3 questions à Najat Anwar, Présidente de l'association Touche pas à mon enfant
HuffPost Maroc
Publication: 02/02/2015
SCANDALE -En l'espace de quelques jours, deux affaires de pédophile ont scandalisé coup sur coup l'opinion publique.
La première concerne une jeune fille de 12 ans, vivant près de Meknès, enceinte de 5 mois d'un des deux hommes qui a abusé d'elle à plusieurs reprises.
Les deux adultes (30 et 60 ans) interpellés dans un premier temps, ont été entendus par la Justice, puis immédiatement remis en liberté provisoire, en attendant les résultat du test ADN pour connaître l’identité du père.
Deuxième affaire : la semaine dernière, un ressortissant français accusé de viols sur 9 mineurs a été condamné à deux ans de prison ferme par un tribunal de Marrakech.
Dans un cas comme dans l'autre, L'Association Touche pas à mon enfant est montée au créneau, dénonçant la clémence des décisions de Justice par rapport à ces nombreux cas de pédophilie avérés.
Le HuffPost Maroc donne la parole à Najat Anwar, présidente de l’association.
Le Huffpost Maroc : Que pensez-vous des deux décisions prises par la Justice ces derniers jours dans des affaires de pédophilie?
Najat Anwar:Dans le premier cas, nous avons été choqués de savoir que le juge d'Instruction avait libéré les accusés, ce qui nous a poussé à demander une audience avec le Président de la cour d'appel de Meknès pour connaitre les raisons juridiques sur lesquels s'est appuyé le magistrat pour libérer les mis en cause. Seulement ce dernier n'a pas souhaité nous écouter et nous a demandé de quitter son bureau, alors que nous étions venus avec la mère de la victime.
Nous n’avons pas encore compris les causes de ce comportement qui à notre sens n'est pas ce que l'on peut attendre d’un représentant de la loi.
Pour ce qui est de la deuxième affaire, je tiens à exprimer ma déception face à la légèreté de la peine. Deux ans de prison pour avoir brisé la vie de 9 enfants...
Touche pas à mon enfant vient de saisir le ministre de la justice et des libertés Mustapha Ramid suite au nombreux cas où vous avez estimé que la justice s'est montrée trop clémente dans des affaires de pédophilie. Avez-vous eu un retour?
Effectivement, nous avons saisi par écrit Monsieur le Ministre de la Justice et des Libertés via son cabinet. Malheureusement, il n'y a aucun élément nouveau dans le dossier. Cela ne nous a pas empêché de communiquer sur l'affaire, via la presse, et ce à l'échelle nationale, pour alerter l'opinion publique. Aussi, l'Association s'est positionnée partie civile dans cette affaire pour la défense de cette mineure. La première démarche entreprise devant ce drame fut la prise en charge médicale de la victime et son placement dans un complexe social pour mère célibataire.
Malgré quelques avancées législatives en matière de violences sexuelles sur mineurs, que reste-t-il à faire en terme de dispositif légal pour lutter contre les violences sexuelles sur mineurs ?
Il faut clairement renforcer l'arsenal judiciaire en matière de violence sexuelle sur mineur et infliger des peines lourdes afin de donner l'exemple aux autres pédophiles qui se cachent derrière le silence de certaines victimes.
Les jugements prononcés par nos tribunaux marocains dans les dossiers de sévices sexuels à l'égard des enfants restes injustes, faibles et parfois ridicules. Cela doit changer.
HuffPost Maroc
Publication: 02/02/2015
SCANDALE -En l'espace de quelques jours, deux affaires de pédophile ont scandalisé coup sur coup l'opinion publique.
La première concerne une jeune fille de 12 ans, vivant près de Meknès, enceinte de 5 mois d'un des deux hommes qui a abusé d'elle à plusieurs reprises.
Les deux adultes (30 et 60 ans) interpellés dans un premier temps, ont été entendus par la Justice, puis immédiatement remis en liberté provisoire, en attendant les résultat du test ADN pour connaître l’identité du père.
Deuxième affaire : la semaine dernière, un ressortissant français accusé de viols sur 9 mineurs a été condamné à deux ans de prison ferme par un tribunal de Marrakech.
Dans un cas comme dans l'autre, L'Association Touche pas à mon enfant est montée au créneau, dénonçant la clémence des décisions de Justice par rapport à ces nombreux cas de pédophilie avérés.
Le HuffPost Maroc donne la parole à Najat Anwar, présidente de l’association.
Le Huffpost Maroc : Que pensez-vous des deux décisions prises par la Justice ces derniers jours dans des affaires de pédophilie?
Najat Anwar:Dans le premier cas, nous avons été choqués de savoir que le juge d'Instruction avait libéré les accusés, ce qui nous a poussé à demander une audience avec le Président de la cour d'appel de Meknès pour connaitre les raisons juridiques sur lesquels s'est appuyé le magistrat pour libérer les mis en cause. Seulement ce dernier n'a pas souhaité nous écouter et nous a demandé de quitter son bureau, alors que nous étions venus avec la mère de la victime.
Nous n’avons pas encore compris les causes de ce comportement qui à notre sens n'est pas ce que l'on peut attendre d’un représentant de la loi.
Pour ce qui est de la deuxième affaire, je tiens à exprimer ma déception face à la légèreté de la peine. Deux ans de prison pour avoir brisé la vie de 9 enfants...
Touche pas à mon enfant vient de saisir le ministre de la justice et des libertés Mustapha Ramid suite au nombreux cas où vous avez estimé que la justice s'est montrée trop clémente dans des affaires de pédophilie. Avez-vous eu un retour?
Effectivement, nous avons saisi par écrit Monsieur le Ministre de la Justice et des Libertés via son cabinet. Malheureusement, il n'y a aucun élément nouveau dans le dossier. Cela ne nous a pas empêché de communiquer sur l'affaire, via la presse, et ce à l'échelle nationale, pour alerter l'opinion publique. Aussi, l'Association s'est positionnée partie civile dans cette affaire pour la défense de cette mineure. La première démarche entreprise devant ce drame fut la prise en charge médicale de la victime et son placement dans un complexe social pour mère célibataire.
Malgré quelques avancées législatives en matière de violences sexuelles sur mineurs, que reste-t-il à faire en terme de dispositif légal pour lutter contre les violences sexuelles sur mineurs ?
Il faut clairement renforcer l'arsenal judiciaire en matière de violence sexuelle sur mineur et infliger des peines lourdes afin de donner l'exemple aux autres pédophiles qui se cachent derrière le silence de certaines victimes.
Les jugements prononcés par nos tribunaux marocains dans les dossiers de sévices sexuels à l'égard des enfants restes injustes, faibles et parfois ridicules. Cela doit changer.
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