La lutte contre les cancers devient un véritable chalenge pour notre pays, et l’espoir pour une meilleure prise en charge de ces pathologies dans des Centres anti cancer, sera vain si une stratégie globale et spécifique de prévention contre les cancers n’est pas élaborée dans les meilleurs délais.
Dans cette rubrique, il s’agit pour nous d’apporter un éclairage sur la question de la lutte contre les cancers dans notre pays, et d’appeler à l’urgence de la mise en place d’un Plan national de prévention contre les maladies chroniques en général, car elles sont liées entre elles, et contre les cancers en particuliers. Il faut rappeler tout d’abord que ces pathologies dites chroniques comme les cancers, les maladies cardiaques et les maladies métaboliques (hypertension et diabète), sont responsables à elles seules, directement ou indirectement des trois quarts des décès dans notre pays, nous les estimons à environ 115 000 morts sur les 175 000 décès attendus chaque année. Ces pathologies se sont accrues, par suite des profondes mutations de la société (accroissement de la pollution, comportements individuels à risque, régimes alimentaires de plus en plus sucrés et trop salés, augmentation du stress…). Les cancers sont aussi en rapport directement avec le vieillissement de la population. Ces pathologies sont aussi de mieux en mieux mises en évidence, grâce aux progrès réalisés par le système d’offre des soins (publics et privés) dans les domaines de l’investigation et de l’exploration des cancers.
LES CANCERS EN QUELQUES MOTS
Sur le plan biologique, le cancer résulte de la survenue d’un dysfonctionnement génétique au niveau de certaines cellules de l’organisme. Celles-ci se mettent à se multiplier de manière anarchique et à proliférer, d’abord localement, puis dans le tissu avoisinant, puis à distance où elles forment des métastases. Sur le plan médical, le mot « cancer » désigne en fait un groupe de maladies très différentes les unes des autres. C’est pourquoi on ne devrait pas parler du cancer, mais des cancers, au pluriel.
Longtemps, le cancer a été une maladie incurable. Aujourd’hui, grâce aux progrès de la médecine, nombre de cancers sont guéris dans les pays disposant d’un système de santé performant. La prise en charge des cancers est complexe, et les traitements comprennent selon le type de cancer : une Radiothérapie, une Chimiothérapie, une ablation chirurgicale, des Soins palliatifs et parfois des Médecines complémentaires. Le choix des traitements s’appuie sur des recommandations de bonne pratique clinique, prodigués par des experts, lesquels prennent en compte les résultats des travaux scientifiques les plus récents réalisés à travers le monde, de types essais cliniques.
LES CANCERS ET LEUR AMPLEUR
Pour notre pays, beaucoup de chiffres sont donnés sur l’ampleur de ces pathologies. Mais la réalité est difficile à cerner. En effet, les Registre de cancers qui existent dans tous les grands hôpitaux hospitalo-universitaires à travers le pays ne rapportent que les cas de cancers diagnostiqués et pris en charge dans ces structures hospitalières, soit environ 30 000 nouveaux cas par an.
Or, en l’absence de dépistage systématique, et compte tenu des statistiques sur les cancers fournies par les services de santé de pays à morbidité similaire à la notre, on estime qu’en réalité il y a autant de cas de cancers non diagnostiqués (pour diverses raisons) dans notre population.
Nos estimations portent donc sur environ 60 000 nouveaux cas de cancers (toutes formes confondues), à l’échelle nationale et par an, dont à peine 50 % seulement sont diagnostiqués. Environ 35 000 patients décèdent après un court délai, selon le type de cancer (une survie moyenne de 2 à 5 ans pour les patients ayant la chance d’être pris en charge). L’ampleur des cancers déjà très élevée va encore augmenter au cours des prochaines années. Cela est dû d’abord au risque de cancérogénicité qui est relativement élevé dans notre pays, mais aussi par suite de la multiplication de nombreux facteurs de risques synergiques qui affectent notre population.
LE RISQUE DE CANCEROGENICITE DANS NOTRE PAYS
Beaucoup d’éléments font que, dans le contexte actuel, le risque de cancérogénicité est relativement élevé dans notre pays. D’abord les facteurs géo- climatiques comme l’ensoleillement. Différentes données radiométriques enregistrées par les stations de mesure de l’ensoleillement (ex. le Centre de Développement des Énergies Renouvelables à Alger), donnent un Index Solaire UV (ultra violet) compris généralement entre 4 et 11 (contre 2 et 5 en France).
