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Combien d’heures de sommeil vous faut-il pour être en forme ?

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  • Combien d’heures de sommeil vous faut-il pour être en forme ?

    Un adolescent n'a pas besoin de dormir autant qu'un nourrisson, mais plus qu'un adulte ou un senior. En effet, à chaque tranche d'âge son temps de sommeil.



    Rien ne vaut une bonne nuit de sommeil pour se sentir en pleine forme. Dormir oui, mais combien de temps ? La National Sleep Foundation américaine vient de publier ses nouvelles recommandations. Un panel de 18 spécialistes a en effet passé en revue plus de 300 publications scientifiques et en a déduit que les besoins en sommeil variaient énormément au cours de la vie et pouvaient être scindés en neuf catégories d’âge. Sciences et Avenir vous propose son infographie pour y voir plus clair :



    Le nombre d'heures de sommeil recommandées en fonction de chacune des 9 tranches d'âge : nouveau-nés (14 à 17 h) ; nourrissons (12 à 15 h) ; bébés (11 à 14 h) ; jeunes enfants (10 à 13 h) ; enfants (9 à 11 h) ; adolescents (8 à 10 h) ; jeunes adultes (7 à 9 h) ; adultes (7 à 9 h) ; seniors (7 à 8 h). (©Damien Hypolite / Sciences et Avenir)

    Ces fourchettes ne sont qu’indicatives. Cependant les auteurs notent que dormir plus ou moins que ce que préconisent ces recommandations pourrait être considéré comme le symptôme d’un trouble.

    Évaluer son besoin de sommeil

    En réalité il est impossible d’édicter une norme, chacun doit déterminer les besoins de sommeil qui lui sont propres. Chez les adultes, la durée moyenne de sommeil est de 8 heures, mais certains petits dormeurs se contentent de 6 heures alors que les "gros dormeurs" ont besoin de 9 à 10 heures pour se sentir reposés. Ces différences sont liées à des facteurs génétiques qui définissent notre "chronotype".

    Comment apprécier son besoin réel ? "On peut le mesurer par actimétrie [examen du rythme veille/sommeil réalisé grâce à un actimètre], mais c’est compliqué, précise Arnaud Rabat, chef de projet dans l’Unité fatigue et vigilance de l’Institut de recherche biomédicale des Armées (Irba). Le plus simple est de tenir un agenda du sommeil pendant une période sans (ou avec peu) de contraintes professionnelles et familiales. Idéalement la deuxième semaine de vos vacances. L’absence de contraintes, va vous permettre de dormir le temps qui correspond le mieux à vos besoins physiologiques ! » L’agenda du sommeil, comme le propose le Réseau Morphée par exemple consiste à noter certains paramètres de sommeil et somnolence sur une longue durée. Ce qui permet d’analyser vos habitudes, la répartition de votre sommeil et d’objectiver des progrès en cas de difficultés.

    On s’aperçoit le plus souvent alors que notre besoin en sommeil est supérieur à ce que l’on pratique effectivement. En moyenne, en effet, selon l’Institut national du sommeil et de la vigilance (INSV), 29 % des Français dorment moins de 7 h par jour en semaine. Avec une hausse du temps de sommeil le week-end, qui passe à 7 h 50 min en moyenne. Elle est destinée à "compenser" la dette de sommeil chronique de la semaine. Or, le manque de sommeil ne s’annule pas en 2 jours.

    "Si cette restriction est ponctuelle et modérée, les conséquences sont limitées, note l’INSV. En revanche réduire le temps de sommeil à 6 heures chez des sujets dont le besoin était de 6 h 30 min à 8 h 30 min sur une durée de deux semaines provoque des altérations des performances dans la journée aussi importantes au bout de 5 jours qu’après une nuit blanche, ainsi que des accès de sommeil incontrôlables chez certains sujets en fin d’expérience."

    De plus, on sait désormais que des nuits de moins de 6 heures bouleversent jusqu’à l’expression de nos gènes avec des risques de maladies à la clé.

    Article paru sur sciencetavenir.fr

  • #2
    Dormir plus le week-end ne suffit pas pour récupérer ses capacités!

    Sciences et Avenir a rencontré Arnaud Rabat, chercheur à Institut de recherche biomédicale des armées (IRBA).

    Sciences et Avenir : Quelle est la différence entre manquer de sommeil de façon chronique et passer une nuit blanche ?


    Arnaud Rabat : Aucune! Une réduction chronique, même modérée, du temps de sommeil peut avoir des conséquences comportementales importantes. Nous avons mené une étude sur 12 hommes de 20 à 37 ans qui n'ont dormi que quatre heures par nuit durant sept jours, puis ont été soumis à des tests cognitifs. Au 7e jour, ils avaient le même niveau de défaillance attentionnelle qu'après une nuit sans dormir! Si l'on ne dort que six heures par nuit, cet état est atteint au bout de deux semaines.

    Sciences et Avenir : Toutes les fonctions cognitives sont-elles altérées ?


    Arnaud Rabat : Le manque de sommeil ne semble modifier le métabolisme que de certaines zones spécifiques du cerveau (cortex préfrontal notamment), et donc n'altérer que certaines fonctions cognitives. Les fonctions exécutives qui permettent l'adaptation à des situations nouvelles (inhibition motrice, mémoire de travail, flexibilité) semblent très altérées par le manque de sommeil. Les capacités plus automatisées semblent moins affectées.

    Sciences et Avenir : Est-on plus fatigué le soir ou le matin ?

    Arnaud Rabat
    : Les individus en dette chronique de sommeil semblent plus défaillants le matin (vers 9h) que le soir. Vers 19h, une sorte de "second souffle", peut-être dû à l'horloge biologique, favorise la lutte contre le besoin de sommeil.

    Sciences et Avenir : Certains résistent-ils mieux que d'autres ?

    Arnaud Rabat
    : Les individus de plus de 30 ans semblent mieux résister à une dette chronique de sommeil. Les plus jeunes, au cortex préfrontal moins mature, sont plus défaillants. De plus, les individus experts dans leur domaine - les pilotes de chasse par exemple - seraient mieux protégés, car ils pilotent en mode "automatique" en quelque sorte.

    Sciences et Avenir : Faire une grasse matinée permet-il de rattraper le manque de sommeil ?

    Arnaud Rabat
    : Dormir plus le week-end ne suffit pas pour récupérer ses capacités! Nos sujets même après deux nuits de huit heures, voire trois, présentent des capacités attentionnelles exécutives altérées. Une dégradation cognitive lente semble s'installer. Seule bonne contre-mesure : dormir régulièrement et tenir compte de ses besoins quantitatifs de sommeil.

    Cette interview a été publiée dans le dossier de Sciences et Avenir N°804 consacré au sommeil.

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