • ITALIE: L'histoire glorieuse de la Sicile sous l'influence arabe

    As-Salamu `Alaykum» aurait été une salutation courante en Sicile il y a mille ans ! Pourquoi ? Car de 827 à 1061, la Sicile était sous domination arabe. Cette période représente une « ère des lumières » dont les réformes culturelles, sociales et économiques ont eu une influence profonde et durable qui se fait encore sentir aujourd'hui.

    Après la naissance de l'Islam dans les premières années du VIIème siècle, les enseignements de Mahomet se répandirent rapidement, notamment vers l'Égypte et l'Afrique du Nord. Bientôt, le monde arabe atteignit une position dominante dans de nombreux domaines, notamment en médecine, mathématiques, astronomie, agriculture, cartographie et poésie... Leur puissance militaire n'en était pas moins importante, et il ne fallut pas attendre très longtemps avant que la Sicile, au carrefour de la Méditerranée, ne tombe dans les mains des Arabes.

    Après plusieurs tentatives avortées, Ziyadat Allah prit le contrôle de Mazara del Vallo, dans le sud-ouest de l'île (il se trouve que la moderne Mazara héberge une importante population de Tunisiens et d'Algériens vivant dans une région connue comme la Casbah).

    L'invasion continua en direction de Palerme (ou Panormus comme on l'appelait alors), qui tomba quelque cinq ans plus tard. Bal'harm, comme ils rebaptisèrent la ville, allait devenir la capitale et le siège du gouvernement. Au cours des cinquante années qui suivirent, la plupart des grandes villes tombèrent dans les mains des Arabes, la dernière étant Syracuse en 878.

    La domination arabe en Sicile se poursuivit durant trois dynasties nord africaines : les Aghlabides, les Fatimides, dont le fief se trouvait au Caire, puis les Kalbides. En 948, Hassan al-Kalbi se déclara lui-même Émir de la Sicile, mais bientôt des « émirats » rivaux furent établis à Enna et Syracuse. L'île fut divisée en trois districts administratifs, dont les noms subsistent encore aujourd'hui : Val di Mazara, Val di Noto et Val di Demone. Val ne se rapporte pas, comme on pourrait le penser, à la vallée, mais plutôt au mot arabe pour province.

    Qu'est-ce que les Arabes ont fait pour nous ?

    Comme indiqué plus haut, le monde arabe a sans doute été la civilisation la plus avancée de l'époque et le fait que la Sicile en ait fait partie lui a été grandement bénéfique.

    Dans le domaine de l'agriculture seul, les Arabes ont fait des merveilles. Ils divisèrent les grandes propriétés et diversifièrent la production. Tout en continuant à exploiter le potentiel de la Sicile en tant que producteur de blé, ils introduisirent toute une variété de cultures, y compris l'un des acteurs majeurs de la Sicile moderne : les agrumes les agrumes.

    La canne à sucre, le coton, les dattes et le chanvre ont également été cultivés en quantités considérables et ont poussé grâce à la mise en œuvre de techniques d'irrigation très efficaces. Les « qanats » de Palerme, des voies navigables souterraines qui apportèrent l'eau dans toute la ville, sont des exemples vivants de cette époque.

    Les Arabes avaient tissé d'étroits liens commerciaux avec le Moyen-Orient et l'Extrême-Orient, et cultivèrent bientôt de nouveaux produits en Europe. Les textiles, le sucre, la corde, la soie et les objets artisanaux des souks, furent envoyés partout dans le monde, transformant la Sicile en un important carrefour commercial.

    Les Arabes furent également des urbanistes et de grands bâtisseurs. La plupart des grandes villes de la Sicile subirent des changements considérables au cours de la domination arabe, notamment Palerme, où les quartiers Kalsa et Cassaro furent établis. Des marchés ont également émergé, dont plusieurs d'entre eux, comme le Capo et le Ballaro à Palerme, qui continuent de prospérer aujourd'hui sous forme de souks.

