Londres : Le marché mondial du phosphate est inondé par les productions de deux nouveaux producteurs mondiaux qui entrainent des baisses en chute libre, des cours mondiaux de cette matière nécessaire à l’industrie agroalimentaire et chimique.
Le Maroc, qui compte parmi les trois premiers exportateurs de phosphates au monde et qui a lancé à travers son bras industriel public, l’OCP Group, un vaste programme d’investissements visant à doubler sa capacité de production d’ici 2020 et à réduire considérablement ses couts, il se trouve contraint de faire face à un marché mondial des phosphates des plus timorés et qui n’augure rien de bon dans le court terme.
En effet, dans un récent rapport intitulé ‘Phosphate companies target higher output in Morocco ’, produit par le cabinet de conseil britannique, Oxford Business Group, il est indiqué que le Maroc, en dépit de son fort effort de développer son positionnement mondial sur le marché des Phosphates, à coup de lourds investissements et de larges déploiements vers de nouveaux marchés mondiaux, dans les Amériques et en Afrique notamment, est en devoir de faire face à une réalité du marché qui semble avancer en sa défaveur.
Le royaume, à la différence de ses voisins nord-africains atteints de la maladie hollandaise , n’assoit certes pas le développement de son économie sur la consommation de la rente minière, néanmoins, ses revenus industriels issus des phosphates sont un plus précieux que le pays tient à valoriser maximalement, notamment par le développement de ses ventes d'engrais à fortes valeurs ajoutées.
Or ce virage stratégique, d’importance cruciale pour l’économie marocaine, subit une concurrence rude qui entraine des baisses en chute libre, des cours mondiaux de phosphates.
Selon l’OBG, le marché mondial des phosphates a été inondé par la production de nouveaux acteurs tels que le Pérou et l’Arabie Saoudite. Cette dernière, ajoute le cabinet britannique, écoule ses phosphates à très bas prix, tirant profit du faible coût de ses intrants énergétiques.
A ces deux nouveaux arrivants sur le marché, s’ajoute d’autres facteurs néfastes à sa revitalisation. Ainsi, explique l’OBG, un ralentissement que connait depuis 2013 la croissance de marchés émergents comme la Chine et l’Inde a également entraîné une baisse de la demande de Phosphate.
Néanmoins, il reste à espérer, que la croissance démographique mondiale et la hausse de la demande de produits agricoles qui en découlera devraient, à long terme, relancer le prix des phosphates et le Maroc serait bien placé pour en profiter.
Lemag
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