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la Biographie des Compagnons du Prophete

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  • la Biographie des Compagnons du Prophete

    Salam tout le monde ;

    Je vous propose dans ce topic des brèves présentations de quelques compagnons, qui ont grandi dans l’ecole du sceau des prophètes, paix et bénédictions de Dieu sur lui .

    Puisse Dieu les agréer et puisse-t-Il éclairer nos coeurs par l’amour de nos pieux prédecesseurs qui ont dépensé leur vie au service de la religion.

    je vous rappelle que sur ce topic les polimiques sont pas les bienvenues donc je vous pris de bien éviter les polimiques

    ================================================== ===
    ================================================== ===

    NOM : Amar Ben Yasser
    SURNOM : Abou Yakzan
    QUALIFICATIF : Un homme du Paradis
    CLASSE SOCIALE : Pauvre
    PERE : Yasser ibn Amar
    MERE : Somaya bent Khayat
    MORT : Mort Martyr à l'âge de 93 ans à la bataille de Siffine

    Son père Yasser ibn Amar quitta le Yémen pour chercher un de ses frères à la Mecque où il s' installa. Il s' allia avec Abou Hodheifa Al Moghira. Ce dernier lui donna en épouse une serviteuse du nom de Somaya bint Khayat et de ce mariage béni, Dieu leur donna le fruit qui est Amar. Leur conversion à l' Islam fut précoce ce qui leur valut de la part des Bani Makhzan des tortures. Ils les prenaient tous Yasser, Somaya et Amar chaque jour au désert brûlant de la Mecque en leur faisant goûter toutes sortes de supplices dans un seul but : Renier leur foi en un Dieu unique. Yasser et Somaya refusèrent et furent les premiers martyrs de l' Islam en la présence de leur fils Amar, tout cela car ils ne désiraient qu'adorer un Dieu unique. Oh Parent Noble, Allah vous a accordé la récompense et a effacé pour l'éternité vos souffrances ! Amar était torturé selon les dires de Amar Ben Al Hakam qu' on ne comprenait pas ce qu' il disait . Amar fut écrasé par les pierres brûlantes, suffoquant en le submergeant dans l' eau, brûlé par ses tortionnaires. Il supportait la torture de son corps car son âme était bien élevé malgré que sous l' inconscience complète, il approuva les dires de ses tortionnaires et pleurant de cet acte non voulu, le Prophète le vit et lui dit "Aucune crainte ne t' afflige, Allah a révélé ce verset : "Non pas celui qui subit une contrainte et dont le coeur reste paisible dans la foi" (verset 106/16).

    Les Musulmans firent l' Hégire et la société commença à s' organiser. Le Messager (saw) l' aimait beaucoup et se vantait devant ses compagnons de sa foi, il disait "Amar est rempli de foi jusqu' à la moelle, que celui qui est hostile à Amar, Allah lui est hostile, celui qui hait Amar, Dieu le hait, Amar est une partie de moi (le morceau de la peau entre mon nez et mes yeux)."

    On disait de lui qu' il était long de taille aux yeux bleus, aux épaules larges, le plus silencieux parmi les gens et ne bavardait jamais. Il a assisté avec le Messager (saw) à tous les combats, son épée au service d' Allah était toujours présente. Il fut nommé par Omar (raa) gouverneur à Koufa et Ibn Massoûd son trésorier. Il s'est comporté dans son gouvernement de sorte que ceux qui voulaient le bas monde ne pouvaient le supporter au point de se révolter contre lui. Un homme disait "J' ai vu Amar Ben Yasser alors qu' il était gouverneur acheter des concombres, il les attachait avec une corde puis les portait sur son dos" .

    Revenons à la construction de la Mosquée de Médine où chaque Musulman dans la fraternité portaient les pierres lourdes en suant sous la chaleur torride, en louant Allah le Très Haut. Amar était au milieu de ce spectacle de solidarité, le Messager vint vers lui, lui essuya la poussière de ces mains et s' écria "Malheur à Ibn Somaya, le groupe inique le tuera" . Un mur s'effondra sur Amar, ses compagnons crurent qu' il était mort mais le Messager les rassura en disant " Il n' est pas mort mais le groupe inique le tuera" .

    Les années passèrent et nous sommes à présent sous le califat d' Ohman Ben Affane (raa) où les complots se tramaient de toutes parts contre l' Islam. Omar fut assassiné et ce fut le tour d' Ohman (raa). Ali (raa) fut Calife et Moâwiya se disputa le Califat avec lui. Les Musulmans étaient partagés, certains restaient neutres suit aux dires d'Abdallah Ibn Omar (raa), d'autres pour Moâwiya et le reste pour Ali (raa) et c' est dans ce dernier camp que se rangea Amar, l' homme bon et purifié selon les paroles du Messager (saw).

    La campagne de Siffine arriva et Amar y prit part à l'âge de 93 ans et malgré cela, il sortit pour combattre car cela était un devoir selon lui. Il combattit mieux que les jeunes de 30 ans. Il disait tout fort "Combattons les gens qui revendique la vengeance d' Ohman (raa). Par Allah, ils ne veulent pas le venger mais s'approprier ce bas monde" . Puis, il s' élança comme un obus vers Moâwiya et les Amaouites en disant "Nous avons déjà combattu lors de la révélation du Qoran, aujourd'hui nous vous combattons pour l'avoir mal interprété".

    A 93 ans, il menait son dernier combat de cette vie courageuse et magnifique qu' il avait mené. Ses ennemis faisait tout pour l'éviter car il repensait à la prédiction du Prophète (saw) "le groupe inique le tuera" et il fut tué dans le combat.

    O Amar Ibn Yasser repose en paix, toi l' élu du Paradis qu' Allah t'accorde la place due à ton rang ! (amin).

    source : site internet

  • #2
    Abd Allâh Ibn `Abbâs, que Dieu l'agrée

    Biographie n°01

    Abd Allâh Ibn `Abbâs, que Dieu l'agrée


    Abd Allâh était le fils d'Al-'Abbas (qu'Allah les agrée tous deux),
    un des oncles du Prophète (Paix et Bénédiction d'Allâh sur lui). Il
    est né seulement 3 ans avant l'Hégire (c'est à dire environ en 619
    de l'ère chrétienne). A la mort du Prophète (Paix et Bénédiction
    d'Allâh sur lui), Abd Allâh n'avait ainsi que 13 ans .

    A sa naissance, sa mère l'emmena au Saint Prophète d'Allah (Paix et
    Bénédiction d'Allâh sur lui) afin qu'il mette un peu de sa propre
    salive sur la langue du bébé avant que celui-ci n'ait pris le sein
    de sa mère. Ce fut le début d'une étroite et intime relation entre
    Al-'Abbas, qu'Allâh l'agrée, et le Prophète (Paix et Bénédiction
    d'Allâh sur lui) qui promettait, toute leur vie durant, amour et
    dévotion !

    Quand Abd Allâh, qu'Allâh l'agrée, atteint l'âge de raison, il se
    dévoua au service du Prophète (Paix et Bénédiction d'Allâh sur lui).
    Il courait rapporter de l'eau au Prophète (Paix et Bénédiction
    d'Allâh sur lui) lorsque celui-ci voulait faire ses ablutions.
    Pendant la prière, il restait derrière le Prophète (Paix et
    Bénédiction d'Allâh sur lui) et quand le Prophète (Paix et
    Bénédiction d'Allâh sur lui) partait en voyage ou en expédition il
    le suivait au pas. Abd Allâh devint ainsi l'ombre du Prophète (Paix
    et Bénédiction d'Allâh sur lui), constamment en sa compagnie.

    Dans toutes ces situations, il était attentif et alerte quels que
    soient les faits et dires dur Prophète (Paix et Bénédiction d'Allâh
    sur lui). Son cœur était enthousiaste et son jeune esprit était pur
    et disponible, mémorisant ainsi les mots du Prophète (Paix et
    Bénédiction d'Allâh sur lui) avec la capacité et la précision d'un
    appareil d'enregistrement. Dans cette voie et à travers ses
    constantes recherches postérieures, comme nous avons pu le voir, Abd
    Allâh devint l'un des plus érudits compagnons du Prophète (Paix et
    Bénédiction d'Allâh sur lui) conservant au nom des générations
    futures de musulmans, les inestimables propos du Messager d'Allâh
    (Paix et Bénédiction d'Allâh sur lui).

    Le Prophète (Paix et Bénédiction d'Allâh sur lui) considérait Abd
    Allâh comme un enfant proche de lui (Paix et Bénédiction d'Allâh sur
    lui). Lui donnant une tape sur l'épaule, le Prophète (Paix et
    Bénédiction d'Allâh sur lui) fit une invocation pour lui :
    " Ô Allah, donne-lui une profonde compréhension de la religion de
    l'Islam et instruis-le dans l'explication et l'interprétation des
    choses".

    Il y eut ensuite beaucoup d'occasions où le Prophète (Paix et
    Bénédiction d'Allâh sur lui) répéta cette invocation ou prière pour
    son cousin et dès lors Abd Allâh Ibn 'Abbas, qu'Allâh l'agrée,
    comprit que sa vie devait être vouée à la recherche de
    l'apprentissage et du savoir.

    De plus, le Prophète (Paix et Bénédiction d'Allâh sur lui) ne se
    contenta pas de demander à Allah qu'Il lui accorde la connaissance
    et la compréhension mais aussi la sagesse. Abd Allâh, qu'Allâh
    l'agrée, raconta l'incident suivant à propos de lui : " Une fois,
    le Prophète (Paix et Bénédiction d'Allâh sur lui), était sur le
    point de faire ses ablutions. Je me pressai afin de lui amener de
    l'eau à cet effet. Il (Paix et Bénédiction d'Allâh sur lui) était
    ravi de ce geste de ma part. Au moment où il (Paix et Bénédiction
    d'Allâh sur lui) alla commencer à prier, il (Paix et Bénédiction
    d'Allâh sur lui) me fit signe de me poster à ses côtés. Cependant,
    je restai derrière lui. Une fois la prière terminée, il (Paix et
    Bénédiction d'Allâh sur lui) se retourna vers moi et dit : " qu'est
    ce qui t'a empêché de venir prier à côté de moi, ô Abd Allâh ? " Tu
    es bien trop illustre et éminent à mes yeux pour que je me place
    côte à côte avec toi, répliquai-je ! ". Levant ses mains vers le
    ciel, le Prophète (Paix et Bénédiction d'Allâh sur lui) fit cette
    invocation : " Ô Allah, accorde-lui la sagesse". Cette invocation
    du Prophète (Paix et Bénédiction d'Allâh sur lui) fut
    indubitablement accordée au jeune Abd Allâh, qu'Allâh l'agrée, et
    prouve une fois de plus qu'il, qu'Allâh l'agrée, possédait une
    sagesse bien au-delà de son age. Mais cette sagesse ne vint qu'avec
    de la dévotion et une avide recherche de connaissance à la fois du
    vivant du Prophète (Paix et Bénédiction d'Allâh sur lui) et après sa
    mort.

    Du vivant du Prophète (Paix et Bénédiction d'Allâh sur lui), Abd
    Allâh, qu'Allâh l'agrée, était assidu à toutes les assemblées du
    Prophète (Paix et Bénédiction d'Allâh sur lui) et mémorisait tout,
    quoi qu'il (Paix et Bénédiction d'Allâh sur lui) dise.

    Après la mort du Prophète (Paix et Bénédiction d'Allâh sur lui), il,
    qu'Allâh l'agrée, prit soin de se rendre chez le plus de compagnons
    possibles et particulièrement ceux qui connaissaient le Prophète
    (Paix et Bénédiction d'Allâh sur lui) depuis longtemps et il
    apprenait de ces gens-là ce que le Prophète (Paix et Bénédiction
    d'Allâh sur lui) leur avait enseigné.

    Chaque fois qu'il, qu'Allâh l'agrée, entendait parler d'une personne
    connaissant un hadith du Prophète (Paix et Bénédiction d'Allâh sur
    lui) que lui ne connaissait pas, il allait rapidement voir cette
    personne pour l'apprendre d'elle.

    Il soumettait ensuite ce hadith quel qu'en soit son contenu à un
    examen minutieux et le comparait avec d'autres sources. Il allait
    chez pas moins de trente compagnons afin de vérifier un seul hadith.

