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L’étau se resserre sur Chakib Khelil

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  • L’étau se resserre sur Chakib Khelil

    Le tribunal pénal fédéral suisse a rejeté l’appel interjeté par Chakib Khelil contre la remise des relevés bancaires de ses cinq comptes, dont un cotitulaire avec son épouse. Ces derniers auraient été alimentés par la société de consulting de Farid Bedjaoui, impliqué dans l’affaire Saipem. Dans le cadre de l’entraide judiciaire avec la Suisse, l’Algérie veut connaître la destination de plus de 200 millions d’euros versés par Sonatrach à la société de Bedjaoui sans qu’il ait une quelconque activité.

    L’ancien ministre de l’Energie, Chakib Khelil, a été débouté par le tribunal pénal fédéral suisse dans sa plainte contre la livraison à l’Algérie des données sur les cinq comptes qu’il détient (dont un avec son épouse), sur le territoire helvétique. Rapportée par un journal suisse et reprise hier par El Khabar, l’information en question n’est pas si banale.

    En effet, la décision du tribunal pénal fédéral du 14 janvier dernier a levé un véritable lièvre.* Son contenu nous apprend que les autorités algériennes enquêtent sur les conditions dans lesquelles des marchés publics auraient été attribués par Sonatrach à diverses entreprises, notamment à Saipem, mais aussi sur «la destination réelle de plus de 200 millions d’euros versés par Sonatrach à la société de consulting» de Farid Bedjaoui «alors que ces versements ne correspondent à aucune activité».

    Nous apprenons que les autorités algériennes ont «identifié des versements sur le compte de l’épouse de Chakib Khelil». De ce fait, elles ont demandé «un certain nombre de mesures» en relation avec la société de Farid Bedjaoui, se basant sur le fait que Saipem, filiale d’ENI, le géant pétrolier italien, «aurait transféré durant la période allant du 4 juin 2007 au 11 février 2011 des sommes faramineuses atteignant plusieurs millions de dollars sur des comptes de la société de Farid Bedjaoui. Une partie de ces comptes auraient été ouverts auprès d’une banque à Zurich.

    Les montants litigieux auraient été versés par Saipem à titre de corruption des responsables algériens du secteur de l’énergie et des hydrocarbures. Il ressort finalement de la requête que le rôle d’intermédiaire joué par Farid Bedjaoui, dans le schéma corruptif que sous-entend l’enquête algérienne aurait été imposé à Sonatrach par Chakib Khelil». Des informations qui ont poussé les autorités judiciaires algériennes à solliciter, le 15 mai 2013, l’audition de Farid Bedjaoui et à réclamer, en octobre de la même année, les documents bancaires des comptes de l’épouse de Chakib Khelil et de ses deux enfants.

    Le ministère public de la confédération a saisi la banque en question qui affirme, le 24*janvier 2014, qu’elle était dans l’impossibilité de joindre ses clients. Devant cette situation, le ministère public l’informe qu’il déposera les relevés bancaires dans le dossier de la procédure d’entraide. Quatre jours plus tard, soit le 28 janvier 2014, un avocat suisse se constitue pour la défense des intérêts de Chakib Khelil et, d’emblée, s’oppose à la transmission des documents bancaires à l’Algérie.

    Le 22 avril 2014, le ministère public ordonne le transfert des documents bancaires aux autorités algériennes, mais l’avocat a interjeté appel auprès de la cour en date du 23 mai 2014. Il se défend en mettant en avant plusieurs griefs à la réglementation bancaire, mais aussi en présentant le dossier comme «une affaire politique» et en affirmant «avoir fait l’objet d’une procédure judicaire en raison de ses opinions et de son appartenance politique». «Chakib Khelil victime de ses opinions et de son appartenance politique»

    Il met en garde contre toute remise de documents à l’Algérie car, selon lui, «cela constitue une grave menace» pour ses «droits». Dans son exposé argumentaire, le tribunal fédéral rejette toutes les accusations de l’avocat de Chakib Khelil. Il explique que les autorités suisses sont tenues, dans le sens de la procédure d’entraide, «d’assister les autorités étrangères dans la recherche de la vérité en exécutant toute mesure présentant un rapport suffisant avec l’enquête pénale à l’étranger.

