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Il y a 54 ans LE 11 DECEMBRE 1960

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  • Il y a 54 ans LE 11 DECEMBRE 1960

    Les manifestations du 11 décembre 1960 à Belcourt et Salembier ont constitué l’événement qui a consacré la rupture avec les tenants de l’Algérie française au sein du FAF (Front de l’Algérie française) et également avec les partisans de la « troisième voie », l’issue recherchée alors par le général De Gaulle pour contenter les ultras et le FLN. Les clameurs de Belcourt, portées jusqu’à New-York par les Krim Belkacem, M’Hamed Yazid et Abdelkader Chanderli, qui devaient plaider la cause algérienne à l’ONU, ont scellé le sort du colonialisme et confirmé aux sceptiques que l’Algérie était algérienne. Mais 54 ans plus tard, cette « algérianité », telle que tracée par les idéaux du 1er Novembre 1954, est-elle aujourd’hui pleine et entière ? Les Algériens en jugeront…




    « Les clameurs de Belcourt ont résonné dans les couloirs des Nations unies ». C’est avec cette phrase que Krim Belkacem, vice-président et ministre des Affaires étrangères du Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA), résumait l’impact des manifestations du 11 décembre 1960. Et quel impact !


    Les manifestations spontanées des populations « musulmanes » – une appellation qui désignait à l’époque le peuple algérien – sorties pour répondre aux manifestations des Français d’Algérie, qui opposaient au général De Gaulle « l’Algérie française » pour contrer son idée d’ »Algérie algérienne », ont été une sorte de révolution dans la Révolution. Et c’est aux cris d’ »Algérie musulmane » que le petit peuple de Belcourt, du Clos Salembier et de La Casbah allait changer la donne et inverser le cours des événements.



    Cet événement allait impacter la révolution algérienne en deux temps. D’abord l’impact médiatique. Les mots d’ordre des manifestants algériens « Vive l’Algérie musulmane » ; « Vive le GPRA », « FLN-ALN » et « Négociations Abbas-De Gaulle », pour ne citer que ceux-là, ont fait le tour du monde. Les drapeaux algériens, brandis pour la première fois à Alger, aussi. Cette médiatisation à grande échelle est due à la présence en Algérie d’un grand nombre de journalistes français qui accompagnaient le général De Gaulle dans son déplacement en Algérie.


    Réda Malek, rédacteur en chef d’El-Moujahid à l’époque, témoigne : « La presse française, qui accompagnait De Gaulle lors de sa visite en Algérie, avait été tellement impressionnée par le soulèvement populaire qu’elle avait repris en grande pompe. »


    Pour les historiens, il ne fait aucun doute que le 11 décembre 1960 incarnait, comme le 8 mai 1945, ce soulèvement populaire décisif sur le plan psychologique, politique, diplomatique et symbolique. Ainsi, Mohamed Harbi estime que « c’est la plèbe qui, les mains nues, a dit non en acclamant le nom de Ferhat Abbas et le GPRA », et ce « Non » était destiné aux ultras de l’Algérie française et à l’option défendue alors par le chef de l’Etat français, l’Algérie algérienne.


    Cette plèbe paupérisée, entassée dans La Casbah, parquée dans les gourbis du Clos Salembier a ainsi renvoyé dos à dos les deux tendances au sein de la classe politique de la france.
    Hartmut Elsenhans va plus loin. Pour cet historien allemand, « les manifestations de décembre 1960 constituent la victoire des nationalistes algériens sur le plan politique, et constituent donc un véritable Dien Bien Phu de l’armée française en Algérie ».
    Mais la grande défaite, la débâcle de la France, a été sur le plan diplomatique et dans les couloirs des Nations unies. C’est là le deuxième impact, lequel découle du premier.


    Les images en provenance d’Algérie ayant fait le tour du monde, il ne restait plus qu’à accompagner politiquement et diplomatiquement cet événement imprévu.


    L’activisme diplomatico-médiatique de M’hamed Yazid, ancien représentant du FLN aux Nations unies, désormais ministre de l’Information du GPRA, l’éloquence du président Ferhat Abbas et les réseaux américains et onusiens d’Abdelkader Chanderli allaient donner le coup de grâce à la position de la France coloniale dans les instances internationales.