    Que reste-t-il ?

    Malheureusement, peu de bâtiments de l'époque arabe sont restés, à l'exception des bains de Cefala Diana, juste au sud de Palerme. L'extérieur de la cathédrale de Palerme, pour un temps convertie en mosquée, porte des inscriptions arabes et comporte de parfaits exemples de l'art islamique non-représentatif.

    Les Normands admirèrent grandement l'architecture arabe cependant, et continuèrent à utiliser des architectes, des artistes et des artisans arabes pour leurs nouvelles constructions. Par conséquent, plusieurs églises de Palerme sont surmontées de dômes rouges ou recouvertes d'art décoratif (la Chapelle palatine du Palais des normands de Palerme et la cathédrale de Monreale en sont deux exemples merveilleux). Le Castello di Zisa et La Cuba, également à Palerme, sont dans le plus pur style islamique et sont encerclés de jardins arabes.

    La cuisine sicilienne est aussi fortement influencée par les Arabes, qui ajouta aux saveurs locales les amandes, l'anis, les abricots, les artichauts, la cannelle, les oranges, les pistaches, les grenades, le safran, le sésame, les épinards, la canne à sucre, la pastèque et le riz.

    Aujourd'hui, les raisins secs et les pignons sont essentiels à une multitude de recettes de pâtes et de poissons, de nombreux bonbons ont une origine arabe évidente, tandis que les sorbets et granités doivent aussi leur popularité à l'ingéniosité nord-africaine.

    L'un des plats les plus courants de l'ouest de la Sicile est le couscous, un héritage incontestable de l'époque arabe, célébré chaque année à la fin septembre, avec le festival international de couscous organisé par San Vito Lo Capo.

    Le raisin Zibbibo, utilisé pour faire le Passito di Pantelleria, vin de dessert suprême, a été introduit par les Arabes. Et si tout cela ne suffisait pas, les Arabes de Sicile ont été les premiers à produire en masse des pâtes sèches - une œuvre majeure pour le monde entier !

    Qu'est-ce qu'un nom signifie ?

    Où que vous alliez en Sicile, vous rencontrerez des villes et des villages qui portent des noms d'origine arabe : Caltagirone, Caltanisseta, Caltabellotta et Caltavuturo sont tous issus de l'Arabe calta signifiant château, tandis que gibil dans Mongibello, Gibilmanna et Gibellina désigne des régions montagneuses, que les termes Regalbuto, Racalmuto et Regaliali découlent tous de rahl, signifiant région ou village, et que Mislimeri signifie le lieu de repos de l'Émir (Manzil-Al-Emir). Marsala, ou Mars’Allah signifie le Port de Dieu, et Alcamo a été fondé par le Général musulman Al-Kamuk…

    Des noms arabes subsistent aussi, avec Salimbeni, Taibbi, Sacca, Zappala, Cuffaro et Micicchè qui sont des rappels assez communs d'une généalogie de la Sicile provenant en partie d'Afrique du Nord.
    Et quand les Siciliens choisissent de communiquer en dialecte, leurs conversations sont parsemées de mots d'origine arabe, comme par exemple cassata (qashata - fromage), gebbia (già-bìa – réservoir d'eau pour l'irrigation), zagara (zahr – fleur d'oranger) et mischinu (miskin –personne pauvre/malchanceuse).

    La magie multidimensionnelle de la Sicile provient de son ADN éclectique : Les Grecs, les Romains, les Arabes, les Normands, les Espagnols et les Français s'entremêlent pour former un un fascinant bouquet qui vous séduira et vous fera revenir encore et encore...

    ...Insha'Allah (comme ils auraient pu le dirent autrefois à Palerme !).


    Castello di Zisa

    .

  • #2
    Arabe, ici, est à prendre et percevoir dans son acception linguistique, culturelle et civilisationnelle, et non pas sous un angle racial, national ou géographique (arabie saoudite, péninsule arabique....).
    Dernière modification par leftissi, 11 décembre 2014, 11h19.

