par maQiavel
lundi 5 janvier 2015
Les discussions sur l’individualisme sont courantes, pourtant, ceux qui en débattent, souvent ne parlent pas de la même chose. Voici un article qui synthétise mon opinion sur cette question.
Je décrirai dans cet article non pas LA Vérité comme une chose absolue mais MA vérité, celle que je perçois intuitivement en toute subjectivité, une subjectivité qui se fonde sur ma représentation de l’univers et de ses constituants.
Certains se reconnaîtront plus ou moins dans ma description, d’autres ne s’y retrouveront pas du tout. Peu importe, nous avons tous des subjectivités différentes, il est normal que nous ayons des opinions divergentes, si j’expose ainsi mon opinion personnelle, c’est beaucoup moins pour convaincre que pour confronter ma perception à celle des autres.
Je distingue deux types d’individualisme, l’un que je nommerai positif et l’autre que je nommerai négatif. Les mots sont des instruments que chacun est libre d’appliquer à l’usage qu’il souhaite à condition qu’il s’explique sur le sens qu’il leur donne. J’expliquerai donc le long de cet article le sens que je donne à ces deux types d’individualisme et leurs corollaires.
Individualisme positif
Je définirai cet individualisme comme le sentiment naturel qui porte à veiller à sa propre conservation, celle de son existence physique, de sa singularité psychique, de son identité propre.
L’individualisme positif est un VOULOIR VIVRE.
Il se caractérise par une éthique qui tempère l’ardeur pour son bien être par la répugnance à voir souffrir l’Autre.
Selon le principe suivant lequel toute chose contient son contraire, parler de l’individu, c’est aussi parler de communauté. L’individualiste positif est un Être social membre d’un ensemble organique indissociable du tout qu’est la communauté.
La communauté qui fonde et sur laquelle se fonde l’individualisme positif n’est pas une cage répressive mais un libre choix qui se base sur la reconnaissance de la différence, seule fondatrice de la réciprocité dans le cadre de la relation non marchande, ce que Marcel Mauss appelait l’anthropologie du don.
Les individus de la communauté coopèrent sans contrainte à la réglementation de l’ensemble et sont désireux d’exister sur la base de leurs différences propre tout en étant capable de reconnaitre celle des autres.
L’homme étant nature prenant conscience d’elle-même, il se perçoit alors comme irréductible à tout ce qui l’entoure. Cet individualisme positif correspond donc lui-même à un holisme positif, la communauté respecte le principe naturel d’unité dans la diversité.
La conflictualité existe mais d’un coté, elle n’est pas au centre des relations sociales, elle n’est que conjoncturelle et accidentelle et de l’autre, elle est tempérée par une éthique de réciprocité que le christ a exprimée ainsi selon les évangiles :
« Tu aimeras ton prochain comme toi-même » ou encore « Toutes les choses donc que vous voulez que les hommes vous fassent, faites-les-leur, vous aussi, de même ».
Pour se tourner vers autrui, il faut s’aimer soi même, l’amour des Autres en découlant de façon implicite. Ce qu’affirme cet individualisme positif, c’est que tout Homme est un individu et quiconque cesse de l’être est une chose.
L’abnégation, comprise comme le sacrifice de son individualité, doit nécessairement profiter à quelque uns, ces derniers sont alors les possesseurs de tous. Il faut que l’individu s’appartienne ou il faut qu’il tombe en la possession de quelqu’un.
C’est ce qu’exprime Anselme Bellegarrigue dans son « Manifeste de l’anarchie » :
« L’ abnégation , c’ est l’ esclavage , c’ est l’ avilissement , c’ est l’ abjection ,c’est le gouvernement, c’est le roi, la Tyrannie, le gouvernement, la guerre civile. L’individualisme au contraire, c’est l affranchissement, c’ est la grandeur , c’ est la noblesse , c’ est l’ homme ,c’ est la liberté , c’ est la fraternité , c’ est l’ ordre ».
L’individualisme positif est donc l’amour de Soi et celui des Autres, l’appropriation de soi à soi même, un appel à son identité, une protestation contre toute suprématie, et l’holisme positif qui lui correspond, le pouvoir d’unification organique résidant dans le respect des diversités individuelles et la quête d’harmonie.
