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5 choses à savoir sur la bactérie mortelle échappée d'un laboratoire aux USA

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  • 5 choses à savoir sur la bactérie mortelle échappée d'un laboratoire aux USA

    Aux États-Unis, une bactérie mortelle est sortie accidentellement du laboratoire où des chercheurs l'étudiaient. Mais on ne doit pas craindre un scénario-catastrophe.

    Deux macaques morts, deux contaminés et une femme qui est tombée malade. Le tout parce qu'une bactérie dangereuse s'est échappée, on ne sait encore comment, d'un laboratoire américain pourtant fortement sécurisé. Le Centre américain de contrôle et de prévention des maladies, qui mène l'enquête sur l'origine de la fuite, rassure la population : "Il n'y a pas de menace pour la santé publique."

    Une bactérie connue depuis 1912
    La bactérie en question est baptisée bacille de Whitmore (ou Burkholderia pseudomallei), du nom du médecin britannique qui l'a découverte en 1912 en Birmanie. Elle est classée dans la catégorie des agents biologiques pouvant être utilisés pour le bioterrorisme. La souche (1026b) sur laquelle travaillaient les chercheurs américains avait été récupérée en 1993 d'un riziculteur malade en Thaïlande.

    Pas de contamination animal-homme
    Le bacille peut contaminer l'humain par le biais d'un contact entre des plaies et des sols humides ou, plus rarement, par voie aérienne (particules ou aérosols). Comme les transmissions interhumaines quasi sont inexistantes et celles de l'animal à l'homme sont nulles, les chercheurs considèrent que la maladie n'est pas contagieuse.

    La mélioïdose, maladie rare et mortelle
    Chez l'homme, le bacille provoque une maladie nommée la mélioïdose. "Je l'ai rencontrée une seule fois en vingt-cinq ans", explique à metronews le docteur Nicolas Fortineau, du service de bactériologie du CHU de Bicêtre (Val-de-Marne). Il en existe plusieurs formes :
    ⇒ formes septicémiques : fièvre brutale, choc septique avec défaillance du poumon, du foie, du rein conduisant, sans traitement, à la mort en moins de 48 heures.
    ⇒ formes localisées : le poumon est le premier organe touché (50% des cas).

    Des traitements existent
    La mélioïdose reste sensible à certains antibiotiques, qui permettent d'abaisser la mortalité à 50% dans les formes septicémiques et 20% dans les formes localisées. Le professeur Yazdan Yazdanpanah, chef du service des maladies infectieuses et tropicales de l'hôpital Bichat (Paris), mentionne ainsi à metronews avoir traité deux patients, l'un atteint au niveau abdominal et l'autre au niveau osseux : "Les deux s'en sont sortis avec une antibiothérapie prolongée."

    Et les accidents de laboratoire sont rares
    Peu de risque qu'un scénario-catastrophe à la Contagion se produise. D'autant que la fuite de la bactérie a eu lieu en novembre 2014 et qu'aucune contamination n'est à déplorer. "Tout est fait pour éviter ça, même si le risque zéro n'existe pas", souligne auprès de metronews Christine David, experte des risques biologiques à l'Institut national de recherche et de sécurité (INRS).

    Ces "micro-organismes pathogènes pour l'homme" (bactéries, virus, levures) sont listés par le code du travail et classés en groupe de danger. Ebola appartient ainsi au groupe 4 tandis que le bacille de Whitmore fait partie du groupe 3. Et le laboratoire doit être adapté : le niveau de confinement 3 suppose par exemple la présence d'un sas, une dépression dans le laboratoire pour que l'air n'en sorte pas. Si des accidents peuvent toujours se produire, ils sont rares. Dans sa thèse, la docteure Kathy Faber-Bouillaut répertoriait ainsi 55 infections dans les laboratoires de recherche en vingt ans.


    metronews
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