Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Un «branquignol» devenu ennemi public numéro un

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Un «branquignol» devenu ennemi public numéro un

    Chérif Kouachi, recherché dans l'enquête sur l'attentat contre le journal, était un jihadiste connu des services antiterroristes. Il était cependant considéré par ces derniers comme un second couteau.

    Lors de son arrestation en 2005, pour avoir participé à une filière d'envoi de combattants en Irak, «il n'avait pas le profil de ce qu'il est devenu aujourd'hui», a expliqué sur France 2 Louis Caprioli, un ancien sous-directeur de la Direction de la sécurité du territoire (DST), l'ancien service de renseignement extérieur français.

    «Il n'avait pas le profil d'un premier couteau, d'un responsable qui allait passer à l'action». Il était vu comme un «branquignol», ajoute M. Caprioli. Entre 70 et 80 individus comme lui ont été arrêtés cette année-là et des gens étaient beaucoup plus dangereux dans cette filière irakienne, souligne-t-il.

    «Je ne l'ai jamais vu, perçu comme quelqu'un qui s'était construit psychologiquement dans le but de commettre de tels actes. C'était un garçon un peu naïf rattrapé par une histoire qui le dépassait», a indiqué de son côté dans un entretien au site internet du quotidien «Le Monde» son avocat lors du procès en 2008, Vincent Ollivier. Il évoque «un jeune assez classique, qui fumait, buvait et draguait les filles»

    Placé en Corrèze

    Chérif et son frère Saïd Kouachi sont soupçonnés d'être les auteurs de la tuerie qui a fait douze tués mercredi à Paris. Ils avaient été placés, avec deux autres frère et soeur, pendant six ans, de 1994 à 2000, dans un centre éducatif en Corrèze (centre), à Treignac, selon plusieurs sources.

    Né en novembre 1982 à Paris, de nationalité française, surnommé Abou Issen, Chérif Kouachi a fait partie de ce qui a été appelé «la filière des Buttes-Chaumont», du nom d'un quartier de Paris. Sous l'autorité de «l'émir» Farid Benyettou, cette filière visait à envoyer des djihadistes en Irak dans les rangs de la branche irakienne d'Al-Qaïda, dirigée à l'époque par Abou Moussab al-Zarkaoui.

    «Soulagé»

    Interpellé juste avant de partir à destination de l'Irak via la Syrie et incarcéré, il a été condamné en 2008 à trois ans de prison, dont 18 mois avec sursis. «Il se disait soulagé d«avoir été arrêté parce qu«il avait peur d«être tué en Irak», a précisé M. Ollivier.

    Il était en détention préventive, de novembre 2005 à octobre 2006, à la prison de Fleury-Mérogis. Il a alors fait la connaissance de Djamal Beghal, une figure de l'islam radical français, condamné à dix ans de privation de liberté pour la préparation d'attentats.

    Dès lors, Chérif Kouachi a été, selon une source proche du dossier, «sous l'influence» de Djamal Beghal et s'est fait remarquer par «une pratique très rigoriste de l'islam».

    En 2010, le nom de Chérif Kouachi est cité dans le projet visant à faire évader de prison l'islamiste Smaïn Aït Ali Belkacem, ancien membre du Groupe islamique armé algérien (GIA), condamné en 2002 à la réclusion criminelle à perpétuité pour avoir commis un attentat en octobre 1995 à Paris (30 blessés).

    Proche d'un membre de l'EI

    Après avoir été mis en examen dans cette affaire, où il jouait un rôle marginal, il bénéficie d'un non-lieu.

    Loup solitaire ou membre d'une organisation, la situation reste incertaine. Pour le chercheur Jean-Pierre Filiu, connaisseur de la mouvance islamiste radicale, Chérif Kouachi est lié à l'organisation Etat islamique (EI). Il a assuré à l'AFP qu'un membre franco-tunisien de ce groupe, Boubaker al-Hakim, faisait partie de la même filière que lui, celle des Buttes-Chaumont.

    D'autres experts, comme le directeur du Centre genevois d'analyse du terrorisme (GCTAT), Jean-Paul Rouiller, penchent dans plusieurs médias plutôt pour un rapprochement avec Al-Qaïda.

    Frère aîné pas ciblé par l'antiterrorisme

    Les deux suspects ont d'ailleurs cité la nébuleuse terroriste à deux reprises mercredi, évoquant même Al-Qaïda au Yémen (AQPA).

    Face à l'EI, «Al-Qaïda sait qu'elle ne peut pas détrôner dans le monde islamique. La seule chose qui pourrait la remettre en selle en matière de relations publiques et auprès de ses soutiens est un attentat spectaculaire en Occident», fait remarquer au quotidien autrichien «Die Presse» le directeur du Centre international pour l'étude de la radicalisation et la violence politique (ICSR), Peter Neumann.

    Le frère de Chérif, Saïd, de deux ans son aîné - il est né en septembre 1980 également dans le Xe arrondissement de Paris - n'avait jusqu'à l'attentat contre «Charlie Hebdo» jamais attiré l'attention.
    20 minutes
Chargement...
X