    Lorsque la demande vise, comme dans ce cas précis, à éclaircir le cheminement de fonds ayant potentiellement servi à des actes de corruption, il convient d’informer l’Etat requérant de toute transaction opérée au nom des sociétés et par le biais des comptes impliqués dans l’affaire. L’utilité de la documentation bancaire découle du fait que l’autorité requérante peut vouloir vérifier que les agissements qu’elle connaît déjà n’ont pas été précédés ou suivis d’autres actes du même genre.

    Cela justifie la production de l’ensemble de la documentation bancaire sur une période relativement étendue». Dans le cas de cette affaire, ajoute le tribunal, les autorités algériennes enquêtent sur des «éventuelles malversations de fonctionnaires et élus algériens dans le cadre de l’adjudication et la conclusion d’importants contrats de marchés publics dans le domaine de l’énergie.

    Dans ce contexte, elle a demandé la documentation déjà en main des autorités suisses, des relations bancaires du recourant y relatives correspondant à la période durant laquelle ces malversations auraient eu lieu. Dans ces conditions, force est de reconnaître qu’il existe un rapport objectif, un ‘lien de connexité’ suffisant entre les informations que l’autorité d’exécution entend transmettre à l’Algérie et l’enquête qui y est diligentée.

    Cela d’autant plus que, contrairement aux allégations du recourant (Chakib Khellil), son nom figure expressément dans l’exposé des faits des requêtes algériennes et son rôle dans le montage corruptif semble avoir été prépondérant. L’autorité requérante a intérêt à pouvoir prendre connaissance de la documentation requise afin d’être informée de toute transaction susceptible de s’inscrire dans le mécanisme mis en place par les prévenus sous enquête dans le pays requérant.

    Ces informations sont sans conteste utiles à sa procédure et lui permettront d’instruire à charge comme à décharge, ce qui est conforme à la jurisprudence». Le tribunal rejette totalement l’idée de tout cachet politique que pourrait avoir l’affaire comme l’affirme l’avocat de Chakib Khelil. Il rappelle que «n’est considéré comme délit politique absolu que les mesures visant au renversement de l’Etat telles que la sédition, le coup d’état et la haute trahison.

    Dans le cas de figure, la nature politique des circonstances, des mobiles et des buts qui ont déterminé l’auteur à agir doit apparaître de manière déterminante aux yeux du juge de l’entraide. Le délit politique relatif, inspiré par la passion politique, doit toujours avoir été commis dans le cadre d’une lutte pour ou contre le pouvoir et se situer en rapport de connexité étroit et direct, clair et net, avec l’objet de cette lutte (…) en l’espèce bien que le recourant ait été ministre, il n’a pas commis les infractions reprochées dans la lutte pour ou contre le pouvoir. Au contraire, lui-même représentait le pouvoir.

    Les pots-de-vin qu’il aurait reçus dans le cadre de l’attribution de marchés publics à diverses sociétés étrangères ne sont pas plus un acte politique en Algérie qu’il ne l’est en Suisse. Ainsi, le seul fait qu’il a été ministre auprès du président algérien pendant 11 ans ne justifie pas une quelconque réserve à l’octroi de l’entraide demandée pour la poursuite d’une infraction de droit pénal commun. Le grief étant mal fondé, il doit être rejeté».

    Abordant la question des menaces sur les droits de Chakib Khelil en raison de ses opinions et de son appartenance politique, le tribunal fait savoir que cette plainte n’est pas recevable lorsque le concerné vit à l’étranger et, de ce fait, il ne court aucun danger. «Le requérant ne se trouve pas en Algérie mais aux Etats-Unis, ce qui l’empêcherait d’invoquer» les menaces et les violations des droits de l’homme. «Finalement, il convient d’ajouter que les Etats-Unis n’ont pas de traité d’extradition avec l’Algérie, ce qui réduit encore davantage le risque, à supposer qu’il existe, de violation des droits du recourant en Algérie, puisque son extradition paraît fort peu probable.

