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Obama à la peine

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  • Obama à la peine

    Depuis plusieurs mois, je souligne qu’il n’y a plus de politique étrangère à Washington, mais deux factions qui s’opposent en toutes choses et conduisent séparément des politiques contradictoires et incompatibles.
    Le paroxysme de cette situation a été atteint en Syrie où la Maison-Blanche a d’abord organisé la mue de Daesh et l’a envoyé nettoyer ethniquement l’Irak, puis l’a combattu alors même que la CIA continue de le soutenir. Cette incohérence a progressivement gagné les Alliés. Ainsi, la France s’est-elle jointe à la coalition anti-Daesh alors que certains de ses légionnaires font partie de l’encadrement de Daesh .
    Lorsque le secrétaire à la Défense, Chuck Hagel, a demandé une clarification écrite, non seulement il n’a pas reçu de réponse, mais il a été renvoyé .
    Le désordre s’est bientôt étendu à l’Otan, une alliance créée pour combattre l’URSS et maintenue contre la Russie, lorsque le président turc, Recep Tayyip Erdoğan, a signé de gigantesques accords économiques avec Vladimir Poutine .
    Sortant de son silence, le président honoraire du Council on Foreign Relations, Leslie H. Gelb, a tiré la sonnette d’alarme. Selon lui, « l’équipe Obama n’a pas les instincts de base et le jugement nécessaires pour conduire la politique de sécurité nationale dans les deux prochaines années ». Et de poursuivre, au nom de la classe dirigeante états-unienne dans son ensemble : « Le président Obama doit remplacer son équipe par des personnalités fortes et des stratèges expérimentés. Il doit également placer de nouvelles personnes comme conseillers principaux des secrétaires à la Défense et d’État. Et il doit enfin mettre en place des consultations régulières avec Bob Corker, le président de la Commission des relations étrangères, et John McCain, le président de la Commission des Forces armées. »
    Jamais depuis sa création, en 1921, le Council on Foreign Relations n’avait pris une telle position. C’est que les divisions au sein de l’appareil d’État conduisent directement les États-Unis à leur perte.
    Énumérant les principaux conseillers qui, selon lui, doivent partir, M. Gelb cite quatre personnes très proches intellectuellement et affectivement du président : Susan Rice (conseillère de sécurité nationale), Dennis McDonough (directeur de cabinet de la Maison-Blanche), Benjamin Rhodes (chargé de communication) et Valérie Jarrett (conseillère de politique étrangère). La classe dirigeante à Washington leur reproche de ne jamais faire de propositions originales au président, et encore moins de le contredire, mais de toujours le conforter dans ses préjugés.
    Seule personnalité à trouver grâce aux yeux du Council on Foreign Relations, Anthony Blinken, nouveau n°2 du secrétariat d’État, un « faucon libéral ».
    Le Council on Foreign Relations étant un organe bipartisan, M. Gelb propose que le président Obama s’entoure de quatre démocrates et de quatre républicains correspondant au profil qu’il a décrit. D’abord les démocrates Thomas Pickering (ancien ambassadeur aux Nations unies), Winston Lord (ancien assistant d’Henry Kissinger), Frank Wisner (officieusement un des patrons de la CIA et accessoirement le beau-père de Nicolas Sarkozy) et Michèle Flournoy (la présidente du Center for a New American Security). Puis, les républicains Robert Zoellick (ancien patron de la Banque mondiale), Richard Armitage (ancien assistant de Colin Powell), Robert Kimmitt (probable prochain patron de la Banque mondiale), et Richard Burt (ancien négociateur sur la réduction des armes nucléaires).
    Au secrétariat à la Défense, M. Gelb propose le rabbin Dov Zakheim pour gérer les réductions budgétaires, l’amiral Mike Mullen (ancien chef d’état-major interarmes) et le général Jack Keane (ancien chef d’état-major de l’Armée de Terre).
    Enfin, M. Gelb propose que la stratégie de sécurité nationale soit élaborée en concertation avec quatre « sages » : Henry Kissinger, Brent Scowcroft, Zbigniew Brzezinski, et James Baker.
    En examinant de plus près cette liste, on comprend que le Council on Foreign Relations n’a pas souhaité trancher entre les deux groupes qui s’opposent au sein de l’administration Obama, mais qu’il entend remettre de l’ordre dans le système par en haut. À ce sujet, il n’est pas indifférent dans un pays jusqu’ici dirigé par des WASPs (White Anglo-Saxon Protestant) de constater que deux des conseillers dont on exige le renvoi sont des femmes noires, tandis que quatorze des quinze noms entrants sont des mâles blancs, soit protestants, soit ashkénazes. La remise en ordre politique est donc aussi une reprise en main ethnique et religieuse.
    T Meyssan
    réseau voltaire

