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Boko Haram : le président du Nigeria demande l’aide des Américains

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    Boko Haram : le président du Nigeria demande l’aide des Américains




    Les islamistes se sont retirés samedi en milieu de journée de Gombe, capitale régionale du Nigeria, où un couvre-feu a été décrété par les autorités. Le président du Nigeria, Goodluck Jonathan, a demandé l’aide des Américains pour combattre les islamistes de Boko Haram, dans un entretien au Wall Street Journal. «Est-ce qu’ils ne combattent pas l’EI [le groupe État islamique, NDLR] ? Pourquoi ne viennent-ils pas au Nigeria ?» a-t-il déclaré vendredi dans un entretien. «[Les Américains] sont nos amis. Si le Nigeria a un problème, eh bien j’attends des États-Unis qu’ils viennent nous aider.» Cette déclaration de Jonathan intervient après des mois d’expansion militaire et territoriale dans le nord-est de Boko Haram, qui multiplie les attaques sans rencontrer de réelle résistance de la part de l’armée nigériane.

    L’insurrection de Boko Haram au Nigeria et sa répression ont fait plus de 13 000 morts et 1,5 million de déplacés dans le pays depuis 2009. Dans ce contexte, les élections présidentielles et législatives ont été repoussées de six semaines au 28 mars. Selon le président sortant, qui se présente pour un nouveau mandat, ce report permettra aux forces de sécurité de repousser les attaquants islamistes qui, affirme-t-il dans le Wall Street Journal, reçoivent des «fonds et de l’entraînement» du groupe EI, dont la direction est installée en Irak et en Syrie. Depuis la fin 2014, les relations se sont tendues entre les États-Unis et le Nigeria. En décembre, le Nigeria a stoppé la formation par les États-Unis d’un bataillon nigérian pour combattre Boko Haram. L’ambassadeur du Nigeria à Washington avait peu de temps auparavant critiqué le refus des États-Unis de vendre certaines armes à son pays. Les États-Unis restent toutefois un allié d’Abuja : depuis une base militaire au Tchad, ils poursuivent leur surveillance des islamistes avec des drones. Washington a également dépêché l’an dernier des conseillers militaires et civils pour tenter de retrouver les plus de 200 lycéennes enlevées par Boko Haram à Chibok (nord-est). Sans succès jusqu’à présent.

    Un couvre-feu décrété
    Les islamistes de Boko Haram se sont retirés samedi en milieu de journée de Gombe, une capitale régionale du nord-est du Nigeria qu’ils avaient investie dans la matinée, et où le couvre-feu a été décrété par les autorités. Samedi vers 9 heures locales (8 heures GMT), les islamistes ont fait irruption à Gombe à bord d’une trentaine de pick-up et sur plusieurs motocyclettes, en tirant à l’arme lourde et en distribuant des tracts appelant les populations à ne pas aller voter aux élections générales prévues fin mars, ont affirmé plusieurs résidents joints depuis Kano, la plus grande ville du Nord. Ils ont progressé jusqu’au cœur de la cité, sans rencontrer de résistance des forces habituellement présentes sur place. La ville a été survolée par un avion militaire, qui n’a cependant tenté aucune riposte contre les islamistes, ont affirmé les témoins. Certains résidents, prévenus de leur arrivée par des habitants de zones voisines, avaient évacué leurs maisons. À la suite de cette incursion, le gouverneur de l’État de Gombe, Ibrahim Dankwambo, a décrété un couvre-feu de 24 heures sur tout le territoire relevant de son autorité, a indiqué son porte-parole, Ayuba Aluke. En vertu de cette mesure, «les résidents doivent rester chez eux» jusqu’à la levée du couvre-feu, pour ne pas gêner «les forces de sécurité qui travaillent à restaurer la loi et l’ordre dans la ville», a ajouté Ayuba Aluke.

    «Les balles volent partout»
    En début d’après-midi, les islamistes se sont retirés de Gombe, sans avoir livré de combats, ont assuré des témoins. «Ils étaient tous vêtus de tenues militaires. Ils ont quitté la ville de leur propre gré» en direction «de la ville de Dakin-Kowa» à une quarantaine de kilomètres de là, a affirmé un des résidents de Gombe, Bello Jatau.

    Depuis leurs domiciles, certains résidents ont indiqué avoir vu apparaître dans les rues de Gombe des patrouilles de soldats tirant en l’air. «Les balles volent partout. Les soldats tirent n’importe comment. Une balle a traversé le mur de ma cuisine, mais, heureusement pour ma famille, nous étions tous réfugiés dans la chambre», a dit un habitant. Aucune indication n’était cependant disponible dans l’immédiat sur d’éventuels blessés ou décès durant ces derniers événements.


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