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Charlie Hebdo : un enseignant dénonce le «double jeu» d'un lycée musulman

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  • Charlie Hebdo : un enseignant dénonce le «double jeu» d'un lycée musulman

    Je ne sais pas si vous avez entendu parler du Lycée Averroès à Lille, il a été classé 1er des lycées de France récemment, au classement de certains journaux, dont Le Parisien. Les événements de du début janvier en France, divisent.

    -----------------------------------------------

    Après avoir démissionné, Soufiane Zitouni accuse son ancienne direction de diffuser insidieusement « une conception de l'islam qui n'est autre que l'islamisme ». Le lycée Averroès de Lille aurait porté plainte pour diffamation.

    Soufiane Zitouni enseignait depuis la rentrée dans le lycée Averroès à Lille. Il a depuis choisi de démissionner de cet établissement privé musulman, sous contrat avec l'Éducation nationale. En cause: une tribune qu'il a publiée le 15 janvier dans Libération. Dans cet article, «Le Prophète est aussi Charlie», l'auteur réagissait à la dernière une de Charlie Hebdo et se posait la question: «Pourquoi tant de musulmans manquent aussi cruellement d'humour, de recul, de sérénité dès que l'on touche à un tabou, un dogme, un interdit auquel ils sont jalousement attachés?» À le croire, cette prise de position a provoqué des remous au sein du lycée.

    Et, un mois après la parution de son texte, le professeur de philosophie récidive dans le même quotidien. Cette fois, il met directement en cause un «double jeu» de la direction. «D'un côté, montrer patte blanche dans les médias pour bénéficier d'une bonne image dans l'opinion publique et ainsi continuer à profiter des avantages de son contrat avec l'État, et d'un autre côté, diffuser de manière sournoise et pernicieuse une conception de l'islam qui n'est autre que l'islamisme», détaille-t-il. La direction du lycée musulman aurait porté plainte pour diffamation, selon la lettre professionnelle consacrée à l'éducation AEF. «Les professeurs sont en larmes, réagit le proviseur El Hassane Oufker, interrogé dans La Voix du Nord. Ce professeur emploie des mots très durs…»

    La mise en garde d'un collègue

    Aujourd'hui, Soufiane Zitouni ne regrette sa prise de position. «Pour moi, prendre la plume pour faire entendre ma voix en tant que citoyen français de culture islamique après les horribles attentats contre Charlie Hebdo et l'Hyper Cacher était avant tout un devoir», écrit-il vendredi matin dans Libération. Au lycée Averroès, tout le monde ne serait pas du même avis. Dès la parution, relate l'enseignant, un proche de la direction le prévient: «Il est très bien ton texte, [...] mais tu dois savoir que tu vas te faire beaucoup d'ennemis ici». Affichée dans la salle des professeurs, la double page en question aurait rapidement terminée à la poubelle.

    «Vous léchez les pieds des ennemis de l'islam!»
    Un élève au professeur Soufiane Zitouni.

    Cinq jours plus tard, un autre collègue réplique sur le site participatif de l'Obs. L'intéressé fait allusion aux tensions qui semblent diviser le corps professoral. «Je ne partage pas les idées de mon cher collègue mais, qu'il s'en assure, je me battrais pour qu'il puisse les exprimer. En salle des profs, notamment!», assure Sofiane Meziani qui enseigne l'éthique au lycée. Mais celui-ci ne ménage pas ses critiques contre le journal satirique. «Charlie est abject», peut-on lire, il «concourt, chaque jour, à la banalisation des actes racistes». La réaction des élèves sera dans la même lignée: «C'est un blasphème!», «Vous léchez les pieds des ennemis de l'islam!», explique avoir entendu Soufiane Zitouni.

    Au lycée, une minute de silence avait pourtant été observée après les attaques contre Charlie Hebdo et l'Hyper Cacher. L'établissement, créé en 2004, est le premier lycée musulman à être passé sous contrat avec l'Éducation nationale. Les lycéens d'Averroès affichent chaque année de très bons résultats au baccalauréat et figurent parmi les meilleurs de la région.

    Le Figaro
    Je suis père et fais de mon mieux au regard de cette citation :
    L'exemple, c'est tout ce qu'un père peut faire pour ses enfants. Thomas Mann

  • #2
    Bonsoir Adhrhar,

    Je ne connais pas bien ce lycée, donc je ne peux ni confirmer ni démentir les propos de cet enseignant.
    Personnellement je préfère mettre mes enfants à l'école publique laïque, même si je respecte ceux qui choisissent les écoles privées.