    On ne saurait donc conclure que la procédure engagée par les autorités algériennes poursuivrait un but déguisé, celui de sanctionner l’ex-ministre pour son appartenance politique.» Pour tous ces motifs, le 15 janvier dernier, la cour des plaintes du tribunal pénal fédéral rend sa décision qui consiste en le rejet pur et simple de l’appel de Chakib Khelil.

    Il ne lui reste que la Cour suprême pour dernière voie de recours. Visiblement, l’étau se resserre sérieusement autour de l’ex-ministre de l’Energie. Ses chances de gagner la bataille judiciaire pour éviter de lever le secret sur ses comptes sont minimes étant donné les nombreuses preuves de virements suspects des comptes de Farid Bedjaoui vers ses comptes et ceux de sa famille.

    Reste l’énigmatique annulation par la chambre d’accusation près la cour d’Alger de la procédure du mandat d’arrêt international lancé à son encontre et, par-delà, toute la procédure de poursuite. N’est-ce pas cette décision qui a renforcé Chakib Khelil dans sa conviction de victime de l’Etat algérien qui le poursuit pour ses opinions et son appartenance politique, et non pas pour les malversations et la corruption comme bien mis en évidence par la juge suisse*?

    Source: El Watan
    Othmane BENZAGHOU

  • #2
    On va enfin connaître les chiffres de cette corruption présumée ou avérée. A mon avis, ces comptes risquent de faire paraître des choses nouvelles et insoupçonnées jusqu'à présent, ce ministre ayant collectionné des liens différents avec plusieurs entreprises, autre que Saipem, des liens qui vraisemblablement seront embrassants...


    Il est temps que l'instruction de la justice algérienne permette à cet ancien ministre d'honorer sa promesse de participer à un procès équitable. Voyons qu'est ce qui permettrait à ce ministre de considérer que son procès soit équitable, au vu des éléments de preuve matérielle qui peut émaner des relevés des ces comptes.

    PS : cette journaliste qui sait parfaitement pourquoi la procédure de mandat d'arret international lance par le tribunal d'Alger a été annulé, car il était illégal. Elle le sait tellement bien qu'elle a dans un article essaye de la justifier comme étant due à des faits soupçonnés en tant que PDG de sonatrach en 2003, et non en tant que ministre, qui est dans la juridiction de la court suprême. Une aberration telle, qu'on se demande bien pourquoi la justice algérienne a commis une telle bévue, pour s'assurer que ce ministre ne puisse jamais être extradé!!!
    Dernière modification par ott, 26 février 2015, 21h41.
    Othmane BENZAGHOU

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    • #3
      chakib khelil ne risque rien de méchant du côté algérien tant que said bouteflika est au pouvoir , il connait trop de secrets de familles .
      ارحم من في الارض يرحمك من في السماء
      On se fatigue de voir la bêtise triompher sans combat.(Albert Camus)

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      • #4
        Tant que cette « famille» servira de paravent pour les forces agissantes, l'omerta globale sera de mise, car chacun se tient par la barbichette.

        On est de droit par contre d'exiger des procès, quitte à sacrifier 2 ou 3 gros bonnets de chaque Chappelle, si l'on veut instaurer de nouvelles pratiques et vertues. Les amnisties promises à droite ou à gauche à chaque nouveau régime, n'a fait que généraliser l'omerta.

        Nous exigeons que des têtes tombent. Qu'ils choisissent dans leur conclaves les têtes qu'il faut, mais des TETES DOIVENT être coupées...
        Othmane BENZAGHOU

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        • #5
          ni etau ni sidi zekri. la procedure judiciaire prendra des disaines d'annees. ce qui laisse a khlilouch tout le temps pour mourir tranquillement de vieillesse dans sa villa cossue, en sirotant son single malt.
          gallou l'etau , c'est le petit peuple qui est pris dans l'etau.
          ...et maintenant?

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          • #6
            Hbibna ott bonsoir !

            ...l'omerta
            Chaque membre de la Secte a quelque chose à se reprocher,ils sont dans la mélasse jusqu'au cou ,que dis-je ils coulent dans les fin fond de la mélasse....

