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El meknassia

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    SALAM

    el meknassia en francais

    El Meknasseya
    (La Maison Perdue)
    Auteur :Qaddour el ‘Alami
    Istikhbâr

    Des vérités sur l’amitié se trouvent dans les livres.
    Mais où sont passées ces vérités ? Ont-elles disparu ?
    C’est le destin qui unit deux êtres d’amitié; en l’absence de l’un, l’autre le représente parfaitement
    et élève son rang; il ne tolère pas de le voir dénigrer en public ; son amitié est telle qu’elle éclipse tout autre amitié; il manifeste de l’hostilité aux calomniateurs.

    bayt :
    Mon courne s’attristerait pas quand on se réjouit de mon malheur ?
    Pourrais-je quitter ces lieux, ô mon Dieu, sans me sentir affligé ?
    Exilé de mon pays, pourrais-je encore frayer avec les hommes ?
    C’est à Haouz Bouteiba que j’ai connu la fortune, là où les êtres nobles, à l’âme pure, étaient ma lumière je les ai abandonnés, séparation qui blesse mon cour.
    Je suis loin de mes proches, de mes amis, des miens, des êtres les plus chers et cette séparation blesse mon cour.
    Serait-il en paix celui qui a fait de moi la risée des hommes ?
    Trouverait-il le salut celui qui m’a voué à l’égarement et à l’errance ?
    refrain:

    Honte sur vous, habitants de Mekhnès ! vous croyant hommes vertueux, ma demeure était sous votre protection .
    Ma confiance dans les hommes, voilà la cause de ma ruine.
    çiyàh :
    J’ai tant enduré depuis la séparation d’avec les miens qu’on m’a traité de fou, à cause de mes plaintes incessantes.
    C’est pour moi une certitude, ô mon frère germain, que rien ne me consolera d’être séparé de mes frères par ma mère.
    Si ma joie était visible, ma tristesse était enfouie.
    Ma bouche riait mais les ténèbres remplissaient mon cœur ; j’étais patient avec mes ennemis, je dissimulais mes malheurs, et, tel un nageur dans la mer, je relâchai mes membres pour affronter les impolis.

    bayt :
    C’est ainsi que j’ai enduré les revers de la vie.
    Mes forces déclinèrent, mon silence grandit, je devins muet.
    J’étais incapable de me réconcilier, de me battre, tant j’étais, en ce monde éphémère, obsédé par mon malheur.
    Celui qui m’aime me range parmi les êtres bien nés, et qui me déteste n’adorera que mon insulteur.
    J’ai choisi de faire de cette histoire un poème symbole, composé sur un parchemin, à l’aide d’une écriture étrangère, loin de toutes harmonies comme le serait une belle citadine de Fès enlaçant un gnaoui grossier
    refrain çiyàh :
    Ils furent nombreux à souhaiter cet exil, à se réjouir de mes malheurs et de ma détresse ; ils furent nombreux à me manifester de la bienveillance, à compatir à mon sort, à pleurer sur mes épreuves; ils furent nombreux à me conseiller, à embellir le départ de mon foyer; ils furent nombreux à me railler et à m’accabler le jour où je quittai mes amis, mon nid pour aussitôt me retrouver simple locataire.

    bayt
    Que d’amis m’entouraient quand j’avais du bien !
    Nuit et jour, ils peuplaient ma demeure; que d’amis et de relations en ce temps où je tenais toujours table ouverte !
    Ils ne songeaient qu’à la trahison et au profit tels des poissons qui, la tête hors de l’eau, poursuivent les hameçons.
    Cette blessure m’a révélé la conduite des hommes; quand je me retrouvai sans toit, ni argent, si j’en rencontrais un, il se contentait d’un signe de tête comme s’il ne m’avait jamais appelé par mon nom

    refrain
    bayt
    Leurs propos blessent, leurs regards brûlent, leurs gestes sont porteurs de conflits et de malédictions;
    malheur à celui qui s’éloigne d’eux ! Ils ne cessent de le calomnier; sans prendre de poignards, ils dépècent promptement sa chair.
    Comme des loups, ils hurlent nuit et jour.
    Leurs démons surgissent, spontanément sans cérémonie.
    Cette blessure m’a révélé la conduite des hommes; malheur à celui dont la bourse s’est vidée !
    Mais mieux vaut
    [posséder] un sou de cuivre que de fréquenter certaines gens.

    refrain -çiyàh :
    Où sont mes compagnons, mes innombrables camarades ?
    Où sont mes intimes ? Où sont mes amis ?
    Je n’ai vu aucun d’eux, à l’heure de la détresse.
    Ils se voilent la face, ils se dissimulent délibérément, sans considération de mes bienfaits, sans se souvenir de mes bontés, comme si j’étais un étranger arrivé dans cette ville; les uns ne m’ont plus jamais adressé la parole, d’autres ne cessaient de m’interpeller; c’est ainsi que des hommes abjects me rappelaient ma situation.

