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Oui, Gens d’Alger, vous êtes plus privilégiés que les autres algériens Par Abdou Semmar

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  • Oui, Gens d’Alger, vous êtes plus privilégiés que les autres algériens Par Abdou Semmar

    Par Abdou Semmar | décembre 21, 2014 5:29

    L’égoïsme est un moi(s) qui dure toute l’année en Algérie. Un égoïsme ravageur qui nous empêche de penser l’autre, le monde et la construction de soi. Ce n’est pas une leçon de philosophie. C’est la réalité quotidienne d’une totale indifférence. Une indifférence dont jouissent uniquement les privilégiés dans notre pays. Une indifférence provoquée par ce même égoïsme qui les empêche de reconnaître cette profonde inégalité : Alger s’accapare la considération de nos autorités au détriment des autres régions du pays, notamment celles du sud et des hauts-plateaux.



    Alger n’est plus l’Algérie. Alger est le miroir trompeur qu’utilise notre régime pour berner ses partenaires occidentaux. Le régime rêve de la transformer en une perle du bassin méditerranéen. Des promenades maritimes, un métro qui va s’agrandir, un tramway, des trains modernes, des infrastructures routières flambant neuves, bref, des milliards et des milliards ont été mobilisés pour doter la capitale des commodités d’une vie moderne. Certes, ces projets n’ont pas encore abouti. Quelques-uns sont d’ores et déjà perceptibles comme l’extension du métro d’Alger, l’aménagement de la baie d’Alger. Mais ces projets destinés aux Algérois nous font oublier une réalité amère : le reste de l’Algérie demeure livré à lui-même, au sous-développement et à la précarité ambiante.
    A Alger, on élimine les bidonvilles et on distribue des milliers de logements. A Relizane, Tiaret ou Tissemsilt, presqu’aucun programme de résorption de l’habitat précaire n’a été mis en place. Dans ces régions-là, des régions très peu connues par les Algérois, on vit dans certaines localités dans des maisons en toub ou même dans des couvoirs avec les bêtes. A Alger, on viabilise les routes à la moindre protestation dans la rue. A Oued Souf, au sud-est du pays, depuis 2011, un tronçon d’à peine 160 Km n’a pas encore été livré obligeant ainsi les citoyens à emprunter une route idéale pour un rallye de camions. Le cardiaque ou la femme enceinte risquent tout simplement d’y périr en s’aventurant dans ses nids de poule. A Alger, on inaugure de nouvelles salles de soin et les médecins se disputent les places lors des concours de recrutement, à Laghouat, une autre région du sud du pays, des bébés meurent faute de médecins et de prise en charge médicale digne de ce nom ! A Alger, le Wali sévit et promet deux milliards de centimes à un club de foot, à Illizi, encore le sud du pays, les citoyens de seconde zone ont été obligés de déclencher une émeute en allant chercher le Wali jusqu’à chez lui pour qu’il entende enfin parler d’eux.

    A Alger, on encourage l’ouverture des grandes surfaces et des centres commerciaux modernes équipés de centres de loisir, à M’sila et Ain Defla, on se contente toujours de faire paître le troupeau pour tuer son temps et lutter contre l’ennui terrible. A Alger, et quelques-unes des autres villes du nord, on projette quelques films en avant-première, à Naâma, Tamanrasset, et d’autres villes encore, des Algériens n’ont jamais vu de leur vie une salle de cinéma !
    A Alger, on s’inquiète pour les habitants qui occupent les nouvelles Cités AADL et on leur construit des écoles. A Médéa, des fillettes et des petits garçons parcourent encore chaque jour 20 Km pour aller à l’école.
    Oui, c’est celui-là le véritable visage de l’Algérie. Un pays divisé par un long mur qui le traverse du nord au sud. Un mur qui sépare la Capitale et ses habitants du reste du pays ravagé par les frustrations collectives et le manque de considération des autorités centrales. Mais à Alger, personne n’ose reconnaître que vivre sous un toit dans un vieil immeuble à Telemly est un immense privilège par rapport à ces Algériens qui vivent dans des quartiers privés du raccordement au réseau d’eau et d’assainissement, de gaz de ville et d’éclairage public comme de nombreux quartiers à Azzaba, Khemis Meliana, Sougueur ou dans d’autres patelins de cette Algérie profonde oubliée des Dieux vénérés par notre glorieux régime.
    Dans notre pays, le changement viendra le jour où l’enfant de Hydra, El-Madania, El-Mouradia ou Dely Brahim osera regarder plus loin que le bout de son quartier où le bus le dépose juste en bas de chez lui. Le jour où il comprendra que l’Algérie n’a rien à avoir avec Alger et ses mirages, le jour où il osera adresser une pensée solidaire à ce jeune enfermé dans les ghettos d’Ouargla, d’Aïn-Smara ou El-Bouni, le jour où il osera prendre la décision d’aller à la rencontre de ses compatriotes qui ne sont jamais montés dans un manège parce qu’ils ne connaissent pas ce que signifie un parc d’attraction, le jour où il tentera de réfléchir sur leurs peines et leurs souffrances. Ce jour-là, uniquement, nous les Algériens, nous pourrons enfin caresser l’espoir d’un changement.
    Mais ce jour-là est encore loin car les privilégiés d’Alger se cachent derrière leur égoïsme égocentrique et ne plaident que pour leur intérêt au nom de leur sacro-sainte résidence dans la Capitale, El-Assima mythifiée à souhait. Non, l’Algérie n’est pas Alger, elle ne le sera jamais, et son avenir, celui de la démocratie et de la justice sociale, ne sera pas bâti à Alger...