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    • #3
      @Leftissi

      "Arabe" est à prendre dans le sens commun que l'on applique à tout autre peuple de la planète terre : un groupe de gens qui s'identifient eux-mêmes et qui sont identifiés dans un nom commun ; qui partagent une langue et une culture en commun et qui ressentent une appartennance commune et un destin commun.

      Je ne vois pas pourquoi il faudrait "nuancer" quoi que ce soit dans les cas des Arabes, que ce soit en Sicile ou ailleurs ?
      "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

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      • #4
        @ Harrachi

        "Arabe" est à prendre dans le sens commun que l'on applique à tout autre peuple de la planète terre : un groupe de gens qui s'identifient eux-mêmes et qui sont identifiés dans un nom commun ; qui partagent une langue et une culture en commun et qui ressentent une appartennance commune et un destin commun.
        Je ne vois pas pourquoi il faudrait "nuancer" quoi que ce soit dans les cas des Arabes, que ce soit en Sicile ou ailleurs ?
        Tu n'as fait que reformuler et plus détailler ce que je signifiais dans mon précédent post. je voulais juste prévenir tout amalgame que pourraient faire certains pour qui "Arabe" est un concept racial qui renvoit ipso facto à des gens venus de l'orient, de l'arabie saoudite actuelle. alors que ceux qui nous intéressent ici, ceux qui ont traversé la méditerranée vers le nord et construit les fastes de la sicile sont partis des cotes algériennes, tunisiennes et libyennes.

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        • #5
          @Leftissi

          ... je voulais juste prévenir tout amalgame que pourraient faire certains pour qui "Arabe" est un concept racial qui renvoit ipso facto à des gens venus de l'orient ...

          Je te rassures, c'est bien ce que j'avais compris de ton propos et c'est bien ce que je conteste. Je ne vois pas en quoi il serait plus nécéssaire de nuancer le caractère "racial" de l'arabité que celle de la "romanité" ou "anglo-saxonité". Aucun grand peuple fondateur de grand Empire et d'une grande civilisation n'est une "race" ou ne le demeure, ni les peuples moins grands d'ailleurs. Un peuple qui grandit est forcément un peuple qui "assimile" du monde en chemin. Mais, cela n'élimine pas pour autant les liens historiques que peuvent avoir les Romains avec leur Latium, ni celle des Anglo-Saxons avec leur Angleterre et encore moins celle des Arabes (de Sicile ou d'ailleurs) avec l'Orient et l'Arabie plus précisément. Les Arabes viennent effectivement d'Orient que je sache et ce n'est ni une tare à cacher, ni un défaut à nuancer.

          ... de l'arabie saoudite actuelle ...

          Les premiers Arabes sortent de la Péninsule arabique, convention géographique qui définit une certaine région du globe terrestre. Le Royaume d'Arabie Saudite est un Etat des temps moderne parmi d'autres qui furent fondés par les peuples arabes modernes. Il se trouve que le térritoire de cet Etat moderne s'étend sur une partie de ladite Péninsule arabique. L'Algérien que je suis est donc arabe au même titre qu'un saoudien, et non pas que je serais un arabe issu d'un saoudien.

          ... alors que ceux qui nous intéressent ici, ceux qui ont traversé la méditerranée vers le nord et construit les fastes de la sicile sont partis des cotes algériennes, tunisiennes et libyennes ...

