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Dresde braqué contre les étrangers

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  • Dresde braqué contre les étrangers

    Libération Nathalie VERSIEUX 22 décembre 2014

    Tous les lundis, des milliers d’Allemands descendent dans la rue au prétexte de lutter contre l’islamisation. Un mouvement qui cristallise toutes les frustrations.

    Des milliers de personnes entonnent «Oh douce nuit» devant la façade majestueuse du Semperoper, l’Opéra baroque de la capitale saxonne. Il est 18h30, place du théâtre à Dresde… Ces chants de Noël se veulent un cri de protestation contre l’islamisme qui menacerait l’Allemagne. Les organisateurs de Pegida, le mouvement des «Patriotes européens contre l’islamisation de l’Occident» aiment la symbolique. Croix et banderoles noir-rouge-or, les couleurs du drapeau allemand, sont brandies par la foule dans le froid humide de cette veille de Noël. Pour ceux qui auraient oublié les paroles de ce grand classique du cantique, partitions et textes des trois chants prévus pour la soirée circulent dans la foule. «Salut les amis, ici, le texte pour la manifestation de ce soir. S’il vous plaît, imprimez cette feuille et soyez gentils, quelques-unes en plus pour ceux qui n’auraient pas d’imprimante à la maison !» clament les organisateurs de Pegida depuis quelques jours sur Facebook.

    La famille Schramm chante de bon cœur. Le père, la mère et une fille adolescente sont venus de Riesa, à 70 km au nord-ouest de la ville, pour participer à la «promenade» organisée par Pegida ce lundi comme chaque lundi depuis la mi-octobre. Riesa, ville médiévale de 35 000 habitants, est loin d’être prise d’assaut par l’islam «Nous, on est plutôt là à cause des inondations, explique Manfred Schramm. En juin 2013, le niveau de l’Elbe est monté à 9,37 mètres à Riesa, un record pour cette ville régulièrement victime des crues du fleuve.» Quel rapport avec l’islamisation de l’Occident ? Les Schramm n’en voient pas, se sentent «victimes du système» qui les a «mal indemnisés». La foule scande «on ne nous trompera plus» ou encore «nous sommes des citoyens adultes, pas des esclaves».

    Boulot au noir. Pegida offre la tribune idéale à tout défoulement citoyen ou se voulant politique. Jens Schmidt défile ce lundi pour la troisième fois. Il fait presque partie des «Pegidois» de la première heure. Il porte sur lui la lettre, datée du 1er août 2014, cause de son courroux. Une phrase, noyée dans un jargon administratif agrémenté de quelques paragraphes incompréhensibles pour ce grutier de 40 ans, a bouleversé sa vie : «Monsieur, la prestation logement vous sera supprimée avec effet rétroactif…» Jens Schmidt gagne 1 125,70 euros les bons mois, 738,70 les mauvais, lorsque les chantiers sont paralysés pour cause de gel. Un petit boulot au noir, le samedi, lui rapporte quelques centaines d’euros de plus. Son épouse ramène 500 euros à mi-temps. Le loyer, dans un quartier bourgeois de Dresde, s’élève à 950 euros. Les Schmidt ont trois enfants. Et s’ils ont perdu l’allocation logement, c’est parce que le job d’été de l’aîné a suffi pour faire passer la famille dans la catégorie des «nantis».

    Et les réfugiés, que Pegida voudrait voir refoulés à la frontière dans les plus brefs délais si leur demande d’asile politique n’a pas abouti ? «Eux, ils n’ont à se soucier de rien ! Ils sont nourris, logés, blanchis au frais du contribuable !» Depuis la réunification, Jens Schmidt a glissé toujours plus à droite. Il a d’abord voté pour les libéraux du FDP : «Pour les baisses d’impôts qu’ils avaient promis. Bien sûr, au pouvoir, ils n’ont rien fait !» Il a ensuite donné sa voix à Angela Merkel, «qui ne fait rien contre les criminels». Restent le parti anti-européen AFD ou les néonazis du NPD, deux mouvances politiques qui ont le plus grand mal à se positionner par rapport à Pegida. Jens Schmidt n’a pas encore choisi pour qui il votera en 2017 aux législatives.

    Les Schramm et les Schmidt sont représentatifs de cette «classe moyenne en colère après la classe politique qui, de leur point de vue, s’occupe mal d’eux», comme l’explique le politologue Werner Patzelt, de l’université technique de Dresde. Il y a bien eu des tentatives de développement de mouvements similaires à Pegida ailleurs en Allemagne. Mais qu’ils s’appellent Bagida (en Bavière), Legida (à Leipzig) ou Dügida (à Düsseldorf), ces boutures n’ont pas vraiment pris. «Le mouvement a été possible à Dresde pour deux raisons, explique Werner Patzelt. Les Allemands de l’Est ont vécu de considérables chamboulements personnels depuis la chute du mur, et avaient l’impression d’être enfin arrivés dans leur nouvelle vie. Et voilà qu’on leur promet de nouveaux bouleversements considérables en leur disant qu’ils vont devoir vivre dans une société multiculturelle, sans que personne ne leur explique ce que ça veut dire vraiment pour eux. Et si à l’Est seule Dresde est concernée, c’est parce que c’est la seule grande ville de l’ex-RDA à avoir une tradition de droite.» Chemnitz ou Leipzig - pour l’instant épargnés - votent traditionnellement à gauche. «Les partis traditionnels sont totalement pris au dépourvu par ce mouvement, admet un ancien élu CDU de la région. Les manifestants sont en colère contre nous les politiciens, mais aussi contre la presse, contre l’establishment…»

    «Flûtes à bec». En langage Pegida, les politiciens sont «des traîtres», les partis «des flûtes à bec» (l’expression consacrée du temps du communisme pour dénigrer les partis officiels d’opposition tels que la CDU de l’Est), et la presse «mensongère». «Nous ne voulons pas d’un afflux de demandeurs d’asile, nous ne voulons pas d’islamisation. Nous voulons que notre pays garde ses valeurs. Est-ce si terrible ? Est-ce que ça fait de nous des nazis ?

    Est-ce un crime d’être patriote ?» explique un manifestant.

    En fin de soirée, Lutz Bachmann (lire ci-dessus), l’organisateur de Pegida, lance comme chaque lundi à la foule : «Nous sommes encore trop peu nombreux.» Jens Schmidt et sa femme promettent : «Nous reviendrons.»

    Par Nathalie Versieux Envoyée spéciale à Dresde
    Ce que vous faites de bien et de mal, vous le faites à vous
    Mahomet

  • #2
    Et encore ils vont bien d'un point de vue économique. Je ne vous raconte pas si ce n'était pas le cas ! Deutsche Qualitat bien zur !
    Ce que vous faites de bien et de mal, vous le faites à vous
    Mahomet

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    • #3
      «Nous ne voulons pas d’un afflux de demandeurs d’asile, nous ne voulons pas d’islamisation. Nous voulons que notre pays garde ses valeurs. Est-ce si terrible ? Est-ce que ça fait de nous des nazis ?
      Bien sur Tete de noeud .....

      cpas à toi que je m'adresse GDESMON
      " Je me rend souvent dans les Mosquées, Ou l'ombre est propice au sommeil " O.Khayaâm

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      • #4
        les hadith le salafisme et le chiisme ont fait beaucoup de mal

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