  • #2
    Primaire

    New-York n'est pas l'Amérique, Istanbul n'est pas la Turquie, Paris n'est pas la France et Londres n'a Jamais été l'Angleterre et encore moins la Grande-Bretagne.

    Ces cités concentrent pourtant l'essentiel de la richesse financière, culturelle et économique des pays dans lequel elles se trouvent, et sont naturellement plus pourvues en infrastructures et en monument que le pays tout entier.

    Alger c'est presque le 1/3 des habitants de l'Algérie, et une ville de cette taille, de surcroit capitale économique et politique du pays, exige naturellement de grands moyens pour fonctionner comme il se doit, sachant que de son bon fonctionnement dépend celui du reste du pays tout entier.
    "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

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    • #3
      algérois et algériens

      pas tous les algérois sont priviligiés. il n y'a qu'à voir dans quelles conditions vivent les habitants des quartiers de oued-ouchaiah, les palmiers, cité bel-air, baraki, bab-el-oued, belcourt etc. pour s'en convaincre.

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      • #4
        Oh, c'est pas juste !
        Je pense qu'il faut aussi construire des lignes de métro même à Lagouat, à Chelgoum El Aid, et Ain Amenas.

        Non ! il ne faut pas raisonner en comparant bêtement comme çà.

        Raisonner en comparant les infrastructures n'est tout bonnement pas la meilleure manière de raisonner. Il faut prendre le problème autrement et dans sa globalité et chercher les causes de tout ca.

        A Alger, la densité de la population autrement la plus importante par rapport à toutes les régions d'Algérie. Ca, c'est une réalité. Ce qui s'y construit comme projets est vraiment une goutte d'eau par rapport à ce qui devait se faire pour une ville capitale d'une telle taille.
        D'ailleurs, tous les quartiers d'Alger ne sont pas logés à la même enseigne. Des bidonvilles et des habitations anarchiques autour d'Alger sont bien plus importants que tous les bidonvilles de plusieurs villes réunis.

        On ne peux pas comparer de façon superficielle, Laghouat avec Alger de cette façon. Non !

        Alger suffoque par sa densité de population, par son manque de logements, par ses embouteillage à n'en plus finir, par les saletés persistantes dans ses rues, par ses habitations anarchiques, par la complexité et la quantité de problèmes insolubles qui se sont accumulés et qui restent encore à résoudre depuis des dizaines d'années...etc

        Le principal origine des déséquilibres en terme d'infrastructure entre les villes algériennes est plutôt un déséquilibre en terme de densité de population dans le pays. L’Algérie comporte quelques grandes villes métropoles (dont Alger) qui accumulent à elles seules, presque toute la population et toutes les difficultés du pays qui vont avec.
        Bref, des grandes villes devenues "ingérables" !

        La question à se poser est comment on en est arrivé à cette situation ?
        Comment on en est arrivé à une telle hétérogénéité de distribution de la population en Algerie ?
        Pourquoi 98% des territoires en Algérie sont restées désespérément vides ?


        Les raisons sont simples et connues par tous. Il y a eu l'exode des populations vers les grandes villes, et en plusieurs étapes:
        • - La politique de spoliation des terres dans les années 1800s par le colonialisme,
        • - les politiques économiques désastreuses depuis Boumedienne et tous ceux qui ont suivi,
        • - et pour finir, la décennie noire qui a fait fuir mes habitants autour des grandes villes, et le laisser-aller de l'état qui a suivi


        Alors, comment remédier à tous çà ?

        Comment éviter l'exode vers les grandes villes et favoriser le peuplement des autres régions du pays ?

        Comment mieux répartir les populations et mieux exploiter les potentialités de chaque région du pays ?


        Les réponses se trouvent dans la stratégie et le schéma d'aménagement du territoire du pays....
        Oui je sais, j'ai dit un gros mot !

        C'est juste un schéma qui donne une vision détaillée de ce que sera le pays en terme d'infrastructures et de populations dans 5, 10 à 20 ans qui permettra à terme une meilleure répartition de la population et des populations du pays, pour une meilleure utilisation des potentialité et développement du pays.

        Je sais que ce schéma d'aménagement existe déjà. Et que c'est le ministère de l'aménagement du Territoire qui s'en occupe.

        Mais, a-t-il été suffisamment débattu ? conçu ? amélioré au fil du temps ?
        Les mises en place de nouveau projets, de nouvelles infrastructures, sont elles cohérentes avec ce schéma d'aménagement ?

        Vraiment aucune idée !

        De plus, mise à part des projets très structurants comme les projets de barrages, de l'autoroute est-ouest, et des hauts plateaux ..., je pense qu'il y a certains projets étatiques, où les choix ont été fait juste par opportunisme, ou en jouant au pompier parce qu’il y avait le feu.
        Dernière modification par absent, 22 décembre 2014, 12h37.

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        • #5
          Je me souviens d'un coup de gueule d'un entraîneur de Footbal algérien vers la fin des années 1960 "il y a des Algérois et des algériens".

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          • #6
            Comme disait ma grand ma mére : ghir win ichouf h'med
            sinon c'est pas tout alger qui vit le bonheur oeilfermé y a de la misére aussi ..

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