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La menace de Boko Haram pèse sur le Sahel et le Maghreb

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  • La menace de Boko Haram pèse sur le Sahel et le Maghreb

    Alors que les pays du Maghreb et du Sahel font face à une dégradation de la sécurité en raison de la situation en Libye, un autre danger guette : le mouvement islamiste activiste Boko Haram.

    Bien que relativement éloigné de l'Afrique du Nord sur le plan géographique, Boko Haram présente des liens avec les groupes terroristes qui menacent plus directement la sécurité des pays du Maghreb et du Sahel. Ces pays doivent se montrer plus vigilants afin d'anticiper les risques que fait peser Boko Haram.

    Le groupe, qui a commencé à se répandre par-delà les frontières du Nigeria, menace le Niger et le Tchad, et peut-être ensuite le Mali, la Mauritanie et l'Algérie

    Le Cameroun a déjà été attaqué. Le Niger va envoyer des soldats au Nigeria après que Boko Haram a massacré des dizaines de personnes mercredi 4 février à Fotokol, une ville frontalière clé au Cameroun, a fait savoir l'AFP.

    Cette attaque brutale est survenue au lendemain de la prise par les troupes tchadiennes de la ville de Gamboru, également située près de la frontière camerounaise. L'armée tchadienne a déclaré avoir abattu plus de 200 combattants de Boko Haram.

    Quelques jours auparavant, des leaders de l'Union africaine avaient décidé d'envoyer une force régionale de 7 500 hommes pour combattre le groupe.

    "Le terrorisme, en particulier la brutalité de Boko Haram contre nos populations, [est] une menace à notre sécurité et notre développement collectifs. Elle s'est désormais propagée à la région au-delà du Nigeria et nécessite une réponse collective, efficace et décisive," a déclaré la présidente de la Commission de l'UA Nkosazana Dlamini-Zuma le 30 janvier, à l'ouverture d'un sommet de deux jours dans la capitale éthiopienne, Addis Abeba.

    Ce projet bénéficie de l'appui du secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon, pour qui une "coopération régionale et internationale est nécessaire pour lutter contre" Boko Haram.

    Abubakar Shekau, le leader de Boko Haram, a menacé d'attaquer les États voisins du Nigeria, et notamment le Niger. Son groupe a revendiqué une attaque du mois dernier visant la ville stratégique de Baga, dans le nord-est du Nigeria, qui avait entraîné la mort de quelque deux mille personnes.

    Dans une vidéo publiée le 20 janvier sur YouTube, Shekau avait lancé : "vous êtes en retard, ô, rois d'Afrique. Je vous défie de m'attaquer maintenant. Je suis prêt [...]. Nous n'arrêterons pas notre invasion et ce n'est pas difficile pour nous, comme vous allez le voir."

    La publication de cette vidéo a coïncidé avec l'ouverture d'un sommet sur la sécurité à Niamey au cours duquel des représentants de treize pays africains, de l'Union européenne, de la France et des États-Unis ont parlé de la nécessité de s'unir pour lutter contre Boko Haram.

    Cette montée en puissance traduit "notre lenteur et notre incapacité à y opposer une réponse robuste", a indiqué le ministre nigérien des Affaires étrangères Mohamed Bazoum lors de cette réunion.

    Cette menace sur le Niger met en danger les pays du Sahel et du Maghreb en raison des liens existants entre Boko Haram et les organisations qui avaient pris le contrôle des villes du Nord-Mali en 2012. Ces groupes sont actifs dans le sud de la Libye et à la frontière entre l'Algérie et la Tunisie.

    "La présence d'éléments de Boko Haram aux côtés d'al-Qaida et d'Ansar al-Din lorsqu'ils contrôlaient le nord du Mali avait un objectif clair : […] profiter de l'expérience de ces organisations en matière de combat et de formation pour affronter des gouvernements", a expliqué le spécialiste du terrorisme Sidi Ahmed Ould Otfel à Magharebia.

    Les pays du Maghreb ont un rôle urgent à jouer "face à de tels risques, particulièrement la Tunisie et l'Algérie, où ont émergé des cellules de l'État islamique," a-t-il ajouté.

    Pour Ould Otfel, la déclaration de soutien à l'État islamique faite par Boko Haram signifie que le mouvement va "inévitablement chercher à coordonner et à tendre la main aux groupes du Maghreb qui ont fait allégeance à l'EI, comme Jund al-Khilafah en Algérie et Ansar al-Sharia en Libye et en Tunisie".

    Les États du Maghreb doivent agir en coordination "avec les pays occidentaux qui possèdent des stratégies à long terme pour lutter contre la menace terroriste au Lac Tchad ou dans le Grand Maghreb", a-t-il souligné.

    Une réunion des pays voisins du Nigeria "doit comprendre des représentants des pays du Maghreb", a-t-il rappelé.

    "Les pays du Sahel et l'UE doivent se mobiliser, unir leurs efforts et agir en coordination" pour contenir le risque que représente le groupe, a indiqué Jérôme Pinet, chercheur français spécialiste de la sécurité au Sahel.

    L'UE doit "tenir compte d'un cadre régional pour coordonner et unifier les efforts avec les pays du Sahel pour mettre en œuvre les recommandations adoptées telles que celles du Processus de Nouakchott", a-t-il ajouté.

    La solution de fond doit émaner des pays concernés eux-mêmes, qui devront ensuite chercher le soutien de puissances étrangères, a poursuivi Pinet.

    "De nombreuses stratégies ont été mises en place dans le passé pour faire face à la menace du terrorisme dans le Sahel. Maintenant, il faut les activer."

    Magharebia
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