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L’Algérie confrontée à la baisse des prix du pétrole

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  • L’Algérie confrontée à la baisse des prix du pétrole

    L’effondrement de 50 % des cours du pétrole en six mois pose un grave problème au pays. Le président Bouteflika s’est toujours opposé à une politique d’austérité en Algérie.

    Le gouvernement algérien a fini par l’admettre : « La baisse des prix du pétrole est inquiétante si elle devait durer. » Conséquence, un conseil interministériel s’est réuni en urgence, autour d’Abdelmalek Sellal, le premier ministre, pour retailler le budget de 2015.

    Réaction tardive. La loi de finances pour l’année prochaine a été déjà adoptée par le Parlement. Dépensière. Il faudra sans doute une loi de finances complémentaire pour boucler l’année.

    « Dessiné au milieu de l’été, le plan de dépenses de l’État pour 2015 ne voyait pas venir la chute des prix du pétrole. Comme dans le même temps, il refuse depuis plusieurs années d’intégrer la baisse des volumes d’exportations de gaz, c’est tout de suite le choc du déficit entre recettes et dépenses », explique l’expert Lies Kerrar, président de Humilis Finance.

    Le gros bas de laine gouvernemental ne suffira pas

    Le ministre des finances, Mohamed Djellab, se voulait encore rassurant, il y a une dizaine de jours, affirmant que le gouvernement avait les moyens de maintenir l’ensemble de ses importants investissements prévus en 2015. Ce n’est déjà plus tout à fait vrai. Car si tel était le cas, le fonds de régulation des recettes budgétaires (le FRR) « n’en aurait plus que pour un ou deux ans », affirme Lies Kerrar.

    Le FRR est le gros bas de laine gouvernemental formé au plus fort du pétrole cher (2005-2008) pour faire face à de mauvaises années. Il a déjà servi un peu en 2009, lorsque durant un semestre les cours du brut avaient été soufflés par l’effondrement de Wall Street. « Cette fois, c’est plus compliqué. Après 2009, la conjoncture est repartie et l’Opep a fait le job pour faire redresser les cours. L’Algérie ne profitera pas d’un nouveau départ de la demande énergétique mondiale et d’une éventuelle remontée du prix du brut quand elle viendra, car elle a un problème de niveau de production d’hydrocarbures. Il baisse depuis 2008. Au mieux il va se maintenir les prochaines années », soutient Abdelmadjid Attar, ancien président de Sonatrach et ancien ministre.

    un mauvais climat pour les affaires

    L’autre piste pour assurer des revenus en devises qui vont manquer à l’État aurait été de se mettre à exporter autre chose que des hydrocarbures. Avec seulement 4 % des exportations, c’est un pari manqué des années Bouteflika. Notamment à cause d’un mauvais climat des affaires qui situe l’Algérie au 153e rang sur 189 pays dans le classement Doing Business 2014 de la Banque mondiale.

    Au point que le principal groupe privé algérien, Cevital, d’Issad Rebrab, déjà présent en France, vient de racheter le second sidérurgiste italien, Lucchini Piombino, après avoir essuyé, plusieurs fois, le refus de créer une grande aciérie en Algérie.

    Il faudra donc bien raboter rapidement quelque part un train de vie de l’État algérien qualifié d’« imprudent » au mieux, d’« irresponsable » au pire. Mais, pour les observateurs avisés, Abdelaziz Bouteflika s’est juré de ne rien changer à une formule qui le maintient au pouvoir depuis 1999 en dépit de la maladie et de gigantesques affaires de corruption touchant son proche entourage.

    En 2015, ce sera pire selon toutes les prévisions

    « Le prix du pain, du lait, du carburant, de l’huile, du sucre, de l’électricité, de l’eau n’ont pratiquement plus bougé depuis dix ans en Algérie. Autant de prix que l’Iran, autre membre de l’Opep sous pression démographique, a déjà laissé s’ajuster depuis trois ans. À chaque fois qu’un ministre suggère la nécessité de tenir compte de la réalité du marché, d’éviter le gaspillage, il finit par sauter », note Hassan Haddouche, chroniqueur financier.

    Le président veut rester dans la mémoire des Algériens comme le symbole des années de baraka et d’opulence. « Pas de mesure d’austérité de son vivant. » Le prix du pétrole qui assure l’équilibre du budget algérien se situe pourtant entre 100 et 110 dollars le baril, et il évolue, ces jours-ci autour de 60 dollars. Pour 2014, il manquera au moins 15 dollars par baril et par jour. En 2015, ce sera pire, selon toutes les prévisions.

    Les mauvaises années vont-elles rattraper Abdelaziz Bouteflika encore au pouvoir ? Réflexe ancien, Alger a dépêché sa diplomatie énergétique pour essayer de raisonner l’Arabie saoudite et lui faire cesser sa guerre des prix contre les producteurs de pétrole non conventionnel. « Même si Riyad renonce avant la fin du premier trimestre 2015 à inonder le marché de son brut, il faudra plusieurs mois pour que les cours se mettent à se redresser. Et sans doute deux ou trois années pour qu’ils reviennent à 120 dollars le baril. » Une échelle de temps trop lointaine pour le président algérien.

    AMINE KADI (à Alger)
    La Croix
    Si vous ne trouvez pas une prière qui vous convienne, inventez-la.” Saint Augustin

  • #2
    Bouteflika va partir en laissant le pays non plus à genoux mais à plat ventre !