    Abd Allâh, qu'Allâh l'agrée, a rapporté ce qu'il fit alors qu'il
    entendit qu'un compagnon du Prophète (Paix et Bénédiction d'Allâh
    sur lui) possédait un hadith qui lui était inconnu : " J'allai chez
    lui au moment de la sieste de l'après-midi et déployai ma cape au
    pas de sa porte. Ce mouvement déplaça une masse de poussière sur moi
    (alors que je m'assis pour l'attendre). Si je l'avais voulu j'aurais
    pu lui demander sa permission d'entrer et il me l'aurait
    certainement autorisé. Mais je préférai l'attendre et le laisser
    ainsi bien se reposer. Sortant de chez lui et me voyant dans cet
    état (poussiéreux) il dit : Ô cousin du Prophète ! Que t'arrive-t-
    il ? Si tu m'avais fait demander, je serais venu te voir. C'était à
    moi de venir à toi, tout comme on doit aller à la connaissance et
    non le contraire ! dis-je. Je lui demandai alors le hadith et
    l'appris".

    De cette façon, le consciencieux Abd Allâh, qu'Allâh l'agrée,
    demandait encore, demandait toujours et demandait continuellement.
    Et il examinait et passait au peigne fin les informations qu'il
    avait collectées avec son esprit enthousiaste et méticuleux.

    Abd Allâh, que Dieu l'agrée, n'était pas un expert uniquement dans
    le domaine du Hadîth. Il s'était consacré à l'acquisition de savoir
    dans une large variété de domaine. Il avait une admiration
    particulière pour les personnes comme Zayd Ibn Thabit, qu'Allah
    l'agrée, le scribe de la Révélation, le principal juge et
    jurisconsulte (faqih) de Médine, un expert dans les droits régissant
    l'héritage et dans la récitation du Coran. Lorsque Zayd prévoyait de
    partir en voyage, le jeune Abd Allâh se tenait humblement à ses
    côtés et prenant les rênes de sa monture ; il adoptait l'attitude
    d'un serviteur à l'égard de son maître.

    Zayd lui disait alors : " Ne fais pas ça ô cousin du
    Prophète ! ". "C'est ainsi que l'on nous a ordonné de traiter les
    plus érudits d'entre nous", disait Abd Allâh. Et Zayd lui
    répondait : " Laisse-moi voir ta main ". Abd Allâh tendait sa main.
    Zayd la prenant, l'embrassait et disait : " c'est ainsi que l'on
    nous a ordonnés de traiter les membres de la maison du Prophète
    (Paix et Bénédiction d'Allâh sur lui)".

    Lorsque le savoir de Abd Allâh s'accrut, sa réputation s'aggrandit
    par la même. Masrûq Ibn Al-Ajda` disait de lui : " Chaque fois que
    je voyais Ibn 'Abbas, je disais : il est le plus beau des hommes. Et
    quand il parlait, je disais : il est le plus éloquent des hommes. Et
    quand il avait une conversation, je disais : il est le plus érudit
    des hommes".

    Le Calife 'Omar IIbn Al-Khattâb, qu'Allah l'agrée, lui demandait
    souvent conseil pour d'importants problèmes étatiques et le
    décrivait comme "le jeune homme de maturité".

    Sa'd Ibn Abî Waqqâs le décrivait avec ces mots : " Je n'ai jamais vu
    quelqu'un qui comprenait aussi rapidement, qui était plus érudit, et
    plus sage qu'Ibn 'Abbas. J'ai vu 'Omar le convoquer afin de discuter
    de problèmes difficiles en présence de vétérans de Badr parmi les
    Muhajirîn (ceux qui avaient quitté La Mecque pour Médine, qu'Allah
    les agrée tous) et des Ansars (Auxiliaires Médinois ayant accueilli
    les Muhajirines chez eux, qu'Allah les agrée eux aussi). Ibn 'Abbas,
    qu'Allah l'agrée, parlait, et 'Omar prenait en considération ce
    qu'il disait".

    ............a suivre
    Dernière modification par aygher, 14 juillet 2009, 08h30.
    "L'habit ne fait pas le moine", certes... mais... "si tu cherche un moine, cherche-le parmi ceux qui portent l'habit"...

    Commentaire


    • #3
      suite et fin

      Ce sont ces qualités qui faisaient que Abd Allâh Ibn 'Abbas,
      qu'Allâh l'agrée, était connu comme " l'érudit de cette Ummah
      (communauté). Abd Allâh Ibn `Abbâs, qu'Allâh l'agrée, ne se
      contentait pas d'accumuler le savoir. Il sentait qu'il avait un
      devoir envers la Ummah ; d'éduquer les croyants dans la recherche du
      savoir. Il devint professeur et sa maison devint une université ;
      oui, une université au sens large du terme, une université avec un
      enseignement spécifique à la seule différence qu'il n'y avait qu'un
      seul professeur : Abd Allâh Ibn `Abbâs, qu'Allâh l'agrée,.

      Il y avait une réaction positive vis-à-vis des cours dispensés par
      Abd Allâh. Un de ses compagnons a dépeint une scène typique se
      passant devant sa maison : " Je voyais les gens converger sur les
      routes principales menant à la maison d'Ibn `Abbâs jusqu'à ce qu'il
      n'y ait plus de place devant sa maison. J'allai chez lui pour l'en
      informer et il me dit : apporte-moi de l'eau pour mes ablutions. Il
      fit ses ablutions et, en s'asseyant, il dit : sors et dis-leur :
      quiconque a des questions à propos du Coran ou sa récitation qu'il
      entre. De nouveau sa maison était pleine et Abd Allâh répondit et
      fournit plus d'informations que ce qu'il lui était demandé.Et ainsi
      de suite avec des groupes d'autres personnes venant pour discuter de
      Fiqh (jurisprudence) du halâl (licite) et du haram (illicite), des
      jugements légaux régissant l'héritage, de la langue arabe, de la
      poésie et d'étymologie.

      Pour éviter la congestion avec toutes les assemblées venant pour
      discuter de sujets variés en un seul jour, Abd Allâh décida de
      consacrer exclusivement un jour par discipline différente. Un jour,
      seule l'exégèse du Coran était enseignée tandis qu'un autre jour
      seul le Fiqh (jurisprudence). Les maghâzî (histoire des épopées
      guerrières de l'Arabie) ou les expéditions du Prophète (Paix et
      Bénédiction d'Allâh sur lui), la poésie, l'Histoire Arabe de la
      période pré-islamique (jâhiliyyah) : un jour spécifique était dédié
      à chacune des disciplines.

      Abd Allâh Ibn `Abbâs, qu'Allâh l'agrée, complétait son enseignement
      par une puissante mémoire et une formidable intelligence. Ses
      explications étaient précises, claires et logiques. Ses arguments
      étaient persuasifs et renforcés par des textes pertinents et des
      faits historiques.

      C'est sous le Califat d'Ali Ibn Abî Talib que Abd Allâh Ibn `Abbâs
      (qu'Allah les agrée tous deux) eut l'occasion d'utiliser son
      extraordinaire force de persuasion. Un grand nombre de défenseurs
      d'Ali dans son opposition à Mu'awiyah l'ont tout simplement
      abandonné. Abd Allâh Ibn `Abbâs, qu'Allâh l'agrée, alla voir Ali,
      qu'Allâh l'agrée, et lui demanda la permission d'aller parler à ces
      gens. Ali hésita, craignant que Abd Allâh ne fût en danger entre
      leurs mains, mais finalement Alî laissa libre cours à l'optimisme de
      Abd Allâh qui était sûr que rien n'arriverait !

      Abd Allâh alla jusqu'au groupe en question. Il les trouva absorbés
      par le culte. Certains n'étaient pas d'accord pour le laisser parler
      mais d'autres étaient prêts à lui tendre l'oreille.

      " Dites-moi, demanda Abd Allâh, quel grief avez-vous à l'égard du
      cousin du Prophète (Paix et Bénédiction d'Allâh sur lui), le mari de
      sa fille et le premier de ceux qui ont cru en lui (Paix et
      Bénédiction d'Allâh sur lui) ? ".

      Les hommes se mirent à énumérer trois causes principales de leur
      mécontentement à l'encontre d'Ali Ibn Abî Talib, qu'Allâh l'agrée,.
      Premièrement, le fait qu'il nomma des hommes comme juges pour
      trancher sur une question dont le jugement ne revenait qu'à Allah
      (Exalté soit-Il). C'est à dire que Ali avait accepté l'arbitrage
      d'Abû Mûsâ Al-Ash`arî et de 'Amr Ibn al 'Âs dans son conflit avec
      Mu'awiyah. Deuxièmement, le fait qu'il ait livré bataille sans pour
      autant récupérer du butin ou constituer des prisonniers de guerre.
      Troisièmement, le fait qu'il n'ait pas exigé le titre de Prince des
      Croyants pendant l'arbitrage bien que les musulmans lui aient prêté
      serment d'allégeance et qu'il était leur Calife !

      A leurs yeux, il y avait manifestement un signe de faiblesse alors
      qu'Ali Ibn Abî Talib, qu'Allâh l'agrée, était prêt à apporter sa
      position légitime en tant que Prince des croyants dans ce discrédit .

      En réponse à cela, Abd Allâh, qu'Allâh l'agrée, demanda s'il leur
      citait des versets du Coran et des paroles du Prophète (Paix et
      Bénédiction d'Allâh sur lui) pour lesquels ils n'avaient aucune
      objection et qui seraient en rapport avec leurs critiques, seraient-
      ils prêts à revoir leur position.

      Il répondirent que oui, et Abd Allâh commença donc : " Concernant
      votre avis sur le fait qu'Ali avait nommé des hommes pour juger une
      affaire n'appartenant qu'au jugement d'Allah (Exalté soit-Il). Allah
      (Exalté soit-Il) dit dans le Coran : " Ô les croyants ! Ne tuez pas
      de gibier pendant que vous êtes en état d'Ihram (sacralisation).
      Quiconque parmi vous en tue délibérément, qu'il compense alors, soit
      par quelque bête de troupeau, semblable à ce qu'il a tué, d'après le
      jugement de deux personnes intègres parmi vous. " (Sourate 5 /
      verset 95) Je vous en prie alors, par Allah ! Est-ce que le jugement
      des hommes pour des questions touchant à

      la préservation de leur sang et de leur vie et concernant la paix
      entre les hommes ne méritent pas plus d'attention que le jugement à
      propos d'un lapin valant un quart de dirham ? "

      Ils répondirent bien sûr que le jugement était plus important dans
      le cadre de la préservation des vies des croyants et dans
      l 'établissement de la paix entre eux que pour celui de tuer un
      gibier dans l'enceinte sacrée (pendant le pèlerinage), chose pour
      laquelle Allah (Exalté soit-Il) sanctionne le jugement des hommes.

      " En avons-nous fini avec cette question ? ", demanda Abd Allâh,
      qu'Allâh l'agrée,, et ils répondirent : " Allâhumma na`am ! (Ô Allah
      oui !). Abd Allâh poursuivit : " Sur le fait qu'Ali avait livré
      bataille sans pour autant constituer de prisonniers de guerre comme
      d'ailleurs le Prophète (Paix et Bénédiction d'Allâh sur lui) fit !
      Voulez-vous vraiment prendre votre Mère `Â'isha [la Mère des
      Croyants] comme captive et la traiter comme telle ?? Si votre
      réponse est oui, c'est que vous êtes tombés dans le kufr (la
      mécréance). Et si vous dites que `Âïcha n'est pas votre Mère, vous
      tomberiez aussi dans le kufr car Allah (Exalté soit-Il) a dit : " Le
      Prophète a plus de droit sur les croyants qu'ils n'en ont sur eux-
      mêmes ; et ses épouses sont leurs mères "(en terme de respect et de
      considération). (Sourate 33 / verset 6).

      " Choisissez pour vous ce que vous voulez " dit Abd Allâh, qu'Allâh
      l'agrée, puis il leur demanda : " En avons-nous fini avec cette
      question ? ", et à ce moment-là ils répondirent : " Allâhumma
      na`am ! (Ô Allah oui !)".

      Abd Allâh, qu'Allâh l'agrée, continua : " Quant à votre prise de
      position sur le fait qu'Ali a abandonné le titre de Prince des
      Croyants, rappelez-vous que le Prophète (Paix et Bénédiction d'Allâh
      sur lui) lui-même, au cours de la ratification du pacte de
      Hudaybiyyah, exigea que l'on y écrive : " Ceci a été admis par le
      Messager de Dieu…. ". Mais Suhayl porte-parole des polythéistes, dit
      alors : " Si nous avions été convaincus que tu étais un Messager de
      Dieu, nous ne t'aurions pas bloqué l'accès à la Ka`bah, ni ne
      t'aurions combattu ! Ecris plutôt : " Muhammad Ibn Abd Allâh". Et le
      Prophète (Paix et Bénédiction d'Allâh sur lui) accepta en disant : "
      Par Allah, je suis le Messager d'Allâh même s'ils le nient ! ". A ce
      moment-là, Abd Allâh Ibn `Abbâs, qu'Allâh l'agrée, demanda aux
      dissidents : " En avons-nous fini avec la question ? ". Et ils
      répondirent

      encore une fois : "Allahumma na`am ! (Ô Allah, oui !).