            A+.
            La pire chose pour l'Homme, serait qu'il meurt idiot.
            De grâce épargnez-moi la prolixe, la syntaxe et la chiffrerie à tout va
            .
            Merci.
            " TOUCHE PAS A MA NAPPE ALBIENNE "

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            • #7
              Ott

              On est de droit par contre d'exiger des procès, quitte à sacrifier 2 ou 3 gros bonnets de chaque Chappelle, si l'on veut instaurer de nouvelles pratiques et vertues.
              C'est peut-être ça le deal .. livrer Chakib Khelil aux loups .. en échange d'une impunité ailleurs

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              • #8
                Phénomène connu. Dans la mafia italienne, quand un gros bonnet du clan est abatu, la vendetta fait que le sang coule, jusqu'à décision d'arret des hostilités, ou victoire de l'un contre l'autre. Mais elles ne sont réellement finis que quand chacun aura payé le meme prix...

                Ca fait un siècle qu'elle prospère toujours en Italie, et c'est utopique de croire qu'elle n'existera plus. Sa nuisance a été réduite après manu pulite, qui a permis à l'Italie une respectabilité européenne....
                Dernière modification par ott, 27 février 2015, 00h00.
                Othmane BENZAGHOU

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                • #9
                  Saha Arayzon,

                  Hadi ghiba... oeilfermé...
                  Othmane BENZAGHOU

                  Commentaire


                  • #10
                    Hbibna ott re !

                    Hadi ghiba...
                    En effet c'est le boulot ,je me réveille à 3 heure du mat je fini le soir à 23 heure je rampe jusqu'à mon lit au ralenti...

                    C'est un plaisir de vous revoir !

                    A+.
                    La pire chose pour l'Homme, serait qu'il meurt idiot.
                    De grâce épargnez-moi la prolixe, la syntaxe et la chiffrerie à tout va
                    .
                    Merci.
                    " TOUCHE PAS A MA NAPPE ALBIENNE "

                    Commentaire


                    • #11
                      Il parait que Chakib KHALIL a avec sa femme et ses enfants la nationalité Américaine

                      Alger a bien demandé son extradition à WASHINGTON qui a bien refusé de le remettre à Alger

                      Il parait auss que KHALIL est d'origine Marocaine

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                      • #12
                        Rachid Nekkaz. Président du Mouvement pour la jeunesse et le changement (MJC)
                        On a fait croire que la justice algérienne ne pouvait rien faire contre Chakib Khelil

                        El Watan le 27.02.15 | 10h00 2 réactions


                        En sillonnant à pied l’Algérie, Rachid Nekkaz veut réinventer le militantisme en Algérie. De retour des Etats-Unis où il enquêtait sur Chakib Khelil à ses projets de duo avec Lotfi Double Kanon, le trublion de la campagne présidentielle 2014 raconte ses aventures.


                        Après la longue marche que vous avez entamée depuis Khenchela vers la capitale, vous comptez, cette fois-ci, recommencer à partir de Tlemcen. Quels sont vos objectifs ?

                        C’est une aventure humaine exceptionnelle qui permet de se dépasser physiquement et d’être en contact direct, voire viscérale, avec la population algérienne, jeunes et vieux, pauvres et riches, dans les plaines et les montagnes. L’objectif de toutes mes actions politiques et des différentes marches est de réaliser un changement pacifique en Algérie afin de construire un avenir pour notre jeunesse algérienne sur la base d’un Etat de droit.

                        Je souhaite réveiller les consciences afin de sortir de cette impasse politique causée par la maladie chronique du président Abdelaziz Bouteflika, qui fait beaucoup de tort au peuple algérien et à l’Algérie sur le plan international. Etant donné la gravité de situation sociale à In Salah et l’entêtement inexplicable du gouvernement d’exploiter le gaz de schiste en dépit du refus des populations concernées, j’ai décidé de bouleverser mon agenda personnel et politique.