    Les musulmans de France devraient se méfier du double langage. Tout finit par se savoir un jour, il faut être honnête avec soi même avant tout et avec son pays où le pays dans lequel on vit, sinon il serait plus honnête de partir si on pense ne pas y avoir sa place.

    Le communautarisme en France ne prendra pas, il ne fera qu'exclure encore plus, une communauté qui a déjà du mal à se faire accepter.
    Hope is the little voice you hear whisper "maybe" when it seems the entire world is shouting "no!"

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    • #3
      le sujet existe deja ..et avec le meme texte d'introduction ..

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      • #4
        Dans certains pays, c'est très mal vue de porter un jugement négatif sur son ancien employeur (ou sur l'employé), si on ne partage pas les valeurs de l'entreprise, on choisira une autre qui correspond a nos valeurs c'est tout.

        Ce monsieur semble vouloir avoir une certaine notoriété sur le dos de son ex-employeur

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        • #5
          Epicure le message de Adhrhar avait été posté en premier.

          Epoh, je pense que dans ce genre de situation, il faut rester prudent et éviter de prendre parti trop vite.

          Je me souviens juste que lorsque l'on a montré ce lycée à la télé après le drame de Charly Hebdo, ils ont juste montré deux adolescentes voilées, qui répétaient de façon presque mécanique la phrase : "ce n'est pas ca l'Islam". Ca donnait l'impression qu'elles l'avaient apprise par coeur.

          Et surtout il n y avait aucune réaction officielle de la part des responsables, ce sont les filles (adolescentes) qui se sont exprimées, qui ont été porte parole en quelque sorte du lycée.

          J'ai trouvé pour ma part cette attitude une peu légère de la part des responsables de l'établissement de laisser des ados seulement, s'exprimer devant la presse au nom du lycée sur un sujet aussi sérieux et grave.

          Maintenant face aux affirmations de ce professeur il faut rester prudent et éviter d'aller trop vite en besogne.
          Hope is the little voice you hear whisper "maybe" when it seems the entire world is shouting "no!"

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          • #6
            Megane Depuis cette affaire Charlie Hebdo, tout semble aller a travers, C'est bizarre que ce Monsieur trouve que cette école islamiste après l'événement et non avant.

            Biensur, Je ne vis pas en France. Je ne sais pas ce qui se passe la-bas. J'ai pris parti non, j'ai dit juste qu'ailleurs, ça ne se fait pas.

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            • #7
              Epoh, je dis juste qu'il faut rester prudent....

              Pour ma part je viens de trouver une vidéo sur youtube montrant la minute de silence et là, contrairement au reportage télé que j'avais vu un responsable fait un petit discours après la minute de silence.

              Hope is the little voice you hear whisper "maybe" when it seems the entire world is shouting "no!"

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              • #8
                Ok. Par respect a vous tous qui vivaient dans ce pays, je ne vais plus donner mon avis sur des sujets se rapportant a ce pays.

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                • #9
                  Epoh je ne t'ai jamais empêché de donner ton avis...

                  Je ne sais pas pourquoi tu le prends comme ça.
                  Hope is the little voice you hear whisper "maybe" when it seems the entire world is shouting "no!"

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                  • #10
                    Megane Je ne le prends pas mal, les sujets liés a ce pays sont trop charge émotionnellement, il y a trop de négativité en air ... I don't like negativity ... tahkemni la fachlation

                    Sinon, Megane, Wellah je ne l'ai pas pris mal ni j'ai compris que tu voulais m'empecher d'exprimer mon opinion

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                    • #11
                      Epoh tant mieux que tu ne l'aies pas mal pris, je ne voulais pas rester sur un malentendu.

                      Pour ce qui est du climat général, beaucoup de gens en rajoutent une couche et dramatisent à outrance (surtout ici sur le forum).

                      Il y a un malaise certes depuis l'attentat de Charlie, ce qui est normal, nous avons tous été choqués, mais il y a des gens qui exagèrent les choses et qui utilisent le terme islamophobie à toutes les sauces, ce qui peut donner un sentiment d'insécurité qui n'est pas vrai.