      Un des fruits de cette confrontation verbale durant laquelle Abd
      Allâh, qu'Allâh l'agrée, exposa sa parfaite connaissance du Coran et
      de la Sîrah (biographie) du Prophète (Paix et Bénédiction d'Allâh
      sur lui) tout comme ses capacités remarquables d'argumentation et de
      persuasion, fut que la majorité, environ vingt mille hommes,
      rejoignirent les rangs d'Ali. Environ quatre mille cependant
      restèrent obstinés. Ces derniers furent bientôt connus sous le nom
      de khawârij ou "kharijites".

      A cette occasion comme à d'autres, le courageux Abd Allâh, qu'Allâh
      l'agrée, prouva qu'il préférait la paix à la guerre, mais aussi la
      logique à la force et la violence. Cependant, on ne le connaissait
      pas que pour son courage, sa réflexion intuitive et son vaste
      savoir. On le connaissait aussi pour son immense générosité et sa
      grande hospitalité. Certains de ses contemporains dirent à propos de
      lui : " Nous n'avons jamais vu une maison plus fournie en
      nourriture, ou en boisson, ou en fruits ou même en savoir que celle
      d'Ibn `Abbâs ! "

      Il ressentait un intérêt sincère et durable pour les gens. Il était
      attentionné et prévenant. Une fois, il dit : " Lorsque j'ai réalisé
      l'importance d'un verset du Livre d'Allah (Exalté soit-Il), j'ai
      prié pour que tout le monde sache ce que je savais ! Lorsque
      j'entends parler d'un dirigeant musulman qui distribue et partage
      équitablement et qui règne justement, je suis heureux à son égard et
      prie pour lui. Lorsque j'entends dire que des pluies s'abattent sur
      la terre des musulmans, cela me remplit de joie...".

      Abd Allâh Ibn `Abbâs, qu'Allâh l'agrée, était constant et régulier
      dans sa dévotion. Il multipliait le jeûne surérogatoire dans l'année
      et passait souvent ses nuits en prières. Il pleurait lors de ses
      prières et de ses récitations coraniques. Et quand il récitait des
      versets parlant de la mort, de la résurrection et de la vie dans
      l'au delà, sa gorge se resserrait et de profonds sanglots lui
      rendaient la récitation difficile.

      Abd Allâh Ibn `Abbâs, qu'Allah l'agrée, mourut à l'âge de 71 ans
      dans la ville montagneuse de Ta'if.

      P.-S.
      Traduit de "Companions of The Prophet", Vol.1, écrit par Abdul Wâhid
      Hâmid.
      "L'habit ne fait pas le moine", certes... mais... "si tu cherche un moine, cherche-le parmi ceux qui portent l'habit"...

      Commentaire


      • #4
        salam

        merci tamedit n-was et aygher!!

        Renier leur foi en un Dieu unique. Yasser et Somaya refusèrent et furent les premiers martyrs de l' Islam en la présence de leur fils Amar,

        pour soumaya, la mère de ammar, beucoup de gens ne savent pas que le premier martyr de l'islam est une femme, soumaya bint khayat, elle est tué avant son mari "yasser", radiyya allah 3anhom!!

        Commentaire


        • #5
          Abû Ayyûb Al-Ansârî, que Dieu l'agrée

          Biographie n°02

          Abû Ayyûb Al-Ansârî, que Dieu l'agrée


          Khâlid ibn Zayd ibn Kulayb des Banu Najjar, également connu sous le
          nom d'Abû Ayyûb (père d'Ayyûb), était l'un des proches compagnons du
          Prophète (Paix et Bénédiction de Dieu sur lui). Ses relations
          privilégiées avec le Prophète Muhammad faisaient de nombreux envieux
          parmi les Ansars (Les "Auxiliaires" - les médinois ayant soutenu les
          mecquois émigrés).

          Après son départ de la Mecque, le Prophète (Paix et Bénédiction de
          Dieu sur lui) fut accueilli avec amour et dévotion par les Ansars de
          Médine. Ils souhaitaient lui témoigner leur attachement en lui
          réservant le plus chaleureux des accueils.

          Le Prophète (Paix et Bénédiction de Dieu sur lui) s'arrêta d'abord
          dans les environs de Médine, où il séjourna plusieurs jours. Il
          commença par y construire une mosquée décrite dans le Coran comme "
          la mosquée fondée sur la piété (taqwâ) ". (Sourate At-Tawbah 9 :108)

          Ensuite, le Prophète (Paix et Bénédiction de Dieu sur lui) fit son
          entrée à Médine sur sa chamelle, accompagné des chefs de la ville.
          Ils aspiraient tous à avoir l'honneur d'héberger le Prophète (Paix
          et Bénédiction de Dieu sur lui) chez eux.

          L'un après l'autre, ils se mettaient en travers du chemin de la
          chamelle l'invitant simplement :

          " Viens chez moi, O Messager de Dieu !
          - Laissez la chamelle, elle est guidée, répondait le Prophète (Paix
          et Bénédiction de Dieu sur lui)".

          La chamelle continua à avancer, suivie de près par les gens de
          Yathrib. Chaque fois qu'elle dépassait une maison, son propriétaire
          en était attristé et abattu faisant ainsi naître l'espoir dans le
          cœur des autres Ansars.

          La chamelle poursuivit de la sorte jusqu'à montrer une hésitation
          devant la maison d'Abû Ayyûb Al-Ansari. Cependant, le Prophète (Paix
          et Bénédiction de Dieu sur lui) ne descendit pas. Après un court
          instant, la chamelle repartit, le Prophète ayant relâché les brides.
          Rapidement, elle revint sur ses pas et s'arrêta au même point qu'au
          premier arrêt. Abû Ayyûb était transporté de bonheur. Il sortit
          accueillir le Prophète (Paix et Bénédiction de Dieu sur lui) avec un
          grand enthousiasme. Il se chargea des bagages du Prophète (Paix et
          Bénédiction de Dieu sur lui) comme s'il s'agissait du trésor le plus
          précieux sur terre.

          La maison d'Abû Ayyûb était répartie sur deux étages. Il vida
          l'étage supérieur de ses biens personnels à l'usage du Prophète
          (Paix et Bénédiction de Dieu sur lui). Le Prophète (Paix et
          Bénédiction de Dieu sur lui) préféra néanmoins rester au niveau
          inférieur.

          Le soir, le Prophète se retira au rez de chaussée et Abû Ayyûb au
          premier étage. Lorsque ce dernier ferma la porte, il dit à son
          épouse :
          " Malheur à nous ! Qu'avons-nous fait là ? Nous sommes au-dessus du
          Messager de Dieu ! Peut-on marcher au-dessus de lui ? Ne sommes-nous
          pas un obstacle entre lui et la Révélation (wahy) ? Si c'est le cas,
          nous sommes perdus ! "

          Dans le doute et l'indécision, le couple était complètement
          bouleversé. Il ne s'apaisa qu'en se déplaçant vers la partie du
          bâtiment qui ne chapotait pas directement le Prophète (Paix et
          Bénédiction de Dieu sur lui). Il s'appliquait également à longer les
          murs afin d'éviter de " marcher " sur le Prophète (Paix et
          Bénédiction de Dieu sur lui).

          Le matin, Abû Ayyûb dit au Prophète :
          " Par Dieu, ni moi ni Umm Ayyûb n'avons fermé l'œil la nuit
          dernière".
          Le Prophète l'interrogea sur la raison de son insomnie. Abû Ayyûb
          expliqua alors son embarras d'être au-dessus du Prophète et sa
          crainte de gêner une révélation. " Ne t'inquiète pas Abû Ayyûb, dit
          le Prophète. Nous préférons être à l'étage inférieur en raison du
          grand nombre de visiteurs".

          Plus tard, Abû Ayyûb racontait : " Nous nous sommes soumis aux
          souhaits du Prophète. Toutefois, un soir, l'une de nos jarres s'est
          brisée et l'eau qu'elle contenait s'est répandue sur le sol. Umm
          Ayyûb et moi-même regardions l'eau. Nous ne possédions qu'un morceau
          de velours qui nous servait de couverture. Nous l'utilisâmes pour
          éponger l'eau de crainte qu'elle ne s'infiltre à l'étage du Prophète
          (Paix et Bénédiction de Dieu sur lui). Le lendemain matin, je suis
          allé trouver le Prophète (Paix et Bénédiction de Dieu sur lui) et je
          lui ai clairement dit que je n'aimais pas être au-dessus de lui. Je
          lui expliquais ce qui s'était produit la veille au soir. Il accéda à
          ma demande et nous échangèrent d'étage".

          Le Prophète (Paix et Bénédiction de Dieu sur lui) demeura

          chez Abû Ayyûb pendant environ sept mois, c'est-à-dire le temps de
          la construction de la mosquée à l'endroit désigné par la chamelle.
          Lui et sa famille emménagèrent dans les pièces mitoyennes à la
          mosquée. Quel noble voisin pour Abû Ayyûb !

          Abû Ayyûb aimait le Prophète (Paix et Bénédiction de Dieu sur lui)
          de tout son cœur ; de même, le Prophète (Paix et Bénédiction de Dieu
          sur lui) lui vouait un amour profond. L'un et l'autre ne
          s'encombraient pas de formalités. Le Prophète (Paix et Bénédiction
          de Dieu sur lui) considérait la maison d'Abû Ayyûb comme la sienne.
          L'anecdote suivante permet de juger des relations qu'ils
          entretenaient.

          Un jour, Abû Bakr, puisse Allah être satisfait de lui, sortit de
          chez lui au moment le plus chaud de la journée pour se rendre à la
          mosquée. Il rencontra `Umar sur son chemin qui lui demanda : " Abû
          Bakr, quelle affaire te fait sortir à cette heure ? ". Abu Bakr
          expliqua qu'il était sortit de sa maison car il avait terriblement
          faim. `Umar était également affamé. Le Prophète vint les trouver et
          leur posa la même question. Ils lui répondirent. Il leur dit
          alors : " Par Celui qui détient mon âme, seule la faim m'a fait
          également quitter mon logis. Venez avec moi".

          Ils allèrent chez Abû Ayyûb al-Ansari.

          " Bienvenue au Prophète et à ceux qui l'accompagnent, les accueillit
          son épouse, Umm Ayyûb.
          - Où est Abû Ayyûb ? s'enquit le Prophète".

          Abû Ayyûb travaillait dans une palmeraie non loin de là. Quand il
          entendit la voix du Prophète (Paix et Bénédiction de Dieu sur lui),
          il rentra précipitamment.

          Il souhaita la bienvenue à ses hôtes. L'heure de leur visite
          l'étonna. (Abû Ayyûb avait, en effet, coutume de garder chaque jour
          une part de nourriture pour le Prophète (Paix et Bénédiction de Dieu
          sur lui). Si le Prophète (Paix et Bénédiction de Dieu sur lui) ne se
          présentait pas au bout d'un certain délai, Abû Ayyûb donnait la
          ration à sa famille.) Le Prophète (Paix et Bénédiction de Dieu sur
          lui) admit que ce n'était pas son heure habituelle.

          Abû Ayyûb sortit chercher une grappe de dattes mêlant des dattes
          mûres et d'autres non.

          " Je ne voulais pas que tu coupes cela, dit le Prophète. N'aurais-tu
          pas pu cueillir que des dattes mûres ?
          - O Messager de Dieu, s'il te plaît, mange des deux : du rutab
          (dattes mûres) et du busr (dattes pas complètement mûres). Je m'en
          vais égorger un animal pour toi également.
          - Dans ce cas-là, n'égorge pas l'animal qui donne du lait, mit en
          garde le Prophète (Paix et Bénédiction de Dieu sur lui)".

          Abû Ayyûb tua une jeune chèvre. Son épouse, qui était meilleure
          cuisinière que lui, en cuisina la moitié et grilla l'autre moitié.
          Une fois prêt, il présenta le repas au Prophète (Paix et Bénédiction
          de Dieu sur lui) et à ses deux compagnons. Le Prophète (Paix et
          Bénédiction de Dieu sur lui) mit alors un morceau de viande dans un
          bout de pain et s'adressa à son hôte : " Abû Ayyûb, porte cela à
          Fatimah. Elle n'a rien mangé de tel depuis des jours".

