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entretien avec un enfant du desert

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  • entretien avec un enfant du desert

    au delà des murs, des tours de béton, et de la série montagneuse de l'atlas subsiste un monde vaste, immense, qui en le contemplant, nous fait prendre conscience de la futilité...de l'absurdité de la vie.

    direction le Sud, avec un grand S, le Grand Sud, je choisis d'y aller par bus, cela fera parti de l'aventure, contrairement à ce que prétendaient mes amis, le voyage ne fut pas pénible, 17h à essayer d'observer le passage du nord au sud, du haut au bas, remarquer la transition subtile entre la verdure et la roche dominant tout, s’estompant au file des kilomètres cédant la place à un ciel immense, au vide.

    très tard dans la nuit, c'est Ghardaia qui nous accueillit, certes quelques fourgons de police m'arrachaient à la rêverie du moment, me firent prendre conscience qu'au delà de la bulle faite de curiosité et d'aventure que je m'étais fabriqué, subsistait la réalité, grave, triste et injuste... je me rappelais cet ami qui me présentait son père mozabite que j'ai rencontré pour la première fois, après que ce dernier parti rejoindre ses deux autres fils, mon ami me confia, agacé par mes questions qu'ils ont finalement décidé d'abandonner leur maison à ghardaia, la laissant aux mains des pilleurs qui n'hésitaient pas à accrocher des chaines aux portes d'une maison pour l'arracher et la mettre à sac avec ceux qui y vivent.

    au lendemain, toujours dans le bus, c'est une route bien entretenue qui attira mon attention, sur laquelle le bus roulait désormais avec tranquillité, la wilaya d'adrar nous souhaitant la bienvenue, sans sourire ni poignée de main, les dunes cependant n'étaient toujours pas là, celles pour qui j'ai choisi de traverser le pays restaient hors de porté, peut-être fallait-il s’aventurer encore plus au sud, l'optimiste en moi me dit de patienter... l'architecture des lieux cependant me fit prendre conscience d'une chose, un autre monde, inconnu, sauvage m'attendait ici à Timimoune.

    mon père me dit entre deux bouffées de cigarettes: tu vas rendre visite aux amazighs du désert, et je ne fus pas déçu, la couleur de la matière, celle qui composait tout ce que l'homme du désert construisait était vive, vivante ... en passant la main sur un mur, sa couleur me resta sur les doigts, l'air sec, épargna à mon nez habituellement sensible ses démangeaisons habituelles, je passe sur des détails comme l’accueil, l’hôtel et les commerçants qui à mon grand étonnement étaient tous du Nord, les matricules des voitures me dirent que tout l’Algérie venait ici vendre du fromage, du lait et du poulet... le lendemain, après un court sommeil...tôt le matin alors que le soleil hésitait à se lever sur ce panorama vide et immense, j'enfilais mes vêtements en double, chaussettes, pulls, pantalons et double veste et je pris la direction d'un vieux château ou Kseur comme l'appel les habitants de cette cité, le gite était isolé, à la périphérie de timimoune et rien à part deux ou trois maisons ne tenait compagnie à l’hôtel de modeste construction mais en parfaite harmonie avec le paysage... le kseur était à quelques centaines de mètres de la porte qui me laissa sortir, j'étais venu pour cela, sortir, fuir les autres et leur absurdités... le sol était fait d'une couche fine de pierre, un tapis gris se dressait entre mes pieds et le sables qui était en dessous, sans doute l'effet de l’érosion ... ha mes vieux cours de sciences naturelles... puis, tout en avançant je me rendis compte que les fondations du kseur était en décalage avec l'horizon, je ne les voyais pas ... c'est alors que je compris qu'il était construit en bas de la colline que j'arpentais... derrière lui, un horizon lointain commençait à se dévoiler.

    quelques dizaines de mètres après, je pus remarquer la présence de petites constructions toute tombées en ruines... des vieux murs, ce qui était autres fois des maisons, il y'en avait des dizaines autours de ce fort, fatigué de la marche, je me mis à genoux puis sur mon derrière et pris conscience que ma bouche était sèche, dans mon sac il y avait une bouteille d'eau, la première gorgée me fit mal à la gorge tant elle était glacée, le vent ne s'arrêtait pas de souffler et le froid pénétrait même l'épais tissus que j'ai enroulé autour de ma tête ... le désert était là, en contemplait le lieux, j'eus l'impression que des silhouette arpentaient ces ruelles, l'espace d'une seconde je frissonnais non de peur ni de froid, mais d'excitation... des siècles plus tôt, des gens vivaient ici, je me tenais peut être à l'endroit où une maman racontait une légende à ses petits, ou où deux enfants s'amusaient avec une chèvre... le fort me regardait, m'invitait à l'approcher, il ne disait rien mais il me disait bien des choses... il faisait face au désert, son spot était soigneusement choisis, d'un endroit élevé on pouvait projeter sa vue à des dizaines de kilomètres plus loins, ce n'était pas pour admirer la vue que les anciens l’avaient construit en tout cas, c'était une construction militaire... à l'intérieur une multitude de ce qui restait de petites pièces, des fenêtres minuscules et des amas de pierres, des tombes sans nul doute.