                        Au lieu des 550 km prévus de Tlemcen à Alger, j’envisage de marcher 1350 km d’In Salah à Alger sur une période de 40 à 50 jours à partir du 21 mars prochain inchaAllah. Ceci en solidarité avec les Algériens du Sahara pour dire «Non au gaz de schiste» et «Oui à l’unité nationale».
                        Vous revenez des USA, où vous étiez janvier dernier pour demander l’extradition de Chakib Khelil pour qu’il soit jugé en Algérie. Où en êtes- vous dans cette démarche ? Avez-vous plus d’informations à nous avancer sur ce dossier ?

                        Tout d’abord, je tiens à dire que j’ai eu un choc en apprenant la nouvelle de la bouche des autorités américaines à Alger, le 26 janvier dernier, que Chakib Khelil n’avait pas la nationalité américaine. Ce qui m’a aussi le plus choqué, c’est d’apprendre par le Département d’Etat à Washington que certains officiels algériens se sont plaints auprès de l’Administration américaine pour m’avoir révélé cette information très sensible. Durant cinq ans, le peuple algérien a été trompé.

                        On lui a fait croire que la justice algérienne ne pouvait rien faire contre** Chakib Khelil sous prétexte que l’ancien ministre de l’Energie disposait de la nationalité américaine. En réalité, il n’en est rien. Le passeport américain qui circule sur internet est un faux document pour tromper l’opinion publique algérienne. Chakib Khelil dispose uniquement d’une Green Card (carte de résidence). Ce faisant, les autorités américaines m’ont assuré que si la justice algérienne présente une demande d’extradition, elles ne s’y opposeraient pas.

                        C’est dans cette perspective que j’ai saisi officiellement le ministre de la Justice afin qu’il entame cette procédure d’extradition. Si d’ici six mois, le dossier reste en l’état, je serai dans l’obligation de déposer une plainte pour corruption et blanchiment d’argent à Washington contre Chakib Khelil. Mais, d’ici là, j’ai bon espoir que TayebLouh, ministre de la Justice, fasse avancer ce dossier sensible.

                        Vous appelez à une élection présidentielle anticipée. Quelles sont vos motivations ? Comment voyez-vous la faisabilité d’un tel projet ?

                        Un grand pays comme l’Algérie, en état d’alerte maximale sur cinq de ses six frontières terrestres, ne peut pas se payer le luxe d’avoir à sa tête un Président très malade, qui de fait est devenu une proie facile à la merci d’un entourage sans scrupules et intéressé. Cette situation inédite dans l’histoire des démocraties doit cesser. Comme l’écrasante majorité du peuple algérien, je ne peux pas accepter que le Président et notre pays soient ridiculisés sur la scène internationale.

                        C’est pourquoi, je pense que la chose la plus sage à faire est d’organiser, sous l’égide d’une commission électorale indépendante, une élection présidentielle anticipée en 2015 avec la participation de tous les partis politiques. C’est une idée qui a été avancée le 18 novembre dernier par l’opposition et à laquelle j’adhère à 100%. Les rencontres avec les leaders de l’opposition depuis deux mois s’inscrivent dans cette optique-là.

                        Que ce soient** Soufiane Djilali, Ali Benflis, Abderrezak Mokri, Abdelaziz Belaïd, Mohamed Dhouibi, MohcineBelabbas ou Mme Naïma Salhi, tous souhaitent une transition pacifique à l’occasion de cette prochaine présidentielle anticipée. Du côté du pouvoir, pour l’instant c’est le silence. J’ai demandé officiellement une audience auprès du président de la République sur ce point précis. L’histoire nous apprend que le silence n’est pas la meilleure réponse dans les situations de crise politique ou sociale.

                        Je vais continuer mon chemin en rencontrant tous les leaders et personnalités politiques de notre pays. Je caresse l’espoir qu’en septembre les choses se décantent un peu plus, au nom du principe de réalité. Car l’Algérie ne peut pas rester dans cette situation inédite et intenable pour la population qui se sent prise en otage.

                        Malgré tous les interdictions de marches auxquelles vous avez fait face, les interpellations dont vous étiez victime, la situation politique qualifiée par les partis, interdits d’organiser une simple réunion de «dégradante» et celles de la situation des droits de l’homme considérée par les défenseurs des droits de l’homme, de «rétrograde», vous continuez à qualifier le système politique algérien de «démocrate». Comment justifiez-vous votre position ?

