Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Les groupes français impliqués en Russie ont de quoi s'inquiéter

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Les groupes français impliqués en Russie ont de quoi s'inquiéter

    De nombreux groupes français ont beaucoup investi sur le marché russe. Les analystes craignent pour la pérennité de ces investissements

    Un eldorado ? Pour les entreprises françaises qui y ont posé le pied dans les années 2000, la Russie est plutôt devenue un cauchemar. Attirées par un pays émergent géographiquement proche, et à la croissance galopante, elles sont aujourd'hui confrontées à la crise ukrainienne et son cortège de sanctions internationales, désormais couplée au krach monétaire et aux prémices d'une importante récession économique. D'après les prévisions, le PIB russe pourrait se contracter de 4% en 2015 dans un contexte de forte inflation (+11,4% en 2014). Pour les entreprises les plus engagées, le long fleuve tranquille pourrait se transformer en Bérézina!

    Société Générale se veut confiant

    La Société Générale est une des sociétés françaises les plus engagées en Russie à travers sa filiale Rosbank. La banque française avait au milieu des années 2000 mis le cap sur l'Est de l'Europe afin d'asseoir son plan de diversification internationale. A partir de 2009, elle monte progressivement dans le capital de Rosbank, 9e banque russe. A ce jour, elle est la banque étrangère la plus engagée en Russie.

    Aujourd'hui, sa filiale est toutefois confrontée à la crise bancaire consécutive au Krach monétaire de ces derniers mois. Il faut dire que les banques russes font actuellement la file d'attente au guichet de la banque centrale et du gouvernement russe qui les renfloue à coups de milliards de roubles. Le groupe bancaire français estime que son exposition au scénario le plus dur (nationalisation, cession pour un euro...) s'élève à 5,2 milliards d'euros. Une somme conséquente, mais jugée supportable par la direction du groupe.

    Renault avait dû pactiser avec Vladimir Poutine

    Le groupe Renault fait également partie des déçus. Il faut dire que le constructeur automobile français s'est beaucoup investi puisque pour mettre la main sur Avtovaz, la marque historique russe, le groupe a dû sortir le chéquier et surtout faire la cour à Vladimir Poutine qui s'était personnellement impliqué dans le dossier de la cession du fabricant de la Lada. Carlos Ghosn espérait la martingale en lançant outre-Volga sa formule de voitures à bas coûts inaugurée avec Logan, Sandero et Duster, et dont le succès dans les pays émergents (pas uniquement d'ailleurs) ne s'est jamais démenti.

    En agrégeant ses marques Nissan, Renault et Lada, le groupe détenait près de 33% d'un marché qui promettait de devenir le premier marché automobile européen. En réalité, le marché automobile russe est très volatil, et dépendant des cours du pétrole. Il a ainsi reculé de 13% sur les neuf premiers mois de l'année, mais la baisse s'est accentuée ces derniers mois (-26% en août).

    Danone exige des "excuses"

    Pour Danone, c'est une nouvelle péripétie dans sa stratégie d'internationalisation. Après ses déboires en Chine, le groupe laitier français doit affronter la crise économique dans un pays qui représente 11% de son chiffre d'affaires, soit son premier marché. Le géant français s'était renforcé en juin 2010 en rachetant le groupe Unimilk faisant de lui le premier groupe laitier du pays. En plus d'une conjoncture économique locale difficile, le groupe pourrait également faire les frais des sanctions internationales contre Moscou.

    Non pas que les importations de matières premières pourraient en souffrir, la société produit son lait localement, mais les autorités russes pourraient s'en prendre à la marque française sur des motifs douteux. En décembre dernier déjà, le ministre russe de l'agriculture avait accusé Danone de vendre du lait de mauvaise qualité. Nikolai Fedorov avait ainsi déclaré que Danone achetait "du lait bon marché", avant d'ajouter "de l'huile de palme". "Il ne reste que 10 à 20% de lait dans ces produits laitiers", avait-il avancé. Des propos qui avaient scandalisé Danone qui a exigé des excuses de la part du ministre.

    Auchan: les anticipations inflationnistes provoquent la cohue dans les magasins

    Pour le groupe Auchan, la Russie n' plus rien de sûr. Le groupe français détient 180 hypermarchés, 130 supermarchés, pour un total 37.000 salariés ce qui fait du pays des Tsars son deuxième marché. Il a également lancé sa filiale spécialisé dans le bricolage Leroy Merlin dans la conquête du marché russe.

    Il pourrait néanmoins être sérieusement tourmenté par la tournure de l'évolution des prix. Fin décembre, l'inflation s'est établie à 11,4% sur un an. Pour le moment, les anticipations inflationnistes ont poussé les Russes dans les hypermarchés avant que les produits ne renchérissent. Un phénomène qui ne peut être que provisoire, le distributeur s'attend à un contre-coup qui devrait survenir après les fêtes de fin d'année. La consommation promet de ne pas être à la hauteur des attentes du groupe de distribution.

    Nabil Bourassi
    La Tribune
    Dernière modification par zek, 03 janvier 2015, 19h32.
    Si vous ne trouvez pas une prière qui vous convienne, inventez-la.” Saint Augustin
Chargement...
X