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Projet Desertec : des ambitions revues à la baisse dans le Sahara

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  • Projet Desertec : des ambitions revues à la baisse dans le Sahara

    Consortium industriel créé en 2009, Desertec Industrial Initiative avait pour ambition de réaliser un immense projet d’énergie renouvelable en Afrique du Nord et au Moyen-Orient. L’objectif était de développer le marché des énergies solaires et éoliennes dans ces régions à fort potentiel, tout en favorisant l’émergence d’interconnexion avec les réseaux électriques de l’Europe. Mais de nombreuses défections d’actionnaires au cours de la dernière assemblée générale ont forcé les promoteurs du projet à revoir leurs objectifs. Retour sur l’émergence d’un ambitieux projet et des contraintes qui ont eu raison de lui, ou presque.





    Exploiter l’immense potentiel renouvelable du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord

    Lorsque sort, au début des années 2000, une étude centrée sur le potentiel des énergies renouvelables au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, tous les yeux se tournent vers le désert du Sahara. Alors que les préoccupations environnementales commencent à occuper le devant de la scène politique, on apprend qu’un seul km² de ce désert (d’une superficie totale de 12 millions de km²) recevrait une énergie solaire équivalente à 1,5 million de barils de pétrole. Un potentiel immense.

    Dès 2009 émerge ainsi l’idée de tirer profit de ce taux d’ensoleillement fortement favorable. Pour ce faire, deux entités sont créées : la fondation Desertec ainsi qu’un consortium baptisé Desertec Industrial Initiative (DII), qui rassemble de nombreux acteurs européens et notamment allemands (Münchener Rück, Siemens, la Deutsche Bank, RWE, EBB etc.). C’est ainsi que le projet Desertec est modelé puis lancé. Son objectif est de créer d’ici à une quarantaine d’années un vaste réseau d’unités de production énergétique (solaire et éolien) à travers l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient.

    Le coût de ce projet dantesque, dont 20% de la production électrique devait être importée vers l’Europe grâce à des interconnexions sous-marines, est estimé à 400 milliards d’euros. L’annonce de ce montant a eu pour effet de faire s’élever des voix moins optimistes quant aux chances d’atteindre les objectifs fixés. DII signe en 20114 une convention de partenariat avec l’Agence Marocaine pour l’Energie Solaire. Le but est de construire des parcs éoliens et solaires afin de prouver la viabilité de l’objectif initial de Desertec. En vain.



    De contraintes en difficultés : vers la désillusion des actionnaires

    L’assemblée générale de DII s’est tenue lundi 13 octobre au cœur de la capitale italienne, Rome. Sur la quarantaine d’actionnaires, qui contribuaient à parts égales de 125.000 dollars par an, au budget de Desertec, seuls 20 ont répondu présents. Et parmi eux 3 seulement ont décidé de renouveler leur adhésion : l’électricien allemand RWE, la société d’Arabie Saoudite ACWA Power ainsi que le chinois SGCC. Ainsi déserté, DII n’a pas d’autre choix : changer de statut, de nom et de stratégie.

    Bien que porté par des intentions louables, le projet Desertec s’est heurté à des contraintes de plus en plus nombreuses au fil des années. La crise économique, en premier lieu, ainsi que les instabilités politiques locales (les révolutions du Printemps arabe). Des contraintes structurelles (la difficulté de coordonner 21 sociétés et 36 partenaires provenant d’une quinzaine de pays) et techniques (comment, sans réseaux partagés, importer de l’énergie de l’Afrique du Nord vers l’Europe?) sont également entrées en ligne de compte. Et ces incertitudes ont fini par avoir raison d’objectifs souvent considérés comme trop ambitieux (couvrir un cinquième des besoins énergétiques du Vieux Contient).

    Certains préfèrent ne retenir que le positif. « Lorsque DII a été créée il y a cinq ans, les énergies renouvelables au Moyen-Orient et en Afrique du Nord ne jouaient aucun rôle. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Environ 70 projets ont été réalisés entre temps. DII a contribué à ce développement avec du plaidoyer, des études générales et des stratégies nationales concrètes (…) », a déclaré Paul van Son, président directeur général de DII. Selon lui, 70 projets ont été lancés ou sont en cours de construction grâce à l’initiative des acteurs Desertec. Face à ces importants changements structurels, il va désormais s’agir pour le consortium de « fournir des services en priorité à ses actionnaires. C’est-à-dire de faciliter et soutenir des projets concrets d’activité au Moyen Orient et en Afrique du Nord ».


    par: Yoann Gibert
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