  • #2
    Le président Obama vient de rendre publique sa Doctrine de sécurité nationale (National Security Strategy), un document qui explicite les ambitions de son pays et dont on attendait depuis longtemps la publication. Tout en maniant la « langue de bois », il y définit sa vision de l’impérialisme. En voici le décryptage :
    A— Les huit entraves à la domination impériale

    Le premier obstacle, c’est la diminution des dépenses militaires. « La force n’est pas le premier choix des États-Unis, mais parfois leur choix nécessaire », aussi doivent-ils conserver leur écrasante supériorité en la matière [leur budget militaire est supérieur à celui de tous les autres États du monde cumulés] et doivent-ils cesser d’y faire des économies.
    Le second, c’est le danger interne de révolte armée. Depuis les attentats du 11-Septembre, la peur du terrorisme a permis de développer la surveillance des citoyens. Ainsi, le Patriot Act a « protégé des individus vulnérables à des idéologies extrémistes susceptibles de les pousser à des attaques sur le sol » états-unien.
    Le troisième, c’est le terrorisme transnational que les États-Unis ont créé et qu’ils doivent sans cesse maîtriser. Afin que la lutte contre cette entrave ne soit pas détournée pour régler des comptes intérieurs, elle sera toujours accomplie dans un respect scrupuleux de la loi US [pas de la loi internationale puisque l’organisation du terrorisme est un crime international].
    Le quatrième, c’est le relèvement de la puissance russe et accessoirement les provocations de la République populaire démocratique de Corée, désignée sous le nom de Corée du Nord de manière à se souvenir que les États-Unis ne l’ont toujours pas vaincue et qu’ils peuvent toujours reprendre cette guerre.
    Le cinquième, c’est l’éventuelle accession de nouveaux États au statut de puissance nucléaire, ce qui leur permettrait de résister à Washington. L’opinion publique internationale pense ici à l’Iran, mais le président Obama pense en réalité à la Corée. Et peu importe qu’il n’ait jamais tenu ses promesses de dénucléarisation, ni que l’Otan serve à violer les engagements signés du Traité de non-prolifération.
    Le sixième, c’est l’évolution du climat qui pousse des population à migrer et donc menace le statu quo.
    Le septième, c’est la remise en cause du contrôle exclusif des États-Unis sur les espaces communs.
    D’abord, le cyber-espace : les États-Unis étant à la fois propriétaires de l’Internet et disposant d’un système gigantesque d’écoutes illégales, ils ne s’attendaient pas à ce que certains utilisent ce mode de communication pour ne pas payer les redevances des brevets, droits d’auteur et autres droits des marques qui constituent aujourd’hui une rente, la première source de revenus.
    Ensuite, l’espace : les États-Unis soutiennent le projet européen de Code de conduite sur les activités spatiales ce qui est un moyen d’échapper au projet russo-chinois de Traité d’interdiction de placement d’armes dans l’espace.
    Enfin, l’air et la mer. Depuis la Charte de l’Atlantique, les États-Unis et le Royaume-Uni se sont auto-proclamés police de l’air et des mers. Ils garantissent la libre circulation des marchandises et étendent ainsi leur thalassocratie.
    Le huitième, c’est le risque d’une épidémie. Depuis un an, les États-Unis ont mis en place avec une trentaine de leurs alliés le Global Health Security Agenda qui vise à détecter et contenir les épidémies aussi bien qu’à répondre au bio-terrorisme.
    B— Les objectifs économiques