De ce fait, les radiations solaires et les UV en particuliers sont responsables, entre autres, du vieillissement prématuré de la peau, des fameux coups de soleil, à divers degrés, des cataractes, des allergies, des insolations plus ou moins violentes, mais surtout des cancers de la peau. Ce sont des formes de cancers peu connus, mais qui continuent à progresser parmi notre population, du fait d’une exposition de plus en plus importante, surtout en été. A titre d’exemple, les statistiques du Registre des tumeurs du Centre anticancéreux Pierre-et-Marie-Curie (CPMC) révèlent l’apparition d’environ 1.000 cas de cancers de la peau, pour la seule agglomération d’Alger et par an.
En plus de l’ensoleillement, on relève aussi les facteurs dits prédictifs des cancers, comme par exemple l’accroissement de la population qui entraine nécessairement plus de cas de cancers. Il y a aussi l’allongement de l’espérance de vie (environ 12% de la population nationale a plus de 60 ans actuellement). L’âge est considéré comme un facteur prédictif des cancers. Par conséquent, plus il y a de sujets âgés et plus il y aura de cas de cancers.
Certains facteurs génétiques spécifiques favorisent les cancers dans notre pays, c’est le cas du cancer du naso-pharynx (ou cancer du cavum) qui est particulièrement fréquent dans les pays de la rive Sud de la méditerranée (où on estime que son incidence est de 15 cas pour 100 000 habitant). Ce cancer est observé plutôt chez les sujets jeunes. Un autre facteur tout aussi important dans la genèse des cancers est représenté par le mode vie. Dans notre pays, le régime alimentaire se rapproche de plus en plus de celui des pays occidentaux (surconsommation de graisse animale, consommation de produits alimentaires et de laitage à forte concentration chimique, des boissons riches en additifs et colorants souvent toxiques et cancérigènes…
D’autres facteurs multiplient le risque cancérigène parmi les populations jeunes, ce sont les comportements à risque. C’est le tabagisme actif et passif qui détient le triste record dans l’origine des milliers de cas de cancers du poumon dans notre pays. Ce cancer survient généralement dès l’âge de 35 ans chez les jeunes et anciens fumeurs. On estime à environ 25 cas de cancers du poumon toutes formes confondues pour 100.000 habitants, soit 10.000 nouveaux cas chaque année. Ce cancer est neuf fois plus fréquent chez l’homme que chez la femme. La survie pour ce cancer dépasse rarement 5 ans dans notre pays. Le tabac chiqué est aussi à l’origine de nombreuses formes de cancers, les plus connus sont les cancers de la bouche, de l’œsophage et surtout de l’estomac (environ 10 cas pour 100 000 habitants).
Le cancer de la vessie, est en recrudescence épidémique, avec un fort accroissement de son incidence à partir de 50 ans, également lié au tabagisme, ce cancer altère lourdement la qualité de vie des patients, il est classé en deuxième position chez l’homme après les cancers du poumon dans les Registres de cancer d’Alger et d’Oran.
Les cancers féminins sont représentés surtout par le cancer du sein et le cancer du col de l’utérus. Le cancer du sein est malheureusement trop fréquent dans notre pays. On estime qu’il y a actuellement 20 nouveaux cas pour 100.000 habitants et par an, soit environ 8 000 nouveaux cas chaque année. Ce cancer frappe les femmes jeunes, 50% des patientes ont moins de 50 ans. Pour ce cancer facile à identifier précocement, le diagnostic dans notre pays reste tardif, car le dépistage n’est pas systématisé, malgré quelques campagnes de dépistage organisées par des associations.
Le cancer du col de l’utérus occupe la deuxième ou la troisième position selon les registres, avec une incidence annuelle de l’ordre de 17 cas pour 100.000 habitants. Il survient à un âge précoce à partir de 30 ans, et il est lié souvent à des surinfections par Papilloma Virus, contre lesquels un vaccin est commercialisé dans les pays occidentaux. Ce cancer est facilement dépisté par une systématisation du frottis cervico vaginal au niveau des consultations de planification pour toute femme âgée de 30 ans et plus.Cette liste des différentes formes de cancer n’est malheureusement pas exhaustive et de nombreuses formes de cancers sont aussi en progression. C’est le cas par exemple des leucémies et des lymphomes qui touchent particulièrement les enfants et les adultes exposés aux polluants comme les solvants et aux irradiations médicales (radiographies répétées) ou aux irradiations naturelles (le radon) plus fréquentes dans certaines régions du Sud du pays. Ces formes de cancers représentent environ 10% de l’ensemble des tumeurs.