          Il est normal de s'intérésser à l'Arabe danns sa globalité, autant qu'il serait normal à quelqu'un, disons dans 1000 ans, qui voudrait étudier les 130 ans de civilisation française en Algérie de s'intyrésser à la France et aux français tout court alors que ceux d'Algérie étaient au 2/3 issus d'espagnols, d'italiens et de maltais. En un mot, c'est bel et bien parcequ'il y eut des Arabes en Arabie (à l'origine) que vont exister par la suite des Arabes en Sicile ou en Espagne, et qu'il existe encore de nos jours des Arabes en Algérie ou au Soudan.
          Dernière modification par Harrachi78, 11 décembre 2014, 11h49.
          "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

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          • #6
            @ Harrachi

            Les Arabes viennent effectivement d'Orient que je sache et ce n'est ni une tare à cacher, ni un défaut à nuancer.
            Absolument et tout à fait d'accord. j'ai nuancé le caractère racial juste pour souligner qu'on peut provenir de différentes races (d'ailleurs y a-t-il aujourd'hui une race pure à 10%) ou être le résultat de croisements et métissages divers et participer et s'impliquer dans cet ensemble linguistique, culturel et civilisationnel qui transcende les états et les peuples et comprend de vastes étendues du moyen-orient et de l’Afrique du nord. Sans toutefois ignorer les risques de dérapages, d'idéologisation et d’exploitation à des fins politiques (baathisme). ceci dit je ne perd pas de vue que toute entreprise civilisationnelle à travers toute l'Histoire a commencé d'une tribu, une race ou une géographie puis s'est entendue sur de vastes espaces où son influence a pu rayonner. pour les liens historiques avec la source ou la provenance, le temps et les événements ainsi que les bouleversements ultérieurs atténuent la force d'attraction initiale qui devient une simple référence sans effet attractif. aujourd'hui le centre de gravité de l'arabité ne sont pas la meque, medine ou ryad mais damas, beyrouth ou jusqu'à récente date baghdad.

            L'Algérien que je suis est donc arabe au même titre qu'un saoudien, et non pas que je serais un arabe issu d'un saoudien
            tout à fait d'accord, bien que certains détracteurs malintentionnés veulent accréditer l'idée d'arabe du noyau et arabe de la périphérie.

            Il est normal de s'intérésser à l'Arabe danns sa globalité, autant qu'il serait normal à quelqu'un, disons dans 1000 ans, qui voudrait étudier les 130 ans de civilisation française en Algérie de s'intyrésser à la France et aux français tout court alors que ceux d'Algérie étaient au 2/3 issus d'espagnols, d'italiens et de maltais. En un mot, c'est bel et bien parcequ'il y eut des Arabes en Arabie (à l'origine) que vont exister par la suite des Arabes en Sicile ou en Espagne, et qu'il existe encore de nos jours des Arabes en Algérie ou au Soudan.
            Comme je l'ai dit plus haut, la source reste toujours une référence, mais le déroulement du temps, les événements, les bouleversements et leur distribution sur les vastes géographies créent des clivages, des fissures, des variations et variances, des distances, des affaiblissements de forces d'attraction et même des répulsions. Nous mêmes ici, s'il n'y avait pas eu la colonisation française de notre pays avec tous ce que cela a induit comme bouleversements et nouvelles réalités, est-ce-que nous serions là à échanger en français ?

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            • #7
              Qu'est-ce que les Arabes ont fait pour nous ?

              Comme indiqué plus haut, le monde arabe a sans doute été la civilisation la plus avancée de l'époque et le fait que la Sicile en ait fait partie lui a été grandement bénéfique.
              Fabulations , qui entretiennes une fausse grandeur ...

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              • #8
                Harrachi
                "Arabe" est à prendre dans le sens commun que l'on applique à tout autre peuple de la planète terre : un groupe de gens qui s'identifient eux-mêmes et qui sont identifiés dans un nom commun ; qui partagent une langue et une culture en commun et qui ressentent une appartennance commune et un destin commun.

