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Esquisse historique de l’Azerbaïdjan

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  • Esquisse historique de l’Azerbaïdjan

    Eclairage historique sur un pays où se sont succédés et parfois confrontés de puissants empires sur le sol du « pays du feu éternel ». Cette présentation condensée de plus de 2500 d’histoire vous éclairera sur les grands hommes et les dates clé qui ont marqué l’Azerbaïdjan.

    1. Aux origines de l’Azerbaïdjan

    L’origine du mot « Azerbaïdjan » repose sur l’hypothèse répandue depuis l’antiquité comme un mot d’origine traduit du pahlavi (moyen perse) qui signifie pays protégé par la divinité du feu éternel. Choronyme soutenu par l’existence du principal temple des zoroastriens, non loin de Bakou, capitale contemporaine du pays.

    Les savants azerbaïdjanais de l’ère soviétique et leurs collègues étrangers ont établi que les Azerbaïdjanais sont issus d’un conglomérat ethnique prototurc, dont l’aire de peuplement s’étendait de la Mésopotamie aux confins du Caucase, de race anthropologique européenne de type méditerranéeen, porteur de cultures archéologique Halaf, Jarmo, Hassuna Obeïd du Nord, Koura-Araxe, qui commence au milieu du IVe millénaire av. J.C.à se scinder pour donner naissance à une multitude de peuples.

    2. Des empires puissants

    Dès le VIe siècle av. J.C. jusqu’au début du XVIe siècle, l’histoire de l’Azerbaïdjan représente ainsi une succession d’évènements liés aux déferlements des puissants empires des Médès, Achéménides, Sassanides, Arabes, Seldjoukides et des Ilkhanides. L’Albanie du Caucase et l’Atropatène font leur apparition peu après la disparation de l’empire d’Alexandre le Grand (IVe siècle av. J.C.).

    L’Albanie du Caucase souveraine jusqu’au début du VIIIe siècle, couvrait le territoire actuel de l’Azerbaïdjan et le sud du Dagestan. A cette époque, de grandes religions polythéistes (zoroastrisme) et monothéistes (judaïsme, christianisme et islam) se sont succédées favorisant l’essor culturel et la naissance de génies des lettres et des sciences, comme Nizami Ganjavi et Khaqani Shirvani qui ont légué à la postérité cet héritage spirituel à l’orée de la Renaissance orientale (IXe-XIIe siècles).

    L’apparition de l’empire des Séfévides (1501-1736) fondé par Chah Ismail Khatai est considérée comme la forme la plus manifeste d’expression étatique nationale. La langue azerbaïdjanaise est introduite comme langue officielle à la cour impériale et c’est à cette époque que l’on constate une intensification des relations diplomatiques avec l’Europe occidentale, notamment la France, la République vénitienne, l’Angleterre, l’Espagne et le Portugal.

    Ces rapprochements visent à contrecarrer l’adversaire ottoman et affermir la puissance de l’empire séfévide en s’emparant des routes commerciales menant vers les mers Noire et Méditerranée et l’océan indien.

    3. L’annexion russe

    Le début du XIXe siècle marque la montée en puissance de cette rivalité notoire russo-persane. Les deux guerres successives (1803-1813 et 1826-1828) entérinent l’annexion des territoires des khanats azerbaïdjanais par l’Empire russe. Le traité de Turkmenchaï signé en 1828 entérine l’annexion russe des khanats de l’Azerbaïdjan septentrional.

    Ce traité a eu des conséquences majeures pour l’avenir du pays : elle a permis la suppression des frontières au sein d’un Etat russe unitaire, tout en favorisant son essor économique grâce, notamment, à l’afflux vers 1872 des capitaux et investissements étrangers dans le secteur pétrolier, en pleine expansion.

    4. La république démocratique d’Azerbaïdjan : 23 mois d’existence

    Au lendemain de la Première Guerre mondiale, l’effondrement de l’Empire russe offre un climat particulièrement favorable au mouvement de libération nationale, précurseur de l’avènement de la République démocratique d’Azerbaïdjan. L’Empire ottoman affirme son positionnement dans le Caucase avec la volonté de recouvrer les provinces de Batoum, Kars et Ardahan conquises par la Russie lors de la guerre russo-turque de 1877-1878, qui interviendra lors du traité de Brest-Litovsk en mars 1918.

    Dès lors, les dirigeants reconnus du mouvement national azerbaïdjanais, Memmed Emin Resulzade, Fatali Khan Khoyski et Khalil Khasmamedov, prônent la création d’un état national.

    Le 28 mai 1918 est proclamée l’indépendance et la formation de la République démocratique d’Azerbaïdjan dans les limites des territoires de la Transcaucasie orientale et méridionale. La même année, la Turquie ottomane sera le premier Etat reconnaissant l’entité azerbaïdjanaise nouvellement fondée, promettant, en outre d’apporter à cette dernière le concours militaire nécessaire.

    Cette indépendance et cette reconnaissance sera de courte durée, en 1920 l’Armée rouge annexe le territoire, provoquant après 23 mois d’exercice, la destitution du gouvernement et la fin de la République démocratique d’Azerbaïdjan, désormais sous le joug communiste. En 1922, la Fédération de transcaucasie réunissant la Géorgie, l’Arménie et l’Azerbaïdjan est rattachée à l’union soviétique.

    5. Après 71 ans d’annexion soviétique, la République d’Azerbaïdjan devient indépendante

    Durant l’assujettissement au pouvoir soviétique, les contestations sont fréquentes mais les velléités séparatistes sont contenues par le pouvoir central. Cependant, les élites locales, en ménageant les autorités soviétiques, parviennent à obtenir la reconnaissance des caractéristiques culturelles et linguistiques des populations autochtones; une avancée sociale et culturelle non négligeable pour la République socialiste soviétique d’Azerbaïdjan.

    D’un point de vue économique, même si le pays est dans un premier temps un simple fournisseur de matières premières et agricoles, son industrialisation et sa modernisation font un grand pas en avant au cours de l’ère soviétique.

    Le 20 janvier 1990 (janvier noir), sous l’autorité de Mikhaïl Gorbatchev, les unités de l’armée soviétique sont envoyées à Bakou pour entraver le mouvement indépendantiste. La répression est brutale et violente et se solde par la mort de centaines de personnes et d’un millier de blessés. L’état d’urgence est alors décrété dans le pays. Le patriotisme des Azerbaïdjanais se fait plus fort et le 30 août 1991, alors que l’URSS est en pleine déroute, la déclaration de restauration de l’indépendance de la République d’Azerbaïdjan est proclamée.

    S’ensuit le 18 octobre 1991, l’adoption de l’acte constitutionnel de l’indépendance du pays. Au lendemain de la dissolution de l’URSS (25 décembre 1991), la jeune République d’Azerbaïdjan rejoint la Communauté des Etats indépendants (CEI), puis adhère le 2 mars 1992 à l’Organisation des Nations Unies (ONU).

    Emil et Emin Karimov, Esquisse historique de l’Azerbaïdjan, Les grands dossiers de Diplomatie n°11, oct-nov 2012
    Si vous ne trouvez pas une prière qui vous convienne, inventez-la.” Saint Augustin
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