L’individualisme négatif
Il est l’héritier dépravé de l’amour de soi-même, c’est le sentiment qui porte chaque individu à faire plus cas de soi que de tout autre.
La nature n’est plus un cosmos ordonné, mais un matériau brut dénué de sens que l’Homme envisagé hors de la totalité (car se pensant comme distinct du reste de l’univers), peut s’approprier à sa guise, tout est subordonné à sa volonté.
L’individualisme négatif est VOLONTÉ DE PUISSANCE.
lundi 5 janvier 2015
Les discussions sur l’individualisme sont courantes, pourtant, ceux qui en débattent, souvent ne parlent pas de la même chose. Voici un article qui synthétise mon opinion sur cette question.
Je décrirai dans cet article non pas LA Vérité comme une chose absolue mais MA vérité, celle que je perçois intuitivement en toute subjectivité, une subjectivité qui se fonde sur ma représentation de l’univers et de ses constituants.
Certains se reconnaîtront plus ou moins dans ma description, d’autres ne s’y retrouveront pas du tout. Peu importe, nous avons tous des subjectivités différentes, il est normal que nous ayons des opinions divergentes, si j’expose ainsi mon opinion personnelle, c’est beaucoup moins pour convaincre que pour confronter ma perception à celle des autres.
Je distingue deux types d’individualisme, l’un que je nommerai positif et l’autre que je nommerai négatif. Les mots sont des instruments que chacun est libre d’appliquer à l’usage qu’il souhaite à condition qu’il s’explique sur le sens qu’il leur donne. J’expliquerai donc le long de cet article le sens que je donne à ces deux types d’individualisme et leurs corollaires.
Individualisme positif
Je définirai cet individualisme comme le sentiment naturel qui porte à veiller à sa propre conservation, celle de son existence physique, de sa singularité psychique, de son identité propre.
L’individualisme positif est un VOULOIR VIVRE.
Il se caractérise par une éthique qui tempère l’ardeur pour son bien être par la répugnance à voir souffrir l’Autre.
Selon le principe suivant lequel toute chose contient son contraire, parler de l’individu, c’est aussi parler de communauté. L’individualiste positif est un Être social membre d’un ensemble organique indissociable du tout qu’est la communauté.
La communauté qui fonde et sur laquelle se fonde l’individualisme positif n’est pas une cage répressive mais un libre choix qui se base sur la reconnaissance de la différence, seule fondatrice de la réciprocité dans le cadre de la relation non marchande, ce que Marcel Mauss appelait l’anthropologie du don.
Les individus de la communauté coopèrent sans contrainte à la réglementation de l’ensemble et sont désireux d’exister sur la base de leurs différences propre tout en étant capable de reconnaitre celle des autres.
L’homme étant nature prenant conscience d’elle-même, il se perçoit alors comme irréductible à tout ce qui l’entoure. Cet individualisme positif correspond donc lui-même à un holisme positif, la communauté respecte le principe naturel d’unité dans la diversité.
La conflictualité existe mais d’un coté, elle n’est pas au centre des relations sociales, elle n’est que conjoncturelle et accidentelle et de l’autre, elle est tempérée par une éthique de réciprocité que le christ a exprimée ainsi selon les évangiles :
« Tu aimeras ton prochain comme toi-même » ou encore « Toutes les choses donc que vous voulez que les hommes vous fassent, faites-les-leur, vous aussi, de même ».
Pour se tourner vers autrui, il faut s’aimer soi même, l’amour des Autres en découlant de façon implicite. Ce qu’affirme cet individualisme positif, c’est que tout Homme est un individu et quiconque cesse de l’être est une chose.
L’abnégation, comprise comme le sacrifice de son individualité, doit nécessairement profiter à quelque uns, ces derniers sont alors les possesseurs de tous. Il faut que l’individu s’appartienne ou il faut qu’il tombe en la possession de quelqu’un.
