Après l'attentat contre "Charlie Hebdo", des regards suspicieux se tournent vers les musulmans de France. Comme si leur religion trahissait une adhésion à la barbarie. Évidemment, ce n'est pas le cas, mais peut-on demander à quelqu'un de s'indigner ? Où commence l'intimidation ? Réponse de l'éditorialiste Jean-Marcel Bouguereau.
Édité par Rémy Demichelis
En moins de 24 heures, après le massacre de "Charlie Hebdo", deux lieux de culte musulmans et un restaurant proche d'une mosquée ont été visés par des tirs d'armes à feu, grenades ou bombe.
Les musulmans n’ont pas tort de craindre de nouveaux actes de vengeance contre eux. C’est même paradoxalement le but des terroristes que d’exciter une islamophobie prête à se réveiller. Et, en réaction, d’espérer leur révolte et ainsi de les convaincre de rejoindre leurs rangs. C’est une tactique courante de tous les extrémismes de chauffer à blanc les contradictions latentes de la société afin de les exacerber et, ensuite, de tirer les marrons du feu.
Essayer d'en faire une guerre de civilisation
On se souvient que mi-décembre a circulé une vidéo de propagande appelant les musulmans français à "réduire la France en miettes". S’ils justifient leur appel par l’interdiction du voile, l’objectif est en fait de prendre en otage les musulmans de France, face à une extrême-droite qui les considèrent comme des intrus en France.
Le paradoxe n’est qu’une apparence : les islamo-fascistes se servent des fascistes identitaires pour verser du sel sur les plaies de la société française.
Tout ceci est pensé : ces terroristes ne sont pas des "loups solitaires". Il s’agit d’une opération concertée et minutieusement préparée.
La radio de Daech a qualifié hier les auteurs de l’attaque de "héros". Le choix même de "Charlie Hebdo" est significatif. C’est s’attaquer à plusieurs choses sacrées en France : la laïcité et la liberté d’expression.
Et s’attaquer à nos valeurs pour essayer d’en faire une guerre de civilisation. Que doivent faire les musulmans ?
Un débat qui se répète
Il leur faut évidemment se joindre à la protestation nationale, contre cette tentative d’allumer la haine entre Français et de susciter la violence inter-communautaire. Lorsqu’en septembre, des jeunes musulmans britanniques se sont mobilisés contre les horreurs de Daech avec cette formule "Not in My Name" (pas en mon nom), façon de refuser l’amalgame entre islam et extrémisme religieux, plusieurs musulmans français s’étaient insurgés contre ce qu’ils percevaient comme une injonction islamophobe.
Un peu comme si on avait demandé à tous les chrétiens de prendre leurs distances des prêtres pédophiles.
Ce débat se répète aujourd’hui avec plus de force encore, compte tenu de l’énormité d’un événement qui, toutes proportions gardées, a été comparé à un 11 Septembre français. Dans ce cas, il ne s’agit pas d’injonction mais d’un simple souhait.
Parce que c’est la meilleure façon de déjouer le piège que tendent les islamo-fascistes. Parce que la cohésion est la meilleure réponse. Ce n’est pas un hasard si le Conseil français du culte musulman a réagi avec une célérité inhabituelle à un attentat sanglant qui "est un coup porté à l'ensemble des musulmans".
Source: nouvelobs.com
Édité par Rémy Demichelis
En moins de 24 heures, après le massacre de "Charlie Hebdo", deux lieux de culte musulmans et un restaurant proche d'une mosquée ont été visés par des tirs d'armes à feu, grenades ou bombe.
Les musulmans n’ont pas tort de craindre de nouveaux actes de vengeance contre eux. C’est même paradoxalement le but des terroristes que d’exciter une islamophobie prête à se réveiller. Et, en réaction, d’espérer leur révolte et ainsi de les convaincre de rejoindre leurs rangs. C’est une tactique courante de tous les extrémismes de chauffer à blanc les contradictions latentes de la société afin de les exacerber et, ensuite, de tirer les marrons du feu.
Essayer d'en faire une guerre de civilisation
On se souvient que mi-décembre a circulé une vidéo de propagande appelant les musulmans français à "réduire la France en miettes". S’ils justifient leur appel par l’interdiction du voile, l’objectif est en fait de prendre en otage les musulmans de France, face à une extrême-droite qui les considèrent comme des intrus en France.
Le paradoxe n’est qu’une apparence : les islamo-fascistes se servent des fascistes identitaires pour verser du sel sur les plaies de la société française.
Tout ceci est pensé : ces terroristes ne sont pas des "loups solitaires". Il s’agit d’une opération concertée et minutieusement préparée.
La radio de Daech a qualifié hier les auteurs de l’attaque de "héros". Le choix même de "Charlie Hebdo" est significatif. C’est s’attaquer à plusieurs choses sacrées en France : la laïcité et la liberté d’expression.
Et s’attaquer à nos valeurs pour essayer d’en faire une guerre de civilisation. Que doivent faire les musulmans ?
Un débat qui se répète
Il leur faut évidemment se joindre à la protestation nationale, contre cette tentative d’allumer la haine entre Français et de susciter la violence inter-communautaire. Lorsqu’en septembre, des jeunes musulmans britanniques se sont mobilisés contre les horreurs de Daech avec cette formule "Not in My Name" (pas en mon nom), façon de refuser l’amalgame entre islam et extrémisme religieux, plusieurs musulmans français s’étaient insurgés contre ce qu’ils percevaient comme une injonction islamophobe.
Un peu comme si on avait demandé à tous les chrétiens de prendre leurs distances des prêtres pédophiles.
Ce débat se répète aujourd’hui avec plus de force encore, compte tenu de l’énormité d’un événement qui, toutes proportions gardées, a été comparé à un 11 Septembre français. Dans ce cas, il ne s’agit pas d’injonction mais d’un simple souhait.
Parce que c’est la meilleure façon de déjouer le piège que tendent les islamo-fascistes. Parce que la cohésion est la meilleure réponse. Ce n’est pas un hasard si le Conseil français du culte musulman a réagi avec une célérité inhabituelle à un attentat sanglant qui "est un coup porté à l'ensemble des musulmans".
Source: nouvelobs.com
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