                      Il y aussi des gens positifs qui vivent bien et qui sont contents d'être en France, ces gens là on ne les entends pas beaucoup parce qu'ils sont discrets ils vivent leur vie et ne sont pas des grandes gueules.
                      Hope is the little voice you hear whisper "maybe" when it seems the entire world is shouting "no!"

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                      • #12
                        D'accord Megane.

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                        • #13
                          «Pourquoi tant de musulmans manquent aussi cruellement d'humour, de recul, de sérénité dès que l'on touche à un tabou, un dogme, un interdit auquel ils sont jalousement attachés?»
                          la réponse est dans ta question ...Frotte-mancheoeilfermé
                          "N'imitez rien ni personne. Un lion qui copie un lion devient un singe." Victor Hugo

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                          • #14
                            Bonsoir Megane,

                            Personnellement je préfère mettre mes enfants à l'école publique laïque, même si je respecte ceux qui choisissent les écoles privées.
                            Oui, la vigilance est salutaire, même s'il est vrais que statistiquement, les résultats des établissement prives sont meilleurs que ceux du public, pour diverses raisons. La vigilance est à observer par rapport aux endoctrinements, pas sur la qualité des enseignements fondamentaux (langues, mathématiques, français, sciences, ...).

                            extrait d'1 article paru dans bvoltaire "Pourquoi de nombreux lycées privés, catholiques ou musulmans, sont-ils considérés comme excellents ? Serait-ce parce qu’ils n’enseignent ni la théorie du genre ni la morale laïque selon Peillon ? Non, le succès des écoles privées confessionnelles a pour raison la destruction délibérée de l’école publique. Sur les bancs des établissements publics, en effet, on est obligé d’accepter les élèves perturbateurs, les glandeurs et autres empêcheurs d’enseigner en rond. Tandis qu’à l’école privée, on est maître chez soi… et on ne présente au bac que des élèves qui ont joué le jeu et travaillé, parce qu’ils n’ont pas d’autre choix et que leurs parents et enseignants sont exigeants.

                            À l’école publique quand, par extraordinaire, on a réussi à réunir un conseil de discipline malgré l’opposition des associations de parents d’élèves et des gauchistes plus que présents dans le corps enseignant, malgré les mauvaises notes distribuées aux chefs d’établissement qui osent ces pratiques « d’un autre âge », on est obligé de trouver un autre établissement — public, forcément — à l’élève exclu… Et on ne fait le plus souvent qu’échanger Pierre contre Paul… il faut bien se rendre service entre chefs d’établissement.

                            L’école publique perd chaque année de plus en plus d’enseignants motivés : l’indiscipline devenue la règle, la débilité des programmes et le pédagogisme obligatoire ont eu raison des meilleurs. Les plus anciens fuient, et les jeunes, brillants, motivés, font autre chose ou… postulent dans les établissements privés, histoire d’avoir un public un peu plus choisi.

                            Et puis, il est interdit à un musulman de voler ou agresser un autre musulman. Ceci explique l’absence de racket, de vols et de violences au lycée Averroès, lycée communautariste s’il en est : les photos que l’on voit ici ou là montrent toutes les filles en niqab.

                            Enfin, quand vos parents déboursent 1.200 euros par an pour votre scolarité, ou que vous êtes accepté comme boursier dans ce genre d’établissement, vous vous tenez à carreau. Parce qu’il y a une sanction. Pas parce que le lycée est musulman…"




                            Les musulmans de France devraient se méfier du double langage. Tout finit par se savoir un jour, il faut être honnête avec soi même avant tout et avec son pays où le pays dans lequel on vit, sinon il serait plus honnête de partir si on pense ne pas y avoir sa place.

                            Le communautarisme en France ne prendra pas, il ne fera qu'exclure encore plus, une communauté qui a déjà du mal à se faire accepter.
                            Tout à fait d'accord, le double langage et les avis contradictoires portés dans chaque personne sont le produit d'une certaine perte de repaires entre divers courants qui tiraillent dans tous les sens,
                            - envie de s’émanciper vers la démocratie et son opposé, l'autorité excessive, le paternalisme, ...
                            - le désir de jouir de la liberté d'expression, mais dans certaines limites,
                            ...
                            Je suis père et fais de mon mieux au regard de cette citation :
                            L'exemple, c'est tout ce qu'un père peut faire pour ses enfants. Thomas Mann

                            Commentaire


                            • #15
                              Réponse du Directeur Adjoint du lycée AVERROES

                              Pourquoi je suis engagé au lycée Averroès

                              Je suis arrivé un beau matin du mois de décembre 2007 à la mosquée de Lille Sud avec derrière moi une expérience de 18 ans d’enseignement. Je n’ignorais pas ce qui se disait du lycée et de ses dirigeants depuis des années mais je m’y suis présenté sans préjugés et avec enthousiasme pour une vacation de quelques mois de préparation au Baccalauréat, l’établissement devant pallier l’arrêt maladie d’une collègue.

