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"Bombe iranienne" : Netanyahou démasqué… par le Mossad

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  • "Bombe iranienne" : Netanyahou démasqué… par le Mossad

    Un vaste bluff ? Au moment où le Premier ministre israélien plaidait devant l'ONU, en 2012, ses services de renseignement tenaient un tout autre discours.





    Un Premier ministre israélien brandissant le dessin simpliste d'une bombe de "cartoon" : la vidéo avait fait le tour du web et fait de Benyamin "Bibi" Netanyahou la risée des réseaux sociaux.
    C'était devant l'Assemblée générale de l'ONU, en septembre 2012, et les journalistes en étaient restés pantois. "Le Premier ministre israélien a donc adopté le rôle d'un professeur de sciences d'école élémentaire pour expliquer à une classe de faible niveau le programme nucléaire de l'Iran et le moment où il doit être arrêté", écrivait Harriet Sherwood dans "The Guardian".
    Le très sérieux magazine américain "New Yorker" avait même lancé une compétition des meilleurs détournements de la "Bibi-bomb" sous le hashtag

    #BibiBombCaption.


    Bibi contredit par le Mossad


    Benyamin Netanyahou espérait alors convaincre ses homologues de tout faire pour mettre fin aux recherches iraniennes en matière de nucléaire.

    Deux ans et demi plus tard, des fuites des correspondances des services secrets israéliens font planer un autre doute quant aux propos du Premier ministre israélien. Que savait-il, en réalité, du programme iranien lorsqu'il affirmait schémas à la main, que Téhéran était à quelques mois de se doter de l'arme nucléaire, contrôlant d'ores et déjà 90% de la technologie nécessaire ?

    En effet, selon les documents révélés par la chaîne Al-Jazeera en collaboration avec "The Guardian", le Mossad, le renseignement israélien, quelques semaines après l'intervention de Bibi à l'ONU, confiait à ses homologues sud-africains que l'Iran était bien loin selon eux d'en être aussi loin dans leurs recherches.

    Affirmant se baser sur les informations de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Benyamin Netanyahou avait alors assuré qu'à partir de l'été 2013 "au plus tard", l'Iran n'aurait plus besoin que "de quelques mois voire de quelques semaines pour obtenir suffisamment d'uranium enrichi en vue de sa première bombe".

    L'Iran n'était pas prêt

    Le 22 octobre, dans un rapport reçu par les services sud-africains et donc écrit plus tôt, le Mossad assurait à ses homologues que "l'Iran ne semble pas être prêt pour enrichir l'uranium à un niveau suffisant pour produire des bombes nucléaires".

    Mettre au point une bombe nécessite de l'uranium enrichi à 90%. Or, le Mossad estimait alors dans ce rapport que l'Iran possédait "environ 100 kg de matière enrichie à 20%" (qui devait être ensuite dilué ou transformé selon les termes de l'accord de Genève 2013).

    Selon le "Guardian", cet épisode illustre donc, au minimum, un "fossé" entre la rhétorique des hommes politiques israéliens et l'analyse des services de renseignements de ce pays. Au pire, un mensonge du Premier ministre si celui-ci avait eu connaissance dudit rapport.

    D'autant que d'autres membres des services de sécurité israéliens avaient exprimé leur agacement face à la rhétorique de Netanyahou et son plaidoyer en faveur d'une confrontation militaire. En avril 2012, un ancien chef du Shin Bet, l'agence de sécurité intérieure d'Israël, avait d'ailleurs accusé Netanyahou et le ministre de la Défense d'alors, Ehoud Barak, de tromper le public sur l'Iran. Et Benny Gantz, le chef d'état major de l'armée israélienne, avait également déclaré que les décisions concernant la lutte contre l'Iran "doivent être prises avec prudence, en prenant la mesure de la responsabilité historique, mais sans hystérie".

    Discours attendu devant le Congrès américain

    Mais la publication de ces câbles n'intervient pas au hasard du calendrier. Benyamin Netanyahou doit en effet tenir un discours, essentiellement consacré à l'Iran, le 3 mars devant le Congrès américain. Une intervention qui fait des vagues tant aux Etats-Unis qu'en Israël. La publication de ce rapport du Mossad - entre autres choses parmi les câbles divulgués - risque donc d'amoindrir la parole du Premier ministre israélien.

    Ce dernier, par ailleurs en campagne pour les législatives du 17 mars, craint que les Etats-Unis et leurs partenaires du P5+1 ne signent un accord trop favorable à l'Iran avant l'échéance du 31 mars.

    Dimanche, il a encore déploré le fait que le "terrorisme meurtrier" de Téhéran n'ait "pas empêché la communauté internationale de continuer à négocier un accord nucléaire avec l'Iran qui va lui permettre de construire la capacité industrielle pour développer des armes nucléaires".


    l'OBS
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