    En premier lieu, il s’agit de faire travailler les États-uniens, non pas pour qu’ils puissent vivre avec un meilleur niveau de vie, mais pour qu’ils assurent la puissance économique du pays.
    Deuxièmement, les États-Unis rencontrent un problème de sécurité énergétique non pas parce qu’ils auraient du mal à s’approvisionner —ils sont désormais excédentaires grâce au pétrole mexicain dont ils se sont discrètement emparés— mais parce que la Russie prétend suivre leur exemple en contrôlant le marché mondial du gaz.
    Troisièmement, le leadership US en matières scientifiques et technologiques ne doit plus reposer sur l’immigration des cerveaux, qui tend à se raréfier, mais sur son propre système scolaire.
    Quatrièmement, le nouvel ordre économique doit faire des États-Unis la première destination des investissements dans le monde. Dès lors tous leurs encouragements à développer les investissements ici ou là sont de pure forme.
    Cinquièmement, les États-Unis doivent utiliser l’extrême pauvreté dans le monde pour imposer leurs produits.
    C— L’idéologie

    Les États-Unis sont irréprochables en matière de « Droits de l’homme ». Cette expression doit être comprise au sens anglo-saxon de protection des individus face à l’arbitraire des États, mais surtout pas au sens des Révolutionnaires français pour qui le premier « Droit de l’homme et du citoyen », ce n’est pas d’élire des dirigeants parmi les élites, c’est d’être son propre dirigeant.
    L’administration Obama a mit fin à la pratique de la torture et garantit les droits de ses prisonniers. Peu importe que les membres de la CIA ayant pratiqué des expériences sur des prisonniers ne soient pas poursuivis pour leurs crimes, ni qu’aucune enquête n’ait été conduite sur les 80 000 personnes qui furent illégalement détenues en eaux internationales sur des bateaux de la Navy durant l’ère Bush. De même, on est prié de croire que la NSA ne collecte aucun renseignement pour réprimer des opinions politiques, ni qu’elle transmette ses renseignements à l’Advocacy Center afin de favoriser les entreprises US lors des appels d’offre internationaux.
    Les États-Unis défendent des principes universels : la liberté d’expression [sauf pour les télévisions serbes, irakiennes, libyennes et syriennes qu’ils ont détruites], la liberté de culte [mais pas la liberté de conscience] et de réunion, la capacité de choisir ses leaders de manière démocratique [sauf pour les Syriens qui ont élu Bachar el-Assad à 88 %], et le droit à une procédure et une justice équitable [mais uniquement en ce qui concerne le droit pénal chez les autres]. Ils défendent les communautés les plus vulnérables, telles les minorités ethniques et religieuses [mais ni les Yazidis, ni les catholiques ou orthodoxes du Proche-Orient], les handicapés, les LGTB [uniquement parce que ça ne leur coûte rien], les personnes déplacées [sauf les Mexicains qui tentent de franchir la frontière] et les travailleurs migrants.
    Les États-Unis soutiennent les démocraties émergentes, particulièrement après le printemps arabe. C’est pourquoi ils ont soutenu Al-Qaïda dans sa révolution contre la Jamahiriya arabe libyenne et le soutiennent encore contre la République arabe syrienne. Ils luttent également contre la corruption, sachant qu’ils n’ont rien à se reprocher puisque les membres du Congrès ne touchent pas d’argent en cachette pour modifier leurs votes, mais le déclarent sur un registre.
    Les États-Unis continueront à subventionner des associations à l’étranger en choisissant leurs interlocuteurs de manière à pouvoir camoufler leurs coups d’État en « révolutions colorées ».
    Enfin, les États-Unis s’attacheront à prévenir des massacres de masse [mais pas à ne pas en pratiquer eux-mêmes comme celui des 160 000 Libyens qu’ils avaient reçu mandat de protéger et qu’ils bombardèrent]. Pour ce faire, ils soutiendront la Cour pénale internationale [à la condition qu’elle ne poursuive pas de fonctionnaires US].
    D— Le Nouvel ordre régional

    Extrême-Orient : Bien que la Chine soit en compétition avec les États-Unis, ils éviteront la confrontation et « chercheront à développer une relation constructive » avec Pékin. Néanmoins, comme on n’est jamais assez prudent, ils poursuivront le déplacement de leurs troupes vers l’Extrême-Orient et se préparent dès à présent à la Guerre mondiale.
    Europe : Les États-Unis continueront à s’appuyer sur l’Union européenne qu’ils ont imposé aux Européens, leur principal client. Ils ne manqueront pas d’utiliser l’UE, leur « partenaire indispensable », contre la Russie.
    Proche-Orient : Les États-Unis garantissent la survie de la colonie juive de Palestine. Pour ce faire, ils continueront à la doter d’une très importante avance technologique militaire. Surtout, ils poursuivront la construction d’une alliance militaire entre Israël, la Jordanie et les pays du Golfe conduits par l’Arabie saoudite, ce qui enterrera définitivement le mythe du conflit israélo-arabe.
    Afrique : Les États-Unis subventionneront de « Jeunes leaders » qu’ils aideront à être démocratiquement élus.
    Amérique latine : Les États-Unis lutteront pour la démocratie au Venezuela et à Cuba, qui persistent à leur résister.
    E— Conclusion

