Aéroport Roissy 2. Terminal C. Guichet 16. Vol Paris-Alger prévu à 11 heures. Annoncé à l’heure sur tous les tableaux. J’arrive à 9h 52 devant le comptoir. Je ne suis pas seul. Le chef d’escale regarde sa montre puis avec un flegme incroyable tire sur la bande de sécurité et crie :
— L’enregistrement est terminé.
Au début j’ai pensé à une blague.
Mais devant moi un groupe de compatriotes que l’on sait oh combien inflammables se ruent vers les comptoirs où les accueillent des hôtesses imperturbables : "C’est fini. C’est fini". Elles éteignent les ordinateurs à 9 h 58.
J’épargne à mes amis les noms d’oiseaux qui ont fusé à ce moment et dont je n’ai retenu que les plus pudiques :
— Air bicot, va ! Compagnie de mon Z... !! Pays de Mickey ! C’est de notre faute, on paye pour aller voir la merde ! Air Khra ! etc.
Il est vrai que c’est fort de café de la part d’une compagnie qui est réputée pour des retards allant de trois à six heures en moyenne.
Le chef d’escale prend la parole :
— Vous vous plaignez tout le temps des retards d’Air Algérie, là, on veut vous prouver que les retards c’est fini, puis que, comme vous le voyez, nous sommes en avance.
L’explication loin de calmer la foule des passagers excite leur courroux. Et là, je me refuse à retranscrire les noms d’oiseaux.
Le guichet est pris d’assaut. La responsable est abreuvée d’injures. Elle fait payer à chacun 70 euros de pénalité de retard ! Prochain vol à 14 heures.
Je me mets à l’écart. Laisse passer la tempête. Je passe en dernier. La dame prend mon passeport et s’étonne et de mon silence :
— Vous ne dites rien ?
— Non, qu’est-ce que vous voulez que je vous dise
— Rien, mais comme tout le monde m’insulte, je pensais...
— Je vous avoue madame que je suis tellement sidéré par cette histoire que je ne sais vraiment pas quoi dire. J’ai une conférence cet après-midi, et une continuation sur Oran. Tout tombe à l’eau... Je suis zen.
— Je comprends, comme vous ne dites rien, je ne vous fais pas payer la pénalité de retard. Voici votre nouveau billet. La prochaine fois soyez en avance même si vous croyez que nous sommes tout le temps en retard !
Mohamed Kacimi Roissy Terminal C. 9 décembre
— L’enregistrement est terminé.
Au début j’ai pensé à une blague.
Mais devant moi un groupe de compatriotes que l’on sait oh combien inflammables se ruent vers les comptoirs où les accueillent des hôtesses imperturbables : "C’est fini. C’est fini". Elles éteignent les ordinateurs à 9 h 58.
J’épargne à mes amis les noms d’oiseaux qui ont fusé à ce moment et dont je n’ai retenu que les plus pudiques :
— Air bicot, va ! Compagnie de mon Z... !! Pays de Mickey ! C’est de notre faute, on paye pour aller voir la merde ! Air Khra ! etc.
Il est vrai que c’est fort de café de la part d’une compagnie qui est réputée pour des retards allant de trois à six heures en moyenne.
Le chef d’escale prend la parole :
— Vous vous plaignez tout le temps des retards d’Air Algérie, là, on veut vous prouver que les retards c’est fini, puis que, comme vous le voyez, nous sommes en avance.
L’explication loin de calmer la foule des passagers excite leur courroux. Et là, je me refuse à retranscrire les noms d’oiseaux.
Le guichet est pris d’assaut. La responsable est abreuvée d’injures. Elle fait payer à chacun 70 euros de pénalité de retard ! Prochain vol à 14 heures.
Je me mets à l’écart. Laisse passer la tempête. Je passe en dernier. La dame prend mon passeport et s’étonne et de mon silence :
— Vous ne dites rien ?
— Non, qu’est-ce que vous voulez que je vous dise
— Rien, mais comme tout le monde m’insulte, je pensais...
— Je vous avoue madame que je suis tellement sidéré par cette histoire que je ne sais vraiment pas quoi dire. J’ai une conférence cet après-midi, et une continuation sur Oran. Tout tombe à l’eau... Je suis zen.
— Je comprends, comme vous ne dites rien, je ne vous fais pas payer la pénalité de retard. Voici votre nouveau billet. La prochaine fois soyez en avance même si vous croyez que nous sommes tout le temps en retard !
Mohamed Kacimi Roissy Terminal C. 9 décembre
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