          Après s'être rassasié, le Prophète (Paix et Bénédiction de Dieu sur
          lui), méditatif, s'exclama : " Du pain, de la viande, du busr et du
          rutb ! ". Les larmes coulèrent et il poursuivit ainsi : " C'est une
          bénédiction généreuse à propos de laquelle vous serez interrogés le
          Jour du Jugement. Si on vous en propose, mettez-y vos mains et dites
          bismillâh (Au nom d'Allah) et lorsque vous avez terminé dites
          alhamdulillah alladhî huwa ashba`ana wa an'ama `alayna " (Louange à
          Dieu Qui nous a rassasié et Qui nous accorde Ses Bienfaits). Cela
          vaut mieux. "

          Ce sont là quelques épisodes de la vie d'Abû Ayyûb en temps de paix.
          Il s'est, par ailleurs, distingué au cours de sa carrière militaire.
          Il passait tellement de temps sur les champs de bataille qu'on
          disait de lui qu'il avait prit part à tous les combats du temps du
          Prophète (Paix et Bénédiction de Dieu sur lui) à celui de Mu'awiyah
          à moins d'être engagé dans un autre combat.

          La dernière campagne à laquelle il participa avait été organisée par
          Mu'awiyah et dirigée par son fils Yazîd contre Constantinople. Abû
          Ayyûb était alors un vieil homme de presque quatre vingt ans.
          Toutefois, cela ne l'empêcha pas de rejoindre les rangs des soldats
          et de traverser les mers pour Allah. Peu après le début de la
          bataille, Abû Ayyûb tomba malade et dut se retirer.

          Yazîd vint le trouver et lui demanda :
          " As-tu besoin de quelque chose Abû Ayyûb ?
          - Transmets mes salutations aux combattants musulmans et dis-
          leur : " Abû Ayyûb veut que vous pénétriez aussi loin que possible
          sur les territoires ennemis. Il demande que vous l'emmeniez avec
          vous et que vous l'enterriez aux pieds des murs de Constantinople".

          C'était là ses derniers mots.

          L'armée musulmane repoussa les différentes offensives ennemies et
          finit par atteindre Constantinople. Elle accéda à la requête du
          Compagnon du Messager d'Allah, en l'inhumant aux pieds de la ville.

          (Les Musulmans assiégèrent la ville pendant quatre ans mais durent
          finalement se retirer en raison des lourdes pertes).

          P.-S.
          Traduit de "Companions of The Prophet" , Vol.1, écrit par Abdul
          Wâhid Hâmid.
          Dernière modification par aygher, 14 juillet 2009, 08h31.
          "L'habit ne fait pas le moine", certes... mais... "si tu cherche un moine, cherche-le parmi ceux qui portent l'habit"...

          Commentaire


          • #6
            Abû Ad-Dardâ', que Dieu l'agrée

            Biographie n°03

            Abû Ad-Dardâ', que Dieu l'agrée


            Tôt dans la matinée, Abû Ad-Dardâ' se réveilla et alla tout droit
            vers son idole qu'il gardait précieusement dans le meilleur endroit
            de sa maison. Il la célébrait et lui était soumis. Il l'embauma du
            meilleur parfum ramené de sa boutique et la recouvrit d'un belle
            soie qu'un marchand lui avait apportée la veille du Yémen.

            Quand le soleil fût haut dans le ciel, il quitta sa maison pour se
            rendre à sa boutique. Ce jour là, les rues et les allées de Yathrib
            étaient peuplées des partisans de Muhammad qui revenaient de la
            bataille de Badr. Ils avaient ramenés avec eux des prisonniers de
            guerre. Abou ad-Darda interrogea la foule et alla vers un jeune
            Khazraji pour le questionner sur le sort d'Abdullah ibn Rawahah.

            " Il a été sévèrement éprouvé pendant la bataille, " " mais il s'en
            est sorti… "

            Abû Ad-Dardâ' était très anxieux pour son cher ami, Abdullâh ibn
            Rawâhah. Tout le monde à Yathrib connaissait les liens d'amitié qui
            unissaient ces deux hommes depuis la période de la Jâhiliyyah (ère
            de l'ignorance pré-islamique), avant même que l'Islam n'arrive à
            Yathrib. Quand l'Islam arriva dans la cité, Abdullâh ibn Rawâhah
            l'embrassa et Abû Ad-Dardâ' le rejeta. Cependant, ceci ne changea en
            rien l'amitié de ces deux personnes. Abdullâh continuait à rendre
            visite Abû Ad-Dardâ' et essayait de lui faire découvrir les vertus,
            les avantages et l'excellence de l'Islam. Mais Abû Ad-Dardâ'
            persistait dans la mécréance et Abdullâh se sentait de plus en plus
            triste et concerné par son sort.

            Abû Ad-Dardâ' arriva à sa boutique et s'assit, les jambes croisées,
            sur une chaise haute. Il commença à vendre, à acheter et à donner
            des instructions à ses assistants sans avoir conscience de ce qui
            était en train de se passer chez lui. En effet, au même moment,
            Abdullâh ibn Rawâhah s'était rendu chez lui dans un but bien précis.
            Là, il trouva l'entrée principale ouverte. Umm Ad-Dardâ' se trouvait
            dans la cour quand il lui dit :

            " As-Salâmu alayki - Paix sur toi - esclave de Dieu. "
            " wa alayka As-Salâm - Et sur toi la Paix, Ô frère d'Abû Ad-Dardâ".

            " Où est Abû Ad-Dardâ' ? " demande-t-il.
            " Il est parti à sa boutique. Il reviendra dans peu de temps".
            " Me permets-tu d'entrer ? "
            " Fais comme chez toi " dit-elle, puis elle alla s'occuper des
            tâches ménagères et de ses enfants.

            Abdullâh ibn Rawâhah entra dans la pièce où Abû Ad-Dardâ' gardait
            son idole. Il s'empara d'un doloire qu'il avait emmené avec lui et
            commença à détruire l'idole en disant :

            " Tout ce qui est adoré en dehors d'Allah n'est-il pas bâtil (i.e.
            contraire à la vérité) ? "

            Quand l'idole fût complètement détruite, il quitta la maison. La
            femme d'Abû Ad-Dardâ' entra dans la pièce peu de temps après et fût
            consternée par ce qu'elle vu. Elle frappa ses joues de terreur et
            dit : " Tu m'as mené à ma perte, ô Ibn Rawâhah ".

            Quand Abû Ad-Dardâ' rentra chez lui, il trouva sa femme assise à la
            porte de la pièce où il gardait son idole. Elle pleurait à chaudes
            larmes et semblait complètement terrorisée.

            " Que t'arrive-t-il ? " demanda-t-il.
            " Ton frère Abdullâh ibn Rawâhah est venu nous rendre visite en ton
            absence et a fait ce que tu vois à ton idole". Abû Ad-Dardâ' vit
            l'idole et fût horrifié. Il était empli de colère et déterminé à
            prendre sa revanche. Cependant, au bout d'un certain temps, sa
            colère se dissipa ainsi que son envie de venger son idole.

            Il se mit à réfléchir sur ce qui s'était passé et se dit :

            " S'il y avait quelque bien dans cette idole, elle se serait
            défendue".

            Il alla trouver Abdullâh et ils allèrent ensembles voir le Prophète
            (Paix et Bénédiction d'Allah sur lui), puis il embrassa l'Islam. Il
            fût la dernière personne dans cette zone à devenir musulman.

            Depuis cet instant, Abû Ad-Dardâ' se dévoua entièrement à la cause
            de l'Islam. La foi en Allah et en son Prophète animait chaque fibre
            de son être. Il regrettait profondément tout ce qu'il avait fait en
            tant que mécréant et toutes opportunités de faire le bien qu'il
            n'avait pas saisies. Il réalisait combien ses frères avaient appris
            du jeûne les deux ou trois années précédentes, tout ce qu'ils
            avaient mémorisé du Coran et toutes les occasions qu'ils avaient eu
            de se dévouer à Dieu et à son Prophète. Il se mit en tête de
            multiplier ses efforts, nuit et jour, pour essayer de rattraper tout
            ce qu'il avait manqué. Les actes d'adoration occupaient ses jours et
            ses nuits. Sa recherche de la science était sans repos. Il passa
            énormément de temps à apprendre les versets du Coran et à essayer de
            comprendre la profondeur du message. Quand il se rendit compte que
            le commerce et les affaires venaient troubler ses actes d'adoration
            et l'empêchaient de participer aux cercles d'apprentissage, il y
            réduisit sa participation sans hésitation ni regret. Quelqu'un vint
            lui demander pourquoi il faisait tout cela et il répondit :

            "J'étais marchand avant de prêter serment au Messager de Dieu,
            Qu'Allah le bénisse et lui accorde la Paix. Puis je suis devenu
            musulman, j'ai voulu combiner le commerce et l'adoration mais je
            n'ai pas pu atteindre ce que je désirais. Alors j'ai abandonné le
            commerce et je me suis tourné vers l'adoration. Par celui dont l'âme
            d'Abû Ad-Dardâ' est entre ses main, ce que je veux c'est avoir une
            boutique près de la porte de la mosquée afin de ne rater aucune
            prière en commun. Puis je vendrai et achèterai et ferai de modestes
            profits chaque jour. Je ne suis pas en train de dire qu'Allah Le
            Très Haut et Le Majestueux a interdit le commerce, mais je veux être
            parmi ceux que ni le commerce ni les ventes ne distraient du
            souvenir de Dieu".

            Non seulement Abû Ad-Dardâ' participa moins au commerce, mais il
            abandonna également son style de vie jusque-là luxurieux. Il se
            contenta seulement du strict minimum et portait des vêtements
            simples et suffisants pour couvrir son corps.

            Une fois, un groupe de musulmans vinrent passer la nuit avec lui. La
            nuit était assez froide. Il leur offrit une nourriture chaude qu'ils
            acceptèrent.

            Il alla dormir mais ne leur donna aucune couverture. Ils se
            demandèrent avec inquiétude comment ils allaient dormir par une nuit
            si froide. L'un d'entre eux dit : "Je vais aller lui parler"." Ne le
            dérange pas", dit un autre.

            Cependant, l'homme alla trouver Abû Ad-Dardâ' et s'arrêta au pas de
            sa porte. Il vit Abû Ad-Dardâ' allongé. Sa femme était assise près
            de lui. Ils portaient tous deux des vêtements légers qui ne
            pouvaient pas les protéger du froid, et ils n'avaient aucune
            couverture. Abû Ad-Dardâ' dit à son invité : " Si nous avions quoi
            que ce soit, nous vous l'aurions donné".

            Pendant le Califat de 'Omar, ce dernier voulut nommer Abû Ad-Dardâ'
            gouverneur de la Syrie mais Abû Ad-Dardâ' refusa. `Omar insista et
            Abû Ad-Dardâ' dit :

            " Si tu es d'accord pour que je leur apprenne le Livre de leur
            Seigneur et la Sunnah de leur Prophète et que je prie avec eux,
            alors j'irai".

            Omar lui donna son accord et Abû Ad-Dardâ' partit pour Damas. Là, il
            trouva des gens qui se complaisaient dans le luxe et il fût
            consterné. Il appela les gens à se rendre à la mosquée et leur
            parla :

            " Ô, habitants de Damas ! Vous êtes mes frères en religion, nous
            sommes voisins et nous nous aidons mutuellement contre les ennemis.
            Ô habitants de Damas ! Qu'est-ce qui vous empêche d'avoir de
            l'affection pour moi et de répondre à mon conseil alors que je ne
            demande rien de votre part ? Je vois ceux parmi vous qui apprenaient
            quitter cette terre alors que les ignorants parmi vous n'apprennent
            pas. Je vois que vous penchez vers des choses auxquelles Allâh vous
            a rendu sensibles et vous délaissez

            ce qu'Il vous a ordonné de faire. Je vous vois assembler et amasser
            ce que vous ne mangez pas, ériger des bâtiments dans lesquels vous
            ne vivez pas et maintenir de vains espoirs envers des choses que
            vous ne pouvez atteindre. Les gens avant vous ont amassé des
            richesses et avaient de grands espoirs. Mais peu de temps après,
            tout ce qu'ils avaient amassé fût détruit, leurs espoirs
            s'éteignirent et leurs demeures devinrent des tombes. Tel fût le
            peuple des 'Ad, Ô habitants de Damas. Ils emplirent la terre de
            biens et d'enfants. Qui aujourd'hui m'achètera pour seulement 2
            dirhams tout ce qui reste des 'Ad ?".

