Kamel Daoud a raté d’un cheveu le prestigieux prix littéraire Goncourt. Mais déjà le fait d’être arrivé au dernier tour, un honneur auquel aucun écrivain algérien avant lui n’a accédé, et Dieu sait s’il y en a et de talentueux, lui confère une notoriété internationale. Son livre Meursault contre-enquête sera bientôt traduit dans plusieurs langues. C’est un motif de fierté nationale et donc, de quoi lui valoir toutes les gratitudes et toutes les reconnaissances de la République. Mais si on était un pays qui a une once de respect pour l’intellectuel, pour le livre, pour le génie irrévérencieux. Car dans l’Algérie en proie aux démons de la bigoterie fondamentaliste, les génies, comme Kamel Daoud, sont voués au bûcher.
Depuis son passage chez Laurent Ruquier, une émission pourtant très courue par les élites parisiennes et où il a fait une prestation remarquable et digne, il n’est plus en odeur de sainteté chez les salafistes. Un hurluberlu d’imam, un certain Abdelfattah Hamadache, qui n’en est pas à sa première intimidation du genre, a lancé une fetwa contre lui, l’accusant d’avoir porté atteinte à l’islam et à la langue arabe.
Il n’a certainement pas vu l’émission ou alors a-t-il regardé à l’envers, car l’auteur du livre Meursault contre-enquête a explicité son rapport au religieux, à l’arabité en revendiquant sa liberté de pensée et d’expression. Des propos que cet imam et certainement ses ouailles ont trouvé hérétiques au point d’appeler l’État algérien à condamner à mort publiquement le jeune écrivain. C’est de l’inquisition !
D’ailleurs, ce n’est pas tant les menaces de cet imam hystérique qui inquiètent, que le silence de cet État auquel il demande la mise à exécution de la sentence. Qu’attend la justice algérienne pour réagir, interpeller cet imam, coupable d’un appel au meurtre ? En vérité, le manque de réactivité de cette justice, pourtant prompte à dégainer contre les journalistes, une corporation qui a chèrement payé le droit de dire, procède de cette capitulation de l’État face à la propagation sournoise de la pensée fondamentaliste, de l’intolérance religieuse et intellectuelle. Du sentiment d’impunité dont les islamistes bénéficient aussi. Mais gare à la mémoire courte ! Gare à l’oubli ! La décennie noire, pour ceux qui l’auraient oublié, avait commencé un certain soir d’été par l’interdiction du récital que devait animer la diva portugaise Lynda de Sousa à la salle Atlas.
LIBERTE
Depuis son passage chez Laurent Ruquier, une émission pourtant très courue par les élites parisiennes et où il a fait une prestation remarquable et digne, il n’est plus en odeur de sainteté chez les salafistes. Un hurluberlu d’imam, un certain Abdelfattah Hamadache, qui n’en est pas à sa première intimidation du genre, a lancé une fetwa contre lui, l’accusant d’avoir porté atteinte à l’islam et à la langue arabe.
Il n’a certainement pas vu l’émission ou alors a-t-il regardé à l’envers, car l’auteur du livre Meursault contre-enquête a explicité son rapport au religieux, à l’arabité en revendiquant sa liberté de pensée et d’expression. Des propos que cet imam et certainement ses ouailles ont trouvé hérétiques au point d’appeler l’État algérien à condamner à mort publiquement le jeune écrivain. C’est de l’inquisition !
D’ailleurs, ce n’est pas tant les menaces de cet imam hystérique qui inquiètent, que le silence de cet État auquel il demande la mise à exécution de la sentence. Qu’attend la justice algérienne pour réagir, interpeller cet imam, coupable d’un appel au meurtre ? En vérité, le manque de réactivité de cette justice, pourtant prompte à dégainer contre les journalistes, une corporation qui a chèrement payé le droit de dire, procède de cette capitulation de l’État face à la propagation sournoise de la pensée fondamentaliste, de l’intolérance religieuse et intellectuelle. Du sentiment d’impunité dont les islamistes bénéficient aussi. Mais gare à la mémoire courte ! Gare à l’oubli ! La décennie noire, pour ceux qui l’auraient oublié, avait commencé un certain soir d’été par l’interdiction du récital que devait animer la diva portugaise Lynda de Sousa à la salle Atlas.
LIBERTE
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