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Les dirigeants algériens autoproclamés face à l’épreuve de vérité

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  • Les dirigeants algériens autoproclamés face à l’épreuve de vérité

    Posté le Mardi 30 décembre 2014

    Les cours du pétrole ont perdu plus de la moitié de leur valeur depuis la mi-juin, passant de 115 dollars le baril à 53,68 dollars1. L’Algérie n’a pas su, ni pu enrayer cette descente aux enfers en jouant le rôle qui aurait dû être le sien dans les couloirs de l’OPEP, comme elle l’avait fait en 1989 en appelant à la solidarité des Libyens et des Vénézuéliens et en agissant en concertation avec eux.

    A l’époque les manœuvres souterraines des Saoudiens et la complicité avérée du chef de cabinet du président Chadli (L. Belkhir), n’avaient pu venir à bout de la détermination de quelques dirigeants nationalistes2 de l’époque, soucieux avant tout de sauvegarder les intérêts supérieurs de l’Algérie. Il est vrai que depuis, la conjoncture internationale a complètement changé, après les pseudo révoltes et les guerres civiles suscitées dans le monde arabe.

    Cette nouvelle donne a entraîné la panique au sein du régime algérien qui, pour la première fois depuis 1999, est confronté à une crise financière qui s’annonce rude et durable. Habitués à gérer l’opulence, les dirigeants actuels ne sont absolument pas préparés ni qualifiés pour gérer la pénurie. Affolés, ils ont vite appelé à des mesures contraignantes visant surtout le peuple3.



    C’est ainsi qu’il a été décidé de geler complètement les emplois publics. Les grands projets seront arrêtés. Les importations seront réduites au strict minimum et les matériaux de construction ne seront plus importés4. Les programmes de construction de logements dits AADL3 sont gelés.


    Des instructions fermes ont été données pour une collecte plus efficace et intransigeante de l’impôt, auprès de toutes les couches sociales.


    D’autres mesures plus contraignantes seront probablement prises dans les semaines à venir, ce qui ne manquera pas d’entraîner un mécontentement général des populations, réduites à subir seules les contre-coups de cette crise, pendant que les hauts responsables qui ont ruiné le pays en dilapidant ses richesses et en détournant des sommes faramineuses, ne sont pas inquiétés.



    Il en est ainsi, entre autres, de l’ancien ministre de l’énergie, Chakib Khelil et de son bras droit Farid Bedjaoui lourdement impliqués dans des affaires sordides de corruption et activement recherchés par Interpol.

    Quid des affaires judiciaires dites de l’autoroute Est-Ouest, Sonatrach I, II et III, Khalifa, de la Générale des concessions agricoles (GCA), etc ?


    Amar Saadani, actuel patron du premier parti au pouvoir se paie le luxe et l’impudence d’acquérir à Paris des biens immobiliers de haut standing, tout en détenant une carte de résidence VIP. Ce sont ces fonds détournés que les responsables devraient s’employer à récupérer.


    Les dirigeants actuels ne peuvent en aucun cas faire face à cette situation catastrophique car ils en sont les auteurs et les responsables. Leur déficit de légitimité s’ajoute à leur impuissance intrinsèque découlant de leur incompétence totale à gérer le pays.


    Dans tous les gouvernements qui se sont succédé depuis 1999, il n’y a jamais eu de ministère de la planification, ni de plan sérieux de développement. Les responsables ont toujours navigué à l’œil nu, sans aucun instrument de mesure, entraînant le pays vers la faillite totale.


    Une mafia qui a vu le jour et a prospéré sur ce terrain fertile, s’est littéralement emparé du pays et de ses richesses. La plus dangereuse est celle du foncier, protégée par ses liens avec de hauts responsables. Elle sévit partout, surtout à Annaba où elle s’est illustrée récemment en ayant exercé des pressions insupportables sur le wali.



    C’est précisément ce wali qui a été victime d’un infarctus du myocarde et qui en est mort tout récemment après son transfert à Paris. Des voix se sont vigoureusement élevées pour dénoncer cette situation et appeler à l’ouverture d’une enquête judiciaire.



    D’autres ont carrément fait appel au Chef d’état-major de l’Armée et au DRS pour enquêter sur cette affaire qui n’a pas encore livré tous ses secrets5.

    Pour illustrer l’incompétence, la gabegie, le népotisme et le populisme des dirigeants, l’exemple du premier ministre est éloquent. Durant la campagne électorale pour un quatrième mandat de Bouteflika, il a prononcé devant les jeunes de Tizi-Ouzou un discours effarant, ouvrant la porte à la banalisation de la fraude sur les projets de l’ANSEJ.

    C’est ainsi qu’il a fustigé ceux qui s’étaient légitimement offusqués de voir les crédits alloués, détournés de leur destination initiale par les jeunes attributaires et utilisés autrement, notamment en finançant leur mariage. Il les a interpellés en s’écriant : « Et alors, oui, oui, qu’ils se marient, de quoi vous mêlez-vous ? »6 Incroyable, mais hélas vrai !

  • #2
    Les dirigeants algériens autoproclamés face à l’épreuve de vérité (suite)

    Quelques mois après, l’ANSEJ a adressé à ces mêmes jeunes des mises en demeure par exploit d’huissier, les sommant de rembourser leur crédit, sous peine de poursuites judiciares. D’autres ont carrément été assignés en justice et certains ont tenté de se suicider.