                        Je persiste et je signe. Oui l’Algérie est une démocratie, certes imparfaite, mais c’est une démocratie qui fonctionne à peu près correctement à 85%. Il y a une zone de perfectibilité de 15% à laquelle chacun de nous doit participer. Je précise que la marche de Khenchela à Alger n’a pas été interdite. Elle a été «perturbée». C’est différent. Pour preuve, malgré 5 arrestations (une à Beni Ourtilane, une à Seddouk et trois à Alger), j’ai réussi finalement à parcourir les 675 km de marche «pour un changement pacifique» que je me suis engagé à parcourir. Cette marche aussi longue à travers 9 wilayas de l’est du pays a été un phénomène inédit en Algérie.

                        Les autorités n’avaient pas imaginé que je pouvais aller jusqu’au bout, ce qui explique ces petites interpellations sans violence, que je considère être des pauses pour mon corps mis à rude épreuve sur les hauteurs de la Kabylie. J’ai pu ainsi ressentir une part infime du calvaire de nos chouhada (Allah irhamhoum) et des moudjahidine dans les montagnes des Aurès et du Djurdjura pendant la guerre d’indépendance.


                        Pour revenir à ma position sur la réalité démocratique imparfaite en Algérie, comment expliquez-vous que j’arrive encore à faire des allers-retours entre l’Algérie et le monde entier, malgré le contrôle judiciaire dont je fais l’objet depuis cette marche de Khenchela à Alger ? Les policiers, les procureurs et les juges que j’ai été amené à rencontrer lors de ces 5 interpellations, ne m’ont jamais donné l’impression que je vivais dans une dictature.

                        Bien au contraire, puisque après chaque interpellation, j’ai été libéré immédiatement par les juges. Je tiens à faire une distinction importante à mes yeux. Une chose est de considérer que certains personnages de l’Etat abusent de leur pouvoir ou de leurs prérogatives pour porter atteinte à la liberté d’expression ou de mouvement de certains opposants ou simples citoyens. C’est une réalité manifeste. Une autre chose est de dire que l’ensemble des institutions du pays, dont celle de la Justice, obéissent aveuglément à ces personnages influents du moment. En venant en Algérie, je savais à quoi m’attendre.

                        Avec la jeunesse algérienne et les sages qui ont vécu les affres de la décennie noire, je me battrai jusqu’au bout et pacifiquement pour que l’Algérie fortifie son Etat de droit pour le mettre à l’abri de ces quelques détenteurs obscurs du pouvoir qui, à mon sens, sont en train de vivre leurs derniers mois de quiétude.

                        ./..
                        Othmane BENZAGHOU

                        Commentaire


                        • #13
                          ../.

                          Vous n’avez adhéré ni à la démarche du FFS ni à celle de la CNTLD. Peut-on qualifier le parcours politique de Nekkaz comme «individualiste»?

                          Je respecte tous les efforts des partis politiques (FFS ou CNTLD) pour sortir de cette impasse politique. Pour vous répondre directement, je n’ai jamais été individualiste. Mais je crois à la force de l’exemplarité. Car les Algériens ont perdu confiance en les hommes politiques qui ont leur ont donné l’impression, à tort ou à raison, de rechercher le pouvoir à des fins matérielles et personnelles. Les Algériens veulent des femmes et des hommes sincères et désintéressés. Et je crois humblement en faire partie. Je me considère comme un citoyen engagé dans un esprit de rassemblement. Comme je viens de le rappeler, je rencontre petit à petit l’ensemble des responsables politiques algériens en vue d’imposer au pouvoir une présidentielle anticipée en 2015.Cela du demande du temps. Et je ne suis pas pressé.

                          Les cours du pétrole ne cessent de dégringoler. Les antigaz de schiste résistent encore au Sud devant l’insistance de l’Etat et les «provocations» du directeur de Sonatrach qui a déclaré récemment que son entreprise ne reculera pas quant à l’exploitation de cette énergie non fossile en Algérie. Que pensez-vous de la situation politico-économique du pays ? Quelles solutions proposez-vous pour sortir de cette crise ?

