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Lettre ouverte d'artistes algériens à la ministre de la culture

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  • Lettre ouverte d'artistes algériens à la ministre de la culture

    Lettre ouverte d'artistes algériens à la ministre de la culture


    Cette lettre s’adresse à vous, Madame la Ministre de la Culture, car aujourd’hui, l’un des nôtres, l’écrivain Kamel Daoud, est menacé de mort. Mais aussi à vous, Monsieur le Ministre de la Communication, car c’est dans les médias algériens que circulent librement ces appels à la mort. Et enfin, à vous, Monsieur le Ministre des Affaires Religieuses, car c’est au nom de la religion qu’on appelle à tuer un artiste en Algérie.




    Depuis quelques années, le bouillonnement artistique en Algérie se réapproprie les contours de la société de façon notable et encourageante, une once d’espoir pour le développement et le rayonnement de notre société et de notre culture. Mais depuis ces années aussi, la création se heurte sans cesse à la violence verbale, à l’intimidation… Et aujourd’hui, « la balle est tirée ».

    Un homme appelle à tuer un autre homme, un intégriste appelle à tuer un artiste, un Algérien à tuer un autre Algérien. Cet appel est déjà un crime, il est plus de 200 000 fois un crime, car il tue encore nos frères innocents morts dans les années 90, tués par leurs propres frères.

    Aujourd’hui, c’est une occasion civique et politique de trancher. Il faut décider que la terreur est définitivement finie : qu’en Algérie, on protège les Algériens, que le Ministère de la Culture protège ses artistes, que le Ministère des Affaires Religieuses ne saurait tolérer un appel au crime au nom de l’islam, que le Ministère de la Communication ne saurait accepter que les médias deviennent la tribune de la mort.

    L’Histoire ne peut pas se répéter, car nous savons, nous avons tous, tous souffert ensemble des années de chaos et de barbarie il y a de cela à peine 15 ans. Nous, artistes-citoyens algériens, revendiquons notre droit à la liberté d’opinion et d’expression, sous tous ses aspects, et ce en toute sécurité. Mais cela n’est possible que si la République nous l’assure, comme le garantit la Constitution.

    Et c’est pour cela que, Madame et Messieurs les Ministres, nous vous lançons un appel urgent, vous qui êtes les représentants de la République Démocratique et Populaire. Nous attendons une réponse réelle, un geste fort, un signe clair, une action cohérente, de votre part, pour faire halte à ce danger qui menace gravement les artistes et le pays.



    Kamel Daoud a écrit : « Être l’enfant d’un lieu qui ne vous a pas donné naissance ». Il est grand temps de naître. Il est grand temps de créer en toute liberté. Notre appel n’est pas celui du meurtre, mais celui de la vie.



    Les signataires :
    Salima Abada, chanteuse et actrice
    Hakim Abdelfettah, assistant-réalisateur
    Chérif Aggoune, réalisateur
    Hania Amar, actrice
    Samir Ardjoum, critique de cinéma
    Nabil Asli, acteur
    Hajar Bali, écrivain
    Farid Belaiat, musicien
    Abdallah Benadouda, animateur télé
    Adila Bendimerad, actrice et productrice
    Yacine Benelhadj, réalisateur
    Anis Benhallak, musicien
    Karim Bensalah, acteur et réalisateur
    Malek Bensmaïl, réalisateur
    Maïssa Bey, écrivain
    Tarik Bouarrara, acteur et chorégraphe
    Yacine Bouaziz, producteur
    Anis Bourbia, artiste hip hop
    Safi Boutella, compositeur et musicien
    Sabrina Challal, poétesse et écrivaine
    Yasmine Chouikh, réalisatrice
    Djaber Debzi, producteur et associatif
    Bachir Derraïs, producteur
    Sabrina Draoui, réalisatrice
    Samir El Hakim, acteurSarah El Hamed, artiste
    Abdelaziz El Ksouri (Djmawi Africa), musicien
    Nathalie Fedrizzi, maquilleuse cinéma
    Ahmed Djamil Ghouli (Djmawi Africa), musicien, chanteur et compositeur
    Amina Haddad, productrice
    Fayçal Hammoum, producteur
    Abdenour Hochiche, associatif et directeur des Rencontres Cinématographiques de Béjaïa
    Amine Kabbes, assistant-réalisateur
    Nadia Kaci, actrice
    Amazigh Kateb, musicien, chanteur et compositeur
    Abdelmadjid Kellou, étudiant en cinéma
    Dorothée Myriam Kellou, réalisatrice
    Djamel Kerkar, réalisateur
    Yanis Koussim, réalisateur
    Lazhari Labter, éditeur et écrivain
    Mina Lachter, actrice
    Kheireddine Lardjam, metteur en scène de théâtre
    Rim Laredj, artiste et réalisatrice
    Souhila Mallem, actrice
    Narimène Mari, réalisatrice
    Meryem Medjkane, actrice
    Bachir Mefti, écrivain
    Saïd Mehdaoui, producteur et réalisateur
    Amina Menia, artiste plasticienne
    Nadir Moknèche, réalisateur
    Karim Moussaoui, réalisateur
    Imen Noel, actriceNadjib Oulebsir, acteur et assistant-réalisateur
    Damien Ounouri, réalisateur
    Princesse Zazou, designer et plasticienne
    Sadek (Democratoz), chanteur et musicien
    Sofiane Saïdi, chanteur et compositeur
    Lyes Salem, acteur et réalisateur
    Mustapha Sedjal, artiste plasticien
    Smail Soufit, conseiller artistique et script-doctor
    Wassyla Tamzali, écrivain
    Zino Touafek, fashion designer
    Samir Toumi, écrivain
    Youcef Zarouta, comédien et humoriste
    Abdenour Zahzah, réalisateur
    Nadim Zeraïa, vidéaste et photographe
    Ahmed Zitouni, acteur

    El Watan
    " Celui qui passe devant une glace sans se reconnaitre, est capable de se calomnier sans s'en apercevoir "

  • #2
    Les ministres sont des politiciens, de surcroit algériens, donc chayatines forcément, populistes sans doute...
    Leur demander de réagir est très périlleux. Ils risquent de faire plus de mal à Kamel Daoud qui n'en a pas besoin.

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