    Concluant son exposé, le président Obama souligne que ce programme ne pourra être accompli qu’en restaurant la coopération entre Républicains et Démocrates, ce qui est une manière de rappeler son projet d’augmentation des dépenses militaires.
    Pour être comprise, la nouvelle Doctrine de sécurité nationale doit être replacée dans son contexte. En 2010, le président Obama avait abandonné la théorie de la « guerre préventive », c’est-à-dire le droit du plus fort de tuer qui bon lui semble. Cette fois-ci, il abandonne le projet de « remodelage du Moyen-Orient élargi ». Compte tenu des principes énoncés plus haut, on peut en conclure que les États-Unis vont repousser Daesh vers la Russie, qu’ils ne reconnaîtront finalement pas l’indépendance du Kurdistan irakien, et qu’ils confieront la sécurité d’Israël à la Jordanie et à l’Arabie saoudite et non pas à la Russie comme envisagé en 2012.
    La Doctrine Obama restera dans l’Histoire comme le constat d’un échec et l’annonce d’une catastrophe : Washington abandonne son projet de réorganisation militaire et se lance à nouveau dans le développement de ses armées. Au cours des 70 dernières années, le budget militaire du pays a toujours été en augmentation, sauf en 1991-95 lorsqu’ils pensaient conquérir le monde par la seule voie économique, et en 2013-14 lorsqu’ils prirent conscience de leur désorganisation. En effet, depuis plusieurs années, plus ils mettent d’argent dans leurs armées, moins celles-ci fonctionnent. Cependant personne n’a réussi à réformer le système, ni Donald Rumsfeld, ni Chuck Hagel. Par conséquent, il faudra toujours nourrir plus le Moloch, à la fois d’un point de vue budgétaire et en lui offrant des guerres à livrer.
    T Meyssan
    réseau voltaire

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    • #3
      http://www.voltairenet.org/IMG/pdf/2...y_Strategy.pdf

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      • #4
        ...Pour ma part je crois que Obama n'a plu les moyens de sa politique il est pris par la gorge par les républicains et le lobby sioniste qui dirige le monde et de ce fait, Obama profite de ce qu'il lui reste comme mandat pour faire du tourisme politique.
        " C’est la rivière qui apporte dans son cours l’espoir aux chercheurs d’or…Elle n’attends jamais de ces derniers qu’ils en remettent dans le sien" (r.b)

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        • #5
          Ce pays dit Amérique risque d'éclater à tout moment, le peuple se révoltera contre la politique extérieure mal saine et douteuse, le peuple américain est trompé par le systeme!!

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          • #6
            Pour les américains le monde extérieure n'est qu'un marché, c'est tout. Leurs politiciens quelqu'ils soient sont nationalistes et ne jurent que par leur pays, toute personne qui va à l'encontre de cela et désigne leur pays comme une entité dangereuse pour les autres est condamné ou proscrit. Les sionistes ont compris cela, ils se montrent nationalistes et font le parallèle avec la terre de la nation comme la terre promise pour créer un sentiment sensible à l'entité sioniste. A chaque occasion, ils leur inculquent ce parallèle via les pionniers d'une terre vierge et le jardin qu'ils ont en crée avec une horde de sauvages qui les menacent et ça marche.
            En notre temps, les USA est un empire et nous vivons sous cet empire et les autres Etats dont l'Europe ne sont que des vassals de sa politique économique comme l'était l'empire romain. Ils respectent les moeurs des indigènes (politique intérieur) mais impose leur vue à l'extérieur. C'est ainsi, seulement, tout empire s'est toujours détruit de l'intérieur et ça sera ainsi.

            Juste une dernière chose pour les sionistes, leur unique fonction est de défendre l'entité sioniste. Je sais que vous savez cela, seulement si vous constatez que c'est une fonction qu'ils attribuent à une divinité, là on est loin d'un monde laïque. Par contre, eux, paradoxalement ils créent leur propre destruction. HAMAS, AL QUAIDA, DAECH...

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