                              Je n’ai eu qu’à me féliciter de ma décision tant l’accueil de la direction, des collègues et des élèves fut chaleureux. Le lycée obtenant la rentrée suivante le passage sous contrat avec l’Etat, j’ai choisi de demander une mutation pour exercer ma mission d’enseignement dans l’établissement.

                              Pourquoi quitter une grande institution catholique de l’agglomération lilloise après 16 années de bons et loyaux services ?

                              Non par dégoût d’entendre ce que les élèves disaient au sujet des « arabes » et des « musulmans », parce que ce phénomène existe mais n’intéresse pas les médias, auquel cas je serais parti plus tôt. J’ai toujours considéré que ma mission de pédagogue était de m’opposer à ce genre de comportement ; je n’ai jamais considéré que mes élèves fussent islamophobes ou extrémistes mais simplement ignorants et quelque peu influencés par l’éternelle présentation dévalorisante du monde arabo-musulman dans les sphères politico-médiatiques. Je m’attachais donc à leur opposer des arguments et à débattre avec la sérénité nécessaire.
                              J’ai pris le chemin d’Averroès par amour pour cette formidable aventure humaine et pédagogique, par défi personnel en milieu de carrière et par envie d’apporter ma modeste expérience à un établissement qui répondait à une injustice dans le monde éducatif alors que les autres confessions avaient déjà des établissements sous contrat d’association.

                              Depuis lors, je n’ai jamais regretté mon choix dans la mesure où j’y ai trouvé une famille et un espace d’épanouissement personnel et professionnel. La direction m’a ensuite confié des responsabilités jusqu’au poste de directeur adjoint que j’occupe depuis la rentrée 2014.

                              J’ai aimé ce lycée, je l’aime et je l’aimerai toujours. Pour quelles raisons ?

                              Je ne fais que rappeler dans les médias que c’est un établissement comme les autres, pas un monde utopique avec ses barrières chères à Thomas More, mais avec des collègues, des élèves et des parents comme on en trouve partout ailleurs en France. Ni plus ni moins. Nous devons toujours nous justifier sur ce qu’on y enseigne ! Comme si nous étions sortis de je ne sais quelle planète nommée « Musulmanie » et que nos cours étaient dictés par je ne sais quelle puissance maléfique. Et l’on nous reproche les théories du complot et le double discours ! Mais de qui se moque-t-on ?

                              Qui suggère ces aberrations sous fourestiennes infamantes et diffamatoires ? Ce sont des discours qui ne sont plus de saison tant les résultats et la reconnaissance nationale et internationale de l’établissement plaident en notre faveur. Un visage devant les caméras et un autre en réalité, un Janus barbu assoiffé de sang des contes que l’on n’oserait dire pour enfants ? Ce serait hilarant si ce n’était pathétique, insensé et misérable. Des centaines d’heures d’enregistrements montrent combien les médias sont libres dans notre institution, que les journalistes interrogent librement nos jeunes depuis des années sans qu’ils n’y trouvent la moindre trace sulfureuse ! Et nous brieferions les élèves et les enseignants qui n’ont aucune liberté et aucune personnalité comme un chacun sait ?
                              Comment ? Nous accuser d’un pareil ridicule ? Enorme la ficelle ! Montrez l’espace et l’imbécile regarde le doigt !

                              Je suis déçu, accablé, abasourdi par ce que j’ai lu.

                              Je ne reconnais en rien l’établissement, les collègues et les élèves que je fréquente chaque jour ou presque depuis huit ans. Je ne suis pourtant ni tout à fait stupide ni à ce point naïf pour n’avoir pas vu ou compris ce que mon collègue a perçu en trois mois de présence effective.