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Dans cette rubrique, il s’agit pour nous d’apporter un éclairage sur la question de la lutte contre les cancers dans notre pays, et d’appeler à l’urgence de la mise en place d’un Plan national de prévention contre les maladies chroniques en général, car elles sont liées entre elles, et contre les cancers en particuliers. Il faut rappeler tout d’abord que ces pathologies dites chroniques comme les cancers, les maladies cardiaques et les maladies métaboliques (hypertension et diabète), sont responsables à elles seules, directement ou indirectement des trois quarts des décès dans notre pays, nous les estimons à environ 115 000 morts sur les 175 000 décès attendus chaque année. Ces pathologies se sont accrues, par suite des profondes mutations de la société (accroissement de la pollution, comportements individuels à risque, régimes alimentaires de plus en plus sucrés et trop salés, augmentation du stress…). Les cancers sont aussi en rapport directement avec le vieillissement de la population. Ces pathologies sont aussi de mieux en mieux mises en évidence, grâce aux progrès réalisés par le système d’offre des soins (publics et privés) dans les domaines de l’investigation et de l’exploration des cancers.
LES CANCERS EN QUELQUES MOTS
Sur le plan biologique, le cancer résulte de la survenue d’un dysfonctionnement génétique au niveau de certaines cellules de l’organisme. Celles-ci se mettent à se multiplier de manière anarchique et à proliférer, d’abord localement, puis dans le tissu avoisinant, puis à distance où elles forment des métastases. Sur le plan médical, le mot « cancer » désigne en fait un groupe de maladies très différentes les unes des autres. C’est pourquoi on ne devrait pas parler du cancer, mais des cancers, au pluriel.
Longtemps, le cancer a été une maladie incurable. Aujourd’hui, grâce aux progrès de la médecine, nombre de cancers sont guéris dans les pays disposant d’un système de santé performant. La prise en charge des cancers est complexe, et les traitements comprennent selon le type de cancer : une Radiothérapie, une Chimiothérapie, une ablation chirurgicale, des Soins palliatifs et parfois des Médecines complémentaires. Le choix des traitements s’appuie sur des recommandations de bonne pratique clinique, prodigués par des experts, lesquels prennent en compte les résultats des travaux scientifiques les plus récents réalisés à travers le monde, de types essais cliniques.
LES CANCERS ET LEUR AMPLEUR
Pour notre pays, beaucoup de chiffres sont donnés sur l’ampleur de ces pathologies. Mais la réalité est difficile à cerner. En effet, les Registre de cancers qui existent dans tous les grands hôpitaux hospitalo-universitaires à travers le pays ne rapportent que les cas de cancers diagnostiqués et pris en charge dans ces structures hospitalières, soit environ 30 000 nouveaux cas par an.
Or, en l’absence de dépistage systématique, et compte tenu des statistiques sur les cancers fournies par les services de santé de pays à morbidité similaire à la notre, on estime qu’en réalité il y a autant de cas de cancers non diagnostiqués (pour diverses raisons) dans notre population.
Nos estimations portent donc sur environ 60 000 nouveaux cas de cancers (toutes formes confondues), à l’échelle nationale et par an, dont à peine 50 % seulement sont diagnostiqués. Environ 35 000 patients décèdent après un court délai, selon le type de cancer (une survie moyenne de 2 à 5 ans pour les patients ayant la chance d’être pris en charge). L’ampleur des cancers déjà très élevée va encore augmenter au cours des prochaines années. Cela est dû d’abord au risque de cancérogénicité qui est relativement élevé dans notre pays, mais aussi par suite de la multiplication de nombreux facteurs de risques synergiques qui affectent notre population.
LE RISQUE DE CANCEROGENICITE DANS NOTRE PAYS
Beaucoup d’éléments font que, dans le contexte actuel, le risque de cancérogénicité est relativement élevé dans notre pays. D’abord les facteurs géo- climatiques comme l’ensoleillement. Différentes données radiométriques enregistrées par les stations de mesure de l’ensoleillement (ex. le Centre de Développement des Énergies Renouvelables à Alger), donnent un Index Solaire UV (ultra violet) compris généralement entre 4 et 11 (contre 2 et 5 en France).