            Les gens se mirent à pleurer et leurs pleurs se firent entendre
            jusqu'en dehors de la mosquée. Depuis ce jour, Abû Ad-Dardâ' se mit
            à fréquenter les lieux de réunions des habitants de Damas. Il se
            promenait dans leurs marchés, enseignant, répondant à des question
            pour essayer de secouer toute personne devenue inconsciente et
            insensible. Il saisissait chaque opportunité, chaque occasion pour
            réveiller les gens et les mener vers le droit chemin.

            ..........a suivre
            Dernière modification par aygher, 14 juillet 2009, 08h31.
            "L'habit ne fait pas le moine", certes... mais... "si tu cherche un moine, cherche-le parmi ceux qui portent l'habit"...

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            • #7
              suite et fin

              Une fois, il passa devant un groupe de personnes qui encerclaient un
              homme qu'ils commencèrent à insulter et à frapper. Il arriva et
              dit : " Quel est le problème ? ". " C'est un homme qui a commis un
              grave péché", répondirent-ils.

              " Que pensez-vous que vous auriez fait s'il était tombé dans un
              puits ? " demanda Abû Ad-Dardâ', " N'auriez-vous pas essayé de l'en
              sortir ? ". "Certainement !" dirent-ils. " Ne l'insultez pas et ne
              le frappez pas mais avertissez-le et amenez-le se rendre compte de
              ce qu'il a fait. Puis louez Dieu Qui vous a préservé de tomber dans
              un tel péché". "Ne le détestes-tu pas ?" demandèrent-ils à Abû Ad-
              Dardâ'. " Je déteste seulement ce qu'il a fait, et s'il abandonne un
              tel péché,

              alors il est mon frère". L'homme se mit à pleurer et annonça
              publiquement son repentir.

              Une autre fois, un jeune vint à Abû Ad-Dardâ' et dit : " Donne-moi
              un conseil, Ô compagnon du Messager de Dieu ", et Abû Ad-Dardâ' lui
              dit :
              " Mon fils, souviens-toi d'Allah dans les bons moments et Il se
              rappellera de toi dans ton malheur. Mon fils, sois savant, recherche
              la connaissance, sois à l'écoute et ne sois pas ignorant ou tu sera
              perdu. Mon fils, fais de la mosquée ta demeure car j'ai entendu le
              Messager de Dieu dire : " La mosquée est la demeure de tous ceux
              qui se rappellent Allah et Allah le Tout-Puissant a garanti la
              sérénité, le confort, Sa Miséricorde et une voie vers Sa
              satisfaction à tous ceux pour qui la mosquée est une demeure".

              Une autre fois, il y avait un groupe de personnes assises, en train
              de discuter et de regarder les passants. Abû Ad-Dardâ' vint à eux et
              dit :

              " Mes fils, le monastère du musulman est sa maison dans laquelle il
              se contrôle et abaisse le regard. Prenez garde car le fait de
              s'asseoir dans les marchés vous fait gaspiller votre temps dans des
              futilités. "

              Alors qu'Abû Ad-Dardâ' était à Damas, Mu`âwiyah Ibn Abî Sufyân, le
              gouverneur, lui demanda de donner sa fille comme épouse à son fils
              Yazîd. Abû Ad-Dardâ' ne donna pas son accord. Il donna sa fille en
              mariage à un jeune homme parmi les pauvres dont le comportement et
              l'attachement à l'Islam lui plaisait. Les gens entendirent parler de
              ce fait et se demandèrent pourquoi Abû Ad-Dardâ' avait refusé de
              marier sa fille à Yazîd. Cette question fût lui fût posée
              directement et il répondit : " J'ai simplement pensé faire ce qui
              est bien pour Ad-Dardâ' (c'était le nom de sa fille)".

              "Comment cela ? " demanda-t-on.

              " Que penseriez-vous d'Ad-Dardâ' si des domestiques devaient rester
              en sa présence pour la servir et si elle devait se trouver dans de
              beaux palais qui font briller les yeux ? Qu'adviendrait-il de sa
              religion ? "

              Alors qu'Abû Ad-Dardâ' était encore en Syrie, le Calife 'Omar partit
              faire une inspection de la région. Une nuit, il rendit visite à Abû
              Ad-Dardâ' dans sa demeure. Il n'y avait pas de lumière dans la
              maison. Abû Ad-Dardâ' accueilla le Calife et le fit s'asseoir. Les
              deux hommes conversèrent dans le noir. Alors qu'ils
              discutaient, 'Omar sentit l'oreiller d'Abû Ad-Dardâ' et se rendit
              compte qu'il s'agissait d'une selle. Il toucha l'endroit où Abû Ad-
              Dardâ' s'allongeait pour dormir et réalisa qu'il n'y avait que des
              cailloux. Il sentit aussi le drap avec lequel il se couvrait et fût
              étonné de voir qu'il était si fin qu'il ne pouvait sûrement pas le
              protéger du froid de Damas. Il lui demanda :

              " Puis-je rendre ce lieu plus confortable pour toi ? Puis-je te
              faire parvenir quelque chose ? "

              " Te rappelles-tu, 'Omar, dit Abû Ad-Dardâ', un hadith du Prophète,
              qu'Allah le bénisse et lui accorde la Paix ? ". " Quel est-il ?",
              demanda 'Omar. "N'a-t-il pas dit : faites que ce qui est suffisant
              pour quiconque d'entre vous en ce monde soit comme la provision
              emportée par un cavalier".

              "Oui", dit 'Omar. " Et qu'avons-nous fait après cela, Ô 'Omar ? "
              demanda Abû Ad-Dardâ'.

              Les deux hommes se mirent à pleurer en pensant aux vastes richesses
              parvenues sur le chemin des musulmans avec l'expansion de l'Islam,
              et leur préoccupation pour l'amassement des richesses et les
              possessions de ce bas monde. Dans une profonde peine et une grande
              tristesse, les deux hommes continuèrent à réfléchir sur cette
              situation jusqu'au lever du jour.

              P.-S.
              Traduit de "Companions of The Prophet" , Vol.1, écrit par Abdul
              Wâhid Hâmid.
              "L'habit ne fait pas le moine", certes... mais... "si tu cherche un moine, cherche-le parmi ceux qui portent l'habit"...

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              • #8
                Merci pour ce très beau topic, baraka allah fikouma
                J'étais là...

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                • #9
                  Amr Ibn Al-Jamûh, que Dieu l'agrée

                  Biographie n°04

                  Amr Ibn Al-Jamûh, que Dieu l'agrée


                  `Amr Ibn Al-Jamûh était un des dirigeants de Yathrib au temps de
                  l'ignorance pré-islamique (Jâhiliyyah). Il était le chef du clan des
                  Banû Salamah et était connu pour être une des personnes les plus
                  généreuses et les plus vaillantes de la ville.

                  Un des privilèges des dirigeants de la ville consistait à disposer
                  d'une idole à soi dans sa maison. Cette idole était sensée bénir le
                  chef dans tout ce qu'il entreprendrait. Le maître de maison, quant à
                  lui, lui offrait des sacrifices à certaines occasions et recherchait
                  son aide dans les moments difficiles. L'idole de `Amr Ibn Al-Jamûh
                  s'appelait Manât. Il l'avait faite à partir d'un bois très précieux
                  et rare. Il dépensait beaucoup de temps, d'argent et d'attention
                  afin de s'occuper d'elle et avait pour habitude de l'oindre avec les
                  parfums les plus exquis.

                  `Amr avait presque soixante ans quand les premiers rayons de la
                  lumière de l'Islam ont commencé à pénétrer les cœurs des habitants
                  de Yathrib. La nouvelle foi leur était présentée par Mus`ab Ibn
                  `Umayr, le premier missionnaire envoyé à Yathrib avant l'Hégire
                  (hijrah). C'est par lui que les trois fils de `Amr - Muawwadh,
                  Mu`âdh et Khallâd - sont devenus musulmans. Un de leurs
                  contemporains était le célèbre Mu`âdh Ibn Jabal. L'épouse de `Amr,
                  Hind, s'est convertie à l'Islam tout comme ses trois fils mais `Amr
                  ne sut rien de tout ceci.

                  Hind voyait bien que les gens de Yathrib étaient gagnés par le
                  Message l'Islam et qu'aucun des dirigeants de la ville ne demeurait
                  désormais idolâtre exceptés son mari et quelques rares individus.
                  Elle aimait son mari tendrement et était fière de lui mais elle
                  redoutait qu'il rende l'âme en état de mécréance (kufr) et qu'il
                  finisse dans le Feu de l'Enfer.

                  Pendant ce temps, `Amr commençait à se sentir mal à l'aise. Il
                  craignit que ses fils renoncent à la religion de leurs ancêtres et
                  qu'ils suivent l'enseignement de Mus`ab Ibn `Umayr qui, en très peu
                  de temps, avait convaincu de nombreuses personnes de se détourner de
                  l'idolâtrie et d'embrasser la religion de Muhammad (Paix et
                  Bénédiction de Dieu sur lui). Ainsi, `Amr dit à son épouse :

                  " Fais attention à ce que tes enfants n'entrent pas en contact avec
                  cet homme (Mus`ab Ibn `Umayr) avant que nous nous fassions une
                  opinion sur lui".

                  "A tes ordres, répondit-elle, mais aimerais-tu entendre de ton fils
                  Mu`âdh ce qu'il rapporte de cet homme ?"

                  " Malheur à toi ! Mu`âdh s'est-il détourné de sa religion sans que
                  je n'en sache rien ? "

                  La femme eut pitié du vieil homme et lui dit :

                  " Pas du tout. Mais il a assisté à des réunions avec ce missionnaire
                  et a appris par cœur certaines des choses qu'il enseigne".

                  " Dis-lui de venir ici" dit-il. Lorsque Mu`âdh vint, il lui ordonna :

                  " Fais-moi entendre un exemple de ce que cet homme prêche". Mu`âdh
                  récita la Fatiha (le chapitre d'ouverture du Coran) : "

                  " La louange est à Dieu, Seigneur-et-Maître des univers. Le
                  Miséricordieux par essence et par excellence. Roi du jour de la
                  rétribution. C'est Toi que nous adorons et c'est de Toi que nous
                  implorons le secours. Guide-nous sur le droit chemin. Le chemin de
                  ceux que Tu as touchés de Ta grâce, et non de ceux qui ont encouru
                  ta colère, ni des égarés".

                  " Quelle perfection ! Que cela est beau ! " s'écria le père. " Est-
                  ce que tout ce qu'il dit est ainsi ? "

                  " Oui mon père. Souhaitez-vous lui prêter l'allégeance ? Tous les
                  vôtres l'ont déjà fait", supplia Mu`âdh.

                  Le vieil homme resta silencieux pendant un moment puis il dit , " Je
                  n'en ferai rien jusqu'à ce que je consulte Manât et voie ce qu'elle
                  en dit".

                  " Que peut bien vous dire Manât, père ? C'est seulement un morceau
                  de bois. Il ne peut ni penser ni parler".

                  Le vieil homme répliqua brusquement, " Je t'ai dit que je ne ferai
                  rien sans elle".

                  Un peu plus tard le même jour, `Amr alla auprès de Manât. Il était
                  d'usage chez les idolâtres de placer une femme âgée derrière l'idole
                  quand ils souhaitaient lui parler. Celle-ci répondait à la place de
                  l'idole qui l'inspirait pensaient-ils. `Amr se tint devant l'idole
                  de façon respectueuse et lui adressa d'abondantes louanges. Puis il
                  dit :

                  " O Manât, nulle doute que tu sais que ce propagandiste qui nous a
                  été envoyé de la Mecque n'a pour but que celui de te nuire, toi et
                  personne d'autre. Il est seulement venu pour nous empêcher de
                  t'adorer. Je ne veux pas lui prêter allégeance malgré les belles
                  paroles qu'on m'a rapportées de lui. Je suis venu pour que tu me
                  conseilles. Je t'en prie, éclaire-moi".

                  Il n'y eut aucune réponse de la part de Manât. `Amr continua :

                  " Peut-être es-tu fâchée. Mais jusqu'à présent, je n'ai fait rien
                  fait qui puisse te contrarier. Cela ne fait rien, j'attendrai
                  quelques jours que ta colère se dissipe".

