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Ahmed Benbitour : “Nos dirigeants sont incapables de prévoir l’étendue des dangers”

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  • Ahmed Benbitour : “Nos dirigeants sont incapables de prévoir l’étendue des dangers”

    “Nos dirigeants sont incapables de prévoir l’étendue des dangers”
    Le Dr Ahmed Benbitour, hier, au Forum de “Liberté”.

    Liberté du 06/01/15


    Quand on est au pouvoir en Algérie, votre vérité devient “la Vérité”, mais jusqu’à… un certain niveau du prix du pétrole seulement !

    Après avoir présenté ses vœux pour la nouvelle année, l’ancien Chef de gouvernement, Ahmed Benbitour, invité, hier, au Forum de Liberté, a vite fait de mettre les pieds dans le plat en abordant cette question cruciale qui turlupine actuellement l’opinion nationale, en l’occurrence la chute des prix du pétrole. Pour le premier invité de notre Forum pour l’année 2015, cette baisse n’est qu’un indicateur apparent pour “des dirigeants incapables de prévoir l’étendue des dangers qui guettent l’Algérie”. En expliquant que la nation algérienne est exposée à des menaces qui peuvent, selon lui, venir de l’intérieur comme de l’extérieur, M. Benbitour s’est montré, comme à son accoutumée, très précis. “De l’extérieur, les dangers proviennent de la nouvelle capacité de contrôler la société par des moyens puissants qu’offre le ‘village global’”. M. Benbitour parle ainsi de “glocalisation”, soit “la disparition de l’État national et son changement par de petits États locaux mis en réseau dans le cadre d’un ensemble plus large”. Dans le cas qui nous concerne ou plutôt qui nous préoccupe, “l’ensemble plus large” est ce qu’on appelle le fameux “Grand-Moyen-Orient” (GMO). L’ancien Chef de gouvernement se refuse néanmoins d’évoquer “la main de l’étranger” que les tenants du pouvoir agitent, eux, sans cesse, comme un épouvantail désarticulé. Cela dit, la menace n’en reste pas moins réelle. Pour M. Benbitour, il y a effectivement “la crainte de voir émerger des crises multidimensionnelles avec un potentiel de contrôle et de manipulations des masses par des programmes dirigés de l’extérieur grâce au village global”. Entretenir des relations amicales avec un pays ne signifie pas que tout est acquis. Tout dépend, en effet, des conjonctures… Pour lui, la menace qui vient aujourd’hui de l’étranger est presque d’ordre naturel. Le problème est qu’elle se conjugue avec “une forte probabilité de transformation des politiques populistes en politiques de pouvoir” et par “le passage de clivages sur des bases idéologiques avec débats vers des clivages sur des bases identitaires ou communautaires avec absence de débats et la voie ouverte vers les extrémismes et la violence”… Il citera, à ce sujet, les exemples peu réjouissants de l’Irak, de la Syrie, de la Libye où la population vit aujourd’hui le chaos “des différentes communautés qui se massacrent et le danger de l’installation du communautarisme dans les institutions”. Dans ce tableau plutôt sombre, l’orateur croit, tout de même, déceler quelques opportunités. Une lueur d’espoir comme “cette accélération du progrès technologique” qui offre, selon lui, la perspective d’“une vie meilleure” grâce à notamment la démocratisation positive de “l’accès au savoir”. Partant de ce postulat, l’orateur y relève précisément un “paradoxe” du fait que cette vie meilleure grâce au progrès technologique est accompagnée d’un autre côté, c’est-à-dire le nôtre, par “des détériorations dans les mentalités et les comportements humains avec des sociétés qui dérivent vers la violence, le fatalisme et le chaos…” .