                              Nous avons pourtant tout fait pour l’accueillir comme il se doit : un emploi du temps très confortable, des dédoublements, une mission de professeur principal, un enseignement sur Averroès, des débats, jusqu’à son article que j’ai affiché moi-même au nom de la Direction, contrairement à ce qu’il raconte dans les médias complaisants. La liberté d’expression à Averroès est un principe sacré et nous demeureront intangibles sur l’absolu libre arbitre des enseignants à qui nous demandons toutefois d’exclure de leur discours des positions politiques, religieuses et plus généralement idéologiques.

                              Ce que j’aime, ce pourquoi je me bats, c’est que nous formons des citoyens futures élites de la République. Musulmans pour certains certes, ce qui n’est pas un défaut mais une chance de mon point de vue pour la France. Des individus responsables, cultivés, respectueux des valeurs de notre patrie. Des élèves qui ont parfois le sentiment, des intellectuels et des politiques le dénoncent à juste titre, de ne pas être reconnus comme français ou pas tout à fait à cause de leurs origines et de leur foi.
                              Et alors ? Antisémitisme dites-vous ?

                              Outre que nous n’avons aucune leçon à recevoir sur notre respect de toutes les confessions, mais accuser des sémites d’antisémitisme relève de la malveillance au mieux et de l’absurde au pire. Une attaque qui trouve dans la seconde un écho dans les médias abreuvés au sensationnel. C’est vendeur, ça fait mal sur l’instant, cela discrédite le travail incommensurable et sans relâche de professeurs musulmans et non musulmans, athées, catholiques, agnostiques ou libres penseurs qui exercent depuis des années dans l’établissement, mais c’est sans fondement, mensonger et scandaleux. Et que dire des élèves et de leurs familles embarqués dans ce délire nauséabond. Je serais le premier à porter plainte si l’on m’accusait ou mes enfants d’antisémitisme tant c’est à l’opposé de mes valeurs et de ma haute mission d’enseignant en Littérature. Cela n’empêche rien diront certains mais cela m’est en toute bonne foi inconcevable.

                              Et quand bien même un élève aurait tenu un propos antisémite ! Ne doutez pas qu’il aurait été sévèrement sanctionné. Mais si l’on veut s’en prendre à Averroès et discréditer tous les personnels pour un idiot, voire fermer l’institution comme le réclament déjà certains ignorants patentés habitués à une présence et une réactivité continue dans la presse, alors il faudrait examiner le cas de nombre d’établissements évoqués récemment dans les médias et remettre en cause de très nombreux contrats !

                              Absurde ! Il faut instruire, invariablement, fermement, assidûment. C’est ce que nous faisons.

                              J’aime Averroès comme on aime un ami, un frère, un enfant. J’ai la plus haute estime pour sa direction et ses enseignants qui remettent chaque année l’ouvrage sur le métier. L’un des établissements où l’on soutient, où l’on écoute le plus les enseignants, où l’on ne laisse rien passer, où l’équipe éducative est la plus investie que je connaisse.

                              Je déplore que tout le travail entrepris soit à ce point balayé par une tempête médiatique comme seul ce pouvoir en a le secret. Un raz-de-marée qui emporte avec lui des jours et souvent des nuits de réflexion, de débats et de volonté d’éduquer, d’élever et d’instruire pour le meilleur et l’avenir de nos jeunes. Un tremblement de terre qui ravage des forces vives innocentes et salies, ensevelies sous les gravats de la bêtise.

                              En amoureux de la Tragédie, je regrette que la passion l’emporte sur la raison. Je sais pourtant avec La Fontaine que la raison du plus fort, en l’occurrence dans ce cas du plus fort en gueule dans les médias, est toujours la meilleure, mais je sais aussi avec Voltaire que celui qui n’a pour ambition que de détruire finira par régner sur un cimetière.
                              Je ne doute point de ce que l’après sera encore meilleur. Une fois l’effervescence passée, chacun aura à cœur de prouver par son travail et ses résultats l’excellence de l’établissement, la réponse idoine à tous ses détracteurs.

                              A Averroès, mon amour ! Je te défendrai contre tous les assaillants en quête de notre Graal, chevaliers envieux de notre panache immaculé, contre les ignorants qui se nourrissent du fiel médiatique éphémère, contre les imposteurs vaniteux valorisés par la verve du vent et la bave des lâches.
                              Vive Averroès, vive la République et Vive la France !

                              Eric DUFOUR, Directeur adjoint

                              Cet article a été publié dans Havre de savoir le 7 février 2015
                              Hope is the little voice you hear whisper "maybe" when it seems the entire world is shouting "no!"

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