                Je ne vois pas pourquoi il faudrait "nuancer" quoi que ce soit dans les cas des Arabes, que ce soit en Sicile ou ailleurs ?
                tout simplement par ce que l'appellation "arabe "donnée dans ce cas précis de l'empreinte islamique en sicile ou même en espagne revet une forme diminutive moderne et un raccourcis linguistique contemporain et laique pour désignier le package civilisationnel au sud de la méditerranée (musulman ) en opposition donc à la sphére occidentale ( implicitement chrétienne) , ca ne revet absolument pas une définition ethnique ou culturelle-il est même dit dans l'article très intéressant par ailleurs que le "couscous est un souvenir de l'époque arabe" , on comprend aisément de quel genre d '"arabes "il s'agit.

                en contextualisant les faits à la période qui nous interesse -médievale donc -vers l'an mille , les musulmans qui débarquent par vague successives en sicile
                ou ailleurs en europe sont appellés non pas "arabes" mais le plus souvent "maures" ou "sarrazins" ( version françisée),

                la sicile a été aghlabide , fatimides et zirides plus des périodes de caidats internes , les gens qui y débarquent sont indistinctement arabes , berberes, leventins , andalous, perses et autres ..Maghrébins en général.

                j'aimerais trés amicalement préciser que sous l'ére fatimide , l'implantation de colonies berberes en sicile a été importante et que les kutama ont débarqués trés souvent pour remettre de l'ordre , mais je crains de donner l'impression à mon tour de faire également du suprématisme ethnique en essayant de sectariser et privatiser un héritage historique largement partagé au détriment d'une vision maghrebine de l'histoire qui intéresse cette region en premier lieu.

                c'est un non sens .
                Dernière modification par xenon, 12 décembre 2014, 08h17.
                ارحم من في الارض يرحمك من في السماء
                On se fatigue de voir la bêtise triompher sans combat.(Albert Camus)

                Commentaire


                • #9
                  tout à fait d'accord, bien que certains détracteurs malintentionnés veulent accréditer l'idée d'arabe du noyau et arabe de la périphérie.
                  de la même maniére que les spécificités ethniques , culturelle et historiques d'un péruvien sont différents de celle d'un espagnol,aussi hispanophones soient ils tous les deux .
                  le premier ne saurait être ibère et le second trouvera toujours le monde inca assez périphérique.
                  ce n'est pas péjoratif , c'est relatif à la mémoire sociologique des peuples .
                  Dernière modification par xenon, 12 décembre 2014, 08h31.
                  ارحم من في الارض يرحمك من في السماء
                  On se fatigue de voir la bêtise triompher sans combat.(Albert Camus)

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                  • #10
                    Sicile, l'autre Andalousie

                    Le bon sens est la chose la mieux partagée du monde... La connerie aussi - Proverbe shadokien

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                    • #11
                      La grandeur d'un peuple ( d'un pays ) , ne se mesure pas à travers la réalisation de mosquées ...

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                      • #12
                        @Xénon

                        ... par ce que l'appellation "arabe "donnée dans ce cas précis de l'empreinte islamique en sicile ou même en espagne revet une forme diminutive moderne et un raccourcis linguistique contemporain et laique pour désignier le package civilisationnel ...

                        Je commencerais par contester cette "liquiféquation", et pour cause : les conquêtes de la Sicile ou de la Péninsule Ibérique sont bien nommées "invasions arabes" par les concernés. Parler d'une "civilisation" et d'un "monde musulman" au sens où tu l'entends ne peut se faire vraiment avant le 10e s. En un mot, à l'époque ou ces contrées ont étés gagnées au domaine de l'Islam, "Islam" se confondait encore trés largement avec "arabe" et les Arabes (en tant que groupe éthnique) étaient encore maitres et souverains de cet Empire qu'ils venaient de créer.

                        ... ca ne revet absolument pas une définition ethnique ou culturelle-il est même dit dans l'article très intéressant par ailleurs que le "couscous est un souvenir de l'époque arabe" , on comprend aisément de quel genre d '"arabes "il s'agit ...

                        De même que la Mona que nos mères font encore de nos jours se dit être une relique de "l'époque française" en Algérie, alors même qu'il s'agit d'un gateau espagnol et que les 2/3 des "français d'Algérie" sont d'une autre origine que française.