    Avant cette crise, le peuple las de tout ce qui s’est passé depuis 1992 et complètement résigné, faisait contre mauvaise fortune bon cœur, a choisi d’en rire en recourant à l’humour et à la satire. C’est ainsi qu’un jeu vient d’être mis en ligne sur la toile, ayant pour nom « Faqaqir » une des nombreuses perles attribuées au premier ministre considéré comme un clown en Algérie. Ils sont d’ailleurs tous de ce gabarit. En l’absence d’un chef d’état valide et capable, ces guignols se livrent à toutes sortes d’abus verbaux et factuels.


    Excédé, un chef de parti, Mohcène Belabbas du RCD dira que le pouvoir a décidé de soumettre l’Algérie au gouvernement français7. Comment ne pas le croire quand Hadj Nacer, ancien gouverneur de la Banque d’Algérie abonde dans le même sens en déclarant : « c’est l’Administration française – qui est colonisateur de l’Algérie – qui décide du sort du pays… et que le Trésor français qui est tuteur de l’Algérie intervient pour dire que tout va bien avant de préconiser au pays de s’endetter davantage auprès du FMI. »




    Comment s’en étonner quand on observe qu’à son arrivée à l’aéroport de Paris, une délégation officielle algérienne forte de plusieurs ministres, conduite par le premier ministre lui-même, est accueillie par un simple secrétaire d’état.



    Comment s’en étonner quand le chef de l’état reçoit ses plus proches collaborateurs, dont le chef d’état-major, dans un salon d’une structure sanitaire de l’armée française avec, trônant à l’un des murs, le portrait du président français ? Comment s’en étonner quand c’est le premier ministre algérien qui invite Hollande à se rendre en Algérie pour constater de visu l’amélioration de l’état de santé du président invalide ?


    Les responsables de cette tragédie ne s’embarrassent d’aucun scrupule pour trouver d’autres sources de revenus. Ils iront jusqu’à se rallier à la prospection et l’exploitation du gaz de schiste8, avec la bénédiction des Français qui leur vendront leur savoir-faire, alors que ces derniers s’opposent à cette procédure en France. Se soucient-ils des conséquences désastreuses pour l’environnement ?


    Les dirigeants algériens, dénués de tout sens de l’honneur, acceptent cette situation humiliante, parce qu’ils sont conscients de leur absence totale de légitimité et qu’ils ont besoin du silence complice des dirigeants socialistes pour garder le pouvoir. En échange, ils accordent à la France toutes sortes de privilèges, comme l’implantation de Renault à Oran avec des conditions excessivement avantageuses.


    Les dirigeants algériens craignent par dessus tout d’avoir à répondre de tous les abus et crimes commis durant la décennie rouge ayant entraîné plus de 200 000 morts et des milliers de disparus, sans compter les assassinats politiques déguisés en attentats islamistes. L’affaire de Tibhirine entre dans ce contexte.


    Bouteflika, au début de son premier mandat, alors qu’il s’employait à asseoir son autorité, dans un bras de fer qui l’opposait aux généraux, s’est exprimé à ce sujet en laissant entendre malicieusement que l’armée y était impliquée. N’a-t-il pas déclaré à un reporter français qui l’interrogeait que toute vérité n’était pas bonne à dire à chaud ?


    En permettant au juge français Marc Trévidic de se rendre en Algérie et de procéder à l’exhumation des têtes des moines et à assister à leur autopsie en présence de techniciens français, les autorités algériennes ont enfreint la charte pour la paix et la réconciliation nationale dont l’article 46 prévoit des peines de prison à l’encontre de toute personne qui oserait remettre en cause cette loi. C’est dire que les responsables n’ont cure du respect des textes qu’ils font voter eux-mêmes et qu’ils sont prompts à les piétiner.


    Certains généraux ont la hantise des innombrables dérapages de cette période noire de l’histoire de l’Algérie. Bouteflika le sait et les Français aussi.


    C’est pourquoi aucun changement salutaire ne pourra intervenir tant que ce système perdurera.


    Des voix de plus en plus nombreuses s’élèvent dans l’opposition, mais elles ne dénoncent que le président et son entourage, alors que la crise politique et morale est antérieure. Personne, en dehors de rares électrons libres établis à l’étranger et même en Algérie, n’ose s’en prendre aux généraux. Au contraire, ils attendent tous le coup de fil libérateur qui les adouberait, à l’image d’un Mouloud Hamrouche et de beaucoup d’autres, lui-même artisan de la débâcle et tapi dans l’ombre depuis 1991.


    Le peuple gagné par la lassitude, n’a pas bougé jusque là. Les choses pourraient rapidement changer lorsque les difficultés quotidiennes s’accroîtront ; ce qui fait craindre un soulèvement violent avec des conséquences désastreuses. Le dinar poursuit sa chute vertigineuse pendant que les devises étrangères s’échangent sur le marché parallèle à des taux prohibitifs, l’euro ayant atteint 170 DA9. Il est à craindre qu’il atteigne rapidement les 200 DA et même des cimes insoupçonnables.


    Bref, la situation est catastrophique et le changement salvateur ne peut donc venir que d’un changement radical du système dans sa globalité et l’Armée, garante de la constitution et des institutions de la république, devra se délester de ses généraux séniles et corrompus. Dans le cas contraire, elle sera tenue responsable de son incompréhensible et impardonnable inertie face au chaos ambiant.


    llp

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    • #3
      si, il y a une crise pourvu qu'elle fasse fuir hors de l'Algérie tous ces incompétents, corrompus et voleurs... En finir avec la gabégie, la finance malhonnête et défectueuse et toute la mauvaise graine qui profite de la manne prétrolière...

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