    d'une fenêtre qui faisait face au désert des formes géométriques attirèrent mon attention, en plus des palmiers je voyais de l’herbe verte en forme de carrés en bas du fort, un jardin...en m'y dirigeant je vis un gros rocher que j’escaladais, tout en haut il y avait un motif gravé sur sa surface, des points alignés en carré et un trou relié à eux par une ligne en forme de S, c'est à ce moment là que j'entendis une voix lointaine crier et s’étouffer dans l'immensité des lieux, mon regard la cherchait et fini par la trouver, une silhouette se tenait en bas, à coté du jardin et une un bras me faisait signe, je la rejoignis.

    un homme noir, d'une cinquantaine d'années, poussiéreux et fin me souhaita la bienvenue en s’asseyant sur le sable, un jeune garçon se tenait à ses cotés, timide et craintif, je serrais la main osseuse du bonhomme et celui ci se tourna vers le petit en employant un ton autoritaire, le petit partis en courant et disparut derrière les palmiers, l'homme s'appelait abdelkader, natif de la région et fils, petit fils et arrière petit fils d'hommes et de femmes tous enfant de timimoune, il assemblait quelque bout de branches autours d'un tas de cendre et sortit des vers de thé, je lui demandais ce qu'il pouvait me dire sur ce fort, il m'assura qu'il avait pratiquement un millénaire et que les tas de pierres étaient effectivement des tombes, la rudesse de la vie faisait que les tribus s'attaquaient les unes les autres pour les vivres... le plan que j'ai vu sur le rocher était la représentation d'un système d'arrosage, l'age de la gravure sur le rocher était très ancien... l'enfant revint avec une boite d’allumettes et bientôt un feu se mit à danser sous mes yeux en larmes (à cause d vent et du froid), je dégustais le thé chaud après quelques minutes seulement et ammi abdelkader me dit: "vous êtes tout le temps pressés vous les gens du nord" il se rendit compte que je regardais ma montre... puis, en pointant du doigt un palmier il me dit "la vie est comme l'ombre de ce palmier, rien comparé à l'immensité du temps et de l'univers"... ces mots raisonnent encore en moi, jusqu'à cet l'instant où ces mots s’alignent devant moi.

    j'ai laissé 3ammi abdelkader et sa petite famille, ils sont là bas, là où le temps est un allié et non un ennemi qu'on cherche désespérément,t à apprivoiser.
    Dernière modification par Risk, 07 janvier 2015, 17h04.
    La Réalité est la Perception, la Perception est Subjective

  • #2
    Bsahtek Tiskou.. Tu nous as manqué.
    Bonne annee et meilleurs voeux.

    Pour le texte je le lirais a tet reposée demain
    J ai lu le debut et est promettant ^^
    ..... ish.

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    • #3
      Merci risk
      وقد طوَّفتُ في الآفاق حتى رضيتُ من الغنيمة بالإيابِ

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      • #4
        merchi pentitou, tu m'as manqué toi aussi

        bonne et heureuse année à toi

        khouya boub, c'est moi qui te remercie
        La Réalité est la Perception, la Perception est Subjective

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        • #5
          Bon retour Riskou!

          Très beau récit Riskou ....merci pour le partage
          J'espère que tu as pris beaucoup de photos ..

          Bonne et heureuse année

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          • #6
            3ammi abdelkader

            La Réalité est la Perception, la Perception est Subjective

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            • #7
              très belle chanson qu'on écoutait souvent là bas

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              • #8
                coucou malilou ^^

                merchiii!

                j'en ai des photos, des tonnes
                La Réalité est la Perception, la Perception est Subjective

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                • #9
                  très bien raconté comme d'hab ...maintenant on attend les illustrations

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                  • #10
                    coucou sam

                    merci khtitou ^^

                    des photos, c'est pas ca qui manque
                    La Réalité est la Perception, la Perception est Subjective

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