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Les érudits soufis en guerre contre l'extrémisme

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  • Les érudits soufis en guerre contre l'extrémisme

    Les 9èmes Rencontres mondiales du soufisme ont refermé leurs portes dimanche 4 janvier dans la ville de Madagh, dans l'est du Maroc, après avoir rassemblé de nombreux intellectuels et adeptes.

    Les participants à cette conférence de trois jours ont été unanimes à souligner la nécessité de promouvoir la culture soufie pour protéger les sociétés contre les idéologies obscurantistes.

    Le soufisme est une nécessité urgente au vu des dysfonctionnements qui se développent dans la société, notamment avec la propagation des idées extrémistes, a estimé l'écrivaine marocaine Fatima Lahbabi.

    Un avis partagé par Kamal Tabghi, chercheur spécialisé dans la pensée islamique et membre de la confrérie Boutchichiya.

    "Notre religion nous enseigne que la paix est une priorité, ainsi que la tolérance et l'anti-sectarisme, mais à cause du terrorisme, les gens tentent de présenter l'Islam comme une religion qui encourage la violence et la terreur", a-t-il expliqué à Magharebia, précisant que le soufisme tente de redonner ses lettres de noblesse à la religion musulmane.

    L'extrémisme constitue une menace pour l'identité des peuples, a tenu à souligner Houssam Sabat, président de l'arrondissement des Habous à Tripoli, en Libye. Selon lui, la réponse à cette menace doit consister à réhabiliter le patrimoine spirituel islamique.

    Cheikh Zakaria Mohamed Marzouk, de l'Université Al Azhar, a noté quant à lui que "le discours contemporain du soufisme doit être renouvelé et adopter une vision moderne", estimant que la révision de certains concepts contenus dans le message soufi devrait permettre de mettre un terme à la "sécheresse spirituelle".

    Alzoubir Azzeddine, membre de la Chabiba de l'Union socialiste des forces populaires, a souligné pour sa part que "depuis les attentats terroristes du 16 mai 2003, le Maroc s'est engagé dans la promotion du soufisme pour en faire un rempart contre l'extrémisme et le wahhabisme radical".

    Face à la percée du discours intégriste prônant la haine et le rejet de l'autre, le soufisme s'avère nécessaire pour éduquer les générations futures aux vraies valeurs de l'Islam, selon Lemhalli Abdelkder, membre de la confrérie Boutchichiyya.

    Ce jeune cadre bancaire de Casablanca a expliqué à Magharebia que la religion musulmane enseigne aux personnes la lutte pour la vie, la paix, le dialogue et le respect de l'autre. "C'est ce que nous essayons d'enseigner à nos frères et sœurs de toutes origines culturelles."

    Nezha Messaâdi, jeune recrue ayant rejoint la confrérie Boutchichiya, estime que son expérience au cours des deux dernières années lui a permis de concevoir le monde différemment.

    "J'ai appris à quel point l'échange culturel est important pour évoluer dans le bon sens", déclare-t-elle.

    Cette rencontre mondiale consacrée au soufisme était organisée par la Tariqa Boutchichiya en partenariat avec le Centre euro-méditerranéen d'étude de l'Islam actuel (CEMEIA), basé à Paris, à l'occasion de la commémoration du Mouled.

    Elle aura été une force de proposition dans les domaines à la fois théoriques et pratiques, et aura contribué au traitement de certains dysfonctionnements actuels tels que l'extrémisme, le fondamentalisme et le vide spirituel, a expliqué Mounir El Kadiri Boudchich, directeur de cette rencontre.

    Abdessamad Ghazi, membre du comité d'organisation de cette manifestation, a pour sa part souligné que cette rencontre était destinée à mettre en relief la portée de la pensée soufie dans un contexte où l'individu souffre de problèmes qui menacent et compromettent son propre avenir.

    MMagharebia
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