    Le 15 décembre 1960, soit quatre jours après les manifestations algériennes, l’Assemblée générale de l’ONU adoptait la résolution 1514 portant sur la décolonisation des peuples et des territoires colonisés. Le 19 décembre 1960, le même organe onusien adoptait la résolution 1573 qui reconnaissait au peuple algérien « le droit à la libre détermination et à l’indépendance ».


    C’est dire qu’en l’espace d’une semaine, la « question algérienne » a gagné des mois, voire des années, de lutte en sa faveur. Un exemple de cette éclatante victoire algérienne : le lâchage de la France par ces principaux alliés. Réda Malek rapporte que « De Gaulle avait écrit une lettre à Eisenhower pour épauler la France à l’Assemblée générale de l’ONU, mais la délégation américaine avait reçu instruction de s’abstenir ».


    Un camouflet diplomatique pour la France et un revers personnel pour son président !


    L’histoire s’accélère ! De Gaulle propose aux Français le 8 janvier 1961, sous la pression internationale, un référendum sur le principe de l’autodétermination de l’Algérie. S’ensuivent les premières négociations entre la France et le FLN puis le GPRA. Des négociations qui allaient aboutir sur les accords d’Evian le 19 mars 1962. Les chemins de la liberté seront néanmoins encore semés d’embûches et de martyrs, jusqu’au 5 juillet 1962.

    M’hamed Khodja
    Dernière modification par khaly, 12 décembre 2014, 19h44.
    Ce n’est pas parce qu’on a des idées fondées sur la religion qu’on est terroriste, et ce n’est pas parce qu’on se prétend moderniste ou démocrate qu’on ne l’est pas. Mahiou FFS assassiné le 4/11/1994

  • #2
    Enfin quelqu'un qui s'est souvenu!

    Merci Khaly!

    Allah yerhem echouhada
    Hope is the little voice you hear whisper "maybe" when it seems the entire world is shouting "no!"

    Commentaire


    • #3
      Merci khaly pour ce rappel!

      Allah Yar7am Ecchouhadas.
      Amine.
      Vive l'Algérie!

      A+.
      La pire chose pour l'Homme, serait qu'il meurt idiot.
      De grâce épargnez-moi la prolixe, la syntaxe et la chiffrerie à tout va
      .
      Merci.
      " TOUCHE PAS A MA NAPPE ALBIENNE "

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      • #4
        Enfin quelqu'un qui s'est souvenu!

        Merci Khaly!

        Allah yerhem echouhada
        Merci khaly pour ce rappel!

        Allah Yar7am Ecchouhadas.
        Amine.
        Vive l'Algérie!

        A+.
        Merci à vous d'avoir lu, et certainement apprecié le contenu de cet article.
        En effet cette semaine du 10 au 16 Decembre 60 (Manifestations suivies de raffles), que j'ai vécu dans mon adolescence à Belcourt, resteront gravées dans ma mémoire.
        Ce n’est pas parce qu’on a des idées fondées sur la religion qu’on est terroriste, et ce n’est pas parce qu’on se prétend moderniste ou démocrate qu’on ne l’est pas. Mahiou FFS assassiné le 4/11/1994

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        • #5
          Bonjour Khaly,

          En effet cette semaine du 10 au 16 Decembre 60 (Manifestations suivies de raffles), que j'ai vécu dans mon adolescence à Belcourt, resteront gravées dans ma mémoire.
          Tu pourrais peut être à l'occasion nous raconter ça, pour nous qui n'avons pas connu cette époque, des témoignages comme le tien sont précieux.
          Hope is the little voice you hear whisper "maybe" when it seems the entire world is shouting "no!"

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          • #6
            Envoyé par KHALY
            ...
            Les clameurs de Belcourt, portées jusqu’à New-York par les Krim Belkacem, M’Hamed Yazid et Abdelkader Chanderli,...
            Krim Belkacem condamné à mort par contumace dont la sentence a été mise à exécution par le ministère des affaires étrangères dont le patron n'est autre que l'actuel occupant d' El-Mouradia.

