Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Alain Genestar: Nicolas Sarkozy est à l'origine de mon licenciement

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Alain Genestar: Nicolas Sarkozy est à l'origine de mon licenciement

    Alain Genestar, "le poids des mots; le choc des photos", oui c'est ça il était le directeur de la rédaction de Paris Match avant d'avoir été remercié.
    Jusqu'à présent il s'était abstenu de commenter cette décision et puis c'est fini et il affirme que lorsque Sarkozy dit" n'être pour rien dans mon licenciement, ne dit pas la vérité."

    ===

    Alain Genestar vient de terminer de négocier ses indemnités de départ du groupe Hachette Filipacchi (près de 2 millions d'euros selon le groupe).

    L'ancien directeur de la rédaction de Paris Match quitte définitivement le groupe de presse, licencié pour "dérive déontologique", un peu plus d'un an après avoir publié en couverture du magazine, le 25 août 2005, une photo de Cécilia Sarkozy au côté du publicitaire Richard Attias.

    Cette photo, avait provoqué la colère de ce dernier et une brouille temporaire entre Nicolas Sarkozy et Arnaud Lagardère, patron du groupe de presse (et actionnaire du Monde).

    Jusque-là, M. Genestar avait refusé d'évoquer publiquement les raisons de son éviction, même si la rédaction du magazine s'était mise en grève le 29 juin en estimant que ce licenciement était lié à "des raisons politiques".

    Mais M. Sarkozy continue d'affirmer qu'il n'y est pour rien. Le 29 septembre, sur France 5, il a ainsi expliqué "n'avoir aucune responsabilité dans cette décision, même si j'ai été blessé par certaines attitudes". Aujourd'hui, il redit la même chose : "Je n'aurais pas ajouté une deuxième bêtise à une première !"

    Ces dénégations ont fini par agacer M. Genestar. "Je réagirai chaque fois que des propos inexacts ou mensongers concernant mon départ de Match et me mettant en cause seront lancés à la légère", déclare au Monde le journaliste. "Dans un grand pays libre et démocratique comme le nôtre, il n'est pas concevable qu'un ministre de l'intérieur puisse être à l'origine du limogeage d'un journaliste", remarque-t-il avant d'affirmer : "Je tiens donc à préciser que le ministre de l'intérieur, quand il affirme n'être pour rien dans mon licenciement, ne dit pas la vérité."

    En octobre 2005, un peu plus d'un mois après la publication du numéro litigieux, Arnaud Lagardère avait prévenu M. Genestar qu'il ne dirigerait plus le magazine pendant la campagne présidentielle.

    "Il y a un problème de confiance entre nous", arguait M. Lagardère, qui n'avait été prévenu de la couverture qu'une fois le magazine imprimé. Mais il n'avait pas caché à ses cadres qu'il avait été ébranlé par la colère de Nicolas Sarkozy.

    La direction du groupe Lagardère, interrogée par Le Monde, note que "les ventes étaient en train de chuter et qu'il fallait réagir".

    Le licenciement de M. Genestar continue de susciter un malaise au sein de Paris Match. Car si son successeur, Olivier Royant, jusque-là directeur de la rédaction adjoint, a été bien accueilli, l'épisode reste comme un symbole des relations d'interdépendance entre Nicolas Sarkozy et Arnaud Lagardère.

    Les deux hommes entretiennent en effet une relation à la fois professionnelle et amicale. Lors d'un séminaire des cadres du groupe Hachette à Deauville, en avril 2005, Arnaud Lagardère avait convié M. Sarkozy et l'avait introduit ainsi : "Je ne vous présente pas un ami, je vous présente un frère."

    Certes, Jean-Luc Lagardère, père d'Arnaud, cultivait lui aussi les amitiés politiques, conscient que son groupe, actionnaire également d'EADS, lequel comprend notamment une division d'armement, vit aussi de commandes publiques. Mais le fils s'est rapproché plus exclusivement du président de l'UMP, auquel il demande fréquemment conseil.

    Le journaliste économique Thierry Gadault, auteur d'une biographie du PDG du groupe Lagardère (Arnaud Lagardère l'insolent, Maren Sell éditions), raconte aussi comment la nomination de M. Sarkozy comme ministre de l'économie, le 31 mars 2004, a permis de régler les difficultés de succession du groupe, après la mort de Jean-Luc Lagardère et alors qu'un conflit menaçait d'opposer Arnaud à sa belle-mère, Bethy.

    La couverture de Paris Match paraît avoir été, selon plusieurs cadres du journal, le prétexte à la mise à l'écart du PDG d'alors, Gérald de Roquemaurel, remplacé le 13 septembre par l'ancien patron d'Orange, Didier Quillot.

    Elle expliquerait aussi la relative fragilisation d'Anne-Marie Couderc, directrice générale adjointe du groupe. M. de Roquemaurel et Mme Couderc n'avaient pas décidé d'interrompre la fabrication du magazine après en avoir découvert la photo de "une".

    Par le Monde
Chargement...
X