                        ... les musulmans qui débarquent par vague successives en sicile
                        ou ailleurs en europe sont appellés non pas "arabes" mais le plus souvent "maures" ou "sarrazins" ...

                        Il se trouve, XENON, que "Sarrazin" est tout bonnement le nom commun chez les européens médiévaux pour désigner un ... Arabe !

                        ... la sicile a été aghlabide , fatimides et zirides plus des périodes de caidats internes , les gens qui y débarquent sont indistinctement arabes , berberes, leventins , andalous, perses et autres ...

                        De même, l'Algérie de 1830 à 1962 était bien "française" alors que les gens qui y ont débarqué durant tout ce temps étaient en majorité espagnols, italiens, maltais. Ce ne sont pas moins les Français qui ont conquis ce pays, et c'est leur langue, leur culture et leurs lois qui y étaient maitres. Il en va de même pour la Sicile comme pour l'Andalus. Je préciserais au passage que, après les Aghlabides (des arabes) et les Fatimides (autres arabes), le pouvoir sur l'île passe aux Kalbides qui formèrent une dynastie locale issue en droite ligne d'un ancien gouverneur ... arabe.

                        ... Maghrébins en général ...

                        Le problème est que "maghrébin" implique nécssairement une portion de "arabe" depuis que ce Maghreb fut conquis par les Arabes. C'est une évidence que l'on tend un peu trop à "nuancer" ces dérniers temps, et c'est là ma première source de réserve.
                        Dernière modification par Harrachi78, 15 décembre 2014, 12h47.
                        "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

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                        • #13
                          @Harrachi

                          Je commencerais par contester cette "liquiféquation", et pour cause : les conquêtes de la Sicile ou de la Péninsule Ibérique sont bien nommées "invasions arabes" par les concernés. Parler d'une "civilisation" et d'un "monde musulman" au sens où tu l'entends ne peut se faire vraiment avant le 10e s. En un mot, à l'époque ou ces contrées ont étés gagnées au domaine de l'Islam, "Islam" se confondait encore trés largement avec "arabe" et les Arabes (en tant que groupe éthnique) étaient encore maitres et souverains de cet Empire qu'ils venaient de créer.
                          tu ne devais pas contester cette "liquéfaction" de fait ,l'islam ayant gagné des populations diverses qui participeront elle mêmes à la propagation de celui ci ,les conquétes de la sicile ou encore plus de la péninsule ibérique n'ont jamais été nommées "invasions arabes" par les concernés puisque les termes consacrés par les autochtones ou les chroniqueurs chrétiens des premiers siécles pour définir les envahisseurs sont Morros et Saracenos distinguant de fait les maures berberes des sarrazins orientaux , jusqu'a ce que quelques siécles plus tard , les deux notions se confondent pour désignier les guerriers musulmans débarquants du Maghreb pour au final laisser la place au terme "barbaresques" du haut moyen âge et pour finir sur la définition "Arabe" du 19 éme et 20 éme siécles.

                          Il se trouve, XENON, que "Sarrazin" est tout bonnement le nom commun chez les européens médiévaux pour désigner un ... Arabe !
                          de même que Maure signife tout spécifiquement le berbere d'afrique du nord , un peu plus tard , les deux notions définissent indistinctement les guerriers musulmans.

                          Je préciserais au passage que, après les Aghlabides (des arabes) et les Fatimides (autres arabes), le pouvoir sur l'île passe aux Kalbides qui formèrent une dynastie locale issue en droite ligne d'un ancien gouverneur ... arabe.
                          l'occupation musulmane de la sicile s'est déroulés sur prés de deux siecles ,Les aghlabides n'ont débarqués en sicile que sur l'instigation d'un byzantin renégat , l'armée aghlabide comptaient des contingents d'origine diverses , il y'a eu même des points de colonisation berberes dans le sud de l'ile principalement par des tribus kharejites envoyés à dessein par le pouvoir aghlabide pour occuper l'ile.