                          La situation politique est bloquée. La situation économique est alarmante, car le gouvernement algérien a fait de notre économie une centrale d’achats de produits exclusivement étrangers pour acheter le silence de la communauté internationale et favoriser une oligarchie d’importateurs algériens. Avec la baisse vertigineuse des prix du pétrole et du gaz, ce schéma suicidaire a atteint ses limites. La folie du gouvernement, car il n’y a pas d’autre mot pour qualifier son comportement irresponsable, d’exploiter coûte que coûte le gaz de schiste à In Salah révèle clairement l’absence d’une vision économique, qui va coûter très cher à notre pays dans les mois à venir en terme de paix sociale.

                          La solution la plus juste à In Salah est de mettre en place un moratoire de 7 ans, le temps de voir sereinement les technologies évoluer. L’entreprise française Total qui gère le site d’In Salah a tout intérêt à défendre ce principe de précaution. J’organiserai le 13 mars à 12h30 un rassemblement devant le siège de cette multinationale à Paris pour que Total accepte ce moratoire de 7 ans. Je me rendrai avant à In Salah le 4 mars prochain afin de proposer aux représentants de la population locale le principe d’une conférence nationale sur le gaz de schiste avec les leaders et personnalités politiques algériennes.

                          Sur le plan politique, afin d’apaiser la situation sociale au Sahara, les responsables de l’énergie en Algérie devront tirer les conséquences de leur choix suicidaire en démissionnant. Sur le plan économique, d’un point de vue global, la solution est de mettre la priorité sans plus attendre sur l’agriculture, le tourisme culturel et des zones franches industrielles dans les 48 wilayas afin d’attirer des capitaux privés algériens et investir dans la production nationale, génératrice de centaines de milliers d’emplois. Le pays compte 190 000 policiers, soit 5 fois plus que notre voisin marocain.

                          Je propose d’en ffecter 50 000 dans une police touristique afin de sécuriser les zones touristiques à venir. L’agriculture dont les importations (agroalimentaires) avoisinent les 15 milliards de dollars/an doit devenir à terme le 2e budget du pays après celui de l’éducation, afin d’augmenter notre productivité très faible aujourd’hui et baisser le volume des importations

                          Quel modèle politique défend Rachid Nekkaz ?* Quels sont vos prochains projets ?

                          Je défends un modèle présidentiel fort dans le cadre du renforcement d’un Etat de droit où la justice est indépendante et où les organismes de contrôle, tels que la Cour des comptes ont tous les moyens juridiques et financiers pour lutter contre la gabegie et la corruption. Mon prochain projet c’est cette longue et douloureuse marche de 1350 km à pied entre In Salah et Alger en passant par Ghardaïa, Djelfa, et Laghouat pour dire «Non au gaz de schiste» et «Oui à l’unité nationale».

                          Vous avez récemment lancé un projet musical avec le rappeur algérien Lotfi Double Kanon. Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur ce sujet ?

                          Lotfi Double Kanon m’a contacté avant mon voyage aux USA pour savoir si je serais d’accord pour faire un duo et un clip ensemble sur la liberté d’expression en Algérie. A mon retour des USA, on s’est rencontrés. Le courant est très vite passé entre nous. Nous sommes de la même génération. Il a 41 ans, j’en ai 43. Et j’ai été touché par la sensibilité et les convictions de Lotfi. J’ai alors accepté de participer à son projet et au clip qui a été tourné en banlieue parisienne.

                          Je crois que le clip sera diffusé dans moins d’un mois inchaAllah. Mon objectif est de faire revenir Lotfi Double Kanon en Algérie car la jeunesse algérienne a envie de retrouver son idole. Lotfi est en plus un véritable artiste engagé, qui plus est très courageux à l’image du défunt Matoub Lounès.

                          Meziane Abane
                          Othmane BENZAGHOU

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                          • #14
                            Moi et beaucoup dans le peuple algerien réclamant des enquetes et qu'on nous disent la vérité
                            ensuite rendre l'argent si vol prouvé et enfin des sanctions

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