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Taux de change : Le Maroc veut mettre fin à sa dépendance vis-à-vis de l’euro
Finance | Publié le 17.12.2014 à 20h06 | Par Ristel Tchounand
Bank Al Maghrib envisageait le projet en juin dernier. La banque centrale marocaine vient de le relancer en conférence de presse*: le Maroc va revoir la composition de son panier de devises, dans le but d’amoindrir sa dépendance vis-à-vis de son premier partenaire économique à savoir l’UE. Si les raisons de fond d’une telle décision sont évoquées, l’économiste Najib Akesbi dénonce un «*secret de polichinelle*» qui caractérise la composition dudit panier. Explications.
Le Maroc veut revoir son panier de devises afin de mettre un terme à sa dépendance vis-à-vis de l’euro, a indiqué Abdellatif Jouahri, gouverneur de Bank Al Maghrib, lors d’une conférence de presse, rapporte l’agence britannique Reuters. « Il est peut-être temps de réviser nos pondérations », a-t-il déclaré soulignant que le commerce international marocain « est maintenant divisé à part égal entre euros et dollars ».
Entre recommandation du FMI et profit sur le marché du pétrole
Avec l’Union européenne (UE) comme premier partenaire économique à l’étranger, l’économie marocaine a sérieusement souffert de la crise en zone euro. Depuis le mois de juin, le gouverneur de la banque centrale évoquait déjà la révision du panier de devises marocain. Selon l'analyse de Reuters, le Maroc serait en train vouloir répondre à une recommandation du Fonds monétaire international (FMI) qui l'a récemment exhorté à adopter une plus grande flexibilité des taux de change pour rendre son économie plus compétitive et mieux à même d'absorber les chocs.
Pour l’économiste Mehdi Lahlou, BAM veut accélérer la réalisation de ce projet en raison de « l’affaiblissement de l’euro et de la baisse du prix du pétrole sur les marchés mondiaux ». « La banque veut protéger les exportations marocaines et gagner un maximum d'avantages de la faiblesse du prix du pétrole », a-t-il affirmé. On ne le dira pas assez, en effet l’état actuel du marché du pétrole est une aubaine pour le royaume qui est dépendant de l’offre extérieure. Un enseignant de l’Université de New York estime le gain potentiel du Maroc entre 2 à 5% du PIB, soit (2,088 à 5,2 milliards de dollars).
Si le Maroc revoit effectivement son panier de devises, ce sera la première révision en 12 ans, car la dernière date d’avril 2001, selon une publication de BAM sur son site web. D’après la même source, ce « réaménagement » a limité la composition du panier « à l’euro et au dollar américain avec des pondérations respectives de 80% et 20% ». En juin dernier encore, les médias reprenaient cette même composition du panier de devises. Si l’on se réfère aux propos du gouverneur de BAM, on pourrait se diriger vers une répartition de 50% pour le dollar et 50% pour l’euro.
« Non-transparence absolue » des autorités marocaines sur la composition du panier de devises
« La composition du panier est à la fois un secret d’Etat et un secret de polichinelle. C’est dangereux, car il n’y a pas de détails », estime l’économiste Najib Akesbi. « 50/50 pour l’euro et le dollar, ce n’est pas réaliste. Dire cela, c’est évacuer les autres monnaies. Dans ce cas où est la Livre Sterling, le Yuan chinois ou encore le rouble russe ? », s’interroge l’économiste, soulignant que même si les échanges avec ces pays sont moindre comparés notamment avec ceux de l’UE, leurs devises devraient « normalement » figurer dans le panier des devises du Maroc.
A ce sujet, M. Akesbi dénonce une « non-transparence absolue » de la part de l’Etat. « Nous avons le droit de connaitre la véritable composition du panier aujourd’hui et ce, dans le détail », insiste-t-il.
Finance | Publié le 17.12.2014 à 20h06 | Par Ristel Tchounand
Bank Al Maghrib envisageait le projet en juin dernier. La banque centrale marocaine vient de le relancer en conférence de presse*: le Maroc va revoir la composition de son panier de devises, dans le but d’amoindrir sa dépendance vis-à-vis de son premier partenaire économique à savoir l’UE. Si les raisons de fond d’une telle décision sont évoquées, l’économiste Najib Akesbi dénonce un «*secret de polichinelle*» qui caractérise la composition dudit panier. Explications.
Le Maroc veut revoir son panier de devises afin de mettre un terme à sa dépendance vis-à-vis de l’euro, a indiqué Abdellatif Jouahri, gouverneur de Bank Al Maghrib, lors d’une conférence de presse, rapporte l’agence britannique Reuters. « Il est peut-être temps de réviser nos pondérations », a-t-il déclaré soulignant que le commerce international marocain « est maintenant divisé à part égal entre euros et dollars ».
Entre recommandation du FMI et profit sur le marché du pétrole
Avec l’Union européenne (UE) comme premier partenaire économique à l’étranger, l’économie marocaine a sérieusement souffert de la crise en zone euro. Depuis le mois de juin, le gouverneur de la banque centrale évoquait déjà la révision du panier de devises marocain. Selon l'analyse de Reuters, le Maroc serait en train vouloir répondre à une recommandation du Fonds monétaire international (FMI) qui l'a récemment exhorté à adopter une plus grande flexibilité des taux de change pour rendre son économie plus compétitive et mieux à même d'absorber les chocs.
Pour l’économiste Mehdi Lahlou, BAM veut accélérer la réalisation de ce projet en raison de « l’affaiblissement de l’euro et de la baisse du prix du pétrole sur les marchés mondiaux ». « La banque veut protéger les exportations marocaines et gagner un maximum d'avantages de la faiblesse du prix du pétrole », a-t-il affirmé. On ne le dira pas assez, en effet l’état actuel du marché du pétrole est une aubaine pour le royaume qui est dépendant de l’offre extérieure. Un enseignant de l’Université de New York estime le gain potentiel du Maroc entre 2 à 5% du PIB, soit (2,088 à 5,2 milliards de dollars).
Si le Maroc revoit effectivement son panier de devises, ce sera la première révision en 12 ans, car la dernière date d’avril 2001, selon une publication de BAM sur son site web. D’après la même source, ce « réaménagement » a limité la composition du panier « à l’euro et au dollar américain avec des pondérations respectives de 80% et 20% ». En juin dernier encore, les médias reprenaient cette même composition du panier de devises. Si l’on se réfère aux propos du gouverneur de BAM, on pourrait se diriger vers une répartition de 50% pour le dollar et 50% pour l’euro.
« Non-transparence absolue » des autorités marocaines sur la composition du panier de devises
« La composition du panier est à la fois un secret d’Etat et un secret de polichinelle. C’est dangereux, car il n’y a pas de détails », estime l’économiste Najib Akesbi. « 50/50 pour l’euro et le dollar, ce n’est pas réaliste. Dire cela, c’est évacuer les autres monnaies. Dans ce cas où est la Livre Sterling, le Yuan chinois ou encore le rouble russe ? », s’interroge l’économiste, soulignant que même si les échanges avec ces pays sont moindre comparés notamment avec ceux de l’UE, leurs devises devraient « normalement » figurer dans le panier des devises du Maroc.
A ce sujet, M. Akesbi dénonce une « non-transparence absolue » de la part de l’Etat. « Nous avons le droit de connaitre la véritable composition du panier aujourd’hui et ce, dans le détail », insiste-t-il.
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