De ce fait, les radiations solaires et les UV en particuliers sont responsables, entre autres, du vieillissement prématuré de la peau, des fameux coups de soleil, à divers degrés, des cataractes, des allergies, des insolations plus ou moins violentes, mais surtout des cancers de la peau. Ce sont des formes de cancers peu connus, mais qui continuent à progresser parmi notre population, du fait d’une exposition de plus en plus importante, surtout en été. A titre d’exemple, les statistiques du Registre des tumeurs du Centre anticancéreux Pierre-et-Marie-Curie (CPMC) révèlent l’apparition d’environ 1.000 cas de cancers de la peau, pour la seule agglomération d’Alger et par an.
En plus de l’ensoleillement, on relève aussi les facteurs dits prédictifs des cancers, comme par exemple l’accroissement de la population qui entraine nécessairement plus de cas de cancers. Il y a aussi l’allongement de l’espérance de vie (environ 12% de la population nationale a plus de 60 ans actuellement). L’âge est considéré comme un facteur prédictif des cancers. Par conséquent, plus il y a de sujets âgés et plus il y aura de cas de cancers.
Certains facteurs génétiques spécifiques favorisent les cancers dans notre pays, c’est le cas du cancer du naso-pharynx (ou cancer du cavum) qui est particulièrement fréquent dans les pays de la rive Sud de la méditerranée (où on estime que son incidence est de 15 cas pour 100 000 habitant). Ce cancer est observé plutôt chez les sujets jeunes. Un autre facteur tout aussi important dans la genèse des cancers est représenté par le mode vie. Dans notre pays, le régime alimentaire se rapproche de plus en plus de celui des pays occidentaux (surconsommation de graisse animale, consommation de produits alimentaires et de laitage à forte concentration chimique, des boissons riches en additifs et colorants souvent toxiques et cancérigènes…
D’autres facteurs multiplient le risque cancérigène parmi les populations jeunes, ce sont les comportements à risque. C’est le tabagisme actif et passif qui détient le triste record dans l’origine des milliers de cas de cancers du poumon dans notre pays. Ce cancer survient généralement dès l’âge de 35 ans chez les jeunes et anciens fumeurs. On estime à environ 25 cas de cancers du poumon toutes formes confondues pour 100.000 habitants, soit 10.000 nouveaux cas chaque année. Ce cancer est neuf fois plus fréquent chez l’homme que chez la femme. La survie pour ce cancer dépasse rarement 5 ans dans notre pays. Le tabac chiqué est aussi à l’origine de nombreuses formes de cancers, les plus connus sont les cancers de la bouche, de l’œsophage et surtout de l’estomac (environ 10 cas pour 100 000 habitants).
Le cancer de la vessie, est en recrudescence épidémique, avec un fort accroissement de son incidence à partir de 50 ans, également lié au tabagisme, ce cancer altère lourdement la qualité de vie des patients, il est classé en deuxième position chez l’homme après les cancers du poumon dans les Registres de cancer d’Alger et d’Oran.
Les cancers féminins sont représentés surtout par le cancer du sein et le cancer du col de l’utérus. Le cancer du sein est malheureusement trop fréquent dans notre pays. On estime qu’il y a actuellement 20 nouveaux cas pour 100.000 habitants et par an, soit environ 8 000 nouveaux cas chaque année. Ce cancer frappe les femmes jeunes, 50% des patientes ont moins de 50 ans. Pour ce cancer facile à identifier précocement, le diagnostic dans notre pays reste tardif, car le dépistage n’est pas systématisé, malgré quelques campagnes de dépistage organisées par des associations.
Le cancer du col de l’utérus occupe la deuxième ou la troisième position selon les registres, avec une incidence annuelle de l’ordre de 17 cas pour 100.000 habitants. Il survient à un âge précoce à partir de 30 ans, et il est lié souvent à des surinfections par Papilloma Virus, contre lesquels un vaccin est commercialisé dans les pays occidentaux. Ce cancer est facilement dépisté par une systématisation du frottis cervico vaginal au niveau des consultations de planification pour toute femme âgée de 30 ans et plus.Cette liste des différentes formes de cancer n’est malheureusement pas exhaustive et de nombreuses formes de cancers sont aussi en progression. C’est le cas par exemple des leucémies et des lymphomes qui touchent particulièrement les enfants et les adultes exposés aux polluants comme les solvants et aux irradiations médicales (radiographies répétées) ou aux irradiations naturelles (le radon) plus fréquentes dans certaines régions du Sud du pays. Ces formes de cancers représentent environ 10% de l’ensemble des tumeurs.
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