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"Grossir le ciel", un roman noir lumineux

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  • "Grossir le ciel", un roman noir lumineux

    Sur son blog, "Boulevard du crime", Alain Léauthier nous livre son "coup de cœur" de l'année 2014 en matière de polar : "Grossir le ciel" de Franck Bouysse. Un "grand livre" qui traite de "l'essentiel". "Misère et grandeur de la condition humaine. Deux solitudes paysannes. Des secrets de famille comme une bombe à retardement. Les Cévennes, somptueuses et austères". Avec en prime, un "style Bouysse" : "charnel, racé, levant l'émotion comme la pâte d'un bon pain".

    Devoir d’école pour romanciers un peu ou beaucoup aguerris : racontez comment un homme proche de la quarantaine, assis sur une botte de foin, assiste jusqu’au bout et sans intervenir, à la lente agonie de sa mère qui vient de se pendre à une poutre de la grange familiale. Combien seront capables de rendre compte de la froide violence de la scène, et de ce qu’elle suppose de haine accumulée toujours intacte, sans tomber dans le descriptif gore ou la surdramatisation inutile ? Avec les mots exacts, le tempo idoine et un art consommé de l’ambiance.

    C’est compliqué « l’ambiance » en littérature. On peut avoir à sa disposition un vaste lexique, une technique romanesque au point, des lectures, des références sans jamais la trouver. Bien peu y parviennent en réalité. Franck Bouysse est du petit nombre et, dans la catégorie (toujours aussi absurde mais bon…) « littérature de genre », tendance noir, son Grossir le ciel restera comme une des deux excellentes nouvelles de l’année avec le Après la guerre d'Hervé Le Corre.

    Ce dernier, on connaissait et appréciait de longue date. A notre courte honte, Bouysse, brivois de cinquante printemps demeurant à Limoges, on était passé jusqu’alors à côté. Comme Le Corre (pour filer un rapprochement au demeurant sans objet), il a une bonne tête de type pas forcément aimable mais néanmoins a priori très estimable si l’on en juge par ses goûts déclarés : Faulkner, Cormac McCarthy, David Peace, Billie Holiday et « d’immondes cigares italiens » (des Toscano ? quoi d’autre ?). L’écrivain, lui, n’est pas un débutant, sept livres déjà au compteur dont l’avant dernier, Pur sang », histoire d’un homme élevé chez les Indiens Nez-Percés avant le retour dans son Limousin natal, lui valut une flatteuse comparaison avec Jim Harrison. N’ayant pas lu, on l’évoque juste comme mise en bouche apparemment plus que prometteuse avant l’explosion de saveurs trouvées dans la dernière assiette, ce Grossir le ciel, dégusté avec gourmandise, de la première à la dernière de ses deux cent pages aussi denses que peuvent l’être celles composant la vie d’un homme.

    marianne
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