                  Les fils de `Amr savaient l'à quel point leur père dépendait de
                  Manât et comment avec le temps il était devenu presque une partie de
                  l'idole. Ils ont réalisé cependant que la place qu'elle occupait
                  dans son cœur était remise en question et qu'ils devaient l'aider à
                  s'en débarrasser. Cela devait être son chemin vers la foi en Dieu
                  (Exalté et Glorifié Soit-Il).

                  ..a suivre
                  Dernière modification par aygher, 14 juillet 2009, 08h32.
                  "L'habit ne fait pas le moine", certes... mais... "si tu cherche un moine, cherche-le parmi ceux qui portent l'habit"...

                  Commentaire


                  • #10
                    suite et fin

                    Une nuit les fils de `Amr allèrent avec leur ami Mu`âdh Ibn Jabal
                    auprès de Manât, prirent l'idole de l'endroit où elle se trouvait
                    puis la jetèrent dans un puits appartenant aux Banû Salamah. Ils
                    retournèrent chez eux sans que quiconque ne sache ce qu'ils avaient
                    fait. Lorsque `Amr se réveilla le matin suivant, il alla présenter
                    ses respects à l'idole mais ne la trouva pas.

                    " Malheur à vous !", cria-t-il. " Qui a attaqué notre dieu la nuit
                    dernière ?! "

                    Personne ne répondit. Il se mit à rechercher l'idole, écumant de
                    rage et menaçant les responsables de ce acte. Il finit par trouver
                    l'idole dans le puits tête en bas, gisant à l'envers. Il la lava, la
                    parfuma et la remit à sa place habituelle en disant : " Si je
                    découvre qui t'a fait ceci, je l'humilierai".

                    La nuit suivante les jeunes hommes réservèrent le même sort à
                    l'idole. Le vieil homme la récupéra, la lava et la parfuma comme il
                    l'avait fait auparavant et la remit à sa place. Ceci se produisit
                    plusieurs fois jusqu'à ce qu'une nuit, `Amr lui attacha une épée au
                    cou et lui dit :

                    " O Manât, je ne sais pas qui te fait ceci. Si tu as quelque
                    pouvoir, défends-toi contre ce mal. Voici une épée pour toi".

                    Les jeunes attendirent qu'`Amr soit endormi. Ils prirent l'épée du
                    cou de l'idole puis jetèrent cette dernière dans le puits. `Amr
                    retrouva l'idole face contre terre dans le puits sans qu'il n'y ait
                    aucune trace de l'épée. Enfin, il fut convaincu que l'idole n'avait
                    aucun pouvoir et qu'elle ne méritait pas d'être adorée. Peu de temps
                    après il se convertit à l'Islam.

                    `Amr goûta bientôt à la douceur de l'imaân (foi) en Dieu (Exalté et
                    Glorifié Soit-Il) l'Unique. En même temps il ressentit une grande
                    douleur et une terrible angoisse à la pensée de chaque moment qu'il
                    avait passé dans l'idolâtrie. Son acceptation de la nouvelle
                    religion fut totale : il se mit lui-même ainsi que sa richesse et
                    ses enfants au service de Dieu (Exalté et Glorifié Soit-Il) et de
                    son Prophète (Paix et Bénédiction de Dieu sur lui).

                    On put voir l'ampleur de sa dévotion durant la période de la
                    bataille d'Uhud. `Amr regarda ses trois fils se préparer à la
                    bataille. Il vit ces trois jeunes hommes déterminés totalement
                    habités par le désir de gagner le martyre, le succès et la
                    satisfaction de Dieu. La scène eut un grand effet sur lui et il
                    décida d'aller avec eux combattre sous la bannière du Messager de
                    Dieu. Les jeunes gens, cependant, étaient résolument contre cette
                    idée. En effet, `Amr était d'un âge très avancé et extrêmement
                    faible.

                    " Père, dirent-ils, assurément Dieu vous a pardonné. Alors pourquoi
                    vous infligez-vous un tel fardeau ? "

                    Le vieil homme se mit en colère et alla immédiatement auprès du
                    Prophète, Paix et Bénédiction de Dieu sur lui, se plaindre au sujet
                    de ses fils :

                    " O Messager de Dieu ! Mes fils ici veulent me tenir loin de cette
                    source de bien qu'est le jihâd et disent que je suis vieux et
                    faible. Par Dieu, j'espère atteindre le paradis de cette façon même
                    si je suis vieux et infirme".

                    " Laissez-le, dit le Prophète à ses fils, peut-être que Dieu (Exalté
                    et Glorifié Soit-Il), le Puissant et le Grand, lui accordera le
                    martyre".

                    Le moment vint de rejoindre la bataille. `Amr fit ses adieux à son
                    épouse, se tourna vers la qiblah et pria :

                    " O Seigneur, accorde-moi le martyre, ne me renvoie pas auprès de ma
                    famille avec mes espoirs anéantis".

                    Il rejoignit la ses trois fils et un grand nombre de membres de sa
                    tribu, les Banû Salamah.

                    Tandis que la bataille faisait rage, on put voir `Amr sur les
                    premières lignes du front, sautillant sur sa jambe valide (son autre
                    jambe était en partie boiteuse), criant :

                    " Je désire le paradis, je désire le paradis".

                    Son fils Khallâd resta derrière lui et tous deux combattirent
                    courageusement pour la défense du Prophète (Paix et Bénédiction de
                    Dieu sur lui) tandis
                    que beaucoup d'autres musulmans abandonnèrent, préférant le butin au
                    combat. Le père et le fils tombèrent sur le champ de bataille et
                    moururent presque en même temps .

                    P.-S.
                    Traduit de "Companions of The Prophet" , Vol.1, écrit par Abdul
                    Wâhid Hâmid.
                    "L'habit ne fait pas le moine", certes... mais... "si tu cherche un moine, cherche-le parmi ceux qui portent l'habit"...

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                    • #11
                      Biographie n°05

                      Abû Dharr Al-Ghifârî

                      Dans la vallée de Waddan qui relie La Mecque à l'extérieur vivait la
                      tribu des Ghifâr. Elle subsistait grâce aux maigres dons des
                      caravanes commerciales des Quraïshites, qui voyageaient entre la
                      Syrie et La Mecque, et devait vraisemblablement recourir aux
                      pillages, lorsque ces caravanes ne donnaient pas suffisamment pour
                      satisfaire ses besoins.

                      Jundub Ibn Junadah, surnommé Abû Dharr, appartenait à cette tribu :
                      Waddan. Réputé pour son courage, son calme, son acuité visuelle et
                      son aversion pour les idoles, il rejetait complètement les croyances
                      religieuses corrompues et stupides des Arabes.

                      Alors qu'il était dans le désert de Waddan, il entendit parler d'un
                      nouveau prophète apparu à La Mecque. Il nourrissait l'espoir que son
                      arrivée puisse balayer la corruption religieuse des cœurs et des
                      esprits des Arabes. Il espérait trouver en lui un guide qui les
                      sorte de l'obscurantisme et la superstition. Sans perdre de temps,
                      il appela son frère Unays et lui dit : " Va à La Mecque te
                      renseigner sur cet homme qui prétend être Prophète et recevoir des
                      révélations des cieux. Écoute ses paroles et viens me les
                      rapporter. "

                      Unays se rendit-il à La Mecque où il rencontra le Prophète — paix et
                      bénédictions sur lui —. Il écouta ce qu'il avait à dire et retourna
                      dans le désert, où Abû Dharr attendait impatiemment qu'il lui parlât
                      du Prophète — paix et bénédictions sur lui —.

                      — " J'ai vu un homme, rapportait Unays, qui appelait les gens à la
                      noblesse de caractère. Ce qu'il dit n'est pas de la poésie.

                      — Que disent les gens à son sujet ? demanda Abû Dharr.

                      — Ils disent qu'il est magicien, voyant et poète.

                      — Ma curiosité n'est point satisfaite. J'ai besoin d'en savoir plus
                      sur la mission de ce prophète. Veux-tu prendre soin de ma famille
                      pendant mon absence ?

                      — Oui. Mais prends garde aux Mecquois. "

                      Dès son arrivée à La Mecque, Abû Dharr ressentit une appréhension.
                      Il décida, par conséquent, d'agir avec précaution. les Quraïshites
                      étaient vraisemblablement courroucés par la remise en cause de leurs
                      dieux. Abû Dharr était au courant de leur violence à l'égard des
                      disciples du Prophète — paix et bénédictions sur lui —, aussi n'eut-
                      il pas de surprise en arrivant. Il se retint également d'interroger
                      quiconque sur le compte de Muhammad, ne sachant distinguer l'ennemi
                      du fidèle.

                      À la tombée de la nuit, il s'allongea dans la Mosquée sacrée. `Alî
                      Ibn Abî Tâlib voyant qu'il était étranger lui offrit l'hospitalité.
                      Au matin, Abû Dharr retourna à la Mosquée après avoir récupéré sa
                      poche d'eau et son sac. Il ne posa aucune question et on ne lui en
                      posa aucune.

                      Le jour suivant, Abû Dharr n'apprit rien de plus sur le Prophète —
                      paix et bénédictions sur lui —. Le soir, alors qu'il se préparait à
                      dormir dans la Mosquée, `Alî passait de nouveau par là. Il lui dit :

                      " N'est-ce pas l'heure pour un homme de rentrer chez soi ? "

                      Abû Dharr accepta son invitation et passa sa seconde nuit chez
                      `Alî . Une fois de plus, personne n'interrogea l'autre sur quoique
                      ce soit.

                      Toutefois, au bout de la troisième nuit, `Alî lui demanda :

                      — " Ne vas-tu pas me dire ce qui t'amène à La Mecque ?

                      — À la condition que tu promettes de me conduire à ce que je
                      cherche. "

                      `Alî promit, alors Abû Dharr lui dit :
                      — " Je suis venu de loin afin de rencontrer le nouveau Prophète —
                      paix et bénédictions sur lui — et écouter ce qu'il a à dire. "

                      Le visage de `Alî s'illumina de joie, puis il s'exclama :

                      — " Par Dieu, il est véritablement le Messager de Dieu ! "

                      Il parla du Prophète — paix et bénédictions sur lui — et de ses
                      enseignements. Il ajouta enfin :

                      — " Quand nous nous lèverons demain matin, suis-moi où que j'aille.
                      Si je sens un danger, je m'arrêterai comme si je voulais uriner. Si
                      je continue à marcher, suis-moi et entre là où j'entrerai. "

                      Abû Dharr ne ferma pas l'œil de la nuit, tellement il était
                      impatient de voir et d'écouter le Prophète — paix et bénédictions
                      sur lui —. Le lendemain matin, il suivit de près `Alî , jusqu'à ce
                      qu'ils se retrouvent en présence du Prophète — paix et bénédictions
                      sur lui —.

                      — " Que la paix soit sur toi, Ô Messager d'Allâh, salua Abû Dharr.

                      — Et sur toi la paix de Dieu, Sa miséricorde et Ses bénédictions,
                      répondit le Prophète — paix et bénédictions sur lui —. "

                      Abû Dharr fut le premier à saluer le Prophète — paix et bénédictions
                      sur lui — du salut de l'islam. Suite à cela, son usage se répandit.
                      Le Prophète — paix et bénédictions sur lui — l'accueillit donc et
                      l'invita à l'islam en lui récitant quelques versets du Coran.
                      Rapidement, Abû Dharr prononça la shahada et adopta la nouvelle
                      religion sur le champ. Il fut l'un des premiers à rejoindre l'islam.

                      ........a suivre
                      Dernière modification par aygher, 19 juillet 2009, 08h27.
                      "L'habit ne fait pas le moine", certes... mais... "si tu cherche un moine, cherche-le parmi ceux qui portent l'habit"...

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                      • #12
                        suite et fin

                        Voyons en quels termes Abû Dharr rapportait sa propre histoire :

                        — " Après ma conversion, je suis resté avec le Prophète — paix et
                        bénédictions sur lui — afin de me former à l'islam et d'apprendre à
                        lire le Coran.

                        Il me dit : " Ne parle à personne ici de ton adhésion à l'islam. Ils
                        te tueraient. "

                        — " Par Celui Qui détient mon âme entre Ses Mains, je ne quitterai
                        pas La Mecque sans me rendre à la Mosquée sacrée et proclamer la
                        Vérité au milieu des Quraïshites " jurai-je.