    Trois scénarios seulement !
    Saisissant, par ailleurs, l’opportunité de la présence au Forum de Liberté de Son Excellence Arne Gjermundsen, ambassadeur du royaume de Norvège en Algérie, M. Benbitour rappellera que ce pays producteur d’hydrocarbures est à la première place dans le monde en matière d’indice de développement humain. Un statut qu’il convenait de saluer à brûle-pourpoint tant les différents intervenants ont tous accordé beaucoup d’importance “aux ressources humaines”.
    Enfin, M. Benbitour justifiera ses longs développements par la nécessité d’avoir aujourd’hui “un nouveau type de dirigeants capables d’inventer, de créer de nouvelles stratégies, de nouvelles politiques, inscrites dans l’accélération du progrès technologique et attentifs aux dangers des manipulations à distance…”. Est-ce à dire que nos dirigeants n’ont pas ce profil ? La question ne se pose même pas pour lui, puisque de l’intérieur, les menaces proviennent déjà de l’État, de la population et de l’économie. Et d’expliquer qu’une analyse froide de “la situation de l’État algérien permet de constater qu’il répond aujourd’hui à tous les critères scientifiques de la définition d’un État déliquescent”. Il rappellera ainsi que le financement des activités de l’État repose essentiellement sur les recettes provenant des exportations des hydrocarbures. Lesquelles recettes constituent une rente qui donne lieu à la prédation dans la redistribution de la rente… Le plus grave pour lui est que “l’État déliquescent et l’absence de morale collective” engendrent une forte probabilité de toutes sortes de dérives. En ce qui concerne la population, M. Benbitour note que celle-ci vit depuis près de “deux siècles dans la violence et le combat pour ses libertés”. Quant à l’économie, celle-ci fait face, selon lui, à “des défis énormes”, même si elle dispose de potentialités importantes et connaît une aisance financière aujourd’hui “en voie rapide d’amenuisement”. Très à l’aise avec les chiffres, l’ancien ministre de l'Énergie ne s’est pas empêché de s’y appuyer pour soutenir sa thèse. “Les exportations en volume qui ont enregistré une baisse de 25,6% entre 2006 et 2011 ont connu une autre baisse de 10% en 2012 par rapport à 2011 et une autre 10,2% en 2013 par rapport à 2012. Aujourd’hui, la baisse continue en 2014 aussi bien dans les volumes que dans les prix !” Et si ce n’était que cela. L’ancien ministre des Finances enregistre parallèlement une augmentation importante des dépenses budgétaires financées sur la fiscalité pétrolière, le prix de l’équilibre budgétaire du baril ne correspondant plus depuis longtemps aux prix réels à l’exportation. Cette situation a vite amené les dirigeants du pays à puiser, sans réserves, dans le Fonds de régulation pour financer le déficit budgétaire si bien qu’aujourd’hui les 2/3 de nos fonctionnaires sont payés par la fiscalité pétrolière. Avec “cette solution de facilité”, les autorités ont réussi, grâce à la manne énergétique, à augmenter en une année seulement 46% du budget de fonctionnement. Du jamais vu ailleurs dans le monde ! Une exagération des dépenses qui ne signifie pas moins, pour M. Benbitour, “une prédation totale”. Sans s’attarder sur la cacophonie à laquelle se prêtent actuellement plusieurs ministres, il retient que le budget est en augmentation alors que les recettes vont baisser de moitié. D’après l’invité du Forum de Liberté, il ne s’agit sûrement pas de livrer, à cette occasion, ses états d’âme. “Il ne s’agit d’être ni pessimiste ni optimiste, mais de s’adonner tout simplement à un calcul arithmétique”, soutient-il. Et si le prix du baril venait encore à baisser, quelles seraient ses prévisions ? : “La situation touchera certes les prédateurs, mais elle n’épargnera pas le reste de la population qui devra vivre avec des prix non subventionnés, des politiques sociales restrictives à l’école, à l’hôpital, à la retraite… Des pénuries de marchandises sur le marché par la baisse des importations et notre dépendance alimentaire, etc.”. Il est vrai qu’un tel scénario a de quoi susciter des frayeurs. Et pas seulement dans le sérail. Y a-t-il une autre alternative ? Jamais à court de solutions, M. Benbitour propose de vite construire “un État en phase avec les changements qui s’opèrent en Algérie et dans le monde, promouvoir la population en société civile engagée vers le progrès et la prospérité, développer une économie en phase avec les potentialités de l’Algérie et les aspirations de son peuple...”. Bref, un vaste programme qui nécessite, reconnaît-il, “le changement de tout le système de gouvernance et le passage par une période de transition”. Faute de quoi, l’ancien Chef de gouvernement ne perçoit alors que trois scénarios de changement. Et seulement trois ! Le premier est que les tenants du pouvoir laissent la place à d’autres, chose “impossible” à ses yeux puisque les prédateurs n’ont, selon lui, aucune conscience. Du moins, il n’y a aucun précédent dans l’Histoire qui viendrait corroborer cela. Le deuxième scénario pourrait coïncider avec un compromis entre l’opposition et le pouvoir. Mais là encore, le rapport de force, favorable actuellement au pouvoir, ne permet pas d’envisager un tel changement négocié. Il reste “le changement par la rue” que tout le monde craint par-dessus-tout et qui reste hélas, à l’heure actuelle, le plus plausible…
    Othmane BENZAGHOU

