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Oran: Sidi El Houari classé patrimoine au grand dam des prédateurs fonciers

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  • Oran: Sidi El Houari classé patrimoine au grand dam des prédateurs fonciers

    Le classement du quartier Sidi El Houari en tant que patrimoine à sauvegarder a coupé l’herbe sous le pied de bien des prédateurs, qui rêvaient de construire leurs châteaux sur les pentes de Bab El Hamra.



    La rapidité avec laquelle se sont réalisées quelques opérations récentes de destruction de l’habitat précaire ne laisse aucun doute sur les ambitions des uns et des autres. Il faut dire aussi que la partie n’est pas gagnée, et le classement en tant que secteur sauvegardé lui-même ne signifie pas grand-chose, sans un véritable plan de sauvegarde. Depuis les années 1970, une vingtaine de monuments, dont cinq classés, ont déjà été sacrifiés. En ces temps où les promoteurs d’une modernité pastichée ont le vent en poupe, il y a de fortes chances que la trépanation de la mémoire oranaise s’accélère. Certes, les promoteurs du projet ont bel et bien prévu dans leur dossier une feuille de route pour sauver Sidi El Houari, mais cela passe uniquement par le « bon vouloir des pouvoirs locaux », qui, il faut le dire, ne montrent pas de prédispositions particulières pour la sauvegarde du patrimoine et de la mémoire oranais. Le plan de sauvegarde, qui s’est beaucoup inspiré du POS, souligne : « Il faudra faire des excavations archéologiques pour récupérer des traces des bâtiments de la période antérieure à l’arrivée des Espagnols. On peut soupçonner qu’à la Casbah et au Châteauneuf on trouvera des fondations et d’autres vestiges des bâtiments des peuples musulmans qui sont successivement passés par Oran. » Pour les concepteurs du projet, le plus important vestige médiéval est le tissu urbain de l’ancienne ville « La Blanca ». Même si les bâtiments, qui occupent les îlots, appartiennent aux périodes postérieures, il semble clair que le réseau des rues n’est pas celui d’une ville de nouvelle création espagnole, comme ceux de l’Amérique, mais d’une «ville musulmane médiévale». Cette constatation vaut son pesant d’or au regard de tout ceux qui aujourd’hui veulent qu’Oran soit une ville sans attache andalouse. Le périmètre retenu dans le cadre de la proposition n’est pas des moindre puisqu’il fait, grosso modo, 70 hectares. La limite nord se trouve être le Vieux port et le futur port de plaisance de la ville. A l’est, les limites externes du secteur sont le Théâtre de verdure, la place 1er-Novembre et la place Ben-Daoud, dans le Derb, en passant par le boulevard Maâta. A l’ouest, la limite est la lisière de la forêt du Murdjadjo et le balcon de Bab El Hamra. Au sud, la ligne de démarcation part de la place Ben-Daoud (Derb), passe par la limite nord du ravin de Ras El Aïn, et suit le mur d’enceinte de la vieille Casbah, pour rejoindre la lisière forestière ouest. Or, il existe beaucoup de non-dits dans le traçage du périmètre de sauvegarde. Pourquoi donc la Maison Bastos, qui fut le premier bâtiment industriel de la ville et qui présente une architecture intéressante, a été exclue ? Pourquoi les balcons de Bab El Hamra, qui constituent une superbe vue sur le quartier et sur la ville, n’ont pas été intégrés dans le périmètre de sauvegarde ? Bien entendu, l’argument des concepteurs est que le Murdjadjo, et donc les balcons de Bab El Hamra, sont des sites protégés. Cependant, les abords des sites classés n’ont jamais étés à l’abri et sont les premières victimes des stratégies d’effacement. Mais le plus étrange dans ce plan et son tracé du côté sud est l’exclusion du ravin de Ras El Aïn dans sa totalité.
    Pourtant, c’est autour de cet oued et de ses jardins que l’histoire d’Oran commence, il est d’ailleurs la seule et unique raison de sa fondation. Son exclusion, que rien ne justifie, par ailleurs, ne peut être un geste gratuit. Elle ne s’explique que par la volonté de quelques lobbies de rompre avec le passé andalou d’Oran qui semble déranger ou du moins faire de l’ombre.


    Auteur: M. Ayane
    reporters.dz
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

  • #2
    Bien fait !!!...J'adore Sidi el Houari et j'espère bien que des rénovations seront entreprises pour sauvegarder ce patrimoine d'une grande valeur.
    " C’est la rivière qui apporte dans son cours l’espoir aux chercheurs d’or…Elle n’attends jamais de ces derniers qu’ils en remettent dans le sien" (r.b)

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