                        Le Prophète — paix et bénédictions sur lui — se tut. J'allai donc à
                        la Mosquée où les Quraïshites étaient assemblés en pleine
                        discussion. Je me mêlai à eux et criai du plus fort que je pus : " Ô
                        Quraïshites, je témoigne qu'il n'y a d'autre Dieu qu'Allâh et que
                        Muhammad est son Messager. quot ;

                        Mes mots eurent un effet immédiat sur eux. Ils sautèrent sur leurs
                        jambes et s'exclamèrent : " Attrapons-le, lui qui a abandonné sa
                        religion. " Ils bondirent sur moi et me frappèrent sans merci. Ils
                        avaient clairement l'intention de me tuer. Toutefois, Al-`Abbâs Ibn
                        `Abd Al-Muttalib, l'oncle du Prophète — paix et bénédictions sur
                        lui —, me reconnut. Il se pencha sur moi pour me protéger de leurs
                        coups. Il leur dit : " Malheur à vous ! Voulez-vous tuer un homme
                        des Ghifâr, alors que vos caravanes passent par leur territoire ? "

                        Là seulement, ils me relâchèrent. Je retournai chez le Prophète —
                        paix et bénédictions sur lui —. Lorsqu'il vit mon état, il dit :

                        — " Ne t'avais-je pas dit de garder le secret sur ta conversion ?

                        — Ô Messager de Dieu, dis-je. Mon âme avait besoin de s'exprimer,
                        alors je l'ai laissée s'exprimer.

                        — Va trouver ton peuple, ordonna le Prophète — paix et bénédictions
                        sur lui —. Dis-leur ce que tu as vu et entendu. Invite-les à Dieu.
                        Peut-être Dieu les comblera de bien par ton entremise et te
                        récompensera à travers eux. Le jour où tu entendras que je me suis
                        fait connaître ouvertement, alors viens à moi. "

                        Je quittai la ville et retournai vers mon clan. Mon frère
                        m'interrogea : "Qu'as-tu fait ? " Je lui expliquai que j'étais
                        devenu musulman et que je croyais désormais à la vérité des
                        enseignements de Muhammad. Il me répondit : " Je ne suis pas opposé
                        à ta religion. De fait, je suis moi aussi musulman et croyant. "

                        Tous deux, nous allâmes chez notre mère afin de l'inviter à l'islam.
                        Sa réponse fut :

                        — " Je n'ai rien contre votre religion. J'accepte également
                        l'islam. "

                        À partir de ce jour, cette famille de fidèles invita inlassablement
                        les gens de Ghifâr à l'islam. Sa ténacité permit de convertir un
                        grand nombre des leurs et d'instituer finalement la prière en
                        congrégation.

                        Abû Dharr était dans le désert lorsque le Prophète fuit vers Médine
                        et lorsque les batailles de Badr, Uhud et Khandaq eurent lieu. À
                        Médine, il exprima au Prophète — paix et bénédictions sur lui — sa
                        volonté d'entrer à son service. Le Prophète — paix et bénédictions
                        sur lui — accepta sa requête. Il était pleinement satisfait de sa
                        compagnie et de ses services. Parfois même, il montrait une
                        préférence pour Abû Dharr.

                        Chaque fois que le Prophète — paix et bénédictions sur lui — le
                        rencontrait, il lui témoignait sa joie par une tape et un sourire.

                        À la mort du Prophète — paix et bénédictions sur lui —, la douleur
                        empêcha Abû Dharr de rester à Médine. Il se retira alors dans le
                        désert syrien, où il vécut pendant les califats d'Abû Bakr et de
                        `Umar.

                        Il se trouvait à Damas durant le califat de `Uthmân. Il fut attristé
                        et consterné de voir le désir des Musulmans pour ce monde et leur
                        goût du luxe. `Uthmân l'invita à Médine. De même, il désapprouvait
                        la soif des musulmans pour les biens et les plaisirs matériels. Ses
                        coreligionnaires le critiquaient, d'ailleurs, pour les insultes
                        qu'il proférait à leur égard. `Uthmân lui suggéra alors de se rendre
                        à Ar-Rubdah, un petit village près de Médine. Il s'y isola des gens,
                        renonçant à leurs préoccupations terrestres. Sa vie était dédiée à
                        la recherche de la demeure éternelle et non la satisfaction des
                        plaisirs éphémères de ce monde. En cela, il s'inspira de l'héritage
                        du Prophète — paix et bénédictions sur lui — et de ses compagnons.

                        Un jour, il reçut la visite d'un homme qui trouva sa maison bien
                        dépouillée. Il demanda à Abû Dharr :
                        — " Où sont tous tes biens ?

                        — Nous avons une maison là-bas [c'est-à-dire dans l'Au-delà],
                        répondit Abû Dharr, où nous envoyons nos biens les plus précieux. "

                        L'homme comprit ce qu'Abû Dharr voulait dire. Il continua
                        toutefois :
                        — " Mais tu dois bien posséder des choses tant que tu es ici.

                        — Le propriétaire de cette maison ne nous laissera pas y demeurer à
                        jamais, rétorqua Abû Dharr. "

                        Abû Dharr continua à mener une vie simple et frugale jusqu'à sa
                        mort. L'émir de Syrie tenta une fois de lui envoyer trois cent
                        dinars. Abû Dharr retourna l'argent en disant : " L'émir de Syrie ne
                        trouve-t-il pas un serviteur plus méritant de cette somme que moi ? "

                        En l'an 32 de l'Hégire, Abû Dharr mourut. Le Prophète — paix et
                        bénédictions sur lui — avait dit de cet homme qui avait fait preuve
                        d'abnégation :
                        — " La terre ne porte ni les cieux ne couvrent un homme plus vrai et
                        fidèle qu'Abû Dharr. "

                        P.-S.
                        Traduit de "Companions of The Prophet" , Vol. 1, de Abdul Wâhid
                        Hâmid.
                        "L'habit ne fait pas le moine", certes... mais... "si tu cherche un moine, cherche-le parmi ceux qui portent l'habit"...

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                        • #13
                          Suhayb Ar-Rûmî

                          Biographie N° 6

                          Suhayb Ar-Rûmî

                          Vingt ans environ avant le début de la mission du Prophète — paix et
                          bénédictions sur lui —, soit au milieu du sixième siècle, un Arabe
                          au nom de Sinan Ibn Malik gouvernait la ville d'Al-Uballah
                          appartenant alors sous la tutelle de l'empereur perse. La ville,
                          aujourd'hui intégrée à Basrah (Bassora), se situait sur les rives du
                          fleuve Euphrate. Sinan vivait dans un luxueux palais sur les bords
                          du fleuve. Parmi ses nombreux enfants, il en chérissait un en
                          particulier : Suhayb. Il était blond et avait le teint clair. Bien
                          qu'âgé de cinq ans à peine, il était vif et éveillé. Il était, pour
                          son père, une grande source de divertissement.

                          Un jour, Suhayb, sa mère et d'autres membres de sa famille se
                          rendirent à Ath-Thani, un village voisin, pour pique-niquer. Ce qui
                          devait être une agréable journée s'avéra être une expérience
                          terrifiante qui allait marquer à jamais la vie du jeune Suhayb. Ce
                          jour-là, le village fut la cible d'une attaque par des soldats
                          byzantins. Ils exécutèrent les gardes escortant la famille,
                          confisquèrent les biens et firent prisonniers les rescapés, dont
                          Suhayb Ibn Sinan.

                          Suhayb fut vendu dans l'un des marchés aux esclaves de l'Empire
                          byzantin. Passant de maître en maître, il connut alors le même sort
                          que des milliers d'autres esclaves qui emplissaient les maisons, les
                          palais et les châteaux des chefs et aristocrates byzantins.

                          Suhayb passa son enfance et sa jeunesse en état de servitude.
                          Pendant les quelques vingt années qu'il demeura en terre byzantine,
                          il put comprendre avec une rare acuité le tempérament et les
                          coutumes de ses fougueux habitants. Dans les palais aristocratiques,
                          il fut le témoin des injustices et de la corruption de la vie
                          byzantine. Il détestait cette société. Plus tard, il dit : " Une
                          telle société ne peut être purifiée que par un déluge. "

                          Suhayb oublia quasiment l'arabe ne pratiquant que la langue de
                          l'empire byzantin, le grec. Il n'oublia cependant pas qu'il était un
                          fils du désert. Il rêvait du jour où il serait libre de retourner
                          dans son peuple. Aussi s'échappa-t-il à la première occasion. Il se
                          rendit à La Mecque, à l'époque lieu de refuge et d'asile. Les
                          Mecquois le surnommèrent Suyab Ar-Rûmî ou le Byzantin en raison de
                          son discours singulièrement lourd et de ses cheveux blonds. `Abd
                          Allâh Ibn Judan, un aristocrate mecquois l'engagea en tant que
                          halif, allié. Ensuite dans les affaires, il prospéra et s'enrichit.

                          Alors qu'il revenait d'un voyage, il apprit que Muhammad, fils de
                          `Abd Allâh appelait les gens à croire en un Dieu unique, leur
                          ordonnait la justice et les bonnes œuvres et leur interdisait les
                          actions honteuses et répréhensibles. Immédiatement, il chercha à
                          savoir qui était Muhammad et où il vivait.

                          On lui rapporta : " Il vit dans la maison d'Al-Arqam Ibn Abi Al-
                          Arqam. Veille toutefois à ce qu'aucun Qurayshite ne te voit. Si l'un
                          d'eux vient à te surprendre, attends-toi au pire. Tu es un étranger
                          ici et tu ne disposes d'aucun lien tribal pour te protéger, ni de
                          clan qui puisse te venir en aide. "

                          En dépit de cette mise en garde, Suhayb se rendit à la maison d'Al-
                          Arqam. Au seuil, il trouva `Ammâr Ibn Yâsir, le jeune fils d'un père
                          yéménite qu'il connaissait. Il hésita un instant, mais finit par
                          interroger Ammar :
                          " Qu'est-ce que tu fais ici, `Ammâr ?
                          - C'est plutôt à toi que je dois poser cette question !, contrecarra
                          `Ammâr.
                          - Je veux entendre de mes propres oreilles cet homme parler.
                          - C'est également ce que je souhaite.
                          - Alors entrons ensemble, `alâ barakatillâh (avec les bénédictions
                          de Dieu). "

                          Suhayb et `Ammâr écoutèrent les paroles de Muhammad, paix et
                          bénédiction de Dieu sur lui. Ils furent tous deux immédiatement
                          convaincus de la vérité de son message. La lumière de la foi pénétra
                          leurs cœurs sur le champ. Le jour même, ils jurèrent fidélité au
                          Prophète — paix et bénédictions sur lui — déclarant qu'il n'y a
                          d'autre dieu qu'Allah et que Muhammad est le Messager d'Allah. Ils
                          passèrent la journée en compagnie du noble Prophète — paix et
                          bénédictions sur lui —. Le soir, sous couvert de la nuit, ils
                          quittèrent la maison d'Al-Arqam, le cœur brûlant de la foi et le
                          visage radieux de bonheur.

                          Comme Bilâl, `Ammâr et sa mère Sumayyah, Khabbâb et beaucoup
                          d'autres à qui les idolâtres qurayshites reprochaient d'avoir
                          professé l'Islam, Suhayb fut la cible de persécutions inhumaines. Il
                          les endura toutes d'un cœur vaillant et patient, conscient que le
                          chemin vers le Paradis était pavé d'épines et de peines. Les
                          enseignements du noble Prophète — paix et bénédictions sur lui —
                          avaient installé en lui et en d'autres compagnons une force rare et
                          un courage exceptionnel.

                          Quand le Prophète — paix et bénédictions sur lui — autorisa ses
                          fidèles à émigrer vers Médine, Suhayb résolut d'accompagner le
                          Prophète — paix et bénédictions sur lui — et Abû Bakr. C'était sans
                          compter la perfidie des Qurayshites. Ils découvrirent, en effet, ses
                          intentions. Afin de l'empêcher de partir avec ses biens, son or et
                          son argent, ils le firent garder.

                          ..a suivre
                          "L'habit ne fait pas le moine", certes... mais... "si tu cherche un moine, cherche-le parmi ceux qui portent l'habit"...