    Commentaire


    • #3
      intéressante cette chronique de Benchicou

      La chronique de Benchicou. Prix du pétrole : l’absurde gasconnade de Bouteflika (1)

      Politique - le 24 décembre 2014 à 15 h 04 min - Mohamed Benchicou.


      Disons-le carrément : le Conseil des ministres restreint censé discuter des mesures à prendre pour faire face à la chute des prix du pétrole n’est rien d’autre qu’un triste numéro de cirque qui ne dupe ni n’amuse plus personne. Un gouvernement qui a passé son temps à faire la sourde oreille aux mises en garde de ses propres spécialistes, que l’on a même entendu se gausser des prévisions pessimistes de ses propres experts, ce gouvernement qui, au plus fort de la chute des prix du pétrole, promettait d’ériger une Californie du côté de Mascara et le plein emploi avant 2019, ce gouvernement-là n’est ni à la mesure de la gravité de la situation ni encore moins à la mesure de l’époque.

      L’avantage d’être Premier ministre dans une autocratie débridée où la population tourne le dos au pouvoir et réciproquement, c’est qu’il ne coûte rien de faire les promesses qu’on ne tiendra pas. On ne craint pas la sanction électorale puisque la moitié de la population ne vote pas et que, pour l’autre moitié, le vote est truqué. En parfaite république bananière dont le président n’a aucun compte à rendre à la population, ni sur sa bonne santé, ni sur sa maladie, ni sur l’argent du pétrole, ni sur la façon dont s’exerce le pouvoir, l’Algérie se prête aux bobards politiciens.

      Alors que se profilent de noires années de crise, eux, Bouteflika et ses hommes, affolés par la perspective d’une remise en question de leur règne, ne pensent qu’à rassurer la population par de fausses promesses qui prolongeraient pour un mois ou pour un an, cette fameuse paix sociale qu’ils appellent stabilité. Écoutons-les qui se font les relais de ce dérisoire engagement de Bouteflika de ne pas toucher aux subventions des prix, ni aux aides octroyées aux classes sociales démunies. Autrement dit, « population, ne te soulève pas, j’ai toujours pour toi un peu de sucre ! ».

      Mais où trouver les 60 milliards de dollars nécessaires pour les transferts sociaux quand on sait que les recettes totales d’exportation des hydrocarbures pourraient être inférieures à ce montant ? Le gouvernement ne le dit pas. Comme il ne dit pas d’où il puisera les fonds nécessaires pour garder les investissements publics, au cours de l’année qui vient, à leur niveau astronomique de 3 908 milliards de dinars (50 milliards de dollars).

      L’essentiel pour ce régime d’affabulateurs qui nous gouverne, c’est de gagner un peu de temps sur le temps, une année peut-être, le reste, eh bien le reste, on verra plus tard. C’est, du moins, ce que dit ce responsable qui a judicieusement préféré garder l’anonymat : « Notre balance de paiement et nos réserves de changes nous permettent d’amortir le choc du moins pour l’année 2015 ».

      – Et pour 2016, lui demande la journaliste ?

      – Pour 2016, nous allons observer la situation…

      Puis, il ajouta cette terrible confession : « Il faut dire que nous n’avons pas la possibilité d’agir sur les prix du baril ». Il conclut le tout par ce déchirant aveu de faiblesse :

      – Mais Bouteflika a quelques pistes pour faire face à la crise…

      Avec Bouteflika !

      Toute une Nation réduite à espérer s’en sortir par les quelques pistes qui germent dans le cerveau de Bouteflika !

      Aujourd’hui, c’est trop tard pour la Californie, trop tard pour Mascara : les caisses sont vides. Comme l’annonce un ancien conseiller et directeur de la stratégie au ministère de l’Énergie et des Mines (El Watan du 3 avril 2014), l’Algérie sera en situation d’endettement dès 2015 et atteindra dès 2016 le double de l’endettement de 1994, mais chaque année notre pays verra son endettement augmenter de 62 milliards de dollars, atteignant les 200 milliards dès 2018 !

      Parce qu’il n’a pas diversifié l’économie nationale, malgré un afflux financier sans précédent, Bouteflika laisse une Algérie à l’agonie : le pétrole n’assurera pas la survie ! « Le Fonds de régulation (FRR) disparaîtra dès 2017 et l’Algérie devra faire des choix budgétaires sévères et impopulaires : plus de subventions, licenciements de fonctionnaires et d’employés des EPE, réduction drastique des investissements…».

      Comment donc a fait le clan Bouteflika pour échouer si lamentablement avec un pétrole qui a caracolé à 140 dollars le baril ? De ses alliances inavouables, dépourvu totalement de vision à long terme, inapte à prévoir le retournement de situation, polarisé sur le seul exercice du pouvoir, absorbé par la lutte des clans, il n’a aucune qualification pour faire face à la dramatique baisse du prix du pétrole qui s’apprête à nous couvrir de malheur.

      Les experts sont unanimes : l’Algérie, ruinée, sera obligée de recourir au Fonds monétaire international (FMI) pour s’endetter et espérer sortir de la crise. Les Algériens seront, de nouveau, invités à se serrer la ceinture et à laisser leur dignité devant la porte. D’ores et déjà, on annonce que les retraites comme la plupart des prestations sociales, ne pourraient plus être honorées dans quelques mois.

      Mais tout cela, ces hâbleries indécentes, ces mensonges qui viennent s’ajouter à ceux qui les ont précédés, tout cela serait, sinon excusable, du moins méprisable si la lourde incompétence des hommes qui nous dirigent, n’avait été précédée de leurs impardonnables connivences.

      L’histoire jugera Bouteflika comme un des plus grands dilapidateurs de son époque.

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