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    Emmanuel Todd : "Mme Royal peut faire perdre la gauche"
    LE MONDE | 14.11.06 | 14h12 • Mis à jour le 14.11.06 | 14h12

    Q - Vous avez qualifié Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal de "candidats du vide". Leurs campagnes sur les valeurs et le retour à l'ordre ne répondent donc pas, à vos yeux, à la défiance de l'opinion qui s'exprime de façon répétée depuis 2002 ?

    Je les ai qualifiés de "candidats du vide", car ils se refusent, comme d'autres candidats, à parler des problèmes très simples et brutaux qui touchent les gens, à savoir une évolution économique perçue comme catastrophique, inacceptable. Nous l'avons senti au moment du référendum sur l'Europe : ce qui agite, c'est la globalisation économique, la pression sur les salaires, l'emballement des prix de l'immobilier.

    Un peu avant ce référendum, on pouvait s'imaginer que la seule partie de la population française en dissidence, c'était les milieux populaires, ouvriers (ce sont surtout des hommes), employés (surtout des femmes) et souvent ils sont mariés ensemble. Ce qui est très nouveau depuis le référendum sur l'Europe et ce qui explique le succès du "non", c'est l'entrée d'une bonne partie des classes moyennes en dissidence. Pas toutes, mais les classes "moyennes moyennes", par opposition aux classes moyennes supérieures.

    Q - Les élites n'abordent donc pas de façon efficace la question économique ?

    Il y a un dogme central dans la pensée de l'élite, c'est le dogme du libre-échange. On n'a pas le droit de dire que le libre-échange a marché et qu'il ne marche plus. Le libre-échange (pas simplement la liberté de circulation du capital et des hommes, des marchandises) explique très bien la montée des inégalités. Il tend à introduire dans la société française et dans toutes les sociétés le niveau d'inégalités qui existe à l'échelle du monde. Il exerce une pression sur les salaires. Cette pression sur les salaires exerce une pression sur la demande globale. (...)

    Ce que les inspecteurs des finances ne veulent pas comprendre, ce que les 20 % du haut de la société ne veulent pas comprendre parce qu'ils font plutôt partie des bénéficiaires de ce libre-échange, la majorité des gens, eux, le comprennent. Si vous parlez à un ouvrier français des délocalisations, il comprend très bien ce qui se passe. Il se rend compte que s'il n'y a pas de salaire, pas d'emploi, on entre dans une spirale de contraction, car il n'y aura pas de consommation. (...) La régulation du libre-échange serait relativement facile, mais à l'échelle continentale, à l'échelle européenne.

    Q - La plupart des pays européens ont cependant des systèmes libéraux. Quels alliés la France pourrait-elle trouver sur un tel programme ?

    Nous sommes au début d'une crise. Cela va bouger très vite. Ce qui est nouveau, c'est que nous allons vers une rupture du système. Il y a l'exaspération des classes moyennes, et de vrais désarrois, de vraies paniques dans les milieux supérieurs, du fait de l'émergence de la Chine, puis de l'Inde.

    Q - Pourquoi les élites seraient-elles à ce point aveuglées ?

    Marx parle de la fausse conscience. Des classes dirigeantes qui se refusent à voir parce qu'elles sont placées à un certain endroit privilégié dans la structure économique. (...) La vérité, c'est que l'on comprend beaucoup plus vite quand on souffre. (...) Mais ce qui est intéressant, c'est que le rejet remonte dans la structure sociale. Et que l'on répond aujourd'hui à la colère des classes moyennes par des candidats absurdes.

    Q - Qui est aujourd'hui un candidat absurde ?

    Pour moi, Ségolène Royal peut faire perdre la gauche. Parce qu'elle a un discours très à droite. (...) Or beaucoup d'électeurs se sont décrochés des idéologies traditionnelles. Les ouvriers sont allés au Front national, dans la foulée de l'effondrement du Parti communiste, de l'encadrement catholique. Les deux grands partis qui semblaient avoir survécu étaient le parti gaulliste - sentiment national, tempérament égalitaire hérité de la Révolution française - et puis la tradition socialiste. Nicolas Sarkozy est décroché de la tradition de droite française. Il n'est pas gaulliste. (...) Si vous prenez Ségolène Royal, c'est la symétrie. Prenez les jurys populaires. Elle se libère du logiciel républicain. Elle n'est plus socialiste, et l'on se demande par moments si elle est de gauche. Cela accentue le flottement d'une partie énorme du corps électoral.

    Q - Pourtant, le démographe voit-il des raisons d'espérer ?

    Nous avons des classes moyennes très étonnantes par rapport à l'Europe, par leurs activités culturelles, et même par leur fécondité. En Angleterre, par exemple, les ouvriers font les enfants et les classes moyennes n'ont pas le temps. En France, les classes moyennes ont un taux de fécondité relativement élevé. En France, ce sont vraiment les élites qui vont mal et qui sont malheureuses et complètement larguées.

    Propos recueillis par Raphaëlle Bacqué, Laurent Bazin et Stéphane Paoli
    Article paru dans l'édition du 15.11.06




    Personnellement, ce sont les numéros de charme aux battements de cils, qui m'incommodent. Exactement comme les numéros de charme vocal de Chirac, que je ne supporte plus trente secondes.

    Et vous, qu'est-ce que vous pensez des chances de cette candidate?



  • #2
    wait and see ...

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    • #3
      je préfère ne pas dire ce que je pense...

      les bras m'en tombent de voir ce qui se passe...
      et dire qu'on appelle ça la démocratie :22:

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      • #4
        On est cuit...

        et recuit.helas.

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        • #5
          elle a autant de chance que chirac, mais est moins bien entourée.
          comme je l'ai deja dis, elle n'aura pas l'electorat feminin..

          mais il est vrai qu'il faut compter avec les ralliement de derniere minutes (je parle pas de lang)
          Dernière modification par reeeeeverblu, 18 novembre 2006, 18h31.

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