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                          • #14
                            suite et fin

                            Après le départ du Prophète — paix et bénédictions sur lui — et
                            d'Abû Bakr, Suhayb, patient, attendait la première opportunité pour
                            fuir. Malheureusement, ses gardes étaient constamment en alerte et
                            vigilants. Il ne lui restait donc plus qu'à recourir à un
                            stratagème. Un soir, Suhayb, prétextant des problèmes intestinaux,
                            faisait des allers et venues aux toilettes. Ses geôliers se
                            disaient : " Ne nous inquiétons pas. Al-Lât et Al-Uzza (deux de
                            leurs idôles) l'occupent avec ses intestins. "

                            Rassurés, ils se laissèrent gagner par le sommeil. Suhayb en profita
                            pour se glisser dehors doucement. Il prit ses armes, prépara sa
                            monture et se dirigea vers Médine. A leur réveil, les surveillants
                            remarquèrent l'absence de Suhayb. Ils enfourchèrent aussitôt leurs
                            chevaux dans une poursuite effrénée. Ils finirent par rattraper
                            Suhayb. Les voyant s'approcher, Suhayb gravit une colline. Son arc
                            et ses flèches à la main, il leur cria : " Hommes de Quraysh ! Vous
                            savez, par Allah, que je suis l'un des meilleurs archers et que ma
                            cible est infaillible. Par Allah, si vous approchez davantage, mes
                            flèches vous tueront l'un après l'autre. Après, je n'hésiterai pas à
                            combattre avec mon épée. "

                            L'un des Qurayshites répondit :
                            " Par Dieu, nous ne te laisserons pas nous échapper en vie et avec
                            ton argent. Tu es venu à La Mecque faible et pauvre et tu y as
                            acquis tout ce que tu possèdes aujourd'hui.
                            - Que diriez-vous si je vous abandonne toute ma richesse ?,
                            interrompit Suhayb. Me laisseriez-vous en paix ?
                            - Oui, s'accordèrent-ils. "

                            Ils tinrent parole et le laissèrent partir après que Suhayb leur eut
                            révélé la cachette de l'argent.

                            Suhayb se remit en route aussitôt, impatient de retrouver le
                            Prophète — paix et bénédictions sur lui — et d'adorer librement
                            Dieu. Le seul fait de s'imaginer en compagnie du Prophète — paix et
                            bénédictions sur lui — permit à Suhyab de surmonter la fatigue, avec
                            courage et détermination. Lorsque Suhayb atteignit Qubâ, c'est-à-
                            dire à la périphérie de Médine et à l'endroit même où le Prophète —
                            paix et bénédictions sur lui — se posa après l'Hégire, le Prophète —
                            paix et bénédictions sur lui — vit Suhayb au loin. Débordant de
                            joie, il l'accueillit avec un sourire radieux.

                            "Ta transaction a été profitable, ô Abû Yahyâ ! Ta transaction a été
                            profitable. " Par trois fois, il s'exclama ainsi.

                            Rayonnant de bonheur, Suhayb fit remarquer : " Personne n'a pu me
                            devancer, ô Messager de Dieu, seul Jibrîl a pu t'en informer. "

                            Oui, en effet, le pacte de Suhayb fut profitable comme l'affirme le
                            Coran : " Et il y a parmi les gens celui qui se sacrifie pour la
                            recherche de l'agrément d'Allah. Et Allah est Compatissant envers
                            Ses serviteurs. " (sourate 2, La vache, verset 207)

                            Qu'est-ce que l'argent ou tout l'or du monde tant que la foi
                            persiste ? Le Prophète — paix et bénédictions sur lui — aimait
                            beaucoup Suhayb. D'ailleurs, le Prophète faisait son éloge. Il
                            disait également de Suhayb qu'il était l'un des prédécesseurs de
                            l'islam auprès des Byzantins. En plus de sa piété et de sa sobriété,
                            Suhayb savait être léger et drôle. Un jour, le Prophète le vit
                            manger des dattes. Il remarqua également que Suhayb avait une
                            infection oculaire. Le Prophète — paix et bénédictions sur lui — lui
                            dit en riant :
                            " Manges-tu des dattes mûres alors que tu as un œil infecté ?
                            - Où est le mal ?, répondit Suhayb, je ne les mange qu'avec l'autre
                            œil. "

                            Suhayb était également réputé pour sa générosité. Il avait pour
                            habitude de distribuer toute l'allocation du trésor public, pour
                            l'Agrément de Dieu, aux pauvres et aux nécessiteux. En cela, son
                            attitude illustre bien le verset coranique : " Il nourrit le pauvre,
                            l'orphelin et le prisonnier pour l'amour d'Allah. "

                            Il était si prodigue que `Umar fit remarquer : " Je t'ai vu donner
                            tellement de nourriture que tu sembles trop extravagant. " Suhayb
                            répondit : " J'ai entendu le Messager de Dieu dire : " Le meilleur
                            d'entre vous est celui qui pourvoit en nourriture. "."

                            En raison de sa grande piété et de son haut rang parmi les
                            musulmans, `Umar désigna Suhayb pour diriger la prière des musulmans
                            après sa mort et jusqu'à ce qu'un successeur soit choisi. Victime de
                            l'attaque à l'arme blanche d'Abû Lu'lu'ah — que Dieu le maudisse —
                            pendant la prière de Fajr, `Umar convoqua six compagnons à son
                            chevet : `Uthman, `Alî, Talhah, Az-Zubayr, `Abd Ar-Rahmân Ibn Awf et
                            Sa`d Ibn Abî Waqqâs. Il ne désigna pas lui-même son successeur, afin
                            d'éviter que deux Califes coexistent. Il demanda aux compagnons de
                            se consulter entre musulmans pendant trois jours et d'aboutir à la
                            nomination d'un nouveau calife. Il conclut ainsi : " Que Suhayb
                            dirige la prière. "

                            Avant l'instauration du Khalifah, Suhayb avait effectivement la
                            responsabilité et l'honneur de diriger la prière et d'être, en
                            d'autres termes, le guide de la communauté musulmane. Le choix de
                            `Umar était bien la preuve que la communauté islamique intégrait et
                            honorait les hommes de différents horizons. Un jour, à l'époque du
                            Prophète — paix et bénédictions sur lui — un hypocrite au nom de
                            Qays Ibn Mutatiyah tenta de semer le mépris sur une partie de la
                            communauté. Qays s'était donc joint à un cercle d'étude où se
                            trouvait Salmân Al-Fârisî (Salman le Perse), Suhayb Ar-Rûmî (Suhayb
                            le Byzantin) et Bilâl Al-Habashî (Bilâl l'Ethiopien), puisse Allah
                            être satisfait d'eux. Il fit remarquer : " Les Aws et les Khazraj
                            ont défendu cet homme (Muhammad). Que font ceux-là avec lui ? ".
                            Mu`âdh, furieux, répéta les propos de Qays au Prophète — paix et
                            bénédictions sur lui —. Le Prophète courroucé, se rendit à la
                            mosquée. L'appel à la prière fut donné, ce qui était la manière de
                            convoquer les musulmans à une annonce importante. Avant de commencer
                            son allocution, le Prophète — paix et bénédictions sur lui — loua et
                            glorifia Allah. Puis, il dit : " Notre Seigneur est Unique. Votre
                            ancêtre est unique. Votre religion est unique. Prenez garde.
                            L'arabité ne se transmet pas par le père ou la mère, mais par la
                            langue. Quiconque parle arabe est par conséquent arabe. "

                            P.-S.
                            Traduit de "Companions of The Prophet", Vol. 1, de Abdul Wâhid Hâmid.
                            "L'habit ne fait pas le moine", certes... mais... "si tu cherche un moine, cherche-le parmi ceux qui portent l'habit"...

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                            • #15
                              Biographie N° 7

                              Sâlim Mawlâ Abî Hudhayfah


                              En donnant conseil à ses compagnons, le noble Prophète — paix et
                              bénédictions sur lui — dit un jour : "Apprenez le Coran auprès de
                              quatre personnes : `Abd Allâh Ibn Mas`ûd, Ubayy Ibn Ka`b, Mu`âdh Ibn
                              Jabal et Sâlim Mawla Abi Hudhayfah."
                              Qui était ce quatrième compagnon en qui le Prophète — paix et
                              bénédictions sur lui — avait tellement confiance qu'il le
                              considérait comme hujjah (une référence probante et une autorité
                              respectable) et comme ayant les compétences pour enseigner le Coran
                              et en être une référence ?
                              Sâlim était un esclave et lorsqu'il accepta l'islam il fut adopté
                              par un musulman qui était un ancien noble des Quraysh. Quand la
                              pratique de l'adoption (où la personne adoptée portait le nom de son
                              père adoptif) fut bannie, Sâlim devint un simple frère, un compagnon
                              et un mawlâ (personne protégée) de celui qui l'avait adopté, Abû
                              Hudhayfah Ibn `Utbah. Par les bénédictions de l'islam, Sâlim s'éleva
                              à une position d'homme de haute estime au sein des musulmans du fait
                              de ses vertus ainsi que de sa piété.
                              Sâlim et Abû Hudhayfah acceptèrent tous deux très tôt l'islam. Abû
                              Hudhayfah l'avait fait en s'opposant à son père, le fameux `Utbah
                              Ibn Rabi'ah qui était très virulent dans ses attaques contre le
                              Prophète — paix et bénédictions sur lui — et ses compagnons.
                              Quand le verset du Coran abolissant l'adoption fut révélé, certains
                              hommes tels que Zayd et Sâlim durent changer leur nom. Zayd, qui
                              était connu sous le nom de Zayd Ibn Muhammad, devait désormais
                              porter le nom de son père naturel. Ainsi, il adopta le nom de Zayd
                              Ibn Hârithah. Sâlim, cependant, ne connaissait pas le nom de son
                              père car ne savait qui il était. Il resta sous la protection d'Abû
                              Hudhayfah et fut donc appelé Sâlim Mawlâ Abû Hudhayfah.
                              En abolissant la pratique de l'adoption, l'islam voulait mettre
                              l'accent sur les obligations et les responsabilités inhérentes à la
                              parenté naturelle. Cependant, aucune relation n'était plus forte que
                              les liens unissant les gens dans l'islam et la foi et qui étaient à
                              la base de la fraternité. Les premiers musulmans le savaient très
                              bien. Il n'y avait personne de plus cher pour eux qu'Allah, Son
                              Messager — paix et bénédictions sur lui — et leurs frères dans la
                              foi.
                              Nous savons comme les Ansârs (Auxiliaires) de Médine ont accueilli
                              et accepté les Muhâjirîns de la Mecque et comme ils ont partagé avec
                              eux leurs maisons, leurs richesses et leurs cœurs. C'est ce même
                              esprit de fraternité qui était présent entre l'aristocrate de
                              Quraysh, Abû Hudhayfah, et l'humble esclave qu'était Sâlim. Ils
                              furent bien plus que de simples frères jusqu'à la fin de leur vie ;
                              ils moururent ensembles, un corps à côté de l'autre, une âme avec
                              l'autre. Telle est l'essence et la grandeur de l'islam. Les
                              considérations ethniques et sociales n'ont pas d'importance aux yeux
                              d'Allah. Seules la foi et la piété comptaient, comme les versets du
                              Coran et les dires du Prophète — paix et bénédictions sur lui — le
                              rappelaient incessamment : "Le plus honorable parmi vous pour Dieu
                              c'est le plus pieux", dit le Coran. "Aucun arabe n'a l'avantage sur
                              un autre, excepté par la piété.", enseigna le Prophète — paix et
                              bénédictions sur lui — qui dit également : "Le fils d'une femme
                              blanche n'a aucun avantage sur celui d'une femme noire, excepté par
                              la piété."
                              Dans cette société nouvelle et juste, régie par l'islam, Abû
                              Hudhayfah trouva honorable pour lui-même de protéger celui qu'il
                              avait eu pour esclave.
                              Dans cette société nouvelle et bien guidée régie par l'islam, qui
                              mettait fin à la division injuste des classes et aux fausses
                              distinctions sociales, Sâlim se trouva, grâce à son honnêteté, sa
                              foi et sa volonté à se sacrifier, en tête des croyants. Il fut
                              l'imam des Muhajirîns de la Mecque à Médine, guidant la prière dans
                              la mosquée de Qubâ qui fut construite des mains du Prophète — paix
                              et bénédictions sur lui — en personne. Il devint une référence en ce
                              qui concerne le livre de Dieu, à tel point que le Prophète — paix et
                              bénédictions sur lui — recommanda aux musulmans d'apprendre le Coran
                              auprès de lui. Le Prophète — paix et bénédictions sur lui — avait
                              une très haute estime de lui et il dit à son propos : " Louange à
                              Dieu qui a placé dans ma communauté quelqu'un comme toi ! " Même ses
                              frères musulmans l'appelaient "Sâlim min as-Salihin - Sâlim est un
                              pieux".


                              .......a suivre
                              Dernière modification par aygher, 18 juillet 2009, 08h29. Motif: Sâlim Mawlâ Abî Hudhayfah
                              "L'habit ne fait pas le moine", certes... mais... "si tu cherche un moine, cherche-le parmi ceux qui portent l'habit"...

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