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REPORTAGE. Dans les rues d’Alger, l’AADL et le pétrole éclipsent la CAN 2015

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  • REPORTAGE. Dans les rues d’Alger, l’AADL et le pétrole éclipsent la CAN 2015

    le 10 janvier 2015 à 16 h 05 min - Massissilia Chafai @Massissiliachaf.


    Á une semaine du coup d’envoi de la CAN 2015 le 17 janvier en Guinée Equatoriale, les Algériens sont préoccupés par d’autres problèmes. Les logements AADL, la chute du prix du pétrole, la cherté de la vie, sont autant de sujets qui éclipsent le plus important événement sportif du continent africain.


    Pas de place pour le sport en temps de crise !
    Les différentes personnes que nous avons interrogées estiment que les temps sont durs, ce qui ne laisse pas de place au football. Rencontré au marché de Meissonnier, dans le centre d’Alger, Mohammed, 55 ans, père de cinq enfants, explique : « La vie est devenue trop cher, on s’attend au pire avec la chute du prix du pétrole ». Comme beaucoup d’Algeriens, il s’attend à des jours difficiles et pense qu’il faut « s’y préparer ». Et sur l’intérêt qu’il porte à la CAN, Mohammed répète avec un sourire en coin : « Il n’y a plus de place pour le sport en temps de crise. Nos esprits sont préoccupés par d’autres problèmes ».
    Sofiane commerçant, la trentaine, est un grand supporter de l’équipe nationale algérienne de football. Pour lui, la CAN est un événement « ordinaire ». « Les Algériens aiment le football, mais avec les problèmes d’AADL et la cherté de la vie, on n’a pas le temps de penser à la CAN », dit-il.
    « Oui au football, non à la manipulation ! »
    L’ambiance est plus festive à Djamaa Layhoud à la place des Martyres, transformée en grand marché à ciel ouvert. Il est 9h, les vendeurs commencent à installer leurs marchandises. Ce samedi, le soleil est au rendez-vous. L’endroit grouille de monde. Les commerçants se frottent les mains et s’attendent à une bonne journée.
    Installant les Tee-shirts aux couleurs de l’équipe nationale, Imad, 32 ans, nous raconte sa passion pour les Verts. « Je ne rate aucun match, j’ai même pleuré lorsqu’on a été éliminé de la Coupe du monde », raconte-t-il, avec émotion. Le jeune homme pense cependant que « le football est utilisé pour endormir le peuple ». « On est conscient que le football est le moyen que notre pouvoir utilise pour nous occuper », dit-il. « Nous aimons le football mais nous sommes loin d’être dupes », ajoute le jeune homme.
    Zoheir, la quarantaine, est du même avis. Le vendeur de fumigènes, pétards et autres produits pyrotechniques, explique que le football est « sa vie » mais il refuse que cette passion « soit utilisée à des fins politiques ». « Où sont les logements sociaux et AADL qu’ils nous ont promis ? », s’interroge-t-il. « Ce n’est pas parce que nous aimons le football que nous allons nous taire sur nos droits », crie-t-il. « Oui, au football et non à la manipulation », lance Zoheir.
    Des ventes timides
    Saïd, la vingtaine, a disposé des petits drapeaux algériens à proximité du marché de Meissonnier, les clients ne se bousculent pas. « J’essaie de vendre des drapeaux depuis trois jours, mais ça ne marche pas bien, j’espère que ça va s’améliorer dès l’approche du premier match de notre équipe nationale », espère-t-il.
    Á Djamaa Layhoud, de l’autre côté du centre-ville, les ventes sont « un peu plus importantes », selon les vendeurs. « J’ai vendu une dizaine de Tee-shirts, mais ça reste peu », nous dit un des vendeurs. Même situation dans les commerces de démodulateurs. « Nos magasins ont été pris d’assaut lors de la Coupe du monde, pour la CAN les ventes sont très faibles », nous explique un propriétaire d’un magasin d’électroménagers. « Et puis il y a toujours des gens qui peuvent pirater les chaînes cryptées », ajoute-t-il.
    L’Algérie favorite… Brahimi un sauveur
    Même si la CAN 2015 est loin de susciter l’engouement du Mondial 2014, les Algériens croient en les chances de l’Équipe algérienne de gagner le titre. « Avec les joueurs que nous avons, à nous la victoire », estime Imad, les pronostics vont bon train, et l’optimisme est au rendez-vous. « Aucun adversaire n’est à la taille des Fennecs », dit un des jeunes. « On a failli vaincre l’Allemagne au Brésil, alors aucune équipe ne peut nous faire peur », ajoute-t-il.
    Les supporters portent un grand espoir en Yacine Brahimi. « Brahimi sera notre sauveur », pronostique Salim, vendeur de Tee-shirts aux couleurs de l’Équipe nationale. Le Tee-shirt qui porte le numéro de Brahimi est d’ailleurs le plus vendu, selon lui. « Espérons qu’il ne se blessera pas, sinon se sera dramatique pour nous », ajoute-t-il.
    TSA
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