                          Cependant , même si en te suivant sur ta logique ethnique concernant les aghlabides en tunisie ou en sicile ,s'agissant des fatimides , je ne vois pas en quoi tu les classe unilatéralement comme "arabes"?
                          sans omettre le fait que le calife est arabe par logique doctrinaire chiite ,il n'ya pas de fatmides sans Kotama , que ca soit l'appareil militaire ou l'organigramme administratif , quand l'histoire enregistre la prise de controle fatimide de la sicile , ce n'est plus ni moins que les kotama qui mettent pieds sur l'ile.
                          il y'a des sources historiques assez fournies sur les différents acteurs de la sicile musulmane.
                          Quand les fatmides mettent pied en egypte , on réserve des quatiers entiers aux kotama et leur descendants dans le caire nouveau ,
                          quand les fatmides se battent à damas ou à jerusalem contre les croisés , les historiens locaux retiennent les combats entre les franj et les maghrébins (sous entandant les berberes) , plein de raison valables qui ne permettent pas de classer les "fatimides" dans le patrimoine "arabe" propre et essayer de le détacher de ses sources et origines maghrebines.

                          l'Algérie de 1830 à 1962 était bien "française" alors que les gens qui y ont débarqué durant tout ce temps étaient en majorité espagnols, italiens, maltais. Ce ne sont pas moins les Français qui ont conquis ce pays
                          Français renvoie à une nationalité et à une nation.
                          c'est une notion moderne , et c'est dans ce sens et dans l'interet de la france que les guerriers de louis XVI agissent.
                          il n'yavait pas à l'époque médievale un équivalent "national" arabe ou Berbere dans les campagnes militaires des aghlabides , fatmides , zirides ou autres almohades ..etc.

                          Le problème est que "maghrébin" implique nécssairement une portion de "arabe" depuis que ce Maghreb fut conquis par les Arabes.
                          ce n'est pas un prôbléme en soi,il fut conquis par les Arabes et repris par la suite par les Berbères,en tout etat de cause la dimension arabe est une réalité parmi d'autres au maghreb, mais elle épouse ses particularités, elle s'en dissocie pas .

                          C'est une évidence que l'on tend un peu trop à "nuancer" ces dérniers temps, et c'est là ma première source de réserve.
                          ,le probléme est qu'il y'a également d'autres "évidences" qui ont été volontairement tues pour des raisons idéologiques , sauf que maintenant , l'édifice prend l'eau à chaque coin et que des nationalismes réactionnaires s'affirment de plus en plus .
                          Dernière modification par xenon, 15 décembre 2014, 02h14.
                          ارحم من في الارض يرحمك من في السماء
                          On se fatigue de voir la bêtise triompher sans combat.(Albert Camus)

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                          • #14
                            La grandeur d'un peuple ( d'un pays ) , ne se mesure pas à travers la réalisation de mosquées ...
                            l'Architecture religieuse renseigne sur le degré d'avancement ou de raffinement des civilisations , en la matiére, les dynasties berberes musulmanes
                            ont bâtis des édifices religieux majeurs à tlemcen , fes , Marrakech , Bejaia,Tunis..etc.
                            ارحم من في الارض يرحمك من في السماء
                            On se fatigue de voir la bêtise triompher sans combat.(Albert Camus)

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                            • #15
                              @Xénon

                              ... les conquétes de la sicile ou encore plus de la péninsule ibérique n'ont jamais été nommées "invasions arabes" par les concernés puisque les termes consacrés par les autochtones ou les chroniqueurs chrétiens des premiers siécles pour définir les envahisseurs sont Morros et Saracenos distinguant de fait les maures berberes des sarrazins orientaux ...