            M'Hamed Yazid mort d'une crise cardiaque la veille d'un premier novembre. L'occupant d'El-Mouradia avait préféré en invité d'honneur un traître comme lui et ignorer le valeur Yazid pour cette commémoration.


            Abdelkader Chanderli dont le nom a été effacé de la mémoire des algériens.

            .....

            P.
            Dernière modification par Pangeen, 13 décembre 2014, 09h33.

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            • #7
              Bonjour Khaly,

              Citation:
              En effet cette semaine du 10 au 16 Decembre 60 (Manifestations suivies de raffles), que j'ai vécu dans mon adolescence à Belcourt, resteront gravées dans ma mémoire.
              Tu pourrais peut être à l'occasion nous raconter ça, pour nous qui n'avons pas connu cette époque, des témoignages comme le tien sont précieux.
              Bonsoir Mégane,
              Franchement j'ai un peu hésité pour répondre, car, n'étant pas un professionnel de la plume, il me serait difficile de ne pas personaliser certains passages, je vous informe que je n'ai aucune pretention de me faire passer pour ce que je n'ai pas été. Je ne suis qu'un élément parmi tant d'autres qui ont composé une foule anonyme.
              C'est le hasard qui a voulu que j'assiste à la toute 1ère étincelle qui a donné naissance (le10/12) aux environs de 15h30, à ce qui allait devenir "les Grandes Manifestations du 11 Décembre". Cela a commencé sous les arcades faisant face au bar "Dirago" (l'actuel cercle du CRB), d'ou est sorti un groupe de pieds_noirs bien bourrés et qui se sont mis à malmener un modeste manutentionaire des halles. Ils se sont immédiatement retrouvés entourés d'une foule d'Algériens qui deja, depuis une semaine subissaient la pression de leurs klaxons et manifestations quotidiennes à l'occasion d'une tournée qu'éffectuait De Gaulle en Algerie.
              Des policiers en civile sont venus à leur secours et, encouragé par ce renfort, l'un de ces soulards sorti un P.A. et se mit à menacer ceux qui étaient autour de lui. Cela provoqua la colère de la foule que je venais de rejoindre et qui s'est mise en mouvement vers l'Est. Elle grossissait au fur et à mesure qu'elle progressait vers le cimetière de Sidi M'hamed. Franchement, je ne savais pas trop pourquoi on prenait cette direction alors que le commissariat du 7ème se trouvait dans l'autre sens.
              A ce moment là, je croyais que les flics allaient emprisonner nos compatriotes qui se sont accrochés avec les p.n. et qu'il fallait donc être solidaires (j'étais agé de 14 ans1/2). Mais avec le temps, les explications de nos ainés et en faisant les recoupements des évènements, j'ai fini par comprendre que ces policiers qui ont pris la direction de la S.A.U. de Belcourt située au stade Bialès (actuel Aissat Idir), face au cimetière, n'étaient en réalité que des rabatteurs pour le capitaine Bernhart qui nous a accueillis avec un discours très conciliateur et voulait surtout nous faire adhérer au projet de "l'Algerie Algérienne" pronée par De Gaulle qui n'était qu'une autonomie de type Afrique du Sud ou Rhodésie du Sud, " vous êtes libres de manifester vous aussi et dites que vous voulez une Algerie Algérienne".
              Nous étions moins de 100 au début, on s'est retrouvés à plus du triple avec ceux qui sont descendus de Laàquiba par la rue de Cambrai en face de la SAU. Les ésprits se sont échauffés, la colère est montée, la foule a repris la rue de Lyon en sens inverse, quelques vitrines sont brisées au passage les seuls slogans qui se faisaient entendre c'était ; "Algérie Musulmane, Abbas au pouvoir et lagaillard au poteau", et non pas comme nous l'avait dicté le capitaine chef de la SAU.
              Les européens tétanisés par cette révolte_surprise se sont cloitrés chez eux sans broncher, mais 10mn plus tard ils commencèrent à nous balancer par les balcons tout ce qui leur passait par la main (cendriers, pots de fleurs etc ). il y eu aussi qq tirs de carabines à plomb sans faire de bléssés, mais les 1ers bléssés victimes d'armes à feu, sont tombés lorsque nous sommes arrivés près du cinéma Roxy pas loin du commissariat de police.
              Dans les 2 heures qui suivent, les depots de marchandises du Monoprix sont en feu et bruleront jusqu'à l'aube. Aux environs de19 h, S'hab Ennidam (comme on les appelait )dont je connaissais qq uns (de vue et de renom ), nous ordonnèrent d'arreter la manif et la casse, et de nous tenir prêt pour le lendemain Dimanche 11/12/1960, tout en envoyant des émissaires vers Salembier, la Casbah et la Glacière pour les mettre au parfum.
              Le lendemain 9h30, la rue A. Rozet était pleine à craquer, les 2 mosquées de mon quartier et une école sont aménagées en lieu de repos pour les plus agés et infirmeries, les banderoles et drapeaux furent distribués, pain galettes et oranges étaient servis à qui en voulait; cela prouve que cette manifestation n'était pas hasardeuse, mais bel et bien prise en main et organisée.
              Notre manifestation pacifique dans cette rue bloquée par un cordon de CRS et de "gardes mobiles", se déroulait bien jusqu'à 16 h précise où les forces coloniales ont décidé de de donner l'assaut pour nous disperser. Nous avons été pris en étau par les forces qui bloquaient la manif sur la rue de Lyon et par les paras bérêts rouges qui nous ont pris de revers par les rues interieures de Laâquiba. A partir de cet instant il m'est impossible de décrire quoi que ce soit, on ne pensait qu'à sauver sa peau au milieu des tirs et raffales, des explosions de grenades lacrymogène, et pour les plus chanceux, des coups de crosses.
              Le couvre_feu a été décreté à 20 h, et tard dans la nuit on a su qu'il y a eu plusieurs victimes parmi ceux qui ont été obligés de passer par des quartiers de pieds-noirs pour rejoindre leurs domiciles.
              Allah yerham echouhada
              Ce n’est pas parce qu’on a des idées fondées sur la religion qu’on est terroriste, et ce n’est pas parce qu’on se prétend moderniste ou démocrate qu’on ne l’est pas. Mahiou FFS assassiné le 4/11/1994