  • #2
    pour la premier fois dans l'histoire que la chute brutale des prix du pétrole devien une chance pour les algerien
    dz(0000/1111)dz

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    • #3
      Une intervention sans grand intérêt, si ce n'est de ressasser les mêmes slogans et peurs, dont certains tenants de l'opposition usent et abusent. On aurait souhaité voir celui que certains présentent comme un expert des questions économiques, au point de faire une crise et démissionner au moment d'un désaccord sur la gestion des participations de l'état avec certains conseillés économiques à la présidance, analyser avec chiffres à l'appuis l'économie nationale, et surtout faire des propositions concrètes d'une opposition qui cherche le pouvoir, mais semble aussi dépourvu de solutions de ceux qu'il condamne bruyamment. Dire simplement que le budget de l'état est répartit à 50% entre fiscalité ordinaire et pétrolière, que le FRR constitue 40% des recettes pétrolières, constituant ainsi un matelas confortable et temporellement lissé pour programmer des dépenses d'équipement sur 3 à 5 ans, un matelas qui se situe autours de 150 milliards de dollars, ce qui corresponds à 3 ans de couverture des déficits et des dépenses d'équipement effrénés. Benbitour préfère s'apostropher sur les augmentations de salaires des fonctionnaires, ayant atteints des degrés de précarité financière inquiétants pour des corps aussi vitaux que l.enseignement, la médecine, la justice, la sécurité... avec tout les fléaux engendrés par une précarité financière. Benbitour aurait souhaité que les salaires des fonctionnaires soient tirés vers le bas!

      Il est dommage que l'Algérie collectionne une opposition qui anime un débat aussi léthargique que la vie politique, indigne du statut qu'elle souhaite occuper, et d'un système démocratique qu'elle dit promouvoir...
      Othmane BENZAGHOU

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      • #4
        BENBITOUR aveuglé par la rancune mésestime ses anciens collègues.

        Ils sont tous rebrabistes et ont largement investi à l'étranger où les sommes amassées sont dignes de la fortune des émirs arabes. Les dangers ils les ont prévus comme leur exemple REBRAB. Engraissé par les militaires , quand la situation est devenue risquée , il a quitté l'Algérie pour gérer les affaires acquises alors qu'il était au bled. Le calme revenu , notre homme a suivi pour mieux sucer la source des devises. Ainsi "armés" nos rebrabistes ne craignent plus rien . Quoi qu'il adviendra, ils seront du bon côté pour ramasser. La catastrophe c'est bon pour les petits.

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        • #5
          Ce qui est intéressant avec Benbitour est qu'il voit juste, avec un esprit mathématique vif et cartésien. Il avait prévu la débâcle en 2017 avec la diminution des ressources on y est déjà en 2015 avec cette chute brutale des prix, que voulez-vous de plus ?
          J'aime la partie où il stipule qu'aucun président passé n'a le niveau du baccalauréat ... bardé de diplômes et d'expériences comme il est il a l'étoffe d'un président beaucoup plus que les traficoteux de l'ENA et autres hommes publiques catastrophes ....
          L'homme instruit et visionnaire et l'Algérie doivent faire face à des prédateurs en fin de règne.
          وإن هذه أمتكم أمة واحدة