                              Je réitère que les sources ibériques et chrétiennes parlent de Saraceni XENON, que les concernés savaient qu'il s'agissaitt d'Arabes ("hagaréniens", "ismaéliens"), qu'ils vennaient d'Orient et qu'ils y avaient conquis les provinces de l'Empire romaien et enfin qu'ils ont une nouvelle religion. Morros n'est en aucun cas cité à ce moment comme équivalent de Saraceni, ni dans le rôle ni dans la dignité. Mais comme tu insistes à affirmer le contraire, on se retrouve dans une impasse et seule une revue claire et dératillée de texte et de sources pourra régler la question. J'y reviendrais donc avec le détaille sur ce point.


                              ... l'armée aghlabide comptaient des contingents d'origine diverses , il y'a eu même des points de colonisation berberes dans le sud de l'ile principalement par des tribus kharejites envoyés à dessein par le pouvoir aghlabide pour occuper l'ile ...

                              Le corps expéditionnaire français comptait plein d'étrangers dans ses rangs (on fonda même une Légion Etrangère pour l'occasion !) et l'armée d'occupation française va enrôler des milliers d'autochtones algériens pour se maintenir dans le pays (Zouaves, Spahis, Tirailleurs ... etc.) et pourtant la conquête de l'Algérie n'en fut pas moins "française". De même, des villages de colonisation ainsi que des quartiers entiers de certaines villes furent peuplés d'espagnols, d'italiens et de maltais et l'Algérie qui en résulta n'en fut pas moins une "Algérie française". En remontant plus loin, on pourra décrire la même chose pour les légions romaines qui comptait toujours des corps d'auxiliaires étrangers (et parfois plus nombreux que les légionnaires !) et dont l'Empire n'en était pas moins "Romain" ! Pourquoi donc l'Empire conquis et crées par les Arabes devrait se passer de so nom ?!

                              ... même si en te suivant sur ta logique ethnique concernant les aghlabides en tunisie ou en sicile ,s'agissant des fatimides , je ne vois pas en quoi tu les classe unilatéralement comme "arabes" ? ...

                              Faudrait-il des "preuves" pour attester que Fatima la fille du Prophète Muhammad était une arabe ?!

                              ... sans omettre le fait que le calife est arabe par logique doctrinaire chiite ...

                              Que ca soit pour des raisons doctrinaires, constitutionelles ou une parmi les dizaines autres raisons possibles, le fait est que le pouvoir était aux mains des Arabes à ce moment et qu'il était en leur main suite à une conquête faite par les Arabes qui les ont précédés. Il en allait de même pour les Empereurs romains en leur temps, et des rois français à leur propre époque. Je ne vois toujours pas où se situerait l'expection alors que tu t'évertue à décrire tout un monde en omettant ce détaille ... de taille.

                              ... il n'ya pas de fatmides sans Kotama ...

                              Et que seraient les berbères Kutâma sans (leurs maitres), les arabes Fatimides en l'occurence ?

                              ... que ca soit l'appareil militaire ou l'organigramme administratif , quand l'histoire enregistre la prise de controle fatimide de la sicile , ce n'est plus ni moins que les kotama qui mettent pieds sur l'ile ...

                              Ca serait comme dire que l'Algérie de 1830 à 1962 ne fut pas vraiment française après sa conquête par les français, parceque la troupe de choc était une Légion Etrangère. Un peu de bon sens ne serait pas de trop XENON, parceque à ce rythme tu va finir par dire qu'il n'exista même pas d'Arabes sur terre, et que ce fut un simple mirage. Les Fatimides étaient un clan, une famille, un réseau de clients. Ils étaient aussi arabes que l'étaient avant eux les Omeyyades et les Abassides et plein d'autres moins grands. Qu'ils eurent régnés sur plein de gens non-arabes, musulmans et non-musulmans confondus, cela est le propre de tout Empire et l'Empire fondé et régi durant plusieurs siècles par les Arabes ne fait pas exception à cette règle.
                              Dernière modification par Harrachi78, 15 décembre 2014, 12h53.
                              "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

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