C’est ce qu’exprime Anselme Bellegarrigue dans son « Manifeste de l’anarchie » :
« L’ abnégation , c’ est l’ esclavage , c’ est l’ avilissement , c’ est l’ abjection ,c’est le gouvernement, c’est le roi, la Tyrannie, le gouvernement, la guerre civile. L’individualisme au contraire, c’est l affranchissement, c’ est la grandeur , c’ est la noblesse , c’ est l’ homme ,c’ est la liberté , c’ est la fraternité , c’ est l’ ordre ».
L’individualisme positif est donc l’amour de Soi et celui des Autres, l’appropriation de soi à soi même, un appel à son identité, une protestation contre toute suprématie, et l’holisme positif qui lui correspond, le pouvoir d’unification organique résidant dans le respect des diversités individuelles et la quête d’harmonie.
L’individualisme négatif
Il est l’héritier dépravé de l’amour de soi-même, c’est le sentiment qui porte chaque individu à faire plus cas de soi que de tout autre.
La nature n’est plus un cosmos ordonné, mais un matériau brut dénué de sens que l’Homme envisagé hors de la totalité (car se pensant comme distinct du reste de l’univers), peut s’approprier à sa guise, tout est subordonné à sa volonté.
L’individualisme négatif est VOLONTÉ DE PUISSANCE.
La Puissance doit nécessairement s’exercer au profit de ceux qui l’ont au préjudice de ceux qui ne l’ont pas, il n’est pas possible de la mettre en mouvement sans nuire d’une part et favoriser de l’autre, c’est ainsi que l’individualisme négatif est ce qui inspire aux hommes tous les maux qu’ils se font mutuellement.
La communauté fondée sur les Êtres n’existe plus, la société est vue comme un gâteau à se partager. L’espace social étant fini, l’appropriation du gâteau social porte en lui une logique de saturation, le grand partage est donc source de conflit, tous n’y ont pas la même part, certains n’ayant même aucune part.
Les exclus du grand partage n’ont pas d’autres choix que la servitude et/ou la violence. La conflictualité est donc au centre des relations sociales, elle devient structurelle.
Il en résulte des réactions en chaîne se manifestant en une course effrénée et une lutte pour la survie des individus contraint de s’organiser pour augmenter leur Puissance, à se disposer à la guerre de tous contre tous ne serait-ce que pour résister à l’absorption par les plus Puissants.
Le désir ne se satisfait plus d’un bien être fini mais d’une comparaison entre sa satisfaction et celle d’autrui, ce qui lui donne un caractère insatiable : il s’agit premièrement de pourvoir au nécessaire, puis au superflu, ensuite viennent les délices, les immenses richesses, les sujets, les esclaves. Moins les besoins sont naturels et pressant, plus les passions augmentent, après de longues prospérités et avoir engloutis bien des trésors et désolé bien des hommes, notre individualiste finira par tout égorger jusqu’ à ce qu’il soit l’unique Maître de l’Univers ... tout en restant insatisfait.
La communauté fondée sur les Êtres n’existe plus, la société est vue comme un gâteau à se partager. L’espace social étant fini, l’appropriation du gâteau social porte en lui une logique de saturation, le grand partage est donc source de conflit, tous n’y ont pas la même part, certains n’ayant même aucune part.
Les exclus du grand partage n’ont pas d’autres choix que la servitude et/ou la violence. La conflictualité est donc au centre des relations sociales, elle devient structurelle.
Il en résulte des réactions en chaîne se manifestant en une course effrénée et une lutte pour la survie des individus contraint de s’organiser pour augmenter leur Puissance, à se disposer à la guerre de tous contre tous ne serait-ce que pour résister à l’absorption par les plus Puissants.
Le désir ne se satisfait plus d’un bien être fini mais d’une comparaison entre sa satisfaction et celle d’autrui, ce qui lui donne un caractère insatiable : il s’agit premièrement de pourvoir au nécessaire, puis au superflu, ensuite viennent les délices, les immenses richesses, les sujets, les esclaves. Moins les besoins sont naturels et pressant, plus les passions augmentent, après de longues prospérités et avoir engloutis bien des trésors et désolé bien des hommes, notre individualiste finira par tout égorger jusqu’ à ce qu’il soit l’unique Maître de l’Univers ... tout en restant insatisfait.
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