    bayt
    Comment oublier mes épreuves dans les ruelles de Mekhnès ?
    Mon exil, les nuits passées dans des caves de minotiers ?
    Dans les marchés sordides, les échoppes finirent par me rejeter ainsi que les chambres, les auberges et même les nattes.
    Que de nuits j’ai veillé sur le sommeil de mes amis !
    Et me voilà assis à la porte des tailleurs !
    Ma vue redonne du piquant à leurs réunions,
    qu’ils prolongent en m’accablant de réprimandes et de mesquineries.
    Mieux vaut dormir sans dîner que partager un repas fâcheux.
    Plutôt la misère et l’exil qu’une amitié malveillante !
    refrain çiyàh :

    Où sont mes amis que je croyais vertueux, capables de me protéger, si j’en étais réduit à les solliciter ?
    Ils se mirent à me dénigrer, à m’insulter avec des paroles plus douloureuses que piqûres d’aiguilles.
    J’ai enseveli mon malheur dans la tristesse de mon cour, je me suis soumis aux décrets du Destin.
    Mon indépendance, ma dignité, mon honneur ne se trouvent que dans mon foyer.

    bayt
    Dieu soit Miséricordieux aux maîtres glorieux, aux patriarches qui ont transmis tous les enseignements à la postérité.
    Les moments difficiles te révèlent la nature de l’homme en société.
    Ton ami d’hier peut devenir un ennemi avisé.
    Qui sait écouter [ces hommes illustres]. son malheur se dissipera et ses contrariétés cesseront; il en tirera un bien, des mois et des années durant..
    Malheur à qui construit sa muraille sans fondations !
    Malheur à qui se mêle au combat sans épée !
    Malheur à qui prend la mer sans capitaines !
    Malheur à qui escalade les cimes sans cordée !
    refrain – çiyàh :

    Me voilà déçu par mes amis,
    qui étaient jadis et ma fierté et mon orgueil.
    Leurs ongles et leurs dents m’ont marqué de leur venin.
    Ils ont aboyé après moi, tels des êtres hargneux.
    Ils accueillent leurs amis avec des paroles de bienvenue, mais leurs âmes sombres sont dépourvues de tendresse.
    Ils ont des cours plus durs que la pierre, des visages rigides pareils aux cadenas d’acier à l’épreuve des chocs.
    Par Dieu, on ne respecte plus les dévots.
    bayt

    C’est ainsi qu’on traite les hommes en ce monde d’illusions.
    C’est ainsi que le destin détruit toute nation.
    Les jours se succèdent, à la saveur tantôt amère, tantôt douce ou tantôt infernale; tel jour se partage entre bien-être et quiétude.
    L’homme demeure sous la protection du Dieu Munificent, Eternel.
    Chaque matin, il prie son Seigneur de lui accorder paix et bien-être.
    Celui qui se fie à son ennemi doit avoir l’œil exercé; s’il évite le premier coup, il sera anéanti par le second.
    Il recevra les flèches tirées des arcs, et la malédiction de l’opprimé servira de leçon [édifiante] à l’oppresseur.
    refrain – çiyàh :

    Par Dieu, ma douleur et les tourments de mon cœur ont pour seule cause la joie de mes ennemis, que je prenais pour des amis.
    Partout où je me dirige, Dieu m’accompagne.
    Il est Présent, Voyant; sa colère peut m’être bénéfique
    Que d’envieux ont souhaité mon malheur !
    Je loue Dieu d’avoir toujours eu ma part de biens.
    Lui, Le Généreux, a changé ma peine en repos.
    Il m’a dispensé, dans cette vie, récompenses et gratifications, à mes ennemis, il a infligé jugements et châtiments.
    bayt

    Seras-tu en paix, toi qu’attendent l’épée d’Azrail, le tombeau et le Royaume, le Jour du Jugement Dernier ?
    Peux-tu t’élever, toi qui vis toujours dans la bassesse ?
    Toi dont l’âme te murmure que tu es le meilleur ?
    A la moindre atteinte, tu t’effondres, ô fils d’Adam !
    Si riche sois-tu, tu seras porté dans un cercueil.
    En ce monde, tu as été créé de la terre de « Nasnas »; tu finiras dans la tombe, homme injuste !
    Regarde ce que recouvrent tes habits, toi qui es plein d’impuretés.
    Ah si le vêtement ne dissimulait pas les turpitudes !
    bayt final

    Qaddour El Alami, l’intelligent, le bon a dit :
    « Homme avisé, crains Dieu, sinon tu le regretteras ».
    J’ai obéi docilement aux maîtres et aux cheikhs.
    Le Seigneur, le Puissant connaît le fond des cœurs.
    Je suis un sage instruit par des hommes intelligents et sagaces; je suis considéré, cultivé et mon maître est un savant éminent.
    Je me suis conduis selon les prescriptions divines; j’ai vécu dans la sérénité.
    J’ai loué et j’ai remercié mon Dieu, Dispensateur de toutes les grâces.
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