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Mostaganem : La daïra de Sidi Lakhdar incendiée et mise à sac, 10 blessés, 25 arrestations

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  • Mostaganem : La daïra de Sidi Lakhdar incendiée et mise à sac, 10 blessés, 25 arrestations

    Les échauffourées entre manifestants et force de l’ordre se sont soldées par 10 blessés, dont trois dans un état grave, 25 interpellations et la mise à sac du siège de la daïra et du logement de fonction attenant, ainsi que la destruction du mobilier et des documents et autre équipement informatique.

    Au quatrième jour du soulèvement de la population de Sidi Lakhdar, la manifestation qui se voulait pacifique a dégénéré en affrontement entre les manifestants et les forces de l’ordre. En effet, selon des témoignages concordants, bien avant le lever du jour, des éléments de la brigade antiémeutes seraient intervenus pour déloger les habitants qui campaient devant le portail de la daïra.

    Très vite, les bras de fer est engagé. Mais c’est vers le milieu de la matinée que les forces de l’ordre ont chargé les manifestants dont le nombre grandissait à vue d’œil. Aux tirs des grenades lacrymogènes, répondaient le coups de feu de carabine 12 mm. Des balles à blanc qui entraineront une certaine confusion chez les manifestants, dont certains craignaient un usage de balles réelles.

    Les douilles retrouvées sur place par nos soins infirment cette version. Toutefois, peu avant midi, alors que les affrontements atteignaient leur apogée, on signale une dizaine de blessés, dont trois graves. Des parents signalent l’éborgnage d’une jeune manifestant, tandis qu’un autre aurait été amputé de la jambe. Selon plusieurs témoins, il aurait été écrasé par un véhicule des forces de l’ordre. Alors que des milliers de manifestants de tous âges continuaient d’affluer vers le lieu des affrontements, les forces de l’ordre parviendront à interpeller 25 manifestants.

    Le siège de la daïra qui fait face au commissariat de police est très vite investi par les manifestants qui brulent deux véhicules de services et saccagent sans ménagement les locaux administratifs. Un autre groupe s’attaque alors au logement du chef de daïra qui a réussi à évacuer sa famille comme par miracle. Cette dernière était restée enfermée durant les trois premiers jours de l’émeute. Partout, on note des amoncellements de documents administratifs, de mobiliers et de matelas et autres coussins et couvertures.

    A l’intérieur, alors que nous montons les escaliers pour parvenir à l’appartement d’astreinte du chef de daïra, nous croisons des manifestants déambulant dans un désordre et emportant qui une couverture, qui une chaise capitonnée, qui un bibelot qu’un jeune manifestant brandis comme un trophée. Alors que de la fumée empeste l’atmosphère, qui devient très vite irrespirable, d’autres manifestants investissent les lieux, la plupart porte un bandeau qui cache leur visages. Nombreux sont ceux qui arbore des bouteilles de vinaigre, sensé amoindrir les effets des grenades lacrymogènes dont des centaines de douilles jonchent le sol.

    Sur la grande rue qui mène à la daïra, des manifestants décidés sont assis ostentatoirement à quelques mètres des brigades anti émeutes. D’autres ont installés en pleine rue les fauteuils de la salle d’attente, barrant ainsi la rue. La nuit qui s’annonce ne présage rien de bon. Car manifestement, le dialogue auquel n’ont cessé d’appeler les manifestants, dont les portes paroles clament haut et fort que leurs protesta était pacifique.

    Tous parlent d’une provocation de la part des forces de l’ordre. Tous maintiennent leur revendication principale qui est le départ du chef de daïra et la constitution d’une commission d’enquête ministérielle. Sur le chemin du retour, nous croisons pas moins de 12 véhicules des forces anti émeutes ramenées depuis Sidi Bel Abbès afin de prêter main forte à celle déjà sur place. La nuit risque d’être très agitée dans cette coquette cité balnéaire, dont les rues sont jonchées de pavés et de pierres ramenées par tracteurs depuis la campagne.
    El Watan
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