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France : Immigration : angélisme et langue de bois

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  • France : Immigration : angélisme et langue de bois

    Le Point - Publié le 17/12/2014

    François Hollande n'a pas dérogé à la tradition en nous infligeant discours lénifiant et contre-vérités sur l'immigration. La preuve en 3 poncifs.
    François Hollande s'est élevé contre l'islamophobie dans son discours sur l'immigration.

    Il faut s'avancer sur ce sujet sur la pointe des pieds. Sortir la tête de la tranchée du conformisme fait courir le risque certain d'être immédiatement ostracisé par les uns ou les autres. S'aventurer dans ce domaine hors des chemins balisés, c'est s'exposer à coup sûr au soupçon. Allons-y tout de même en progressant à pas comptés. Et tentons de tordre le cou à quelques poncifs qui, au-delà des petits calculs politiciens, ont émaillé le discours de François Hollande lors de l'inauguration du musée de l'Immigration.

    Premier poncif : la France a toujours été une terre d'immigration

    À l'appui de cette thèse, les plus hardis n'hésitent pas à rappeler les Romains, les grandes invasions, les Francs, Clovis et les Vikings. Certes, mais les effectifs réels de ces migrations étaient très faibles. Pendant les mille ans qui ont suivi, la population française a été d'une grande stabilité. Il a fallu, bien sûr, assimiler les Provençaux, les Bretons, les Flamands et même les Corses... Des peuples qui ne parlaient pas la même langue, mais avaient un logiciel commun. Depuis belle lurette, la France est à peu près dans ses frontières, hors empire colonial. Et les courants migratoires extérieurs étaient insignifiants jusqu'au XIXe siècle. C'est avec la révolution industrielle, grosse consommatrice de main-d'oeuvre, que tout commence. En 1886, les immigrés sont environ un million dans l'Hexagone. Mais ils sont en quasi-totalité belges (dans les mines), italiens, espagnols, suisses... Avant la guerre de 1914, on dénombre en métropole seulement 30 000 travailleurs originaires d'Algérie. Notons que, jusqu'en 1962, les populations des départements d'Algérie qui s'installaient en métropole n'étaient pas juridiquement des immigrés. Longtemps, l'immigration a donc été très majoritairement d'origine européenne (comme en Allemagne aujourd'hui).

    Ce n'est qu'à partir de la Seconde Guerre mondiale que les flux migratoires proviennent surtout du Maghreb et d'Afrique. Et là, le problème de l'intégration se pose en termes beaucoup plus compliqués.

    Deuxième poncif : l'immigration est une chance pour la France

    L'immigration n'est ni une chance ni une calamité. C'est un fait. Un atout si elle est maîtrisée, un problème grave si elle est anarchique et incontrôlée. Personne de sérieux ne veut empêcher un ingénieur marocain, une infirmière sénégalaise ou un ouvrier turc ayant un contrat de travail de s'installer en France. Personne ne veut entraver la venue d'étudiants étrangers à condition qu'ils soient de vrais étudiants avec un niveau académique vérifié. En revanche, la France n'a pas vocation à entretenir sur son sol des adeptes de la cueillette sociale. Il serait très dangereux pour la cohésion nationale de ne raisonner qu'en termes économiques et démographiques comme le font certains apprentis sorciers libéraux. Et de se voiler la face sur la réalité tragique de certaines de nos banlieues devenues des zones de non-droit.

    Il ne suffit pas de faire venir des gens chez nous, encore faut-il parvenir à les intégrer. Le "problème immigré" en France est, en fait, celui de la deuxième ou troisième génération. On peut être de nationalité française et pas véritablement intégré. Autrement dit, il ne s'agit pas seulement de contrôler le flux, mais prioritairement de gérer le stock pour utiliser un vocabulaire abrupt cher aux économistes. Or, si l'on veut s'occuper sérieusement des enfants perdus de nos cités, il faut impérativement ne pas aggraver quantitativement le phénomène. La question n'est pas seulement française comme le prouvent les phénomènes de rejet enregistrés un peu partout en Europe (Allemagne, Suède, Pays-Bas).

    Troisième poncif : la laïcité résoudra tout

    Les zélotes de la laïcité aiment les musulmans à condition qu'ils soient athées ou du moins agnostiques, espèce assez rare au-delà du boulevard Saint-Germain. Longtemps pourtant, la religion musulmane a été synonyme d'ordre moral et social. En Algérie ou au Maroc, les colonisateurs français ont plutôt encouragé les confréries. Napoléon estimait qu'un curé valait cinquante gendarmes. Les officiers des affaires indigènes suivaient à peu près le même raisonnement, considérant qu'un imam équivalait à cinquante zouaves pour préserver la paix sociale. Et c'est à l'instigation du maréchal Lyautey, officier monarchiste fidèle serviteur de la République, que fut érigée la Grande Mosquée de Paris. Malgré les dérives actuelles de l'islam politique et ses avatars terroristes, il serait contre-productif de tenter de couper des populations entières de leurs racines religieuses. Il faut, au contraire, en faire un instrument d'intégration, peut-être plus efficace que les prêchi-prêcha laïcards.

    À condition, bien évidemment, d'assainir le réseau des mosquées et de s'assurer que leurs prédicateurs parlent bien de Dieu, et non pas d'autre chose... Et que l'islam reste à sa juste place : celui des convictions intimes.
    Ce que vous faites de bien et de mal, vous le faites à vous
    Mahomet

  • #2
    À condition, bien évidemment, d'assainir le réseau des mosquées et de s'assurer que leurs prédicateurs parlent bien de Dieu, et non pas d'autre chose... Et que l'islam reste à sa juste place : celui des convictions intimes.
    C'est le minimum!
    Toutes les fleurs de l'avenir sont dans les semences d'aujourd'hui.

    Commentaire


    • #3
      pas mal cet article

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