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          • #6
            ... bardé de diplômes et d'expériences comme il est il a l'étoffe d'un président beaucoup plus que les traficoteux de l'ENA et autres hommes publiques catastrophes ....
            les diplômes en Algérie ne garantissent pas la qualité et les compétences de leur titulaire et ne permettent surtout pas de différencier les ministres qui il faut le concéder au DRS sont choisis , comme l'a souligné HIDOUCI , parmi l'élite algérienne. Il en va de la tranquillité et de la richesse des militaires. BENBITOUR a fait partie des élus. Son caractère indépendant l'a poussé à la rébellion . Un homme droit dans ses babouches. Pas de quoi douter de l'intelligence de ses manipulateurs sous prétexte de diplômes. Boukharouba étudiant dans les universités algériennes créées par BOUMEDIENE aurait décroché des chaires dans bien d'universités et aurait été un enseignant de premier rang. L'homme en fauteuil roulant , ayant opté pour la facilité plutôt que l'engagement aurait pour le moins précédé ses frères dans leur domaine, médecin ou avocat ou professeur d'université en cumulant au passage bien de stages et doctorats que la nomenklatura permet à ses enfants.

            Hais ton ennemi , mais respecte le et ne sous estime pas son intelligence.
            Dernière modification par KHORE, 06 janvier 2015, 20h30.

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            • #7
              On aurait aimé apprécier cet esprit vif, mathématique et cartésien chez ce politicien. N'importe quel employé de la Somatrach savait pertinemment que la production pétrolière allait subir des secousses entrés 2010 et 2014, du fait d'une baisse de la production de certains puits et la mise en service d'autre puits. Un secret de polichinelle. Une baisse aggravée par l'attaque de Tiguentourine qui a engendré des dégâts importants. Certains acteurs politiques sont dans leur exercice favoris, un charabia politiciens, n'apportant pas grand chose au débat sur l'avenir du pays.

              Benbitour avait été choisis par Bouteflika comme son premier chef de gouvernement en 1999, par ce qu'il était considéré comme technocrate consensuel, comme son président avait été consensuel. Ce technocrate a cru qu'il avait la légitimité politique, acquise chew certains soutiens étoilés, pour mener sa propre politique économique, comme s'il représentait un parti politique majoritaire. Il est parti bruyamment et continue de discourir bruyamment sans rien apporter de nouveau au débat que du bruit. C'est bien dommage pour la qualité de la vie politique algerienne.
              Othmane BENZAGHOU

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              • #8
                Est-il interdit d'être ambitieux en Algérie ? de faire des études et d’acquérir de l’expérience au sein même de l'état, d'estimer avoir un rôle à accomplir et quelque chose à donner à sa patrie ?
                Benbitour veut cueillir le fruit mur, c'est son droit, et puis c'est une opportunité fournie par le régime en place.

                3 options :
                - la démission du régime, improbable vu les égos surdimensionnés.
                - Entente avec l'opposition, les messies inégalables ne peuvent descendre à l'échelle des autres humains.
                - The riot, quand l'argent manquera les mêmes applaudisseurs creuseront la tombe du système.

                Solution : À mon sens mettre Sellal président (il a une bonne écoute) et faire appel aux forces vives et intelligentes du pays (Benbitour, Benouari ....).
                وإن هذه أمتكم أمة واحدة

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                • #9
                  On ne peut pas prétendre rompre avec le régime, rompre avec une gouvernance déficiente, et attendre d'être choisis par les étoilés pour gérer une situation, sans cap, sans programme économique, avec des discours et des bonnes intentions. Tout les hommes politiques ont des ambitions et de la bonne volonté, or le propre de la démocratie, et de présenter un programme aux algériens qu'ils choisissent. Cette opposition se contente de présenter des discours creux et politiciens, au lieux de construire un programme, et on attend de ce personnage qu'on dit connaisseur des sujets économiques qu'il décline son programme économique.

                  La réponse donnée par ces acteurs politiques à la conférence de consensus, qui a pour objectif de dégager des mesures consensuelles de sortie de crise, est significative de la réalité politique d'un groupement qui n'a comme objectif que de servir un gouvernance désuète et étoilée...
                  Othmane BENZAGHOU

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                  • #10
                    Aérer vos textes SVP
                    par des interlignes
                    et des paragraphes

                    vos treads sont intéressants
                    mais on est des fois obligé de zapper une fois un seuil de souffrance oculaire atteint

                    Merci
                    .
                    .
                    ''La pauvreté ne sera plus séditieuse, lorsque l'opulence ne sera plus oppressive''
                    Napoléon III

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