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              • #8
                merci pour le rappel

                allah yerham el chouhada wa tahya el djazair

                c dommage que les journalistes n aillent pas receuillir le temoignage de tonton larbi meme sil a deja epilogue sur cet evenement qui a accelere le denouement de la crise algerienne

                larbi alilat avant que dieu le rappelle
                The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

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                • #9
                  Bonjour Khaly,

                  Merci beaucoup pour ce témoignage émouvant, j'en ai les larmes aux yeux.
                  Ellah yerhem echouhada et merci à vous tous qui avez contribué à ce que l'Algérie soit libre

                  Si vous me permettez, à votre place j'écrirai mes mémoires et je les confierai à mes enfants(petits enfants si vous en avez) ce genre de témoignage est très important pour les générations futures et pour l'écriture de notre histoire.

                  Encore merci.
                  Hope is the little voice you hear whisper "maybe" when it seems the entire world is shouting "no!"

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                  • #10
                    .................
                    Dernière modification par nacer-eddine06, 27 décembre 2014, 23h58.
                    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

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                    • #11
                      Larbi Alilat à propos du 11 décembre 1960 : le FLN voulait contrecarrer les manifestations des partisans de de Gaul

                      ........................................
                      Dernière modification par nacer-eddine06, 27 décembre 2014, 23h58.
                      The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

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                      • #12
                        Jour mémorable

                        A mon avis, cette date devrait être consacrée comme fête nationale de l'Emigration ou de la Diaspora algérienne ou un truc du genre. Ca le mérite amplement !
                        "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

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                        • #13
                          Merci à toi aussi Solas, je ne connaissais pas ce Monsieur.

                          On devrait honorer ces derniers témoins de la guerre et recueillir un maximum d'information demain il sera trop tard et c'est l'histoire de l'Algérie qui doit s'écrire et être transmise aux futures générations.
                          Hope is the little voice you hear whisper "maybe" when it seems the entire world is shouting "no!"

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                          • #14
                            Les manifestations du 11 décembre même si elle revêtes un caractère de sacralité , sont occulter par le comportement des charognards qui se sont substituer à l'ancien occupant ...

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